La nuit venait tout juste de tomber à montsimpa et Zéphyr qui d'habitude apprécie la compagnie de l'obscurité, ces temps-ci il la redoutait non pas qu'il avait peur du noir ou un truc dans le genre, non. La ville subissait de sérieux problème, ni électricité, ni eau chaude et le pire: pas de chauffage. Le jeune homme n'était pas du genre frileux, mais quand l'hiver approche c'est toujours mieux d'avoir un peu de chauffage. Cependant, il avait pris l'habitude, il enfila sa paire de chaussettes et ses gants spéciaux grand froid. Zéphyr serait bien resté chez lui toute la nuit, mais il devait sortir dehors, comme toujours, faire ses petites livraisons. Autant dire que mettre un pied dehors fut un exploit, la température avait considérablement changé et bon sang ça caillait ! Enfin il n'avait sans doute pas à se plaindre il y avait pire, au moins il avait une maison, sans chauffage, mais une maison quand même. Mister Halliwell se dépêcha de faire sa livraison pour pouvoir enfin repartir chez lui on ne pouvait pas dire au chaud, mais à l'abri au moins.

Il regarda l'heure, vingt heures, pour une fois tout c'était bien passé pendant la transaction et du coup il avait du temps devant lui, il était plutôt content. Sur le chemin du retour il entendit du bruit, des rires et des lumières, il s'arrêta pour voir ce qui se passer, un grand cirque c'était installé. Zéphyr ne sortait donc pas assez souvent de chez lui ou il avait manqué quelque chose parce qu'il n'était pas du tout au courant. Il s'approcha pour voir de plus près, en temps normal il aurait tout simplement fait demi tour, mais pour une raison inconnue il était curieux. En réalité il voulait voir les tigres de plus près, mais il n'allait pas l'avouer. Le jeune homme regarda autour de lui et se décida enfin d'aller acheter un ticket pour assister au spectacle. Zéphyr se dirigea alors vers l'entrée, mais avant il s'arrêta chercher du pop corn, après l'avoir acheté en se retournant il bouscula quelqu'un et tout son pop corn tomba par terre. Il n'allait pas pleurer, mais par contre il était vachement frustré. « Putin non le seum ! » Il regarda ses pop corn par terre l'air complètement dépité sans faire attention à l'autre personne qui se trouvait à côté par terre elle aussi. Il faut dire qu'il avait peut-être bousculé un peu trop fort. Sans regarder la personne il lui tendit la main tout en ronchonnant et en se parlant à soi-même. « Génial Zéphyr quelle bonne idée allons voir un cirque ça fait longtemps que j'avais pas perdu mon temps et mon argent aussi bêtement ! » On ne change pas les bonnes habitudes.

Frileuse… Bobby était frileuse et même plus que ça. Au moindre petit froid elle était capable de rester enfermée dans sa caravane durant des mois, emmitouflé sous sa couette, un peu comme si elle hibernait… Le froid c’est pas son truc, le froid « célemal », le froid c’est nul. Vous imaginez donc bien que tout les petits problèmes subit par Montsimpa, la belle les vivait puissance dix milles… C’est vrai que la majorité du cirque marchait sur générateur, surtout les caravanes, cela dit le grand patriarche de leur petite troupe avait décidé qu’il fallait s’allier à la souffrance des habitants de Montsimpa… Il avait donc coupé une majorité des générateurs, gardant actifs seulement ceux des animaux… Parfois être altruiste est une bien mauvaise chose. Sans générateur Bobby se retrouvait donc dans une caravane sans électricité… Finis les soirée devant Dallas, terminé les pop-corn cuit au micro-ondes et surtout, terminé la douceur de la chaleur de son radiateur… Face à cette horrible situation la demoiselle fit ce qu’elle faisait le mieux ; Bouder. Emmitouflée dans deux gros manteaux, armée de gants , d’écharpe et autre, Bobby avait décidé de ne plus jouer les acrobates… Pas durant la première représentation du cirque en tout cas. Mature hein, mais que voulez vous, on enlève pas ses éponges spontex à un hérisson, ou en l’occurrence un chauffage à la plus frileuse des filles, pas quand elle n’a aucun homme pour venir la réchauffer en tout cas!

Agacée et énervée notre boudeuse avait donc décidé de rester dans sa caravane durant le spectacle, les bras croisés, couvert d’une tonne de couettes en plus de tout ses vêtements… Mais voilà, voyant que son plan ne marchait pas, et s’ennuyant quelque peu, elle quitta son nid douillet pour aller jeter un coup d’œil à la représentation… Résultat? Personne ne la laissa entrer, pas même le nain qui vend les pop-corn, retournant son petit cinéma contre elle, lui annonçant qu’elle avait clairement dit ne pas vouloir venir et qu’elle devait donc s’y tenir… Encore plus heurté dans sa sensibilité, pour ne pas dire son orgueil, Bobby traversa le cirque d’un pas rapide pour rejoindre l’enclos des tigres , eux au moins ils avaient du chauffage et ils n’étaient pas aussi chiant que le reste de la troupe. Cependant, à force de ne pas regarder devant soit ont finit souvent par se prendre des poteaux et là, le choc fut violent… Bébé fut bousculée par une espèce de grand dadet qui, soyons honnêtes, avait une force herculéenne. La pauvre tomba au sol, lâchant un petit « aie » en se frottant la tête -idiot comme réaction vus qu’elle ne s’était pas cogné ici…- … Y’a pas à dire, cette soirée était vraiment la pire de sa vie... oui, il lui en faut peu pour dramatiser une situation. Toujours grimaçante, la belle attrapa la main qui apparut devant elle sans vraiment prêter attention au reste, regardant simplement ses lèvres pour lire ses commentaires, cela dit, le prénom Zéphyr la fit réagir. Surprise , elle daigna enfin regarder son vis-à-vis dans son ensemble tout en se relevant… Elle avait connus un garçon se prénommant ainsi, dans cette même ville, mais ils n’étaient que des enfants utopiste à l’époque et depuis, la jeune femme ne l’avait pas revus, alors le reconnaitre, comme ça, de but en blanc, ça lui semblait impossible malgré certaines similitudes. Elle lâcha donc, avec hésitation… « Zéphyr … Zéphyr Halliwell? » En réalité cette question était davantage rhétorique que réel, car étrangement, elle sentait bien que c’était lui… Grâce à ses yeux surement! Affichant un large sourire enjouée elle reprit, avec plus d’entrain et d’énergie. « Zéphyr !!! » Là, sans crier gare elle lui sauta presque dessus, le prenant dans ses bras avant de se reculer d’un bond tout aussi énergique. « C’est moi! Bobby Steadworthy! Bébé! » Espérons pour lui qu’il ne l’ait pas oublié… A moins qu’il tienne si peu à la vie.

