Il ne comprend rien. Non c’est vrai, il est comme tous les autres hommes après tout. Pourquoi Siméon serait une exception ? Toi qui essaies de lui montrer que tu as besoin de lui et de sa présence, en vain, il ne s’en rend pas compte. Pourtant, ce n’est pas sans essayer. Comme s’il faisait exprès de ne pas comprendre. La preuve, encore une fois, tu l’entends rentrer tard et possessive comme tu es, tu ne peux pas t’empêcher de lui sortir une petite réflexion parce qu’en plus de ça, tu es jalouse. Tu es jalouse de savoir qu’il peut passer son temps avec quelqu’un d’autre que toi. D’accord, vous n’êtes pas non plus tout le temps scotchés l’un à l’autre mais quand même, depuis ces derniers jours tu as la vague impression que Sim’ t’échappe complètement. Il ne rentre plus la nuit ou alors que très rarement, et bien sûr, tu te retrouves une fois de plus seule à l’appart’. Lui il s’en fou, lui il a ses groupies. Toi c’est tout le contraire, toi tu prends tout très à cœur comme cette histoire avec le jeune homme. Un moment vous étiez proches, vous passiez beaucoup de temps ensemble et peu à peu, il s’est éloigné. Tu avais eu tellement de mal pourtant à réussir à l’approcher et une fois fait, tu n’as même pas eu le temps d’en profiter qu’il s’est à nouveau enfuit. En fait, c’est peut-être toi qui a un problème. Peut-être est-ce toi qui fais fuir les gens qui s’approchent trop près de toi. Tes parents qui sont morts, Lewis qui est partit et maintenant Siméon qui empreinte cette même route… Sûrement que la vie en communauté n’est pas faite pour toi. Tu es destinée à vivre au fin fond du pôle nord avec des pingouins et des otaries. Cependant, même quand tu entends sa réponse qui t’aurais fait péter un plomb d’habitude, tu tentes de garder ton calme. Pas pour longtemps, ça c’est sûr, mais tu n’as pas envie de t’engueuler tout de suite puisqu’il pourrait repartir aussi vite qu’il est arrivé. « Ça ne change rien à mon quotidien ? » Tu te permets de rigoler et surtout pour lui monter à quel point tu es vexée, tu lèves exagérément les yeux au ciel. En temps normal, tu te serais braquée et serais déjà partie te changer les idées et oublier ce minuscule accrochage en allant boire un verre. Mais là, tu n’as pas envie de partir. Et si ce ne serait pas mieux de dire la vérité à Sim’ ? Peut-être pourrait-il comprendre, peut-être pourrait-il se mettre à ta place ? « Si ça ne changeait rien à mon quotidien, je serais pas là à te faire une remarque. » Tu es de plus en plus froide et surtout, tu hésites encore à lui dire le fond de ta pensée, tu hésites à lui dire que tu as besoin de lui car tu te sens seule, plus que jamais. « J’ai besoin de toi… » Dis-tu timidement, à la limite du chuchotement tout en te radoucissant. Ça n’a jamais été ton fort de dire ce que tu ressentais, mais aujourd’hui il est vraiment urgent que tu fasses des efforts.