Affalé sur ton canapé, tu ne faisais strictement rien. Ton chocolat chaud en main, tu regardais juste ce vide dans cette maison, écoutant son silence. Floyd n'était plus là, genre vraiment plus là, cette maison qui accueillait vos disputes, vos pleures, vos rires, semblait si morte désormais. Tu ne connaissais pas la raison de son départ, du moins ce qu'il t'avait fournit comme explication n'était pas suffisante. Pour te protéger disait-il. Tu ne voulais pas être protégé, tu voulais juste lui, ton mari. Dans tout ça, tu ne pleurais pas, tu ne pleurais plus, tu en avais tellement donné que tu as cette impression irritante que ton corps ne contient plus d'eau. Il te manque et sans lui tu ne vois aucune raison de rester Pink, tu as préféré redevenir la femme que tu étais avant qu'il ne te rencontre, Sucker comme disait les hommes. Une partie de toi avec laquelle tu tentes de renouer petit à petit, tout en veillant à ne pas entacher ta réputation. Être une des photographes les plus reconnues et offrir les services de son corps aux hommes les plus reconnues de Montsimpa ne fait sûrement pas bon ménage, pourtant c'est ce que tu fais. Tu te fais payer juste histoire de, mais en réalité tu pourrais tout autant le faire gratuitement, tu veux juste ne pas y penser. Oublier ce n'est pas trop demandé et ce soir t'en as peut-être plus besoin qu'autre chose. Sans prendre le temps d'allumer la moindre lumière dans la maison, tu montes à l'étage prendre une robe dans ton dressing, au hasard, une courte bien aguichante, tu veux te faire remarquer, boire, danser, t'amuser, le temps d'une simple nuit.
Un taxi, une petite visite de la ville et quinze minutes plus tard je me retrouve devant le brightmore. Je devance la file d'attente, Le videur me regarde, il me reconnaît, il n'a pas besoin de vérifier mon nom. « Bonne soirée Mme Stone-Alavès. » Ok, elle démarre mal, t'avais oublié que tu étais connu également sous le nom de ton mari, sans nouvelle de lui tu ne pourras sûrement jamais le changer. Un serveur te retire ton manteau pour le déposer dans les vestiaires, te découvrant aux yeux de tous. Les regards ne manquent pas, habitué tu continues ton chemin, t'installant près du bar. En moins de dix secondes tu retrouves un verre devant toi, un petit clin d'oeil du barman. Oui, tu comprends pourquoi, tu le connais, t'as déjà couché avec lui, peut-être la semaine dernière, tu ne sais plus vraiment. Tu portes à peine ton verre aux lèvres, qu'une main te le retire par surprise. Cette main, ce toucher, tu le reconnais immédiatement. « Applewood ! »