Zéphyr n'était allé qu'une seule fois voir un spectacle au cirque. Il faut dire que ses parents avaient autre chose à faire que de l'emmener dans ce genre d'endroit. Aujourd'hui il n'était plus un gamin et il n'avait pas les yeux émerveiller qu'ont les gosses en découvrant de nouvelles choses, non il était juste content. Alors qu'il achetait du pop corn il fit tomber une personne en se retournant un peu trop brutalement. Le jeune homme ne s'excusa pas, comme à son habitude, il tendit juste sa main à la personne sans la regarder. Puis alors qu'il allait partir sans dire un mot, il entendit son prénom. « Zéphyr ... Zéphyr Halliwell? » Cette voix lui disait quelque chose, il était sur de l'avoir déjà entendu quelque part, mais il n'arrivait pas à se souvenir où. Mister Halliwell commença à partir en ignorant cette voix et cette personne qui visiblement le connaissait, mais elle insista. « Zéphyr !!! » Cette fois il se retourna pour faire face à cette personne. Il l'aurait reconnu entre mille. Bobby, Bobby Steadworthy. Il se souvenait parfaitement d'elle et justement cela lui posait problème, ce n'est jamais bon de faire resurgir le passé. « Merde... » dit-il tout bas. Il aurait préféré ne jamais la revoir, pas qu'il la détestait, mais pour le bien de Bobby il aurait mieux valu qu'elle ne le revoit plus jamais. « C’est moi! Bobby Steadworthy! Bébé! » Devant son insistance il ne pouvait pas faire la sourde oreille plus longtemps. Cependant, il ne savait pas comment s'éloigner d'elle sans trop la blesser. « Oui plus ou moins on va dire » Zéphyr se souvenait très bien d'elle, la promesse, les lettres et l'éloignement du jeune homme du jour au lendemain. Avec le temps il s'était persuadé que c'était mieux ainsi pour lui et elle. Il resta un moment silencieux avant de rajouter d'une voix neutre. « Hum ... c'était sympa de te revoir, mais je pense qu'on devrait ne plus jamais se revoir à l'avenir. Désolé ... c'est mieux comme ça pour toi et moi. » Il ne savait pas comment faire pour ne pas le blesser une nouvelle fois.

Alors, comme à son habitude il fit les choses sans aucun tact, il baissa les yeux et tourna les talons vers le chapiteau, Zéphyr savait très bien que c'était mieux pour tout le monde. Il pris place sur un des sièges, mais il avait ce sentiment, un sentiment qu'il n'avait que très rarement, il avait quelque chose sur la conscience et franchement il n'aimait pas ça. Le spectacle avait déjà commencé, mais Zéphyr n'avait pas la tête à regarder, rigoler et s'amuser. L'ancien Zéphyr se serait donné une bonne claque et serait parti s'excuser sur- le-champ, mais le nouveau Zéphyr ne ferait pas ça. Il resta donc dans son siège baignant dans son regret et son sale caractère.

Bobby s’attendait à beaucoup de chose venant de la part de Zéphyr, elle l’avait imaginé s’enfuyant, tout simplement, sans demander son reste, ou au contraire, entamant une discussion sans fin visant à se remémorer leur souvenir passé, leur souvenir d’enfant… Cela dit, elle ne s’attendait pas à une espèce de mixte des deux, car oui, même si ses mots étaient clairs et sans bavures, les expressions de son visage qu’il ne pouvait contrôler et que la belle remarquait par expérience , laissaient penser qu’il ressentait tout autre chose au fond de lui-même. La tête penché sur le côté Bébé le regarda s’en aller, sans dire un mot, ne sachant pas trop quoi répondre face à cette pseudo-animosité gratuite… Quand il avait arrêté de lui envoyer des lettres, lui renvoyant les siennes sans vergognes, elle c’était imaginé qu’il était mort, gravement malade ou tout simplement occupé à sauver l’univers… Mais en fait, maintenant qu’elle le voyait, elle comprenait qu’il était… juste devenue très con. Figée, essayant de repasser en boucle la situation (comme pour trouver l’erreur qu’elle avait commise) notre clown décida de se ressaisir lorsque l’un de ses amis nains passa devant elle, lançant, l’air de rien. « Tu t’es fait jeter ma belle... » Ouais, dur comme commentaire, surtout venant d’un mec qui a retiens le record de râteaux du cirque. Grimaçant, sans réellement se soucier des dires de son camarade, la jeune femme remit sa chapka comme il faut avant de marcher, d’un pas décidé, vers le chapiteau. En route elle attrapa une espèce de mini-bicyclette rouge, juste par envie, roulant avec jusqu’à l’entrer, telle une enfant… En parlant d’entrer, les pseudos-videurs refusèrent tout d’abord de laisser passer leur collègue, jusqu’à ce qu’elle leur explique la situation, jouant de son petit sourire à craquer et de ses yeux de chat Potté. Bingo, elle était désormais à l’intérieure.

A présent il fallait trouver le bougre. Toujours sur son petit-vélo, attirant les regards d’enfant jaloux et d’adulte amusé, la demoiselle arpenta les lieux, observant les alentours, à l’affut de ce cher Zéphyr. Quelques minutes plus tard, après avoir manqué d’écraser une pauvre petite mamie, Bobby finit par trouver son ami d’enfance, ce dernier était assis à une place, au bord des gradins, tout seul, semblant porter le poids du monde sur ses épaules ou à défaut, une culpabilité quasi-certaine. Se refusant à le laisser ainsi, et loin d’avoir été heurté par son petit rejet, notre aventurière se « gara » à quelques petits mètres de lui, jouant de son klaxonne tout aussi enfantin que le reste de son véhicule afin d’attirer l’attention du beau brun… Une fois fait, alors qu’il venait de poser son regard sur elle, Bébé lui fit un signe de main, comme pour le saluer, tout en arborant un large sourire. Elle descendit alors de son vélo, s’inclinant silencieusement face aux gens qu’elle avait un peu gênée avec son arriver fracassante, avant de prendre place juste à côté du malotrus sans lui demander son avis. « Pour quelqu’un qui vient de jeter une amie de façon apparemment réfléchit, je trouve que t’a l’air assez abattue… » Bobby fit alors mine de lui donner un coup de poings dans l’épaule avant d’enchainer. « Si tu veux je t’emmène sur mon vélo faire un tour spécial! Après tu peux toujours essayer de m’envoyer me faire me voir, mais y’a peu de chance que je m’en aille… » Elle fit un sourire enjouée, presque enfantin, observant son visage et surtout ses lèvres pour y lire sa réponse… Il pouvait dire non, mais quoi qu’il arrive, elle le collerait jusqu’à ce qu’il décoche un vrai sourire….

