Je venais d'arriver à une de ces soirées Universitaires, d'habitude lorsque j'entrais dans ce lieu je sautillais sur place, comme toujours j'étais contente, tapant avec un grand sourire de gamine comblée, sauf que là je n'avais pas du tout envie de rire, même si c'était vrai que la décoration était splendide, de quoi finir bourré au coin de la route. Depuis la dernière fois que j'avais vu Blaine, j'avais complètement changé en ayant tu à jamais à mon humanité. Désormais j'étais plus que glaciale et j'avais toujours cette impression que l'on m'avait libérée de ses chaînes de l'enfer. La prochaine fois que je la verrais, je lui ferais part de mes remerciements. Je pouvais à nouveau boire sans avoir aucun dosage précis, même si je pouvais de nouveau tuer sans m'en rendre compte. Tant pis, j'essayerai de m'abstenir pour l'avenir et d'apprendre à me contrôler seule. Enfin bref, l'endroit grouillait de personnes, je n'aimais pas trop la foule, car je me sentais toute petite et insignifiante, alors que j'étais une de ces créatures de la nuit. Je franchissais les grilles et empruntait une invitation à un jeune dont j'avais hypnotisé. Le sourire effacé, je humais les odeurs du sang parmi tout ces humains. Éblouie par la beauté des lieux, je ne regardais pas vraiment où j'allais, me laissant porter par mes chaussures qui, avec ses vêtements très à la mode à savoir une robe magnifiquement blanche qui m'arrivait jusqu'aux genoux me valait pas mal de regards étonnés de la part des étudiants. Être à la mode, je m'en foutais un peu, mais j'avouais que c'était extrêmement plaisant de plaire. Ce lieu me procurait une étrange sensation de bien être et tant mieux, car depuis l'autre fois, mon monde n'était plus ce qu'il était. Je l'avais perdu, mon humanité. Une fois que j'étais rentrée dans la vaste maison qui donnait comme fête, j'avançais vers le buffet pour me servir d'un verre d'alcool. Je buvais en me laissant aller par la musique, sauf que près de moi se dégageait une odeur que je reconnaîtrais les yeux fermés. Même si cette odeur semblait avoir quitté ces lieux il y a quelques temps, mais jamais cette odeur m'avait quittée. Dimitry.

A quoi cela servait-il d'être vampire si on ne pouvait même pas s'en servir pour s'amuser? Rien. Voilà la réponse. Je l'avais bien compris et c'est pourquoi je me privais pas et d'aucune manière, agissant selon mes envies, mes désirs. Quel bonheur et quel plaisir. Si je devais décrire ce que je ressentais à un simple humain je ne pourrais pas, il fallait le vivre pour comprendre. D'ailleurs, ce soir j'avais une petite sauterie comme on disait. Une fête d'étudiants avec des jeunes inconscients, bourrés jusqu'à la moile, avide de s'amuser, de danser, en somme, un grand buffet pour moi avec hémoglobine à volonté. J'en salivais déjà. J'arrivais sur le campus avec ma voiture de sport, c'est vrai que j'aimais bien être remarqué, que les gens prêtent attention à moi, oui, j'avais un peu un côté narcissique. Depuis ma transformation, je n'avais plus à m'en faire pour ça, ma beauté inhumaine, surnaturelle comme ils disaient attiraient les regards et c'est avec un certain amusement que je m'en délectais. Fallait dire que le campus avait de la gueule. C'était vraiment pas mal, la décoration était plaisante et cela s'accordait avec l'ambiance festive et insouciante qui régnait dans les environs. Ce soir, j'arborais un look un peu plus... badboy, si on pouvait dire, un peu plus à mon image. Jean, blouson en cuir noir, à la fois un côté très classique mais tellement élégant et qui faisait son effet. Je regardais la grande maison ou se tenait la fête et c'est avec un grand sourire que je m'approchais de la porte d'entrée, sentant les regards se poser sur moi. Au passage, un étudiant m'avait bousculé, je l'avais envoyé volé plusieurs mètres dans les airs. Aucun risque que quelqu'un trouve mon immense force bizarre, aucun d'eux n'avait assez de logique sous l'effet de tout l'alcool qu'ils ingurgitaient pour faire le point sur ce qui venait de se passer. Bref, ce soir, j'étais libre de faire ce que je voulais grosso-modo, comme d'habitude...

J'allais prendre mon temps, la nuit était encore longue et je n'allais pas commencer à repeindre cette baraque en rouge alors que je venais à peine d'arriver non? Je me balada un peu dans la maison et mon regard s'arrêta sur une femme, une jolie blonde. Un sourire malicieux s'afficha sur mon visage et je leva un sourcil. La soirée venait de prendre un tournant extrêmement intéressant. Je m'approcha d'elle discrètement, furtivement, félinement, jusqu'à atterrir derrière elle. " Bonsoir jolie blonde. " dis-je, propageant mon souffle au creux de son cou. Je souriais, content de la voir, on entretenait disons une relation particulière. " Je m'attendais à passer une mémorable soirée mais elle s'annonce encore mieux que ce à quoi je m'attendais. " dis-je en levant les sourcils, la désignant avec un regard malicieux. Qu'est ce qu'elle était belle ce soir. " Alors, qu'est ce que tu fais ici? Venue profiter abuser de ces pauvres petits étudiants? Ou alors tu savais que je serais là et tu t'es faite aussi belle pour moi? " Oui, je le redis encore, être narcissique était une de mes spécialités. Je venais d'ailleurs subtilement de lui dire qu'elle était jolie ce soir, comme toujours d'ailleurs. Je me servis un verre et trinqua avec elle, lui lançant un clin d'oeil et but la première gorgée de la soirée...

