✝ Alors c’est ma théorie, que ces moments où il y a impact définissent qui nous sommes. Mais il y a une chose que je n’avais jamais envisagé ; et si un jour on arrivait plus à se souvenir d’aucun de ces instants ?
Le martellement continue se produisant dans sa tête empêcher Naïane de trouver le sommeil. Elle roula dans son lit se retrouvant sur le ventre, les bras repliés sous son oreille et son visage enfouie dans ce dernier. Un petit soupire s’échappa de ses lèvres et elle ouvrit doucement ses yeux afin d’apercevoir l’heure sur son réveil : midi. Voilà seulement six heures qu’elle c’était endormie, plus d’épuisement moral que physique, mais elle avait réussi à dormir quelques heures. La bohémienne étreignit son oreille soudainement et ramena ses jambes contre son torse laissant quelques larmes salées coulaient le long de ses joues. Elle était tout simplement idiote de se prendre la tête pour cette histoire, elle qui un an encore avait décidé de tourner la page en revenant à Montsimpa. Le revoir hier soir, le voir aussi normal en sa présence l’avait rendu nostalgique des moments passés. Pourtant, encore une fois elle avait fuis. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle ne pouvait se résigner à lui pardonner aussi facilement de son acte. Ayant tenté de faire le pour et le contre toute la nuit, elle en avait conclu que non elle devait être forte et montrer une fois pour toute un caractère plus mature et confient, que son éternel fragilité. Un gargouillement provenant de son ventre la sortie de ses songes et elle finit par sortir de son lit afin de ne pas mourir de faim. Se lever pour seul but de survivre … Elle était vraiment perdu. Naïane passa rapidement une main dans ses cheveux et l’effet de paille, indomptable que procuraient ses cheveux par un simple touché la dégoûta légèrement. Traînant les pieds sur la moquette moelleuse de sa chambre, elle entreprit de rejoindre sa salle de bain avant toute chose. Se baissant légèrement, elle ouvrit les robinets de sa baignoire. Un bain chaud lui remettrait sûrement les idées en place et détendrait ses membres endoloris par la nuit agitée qu’elle venait de passer. (Rien de bien sexuel, loin de là. C’était tout ce qu’il y a de plus saint et sage.) Retirant son pyjama, elle entra dans son bain et fit couler un peu de bain moussant à l’intérieur. La bohémienne fut comme envoutée par les bulles de savon aux effluves d’odeur orientale, embaumant son bain et la pièce tout entière par la même occasion. Elle se surprit à penser à ses parents toujours aux pays, sûrement encore surpris de son « déshonneur » comme ils disaient. Une honte pour la famille et pour la famille des bohémiens. Y pouvait-elle grand-chose d’être tombé amoureuse d’un homme qu’elle pensait bon ? Peut-être que oui au final. Son cœur et ses sentiments ayant plus eu raison d’elle, que sa propre moral et raison. Attrapant à l’aide de ses mains la mousse, elle l’approcha de son visage avant de souffler dessus laissant les particules de la mousse voletaient autour d’elle quelques secondes. Un sourire se dessina sur ses lèvres et laissa sa tête retomber contre le rebord de sa baignoire. Fixant le plafond, elle fut prise d’un vertige avant que ses paupières se ferment instantanément comme si ses paupières ne pouvaient plus lutter contre la lourdeur de la fatigue accumulée de ces nuits blanches.
Une sonnerie familière produisant un bruit plutôt désagréable sans répit. Naïane décida d’ignorer ce bruit encore trop dans les vapes pour comprendre tout ce qu’il se passait. Pourtant, cette sonnerie ne cessait de retentir dans la maison. Se relevant soudainement dans son bain, elle comprit qu’elle venait de s’endormir et qu’on sonnait chez elle. S’extirpant de son bain, Elle enfila un boxer et un tee-shirt dix fois trop grand pour elle, posa une serviette sur ses cheveux les séchant rapidement tout en rejoignant la porte d’entrée. Râlant quelque peu, elle tenta de ne pas tomber et ouvrit la porte en un seul morceau. « C’est pour quoi ? » Demanda-t-elle, la serviette toujours sur la tête. Ses yeux se posèrent sur ce qu’elle pensait un total inconnue … Mais non. « Thadé ! » murmura-t-elle en le fixant surprise de le voir devant chez elle. Elle rougit finalement en se rappelant de la tenue qu’elle portait, pauvre en tissu, ne couvrant que partiellement son corps mate. La bohémienne se racla la gorge et appuya son épaule contre la porte, en croisant les bras sur son torse. « Je peux savoir ce que tu viens faire ici .. » lança-t-elle froidement. « Et ne pense pas une seconde que je te laisserais entrer chez moi. » finit-elle pas dire pour mettre les choses au clair.