Zéphyr n'était pas un lâche loin de là, il était le premier à se jeter tête baisser dans une bagarre. Cependant, quand il s'agissait des sentiments, il n'était pas en mesure de gérer la situation alors il s'enfuyait, aimer ou apprécier quelqu'un était la seule chose qui l'effrayait, la peur d'être blessé sans doute. Il laissa Bobby en plan en lui demandant de le laisser seul. Une fois rendue sous le chapiteau Zéphyr avait des regrets, mais la vie continuait il n'allait pas vivre dans le regret toute sa vie. Puis sans qu'il ne s'y attende, perdu dans ses pensées, il fut sorti de sa rêverie par la jeune fille qui venait de s'asseoir à côté de lui. « Pour quelqu'un qui vient de jeter une amie de façon apparemment réfléchit, je trouve que t'a l'air assez abattue... » Il soupira, elle était vraiment têtue ou alors elle l'aimait bien, lui ne serait jamais revenu vers elle si c'était elle qui lui avait fait ce qu'il a fait. Le jeune homme leva les yeux au ciel, roula des yeux et soupira, pourtant ça n'empêcha pas Bobby de rester à côté de lui. « Si tu veux je t'emmène sur mon vélo faire un tour spécial! Après tu peux toujours essayer de m'envoyer me faire me voir, mais y'a peu de chance que je m'en aille... » Il regarda l'engin qu'il n'avait pas remarqué auparavant et là il se mit à rire, Zéphyr n'avait pas autant rigolé depuis très longtemps. Mister Halliwell pensait vraiment qu'elle rigolait, mais face à son air sérieux il compris que ce n'était pas le cas. « T'es sérieuse là ? » Zéphyr se leva et s'étira, il savait très bien qu'elle ne le lâcherait pas et puis il n'avait pas non d'affaire urgente à régler et encore moins une personne qui l'attendait. « Bon j'imagine que de toute façon tu ne me lâcheras pas ? Alors, je viens, mais oublies le vélo par contre je préfère marcher. » Zéphyr tenait toujours autant à sa réputation de méchant garçon alors si on le voyait avec ce genre d'engin il perdrait la moitié de ses clients.

Ils partirent alors tous les deux à l'extérieur, Zéphyr marcha sans dire un mot, il savait très bien qu'il allait devoir s'expliquer et honnêtement il n'en avait pas envie, les prises de tête il n'aimait pas. Les deux jeunes gens s'arrêtèrent vers la cage des lions, non il n'avait pas oublié son avis d'aller voir ses grands fauves, en arrivant devant la cage Zéphyr fit un sourire pendant trois secondes avant de reprendre son air habituel. Il se retourna vers Bobby pour enfin lui parler. « Tu sais t'as le droit de m'en vouloir pour cette histoire de lettre je comprendrais que tu me détestes et que tu veuilles me frapper, mais honnêtement je ne dirais pas que je regrette au contraire je ne regrette rien. » C'était vrai, il ne regrettait pas ce qu'il avait fait, il regrettait juste la façon dont ça c'était fait, mais voir Bobby assez bien le prendre le rassurer un peu. Puis il changea aussitôt de conversation. « J'aime bien les lions je les trouve fort et majestueux. Je crois que j'aimerais bien en avoir un, mais je trouve que ça ferais trop ... prétentieux. »

Bingo, Bobby avait réussit à le faire rire et à le faire rire de bon cœur en plus même si elle ne voyait pas trop ce qu’elle avait dit d’amusement… La bougresse voulait réellement l’emmener sur son petit vélo rouge faire un tour dans le cirque, elle voyait déjà la scène dans son petit esprit sinueux! Elle, assise sur la selle, mains sur le guidon, pédalant avec toute sa maigre force, lui, debout, à l’arrière, se tenant à ses épaules comme sur une trottinette, laissant le vent virevolter dans ses cheveux, c’était beau, c’était fun, c’était du Bobby quoi. Cependant, la demoiselle ne prenait pas en compte le fait que pour certaine personne, le ridicule pouvait tuer… Peut-être que pour quelqu'un comme elle, pour un clown , faire ce genre de chose était tout à fait normal, mais pour une personne comme Zéphyr , une personne avec une réputation, c’était loin d’être aussi évident. Et après tout ça, qu’il vienne dires que des deux, c’est lui le plus libre de ses choix. Bref, elle afficha un air à la fois sérieux et souriant, tout en hochant la tête positivement lorsque son ami lui demanda si elle était sérieuse puis, sans surprise, il céda, prêt à accompagner la belle dans son aventure… sans son magnifique petit engin à quatre roues. Dommage. Malgré sa légère déception Bébé afficha un large sourire, ravit qu’il accepte de la suivre. Elle se leva ensuite, le suivant après avoir attrapé son petit vélo par le guidon, le trainant derrière elle histoire de ne pas le laisser comme ça, tout seul au milieu de la foule.

Le « couple » -notez les guillemets je vous prie- quitta donc le chapiteau, se dirigeant silencieusement vers la cage des lions, un silence que la jeune femme espérait voir briser rapidement, n’aimant pas particulièrement ce genre de chose, comme tout le monde je suppose. Une fois près des grands fauves Bébé ne pu s’empêcher d’apercevoir le sourire de Zéphyr, un sourire bref, éphémère, mais sincère, ce qui la fit sourire à son tour même si elle ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi il s’empêchait tant de faire ça. Il semblait tellement renfermé, presque mélancolique derrière ses airs de Bad Boy affirmé… Elle ne pensait pas qu’il détestait sa vie, il avait fait des choix et surement aimait-il ce qu’il était devenue, cela étant dit, notre petit clown trouvait que son visage manquait de malice, de joie et simplement de bien-être… Peut-être qu’au fond, il n’était pas quelqu’un qui expose ses sentiments, mais Bobby savait percevoir le plus petit trait d’émotion et elle sentait beaucoup de chose à cette instant, sauf une vrai once de bonheur. Passons, il daigna enfin lui parler s’excusant d’une certaine façon de ce qu’il lui avait fait, ce qu’elle ne comprit pas vraiment , surtout si il ne regrettait rien… Penchant la tête sur le côté, elle répondit, simplement, l’air de rien. « Non ça va, j’ai pas envie… » Elle sous-entendait par là qu’elle n’avait aucune envie de le frapper, de lui en vouloir ou autre… Et puis au fond, le principal était qu’il ne vive pas dans le regret. Souriant, encore une fois, Bobby ne pu s’empêcher de faire un peu d’ironie quant à sa dernière phrase. « Oui, c’est vrai que toi, t’es pas du tout du genre prétentieux… Pas du tout… » On sentait bien dans sa voix que c’était ironique et moqueur. Toujours avec cette allégresse naturelle, notre aventurière grimpa sur la cage, comme si de rien était, ouvrant une trappe au sommet avant de se laisser tomber à l’intérieur… Oui , oui, elle venait d’entrer dans la cage d’un lion, ce dernier ne fit d’ailleurs rien, allongé dans un coin à lécher sa patte. La belle se rapprocha alors de son ami, naturellement, avant de prendre la parole. « Il s’appelle Wonder! C’est l’un des plus vieux du cirque, il ne joue plus maintenant, il reste là c’est tout! Si tu veux y’a un seau avec de la viande là-bas! » Elle lui montra un coin derrière l’enclos. « Tu peux lui donner des morceaux à travers la cage, il faut être sur si tu veux le faire, une fois que tu lui aura donné à manger, il te laissera le caresser en théorie... Mais essaie d'être tendre... Et seulement le haut du crâne! » Sur ses mots elle appela le Lion, ce dernier se leva, tel un chat immense, se rapprochant d’elle avant de venir lui donner des coups de tête, comme pour jouer, la différence c’est que ses bêtes-là n’ont pas la force d’un chaton mais plutôt celle d’un taureau... Heureusement qu'elle était habitué... Et surtout complètement cinglée.