Ô tristesse, Ô malheur ! Je ne savais même pas qu'est-ce que je foutais là et ni le pourquoi du comment. Sûrement que l'odeur du sang m'avait ammenée ici pour que je sois comblée. Chaque seconde loin de cette substance me paraissait si misérable, invivable, inacceptable, long, inconcevable, amère, méprisant et pourtant. Oui pourtant, une fois y avoir goûté je mourrais envie d'en reprendre jusqu'à être rassasiée, même s'il m'en fallait beaucoup pour que je sois dans cet état là. Perdue dans mes pensées, je dansais au rythme de la musique, mon verre d'alcool à la main. Lorsque cette odeur, mais aussi cette voix s'adressait à moi plus précisement au creux de mon cou. Je souriais et me retournais en confirmant bien que c'était Dimitry. « Bonsoir beau et ténébreux brun. » disais-je en le regardant avec un regard qui se voulait malicieux et envieux. Il semblait qu'il avait déjà tout prévu pour passer une mémorable soirée, sauf moi évidemment. Dimitry me désignait et je lui prenais son doigt faisant mine de le manger. Certes j'avais faim, mais il ne fallait surtout pas précipiter les choses. « Eh bien je suis aussi certaine de passer une soirée mémorable moi aussi. » disais-je en cognant mon verre au sien. Je n'arrivais plus à ôter mon regard du sien, tellement heureuse à l'intérieur de moi-même de pouvoir revoir son visage, re-parcourir ces traits. J'hésitais entre lui sauter dessus sans réfléchir ou bien perdurer la drague jusqu'à qu'il pète un cable. Je comprenais immédiatement le sens de sa phrase, ce à quoi tous les vampires faisaient allusion. J'étais certes venue pour m'abreuver et m'amuser et non pour lui. Qu'est-ce qu'il croyait. Que je l'avais flairé de loin ? Loin de moi l'envie de venir pour rendre service à un vampire quelconque. Sauf que Dimitry avait quelque chose de plus, quelque chose qui me titillait tous les nerfs de mon corps si pâle. Je l'avouais j'étais attirée par lui physiquement et sexuellement. « Mmh je me porte plus sur ton premier choix. L'odeur du sang de tous ces étudiants m'a fait venir ici... Ne crois surtout pas que je savais que t'allais venir Dim', je suis comme qui dirait au service de personne. » disais-je en m'approchant de lui très sensuellement jusqu'à ses lèvres, dont je n'embrassais pas évidemment. Puis je me retirais de lui très froidement et de mon doigt pointais un jeune homme très séduisant mais aussi extrêmement bourré. « Est-ce que tu me croirais que si je m'abreuvais de lui, tu serais comment dire... Jaloux ? » Utilisant mon hyper-vitesse je plaquais le jeune homme contre le mur. « Ne crie surtout pas. » disais-je en l'hypnotisant. Puis je plantais mes crocs dans son cou, m'abreuvant à petit feu.

Dimitry se penchait et m'éclaircissait au sujet de nos fameuses nuits torrides. De toute manière je ne me souvenais pas d'avoir dit ces mots que je détestais tant. Être au service de quelqu'un, et depuis quand je faisais ce genre de chose moi ? Certes il voulait me taquiner et je le comprenais bien, il ne cesserait jamais d'être aussi narcissique à tout point de vue. Je comptais lui demander cette fameuse nuit où j'avais dit ces fameux mots, mais vu comment il avait réagi, j'avais été vigilante et je ne m'étalais pas plus là-dessus. Puis, une fois que j'avais décidé de le rendre jaloux, je fonçais sur un jeune homme bourré et m'abreuvais à ma soif. Soudain tandis que j'étais encore avachie sur le jeune homme, Dimitry se collait directement à mon bassin, dansant au rythme de la musique. Franchement il était culoté de faire ça pendant que je m'abreuvais. Il commençait à glisser sa langue dans mon cou et posait ses mains sur mes hanches. Un frisson me parcourait à son contact, serrant mes poignets, je tentais d'empêcher l'envie de m'accaparer de lui. Pourtant j'avais beau faire, c'était si difficile de lui résister lorsque le brun faisait ce genre de choses. Je me laissais faire par Dimitry, ne pouvant pas m'arrêter de boire. Je ne prenais pas la peine de répondre à certains de ces propos, car certes j'étais dans une mauvaise posture mais en même temps je le faisais galérer. Il s'emparait d'une blonde à une vitesse folle, et sa dernière phrase attirait sur mon visage une expression bizarre, un petit sourire narquois, mais surtout nerveux. « Mais je t'en prie fais donc ! Si tu comptes me rendre jalouse comme ça, je crains que ça ne puisse pas me faire beaucoup d'effet mon cher. » disais-je en lâchant le brun. Mes mains venaient se plaquer avec violence sur ses fesses bombées le griffant légèrement tout en glissant mes doigts sensuellement de haut en bas, pour qu'il puisse avoir des frissons. « Ça c'est pour m'avoir tripotée pendant que je m'abreuvais. » Du regard je cherchais un mâle très attirant, mais je n'en trouvais pas. Alors d'un pas élancé vers lui, je plaquais fermement mes mains sur son torse le poussant brutalement contre le mur. « Comme c'est dommage, les beaux gosses sont tous dehors. » disais-je, pendant que mes mains glissèrent subtilement vers ses épaules. Et le plaquant davantage contre le mur j'y plantais mes ongles avec ténacité. Je voulais qu'il perde à ce petit jeu dont seulement nous connaissions les règles. Je marchais donc en direction du jardin, espérant qu'il me retienne comme tout bon gentleman.