Zéphyr avait toujours eu un faible pour les animaux dangereux ou sauvage, il adorait le léopard des neiges, l'aigle royal et surtout les lions. Alors, naturellement il s'était dirigé vers la cage des lions. Il expliqua à Bobby, enfin il expliqua à sa manière, qu'il aimait les lions. A ce moment-là elle fit un truc complètement dingue, elle alla dans la cage du lion, Zéphyr resta cloué sur place un peu, voir très surpris par ce qu'elle venait de faire. Du coup il se demandait s'il avait bien fait de lui dire qu'il aimait les lions et ce qu'elle aurait fait s'il avait dit aimer les ours... « Il s'appelle Wonder! C'est l'un des plus vieux du cirque, il ne joue plus maintenant, il reste là c'est tout! Si tu veux y'a un seau avec de la viande là-bas! » Il regarda l'endroit que Bobby lui indiquait, le jeune homme faillit tourner de l'oeil en voyant toute cette viande. « J'avais pas prévu de me faire bouffer par un lion, mais si je survie je pourrais toujours écrire un livre. » dit-il ironiquement. « Tu peux lui donner des morceaux à travers la cage, il faut être sur si tu veux le faire, une fois que tu lui aura donné à manger, il te laissera le caresser en théorie... Mais essaie d'être tendre... Et seulement le haut du crâne! » Cependant, il restait figé face à cette montagne de viande, il fallait qu'il trouve une excuse il ne pouvait pas toucher à "ça". Oui s'il y avait bien une chose que Zéphyr ne pouvait pas supporter c'est la viande, ça le dégoutait, il avait pourtant essayé d'en manger, mais non à chaque fois il tournait de l'oeil, voir il vomissait. Pour un bad boy être végétarien ça ne le fait pas trop et pour lui c'était un soucis. Il reporta son attention sur Bobby, il devait trouver une excuse valable et qui n'allait pas le rendre ridicule, un truc classe qui sonne comme dans un roman. Il avait trouvé ! Le jeune homme fit ses yeux tristes avant de dire. « Je préfère évité c'est sympa de ta part, mais comment dire il ne vaut mieux pas que j'approche de trop près les gens ou les choses que j'aime ... » On se serait cru dans une scène de film, si le dégout de la viande ne le rendait pas presque malade il aurait éclaté de rire. Bobby allait peut-être un peu déçu, mais elle pouvait toujours rêver pour qu'il lui dise la véritable raison, que la viande le dégouté. Il lui fit signe de sortir, Zéphyr n'avait pas non plus envie qu'elle se fasse manger tout cru. Une fois qu'elle fut sortie il lui attrapa la main et changea vite de sujet.

« Est ce que tu penses que je suis quelqu'un de bien ? Je veux dire réellement tu penses vraiment que je suis quelqu'un de bien ? » Elle ne s'attendait peut-être pas à une telle question, mais il devait lui montrer qui il était réellement tout dépendrait donc de sa réponse. Le jeune homme ne pouvait pas lui cacher plus longtemps le genre de type qu'il était devenu. Il s'étaient fait une promesse étant jeune, il ne l'avait pas oublié, mais parfois mieux vaut briser une promesse que de blesser quelqu'un.

Bobby laissa échapper un petit rire amusé face à la petite blague de Zéphyr même si en vérité, c’était surtout la légère crainte qu’elle perçu dans ses yeux qui l’amusait. Il semblait plutôt mal à l’aise face à cette situation, mais pour le coup, elle ignorait si c’était à cause du Lion ou simplement à cause de la viande, car bien que blonde, elle ne put s’empêcher de remarquer son changement de visage lorsqu’il aperçu le seau plein de viande fraiche. Bon c’est vrai, de la viande crus, comme ça, qui vous tombe dessus sans crier gare, ce n’est pas très ragoutant, mais tout de même, lui, ça semblait clairement le perturber… Peut-être qu’il s’imaginait que les Lions mangeaient uniquement des brocolis en sauce blanche? Cette pensée fit davantage sourire la belle, qui eut du mal à retenir un fou rire lorsque son vis-à-vis lui lança une phrase des plus… Particulière… Il venait d’afficher un visage triste, lui lançant avec presque mélancolie cette excuse, comme dans un film à l’eau de rose potache et clairement ridicule. Évidemment, pour ne pas le vexer dans sa masculinité, car elle pensait qu’il avait surtout peur d’approcher un fauve d’aussi près comme toute personne normalement constitué, la jeune femme hocha la tête positivement et lentement, avant de répondre, empêchant de toute ses forces qu’un rire ne s’échappe d’entre ses lèvres. « … D’accord… Je comprend… » Elle se retourna alors, comme pour caresser l’animal qui était à présent derrière elle, mais en vérité, c’était surtout pour laisser un large sourire apparaitre sur son doux visage. Rapidement, un peu calmé, Bobby se tourna vers lui de nouveau, acquiesçant de la tête lorsqu’il lui fit signe de sortir. Elle grimpa donc avec habilité jusqu’à la trappe au sommet de la cage, en sortant comme si de rien n’était, lâchant une phrase en russe à l’attention de Wonder, le lion. Pour les curieux, elle venait de le rassurer en lui promettant que la prochaine fois, elle ramènerait un homme qui n’ait pas peur des chats. Et oui, dans son esprit, il n’était qu’un gros chat… L’habitude sans doute.

Une fois sur la terre ferme Bobby laissa son ami d’enfance attraper sa main, ne se sentant nullement gênée par ce geste, il faut dire qu’elle était du genre assez tactile et puis, ce n’était pas si extraordinaire que ça non plus quand on y pense. Bref, bien vite le jeune homme décida de changer radicalement de conversation, posant une question des plus étrange à son interlocutrice… Cette dernière lui lança un regard interrogateur avant de réfléchir à ses dires pendant quelques secondes, pour finalement lui répondre, avec ce même naturelle qui lui allait si bien. « Qu’est-ce que ça veut dire être quelqu’un de bien? C’est avoir des gosses? Une belle maison? Un boulot stable? Une vie sans histoire? Si c’est ça être quelqu’un de bien, je peux dire clairement que je suis pas une bonne personne… » Affichant un large sourire elle rajouta . « Je pense qu’on est tous des gens bien, mais à notre façon et c’est surement mieux comme ça, sinon, on s’ennuierait un peu je pense! » Toujours souriante, la belle se mit à secouer le bras de Zéphyr telle une enfant, toujours la main dans la sienne, avant de continuer. « Pourquoi tu me demande ça? T’a pas besoin de savoir ce que pense les autres à ton sujet ? Tant que toi t'es bien comme tu es, c'est tout ce qui compte! » C’est en tout cas comme ça qu’elle fonctionnait elle, et c’était tant mieux, sinon, depuis le temps, face à toutes les critiques et les moqueries, Bobby aurait surement tout abandonné pour vivre une vie pépère dans un coin paumé des États-Unis.

Si un jour on lui avait dit qu'il aurait la chance d'aller jouer avec un lion, Zéphyr ne l'aurait pas cru, mais il n'eut pas le courage de mettre les mains dans cette viande cru, il aurait vomi et se serait encore plus ridiculisé. Alors, il inventa une excuse, mais il sentait bien que Bobby en doutait un peu, mais qu'importe du moment qu'il ne touchait pas à cette viande. Il pris la main de Bobby et lui demanda si elle pensait qu'il était une bonne personne, il faut dire que les bonnes personnes se font rare de nos jours, mais il entendait par là si elle pensait qu'il était assez fréquentable et sympathique. Elle lui répondit exactement de la manière à laquelle il s'attendait, elle avait toujours eu l'esprit assez libre c'est sans doute ce qui l'avait attiré vers elle quand ils étaient jeunes. Il fuyait la plupart du temps les filles superficielles. « Je pense qu'on est tous des gens bien, mais à notre façon et c'est surement mieux comme ça, sinon, on s'ennuierait un peu je pense! » Elle avait raison, mais il y avait des limites peut-être qu'elle n'avait pas encore rencontré une vraie mauvaise personne, il fallait que Zéphyr lui montre ainsi il ne sentirait plus ce poids sur lui. Il ne lui avait pas mentit en prétendant être quelqu'un de bien, mais le fait qu'elle ne sache pas ce qu'il était devenu pour lui c'était comme lui mentir. « Pourquoi tu me demande ça? T'a pas besoin de savoir ce que pense les autres à ton sujet ? Tant que toi t'es bien comme tu es, c'est tout ce qui compte! » Effectivement il avait toujours été heureux à sa façon. Bobby n'avait pas changé et ça le fit sourire, pour une fois c'était un vrai sourire ni narquois ou quelque chose dans le genre. « Non je me fiche de ce que pense les gens, mais je voulais savoir ce que tu pensais, toi, sinon on peut bien me détester ou me haïr ça m'importe peu. » Ce qui l'importait c'est ce qu'elle pensait, elle, Bobby était son amie d'enfance et finalement malgré tout et malgré la distance que Zéphyr avait mis entres eux elle resterait toujours son amie et même s'il prétendait le contraire. « Je vais te montrer qui je suis vraiment tu te feras alors une vraie opinion de moi. Suis moi. »

Il ne lâcha pas sa main et l'emmena plus loin vers un grand espace vide à côté du parc, avec l'obscurité on ne voyait pas très bien où l'on marchait, mais Zéphyr connaissait très bien les lieu il aurait même pu y aller les yeux fermer. Ils se rapprochèrent derrière un petit muret et Zéphyr pris enfin la parole après n'avoir rien dit tout ce temps. « Bouge pas d'ici s'il te plait. » Il s'inquiétait un peu et ne voulait pas qu'elle bouge d'où elle était c'était pour lui une distance raisonnable de sécurité. On aurait pu traiter zéphyr de fou, mais il savait très bien ce qu'il faisait. Deux types apparurent non loin en voyant Zéphyr arriver au milieu de cet espace vide. Mister Halliwell n'attendit pas une seconde et ouvrit les hostilités et frappant de toutes ses forces. Au bout de cinq minutes les deux gars battirent en retraite laissant Zéphyr avec quelques blessures, la lèvre fendu légèrement et de beau hématomes sur le torse et un sur le visage. Ces gars il les connaissait, ils avaient décidé de faire de l'ombre en Zéphyr en empiétant sur son réseau de client, le jeune homme savait très bien où ils trainaient. Il montra à Bobby qui il était et il donna une leçon à ses deux idiots, d'une pierre deux coups. Zéphyr se dirigea vers la jeune fille et la pris par la main la ramenant vers le cirque. Une fois arrivée il se décida à rompre le silence. « Alors, tu vois ce que je suis maintenant, rien à voir avec le Zéphyr que tu connaissais, je me bats, j'insulte les gens et en plus je revends de la drogue au lycéen en manque d'affection et en recherche identitaire, non je ne suis pas une bonne personne. Je suis le diable personnifié. » Il soupira, il se sentait libéré comme-ci il avait dit ce qu'il avait sur le coeur et peu importe s'il saignait un peu. « Je t'effraie maintenant ? Parce que même si c'est le cas je ne changerais pas c'est malheureux, mais j'aime ce que je suis. »

Bobby ne comprenait pas trop où Zéphyr voulait en venir avec tout ça, avec ses questions étranges et maintenant cette soi-disant démonstration pour lui montrer qui il était vraiment. Est-ce que c’était réellement nécessaire? Bien sur qu’elle se doutait qu’il avait changé, qu’il n’était plus le gentil petit garçon de son enfance, mais comme tout le monde il avait grandit et évolué, ou au moins grandit… Même si de son côté, Bébé n’avait pas tant changé que ça, il faut dire qu’elle aimait ce qu’elle était, elle n’avait aucune envie d’évoluer ou de changer pour le moment, plus tard peut-être, qui peut savoir. Enfin, malgré son scepticisme la belle décida de suivre aveuglement son ami, à la fois curieuse et inquiète de ce qui allait se passer d’ici peu, car oui, elle le sentait, ça allait mal tourner. Silencieux, le jeune homme conduisit la demoiselle jusqu’à l’arrière d’un parc non loin du cirque, un endroit plutôt glauque qui ressemblait davantage au repaire de junkie qu’à un lieu propice au discussion pseudo-philosophique. Surprise, mais obéissante, d’une certaine façon, la clown hocha la tête positivement et lentement lorsque Zéphyr lui « ordonna » de rester près d’un muret, l’air grave, comme si il s’inquiétait pour sa sécurité… Il allait faire quoi ? Braquer une mémé sous les yeux ébahis de la demoiselle? C’est l’idée qui lui traversa l’esprit à cet instant, mais la suite fut loin de ce qu’elle avait imaginé et pour le coup, elle aurait préféré une pauvre mémé et son sac à main.

Les bras croisés, la bouche entrouverte, la belle observa cette scène ahurissante… Le Bad Boy, et le mot est faible, était en train de mettre une racler à deux autres gamins, beaucoup moins impressionnants que lui et surtout, moins doués de toute évidence…. Si il s’en sortit sans bobo? Pas vraiment puisque c’est avec la lèvre fendu et quelques hématomes que le bougre refit son apparition, presque la bouche en cœur, attrapant de nouveau Bébé par la main pour la ramener jusqu’au cirque comme si de rien n’était…. Il voulait donc lui faire comprendre quel genre de personne il était devenue, un Bad boy, vendeur de drogue à ses heures perdus, légèrement prétentieux sur les bords… Secouant la tête, désespéré la belle lâcha, mi-amusé, tout en attrapant son menton, regardant sa plaie de plus près. « Le diable personnifié? Quel prétentieux … » Elle secoua alors son menton avant de rajouter. « Je vis dans un cirque, peut-être que c’est pas le même univers que le tiens, peut-être que c’est pas aussi dark, mais il est pas pour autant conventionnelle… Je suis rentrée dans la cage d’un lion aujourd'hui, alors franchement, tu crois que toi, petit homme blessé, tu réussirais à me faire peur?… » Elle laissa échapper un petit rire amusé, pas moqueur, juste sincère, pour lui faire comprendre qu’elle se moquait bien de ce qu’il était, après tout il était bien comme il était , c’était le principal. Bobby laissa son menton, toujours souriante. « Maintenant je vais devoir jouer les infirmières …. Allez viens, ma caravane est pas trop loin… » C’était à son tour de l’emmener dans son petit monde, surement moins glauque et dangereux que le sien, mais tout aussi dépaysant. Ne lâchant pas sa main la jeune clown conduisit son invité jusqu’à sa petite maison non loin du cirque, juste à côté en vérité. Sa caravane rose à pois jaune détonnait à côté des autres, mais au moins on la voyait, même dans le noir! Une fois devant elle n’attendit pas une seconde, lâchant son ami pour ouvrir la porte , lui laissant découvrir son univers si coloré, presque enfantin mais qui lui ressemblait beaucoup au fond. « Assis-toi, je vais désinfecter tout ça! » Sur ses mots elle récupéra tout un nécessaire de soin dans sa mini-salle de bain, revenant avec hâte pour s’asseoir à côté de lui, tout en jetant son chapeau dans un coin, armée d’un bout de tissu imbibé de désinfectant. « La prochaine fois que tu veux jouer les diablotins enragés… Essaie de protéger ton visage, tu vas perdre des clientes si t’a plus ta jolie gueule…. » Elle fit un sourire moqueur avant d’appliquer les soins sur la lèvre ensanglanté de son patient et ce, sans réel délicatesse… Envie de le punir? Surement un peu… Il s’était après tout mis en danger pour rien au final…

Zéphyr lui avait enfin montré qui il était, mais à première vu ça ne semblait ni l'effrayait, ni l'impressionner ni rien du tout en fait. Honnêtement Zéphyr était un peu déçu d'habitude les gens réagisse au moins un peu, mais pas elle, elle était vraiment toujours aussi étrange, sacré Bobby. « Je vis dans un cirque, peut-être que c'est pas le même univers que le tiens, peut-être que c'est pas aussi dark, mais il est pas pour autant conventionnelle... Je suis rentrée dans la cage d'un lion aujourd'hui, alors franchement, tu crois que toi, petit homme blessé, tu réussirais à me faire peur?... » A bien y réfléchir vu sous cet angle ça paraissait tout de suite beaucoup plus compréhensible, mais quand même c'était Zéphyr il était pas plus impressionnant qu'un lion ? Il était vexé. « Bah euh ... oui ... logiquement ? » Elle venait de complètement le déstabiliser. Totalement. Bobby décida alors de l'embarquer dans son univers, il eu une seconde d'hésitation, mais il n'eut pas trop le choix finalement.« Maintenant je vais devoir jouer les infirmières .... Allez viens, ma caravane est pas trop loin... » « Non mais tu sais, j'ai l'habitude pas la peine de te déranger ... » Il se bagarrait tellement souvent qu'une petite blessure comme celle-ci ça ne lui faisait plus rien, mais après tout si elle voulait absolument le soigner il n'allait quand même pas refuser.

Ils se dirigèrent vers sa caravane, on ne pouvait pas la louper, rose à pois jaune, tout d'un coup il eu un peu peur de ce qu'il allait voir à l'intérieur tout ce rose ça le mettait déjà mal à l'aise. Cependant, elle n'hésita pas et l'embarqua à l'intérieur, bon c'était moins rose que ce qu'il imaginait. « Assis-toi, je vais désinfecter tout ça! » Il eut encore un moment de résistance n'ayant pas l'habitude qu'on veuille s'occuper de lui. « Non mais ... bon j'imagine que j'ai pas le choix. » Zéphyr se laissa donc faire et attendit que la jeune fille revienne de sa salle de bain. Elle pris place à côté de lui et commença à désinfecter sa plaie. « La prochaine fois que tu veux jouer les diablotins enragés... Essaie de protéger ton visage, tu vas perdre des clientes si t'a plus ta jolie gueule.... » Il était plus concentré sur son bout de coton que sur ce qu'elle disait, ça faisait sacrément mal son produit ! « Aie ... ça pique ! C'est quoi que t'as mis sur ton coton de la vodka, du rhum ? Moi je mets de l'eau ça pique pas comme ça enfin moins. » Il attrapa le coton de ses mains pour qu'elle arrête d'appuyer aussi fort, après avoir fait les gros yeux il les lui redonna. « Elles sont trop accroc à la drogue pour s'occuper de mon visage. » Il faisait référence à la dernière phrase de Bobby, ses clientes étaient maintenant trop droguée pour faire attention à lui, elles voulaient juste leur dose et c'est tout. Zéphyr resta un moment silencieux avant d'enfin ouvrir la bouche. « Tu les as gardés ? » Il parlait bien entendu des lettres de quand ils étaient jeunes, le jeune homme se demandait si elle les avait toujours. Le regard perdu dans le vide il arrêta la main de Bobby qui était encore en train de le soigner. « Les lettres tu les as gardés ? » dit-il en se tournant vers elle pour la regarder dans les yeux. Puis finalement après avoir prononcé sa phrase il n'était plus aussi certain de vouloir connaitre la vérité. Alors, comme à son habitude il changea totalement de changer. Zéphyr se leva rapidement fit le tour de la pièce avant de se retourner vers Bobby. « Il vaudrait peut-être mieux que je te laisse vu l'heure qu'il est en plus je suis dans ta caravane t'es amis pourraient penser certaines choses, enfin bon tu vois quoi. En plus j'ai la dalle. » Cela devait faire une éternité qu'il n'avait pas été aussi gêné d'un coup.

Apparemment Zéphyr n’avait pas vraiment l’habitude qu’on s’occupe de lui, il semblait même assez hésitant à l’idée de se retrouver sous les doigts pas vraiment expert de la belle…Ce qui ne la surprenait pas du tout. Après tout il venait de le lui montrer, il était une espèce de Rémy sans famille, Bad Boy dans l’âme, solitaire, indépendant, qui s’était fait tout seul et qui refusait qu’on prenne soin de lui, enfin, qui n’en n’avait surtout pas l’habitude en fait. Cliché classique du dealer de drogue coupé du monde et qui s’imagine que rien ne peut être mieux que ce qu’il fait déjà tout seul. Cela dit , peu importe ses réticences ou ses envies, la belle comptait bien le ramener chez elle pour au moins désinfecter sa lèvre et ce, qu’il le veuille ou non. Autoritaire? Peut-être un peu, mais seulement avec les gens qu’elle aime. Déterminée à jouer les infirmières Bobby amena donc le damoiseau jusqu’à sa magnifique caravane multicolore, n’écoutant pas vraiment ses protestions , l’obligeant presque à monter et à prendre place sur une des banquettes. La jeune femme retira tout d’abord son bonnet avant de revenir vers son invité, armée du nécessaire de soin, posant le produit désinfectant sur sa lèvre avec une certaine brutalité, une façon malicieuse de le punir. Amusé elle continua de le taquiner. « C’est du whisky pure feu, comme dans Harry Potter! Maintenant arrête de faire ton bébé, c’est pas avec de l’eau qu’on désinfecte une plaie, même moi je sais ça! » L’eau sur les bobos c’était pour les Hobbits et de tout évidence le beau gosse en étant un, un Frodon en herbe pas si courageux que ça quand il s’agit de souffrance physique, un peu comme tout le monde quoi. Ne perdant pas son sourire Bébé ne répondit rien lorsqu’il souligna que les droguées étaient trop accro pour se soucier de son visage, une preuve flagrante qu’il ne connaissait pas les ados, car oui, une fille de dix-sept ans, même complètement pété, ne pourra pas se retenir d’être intéressée par les beaux mâles, c’est dans leur gêne, personne n’y peut rien.

Bref, silencieuse, concentrée, Bobby s’évertua à soigner Zéphyr avec plus de douceur cette fois-ci, s’appliquant à ne plus le faire trop souffrir. Puis, prit d’un sérieux presque surprenant, le jeune homme lui posa une question des plus particulière… Est-ce qu’elle les avait gardés? Le cerveau de la demoiselle ne fit qu’un tour, comprenant bien vite qu’il parlait de leur lettre et son interlocuteur lui confirma sa pensée. Cependant, comme d’habitude, surement mal habile avec les sentiments en général, notre dealeur favoris se reprit bien vite, changeant de sujet tout en se levant, cherchant une excuse pour fuir tout simplement. Cette maladresse fit sourire Bébé, un sourire à la fois tendre et amusé. Rangeant sa trousse de soin elle répondit, avec toujours cette espèce de nonchalance naturelle. « Mes amis ne regardent pas qui se balade dans ma caravane, tout comme je ne regarde pas qui va dans les leurs… On est pas une secte! Et puis, tu sais, c’est peut-être une caravane, mais j’ai aussi à mangé chez moi… Allez, assis-toi au lieu de faire ton mijaurée! » De nouveau amusé elle garda son sourire, déposant ses soins dans un coin avant d’ouvrir l’une des fenêtres de la caravane, se penchant alors vers l’extérieur pour activer son générateur, je sais, elle devait se contenter du minimum normalement mais elle avait un invité et puis, elle n’avait pas encore vidé son frigo, heureusement qu’il était capable de s’auto-alimenter durant quelques heures. Bref, les lumières qui était jusqu’ici plutôt faible, presque tamisé, devinrent plus lumineuse, évidemment, le générateur était silencieux, on ne vis pas toute sa vie dans un endroit pareil en ayant des truc bas de gammes. Bref, refermant sa fenêtre la jeune femme retira son large manteau, le posant dans son armoire avant de se concentrer de nouveau sur son camarade. « J’ai fait des lasagnes tout à l’heure, des lasagnes végétariennes que j’ai apprit à faire pendant mon voyage en Italie... Je suis pas particulièrement anti-viande mais le gars qui m'a apprit était un membre des Green Peace, pour lui manger de la viande c'était un acte barbare tu vois... Cela dit, elle sont super bonne quand même, mais si tu veux un peu de viande je peux t'en faire! J’ai aussi un gâteau à la crème et aux fraises et bien sur des fraises pour le dessert, je suis accro aux fruits rouges, si tu savais d’où je les fais venir et combien ça me coûte… Et puis évidemment, j’ai des bières, sauf si tu préfère du soda… » Elle lui pinça alors les joues, comme si il était un enfant avant d’enchainer, avec humour. « Après tout t’as l’air tellement frêle ce soir, peut-être que tu préfère prendre du lait chocolaté? » Elle le taquinait bien évidemment. Reprenant son sourire communicatif Bobby alluma son four avant de sortir des assiettes, des couverts et des verres, toujours très vintage et coloré… Tout en posant le tout sur la table la jeune femme lâcha, l’air de rien. « Et oui, je les ais toutes gardés » Elle parlait évidemment des lettres, des lettres qu’elle avait mit dans une boite, sous son lit et qu’elle relisait parfois pour le plaisir. Refusant de tomber dans le mélodramatique notre aventurière continua de tout préparer, posant des bières et du soda sur la table, tout en jetant des coups d’œil à Zéphyr, histoire de pouvoir lire sur ses lèvres si il venait à parler…

Le jeune homme n'était pas du genre à se laisser faire et il n'avait pas l'habitude de s'excuser même s'il avait fait une erreur, sans doute avait-il trop de fierté. A cause de sa fierté il n'avait pas revu ses parents depuis plus de trois ans, un jour peut-être il acceptera la critique. Bobby devait sans doute l'avoir compris ou alors elle était trop gentille, après tout ce qu'avait fait Zéphyr elle avait le droit de lui en vouloir à vie et pourtant c'était elle qui voulait qu'il reste alors que lui continuait à la fuir. Elle avait décidé de le soigner et là encore le jeune homme montrait une certaine résistance, une vraie tête à claque celui là ! Il chercha encore une excuse pour fuir, mais c'est qu'elle avait du répondant la jeune fille et cela déstabiliser un peu Zéphyr qui ne savait plus quoi inventé. Zéphyr prétexta alors qu'il avait faim, elle lui proposa de manger avec elle, des lasagnes végétariennes, sauvé ! Il n'avait pas très envie de devoir expliquer pourquoi il s'était évanouie face à un morceau de viande. « Après tout t’as l’air tellement frêle ce soir, peut-être que tu préfère prendre du lait chocolaté? » Zéphyr eu un petit sourire avant de lui répondre. « Ha ha ! C'est pas bien de se moquer ! » dit-il tout en l'aidant à mettre la table. Les couverts étaient aussi colorés que le reste de la caravane et à vrai dire ça ne l'étonner pas vraiment, une fois qu'on avait vu sa caravane il fallait s'y attendre. « Et oui, je les ais toutes gardés » Elle venait de répondre à sa question. Il aurait préféré qu'elle les ai toutes jeter, car lui l'avait fait et maintenant il se sentait un peu coupable. « Tu devrais les jeter alors. » Lui l'avait fait et puis maintenant ils s'étaient revu ce n'était pas comme-ci l'un d'entre eux étaient morts ou un truc dramatique dans le genre. « Je les ai jeter moi, en fait j'ai jeter tout ce qui se rapporte au passé. » ajouta t-il sur un ton naturel comme-ci c'était une chose normal. Zéphyr avait tout brûler, jeter, carboniser et sans regret il préférait vivre dans le présent que de toujours penser au passé.

Il attaqua alors le plat qu'avait fait Bobby, en vérité il avait vraiment faim et ses lasagnes étaient vraiment délicieuse. « Wouah c'est super bon ! » laissa échapper le jeune homme. Zéphyr n'avait pas l'habitude de faire des compliments, mais là il adorait, elle était bonne cuisinière. Une fois sans assiette englouti en moins de cinq minutes il lui proposa une sorte de marché. « Je pourrais envisager de rester si tu avais de l'alcool un peu plus fort. Genre vodka ou un truc dans le genre. » Après tout pourquoi pas rester un peu et avec de l'alcool souvent on parle plus facilement, même si pour Zéphyr il lui fallait plus d'un verre pour ça. Il attrapa une canette de bière. « Tu restes longtemps à Montsimpa ? Quand tu repartiras je te dis tout de suite pas question qu'on recommence cette histoire de lettres, j'ai pas le temps. » Il n'avait pas envie de recommencer une nouvelle fois cette histoire de lettre c'était trop triste quand on y repensait et puis elle était jeune et active, elle pourrait revenir à Montsimpa le voir quand elle voudrait après tout. Il existe des trains, des bus, des voitures, plus rapide qu'une fichue lettre.

Pourquoi tenait-il tant à ce qu’elle jette ses lettres? Après tout c’était assez marrant et sympathique de relire des trucs écrits par un soi adolescent voir enfant, la maladresse de la jeunesse s’y sentait et aussi une espèce de naïveté presque attendrissante. Bobby n’en avait pas particulièrement besoin, elle n’était pas une nostalgique de nature, perdu dans une autre vie, regrettant chaque moment passé comme si ça pouvait l’aider à avancer, non, elle n’était pas de ce genre là, cela étant dit, pourquoi pas se remémorer parfois des instants passés? C’est un plaisir, une façon de revivre, l’espace de quelques secondes, des choses qu’on ne pourrait peut-être plus ressentir, pas par tristesse de les avoir perdu, mais plutôt par joie de les avoirs connus. Cela étant dit, la belle comprenait le geste de Zéphyr , parfois il est plus facile d’oublier, tout du moins d’imaginer qu’on oublie, quand plus rien de physique n’est là pour nous rappeler ce qu’on tente désespérément d’effacer de notre mémoire. Tout d’abord un peu surprise, Bébé finit par sourire de plus belle tout en continuant. « Je suppose que je les jetterais surement, un jour, quand j’aurais comme toi l’envie de tourner la page, mais pour l’instant, ma vie et mon passé me vont, alors je les garde! … Et puis, c’est plus écologique en plus! » Elle avait dit cette dernière phrase sur le ton de la plaisanterie, historie de détendre un peu cette atmosphère qui devenait presque lourde à cet instant.

Heureusement, les lasagnes végétariennes de la belle eurent pour effet de redonner à son invité le sourire, il dévora littéralement son assiette et Bobby en fit autant, se resservant même une part tout en affichant un large sourire face au compliment de son vis-à-vis. Elle adorait recevoir des gens chez elle, leur faire à manger ou juste leur offrir à boire et rire autour d’une bière bien fraiche… Ce n’est évidemment pas les compliments qu’elle recherchait, trop réaliste elle savait ce qu’elle valait n’ayant donc aucun besoin qu’on le lui rappelle, mais elle aimait le contact humain et je suppose que c’est un peu normal, voir indispensable vus le boulot qu’elle fait. On ne devient pas clown en étant dépressif et haineux envers le monde. Enfin bref, avalant la dernière bouché de son plat la jeune femme reporta son attention sur le bel âtre, ce dernier venait de lui proposer une sorte de marcher, qu’elle s’empressa d’accepter avec une dose d’humour. « Tu compte rester uniquement pour l’alcool? Pas pour ma personnalité flamboyante ou ma beauté naturelle? Je suis carrément outrée… Heureusement que j’aime davantage l’alcool que ma fierté bafouée! » Bébé fit un sourire emplis de malice avant de se lever, se penchant pour récupérer une bouteille de vodka, non, elle n’était pas une alcoolique, mais notre demoiselle aimait l’alcool, surtout le vin en vérité mais elle portait aussi un grand amour au liqueur très forte. Tout en attrapant cette bouteille et quelques verres elle répondit à son interlocuteur, toujours souriante. « Je reste un an minimum en théorie, je suis des études dans une école spécialisé dans l’art du cirque tu vois, après je verrais si j’ai des raisons de rester ou si c’est plus intéressant de partir! Mais rassure toi, je comptais pas te demander de recommencer… Et puis si tu veux tout savoir j’ai un nouvel ami avec qui j’écris des lettres enflammée! » Elle lui tira la langue, comme par fierté d’avoir un autre écrivain en herbe parmi ses contactes mais bien sur elle plaisantait, même si il est vrai qu’elle reçoit des lettres d’un admirateur secret depuis son retour à Montsimpa. Bref, posant la bouteille sur la table Bobby enchaina. « Voilà de la Vodka Russe, la plus forte qu’on puisse trouver, interdite dans la majorité des pays! On me l’a offerte en Russie, j’avais atterrit dans un village totalement perdu et j’étais morte de froid, du coup une vieille dame m’a dit de boire ça… Un petit verre à suffit à me réchauffer et pourtant je suis du genre frileuse compulsive! » Elle versa un peu de ce breuvage dans les deux verres, deux verres pas très grand mais suffisamment pour ce genre de chose. Attrapant le sien, elle le leva avant de lancer, taquin. « Cul sec monsieur le diable incarné! » Un clin d’œil plus tard Bébé avait avalé d’une traite son verre, grimaçant, fière de son geste, déjà un peu rougis par la chaleur de cet alcool, il faut dire que c’était pas une vodka de fillette….