Que tout le fatras se dévide allègrement et tous les excès et toutes les carences se résorbent dans un seul croisement des âmes en leurs mains adonnées...

De l'eau. C'est un machin qui tourne et qui jette de l'eau qui te réveille. Un arroseur. T'étais là, tranquillement en train de dormir dans le jardin de tu ne sais qui, mais non t'as ce foutu arroseur automatique qui te réveille. Plus jamais tu ne reviendras dans cette maison. T'en as pas l'air, mais les réveils brutaux c'est pas ton truc. T'as besoins de douceur. Puis comme d'habitude, tu ne te souviens pas de ta soirée, mais en fait tu t'en fous complètement. Le plus drôle, c'est de ne jamais savoir où tu vas finir. Dans un jardin, dans le lit de quelqu'un, dans ton lit, au commissariat, qu'importe, c'est ça qui te plaît. Bref, tu te lèves de ce tas d'herbe pour sortir de cette maison, sinon tu vas encore finir avec une petite mémère qui va te courir après avec sa batte. Tu croises ta voiture sur le passage, t'as de la chance qu'il n'y est pas de dégât, comme toujours en fait. T'as pas d'idée où t'as envie d'aller maintenant donc le plus simple tu sélectionnes "maison" sur le GPS. A cette heure-ci la circulation se fait vide, t'as juste croiser un petit vieux qui n'a pas arrêté de te klaxonner. Ce n'est tout de même pas ta faute si il roule à contre sens. Madame Christine du GPS dit que tu es arrivé à la "maison", le parking est foule. Tu t'en fous tu te gares derrière une voiture. Tu prends en photo la plaque de la voiture, comme ça si jamais le propriétaire te casse un truc, tu feras un petit peu de Voodoo pour le punir. Y a pas d'ascenseur dans cette immeuble, ça t'a toujours énervé tellement tu n'aimes pas faire des efforts. Tu te mets à quatre pattes et tu montes les étages jusqu'à à arriver au bon. La technique du chat c'est la meilleure quand tu ne veux pas être essoufflé. Sur le pallier, la clé déborde, il a du comprendre à force. A ton aise, tu entres dans l'appartement. Il fait sombre donc tu illumines la pièce, y a des bruits dans la chambre, il doit prendre son pied. Tu laisses la clé sur la table et tu vas au balcon. De là, tu vois que la fenêtre d'à côté, celle qui t'intéresse n'est pas fermé. T'en profites donc pour montre sur la barre du balcon et te faufiler par la fenêtre. Tu dois faire sûrement du bruit, mais qui s'en occupe ? Tu marches sur du bois, c'est le bordel partout, mais tu t'en fous, tu vas dans la cuisine. T'as faim et tu veux manger tout de suite. Y a des kinder, ça te donne tout de suite le sourire. Les kinder, tu adores ça, c'est comme avoir des nuages et du soleil, aussi simple que ça. L'espace d'un instant une chaleur douce t'entoure, puis plus rien. L'effet volant de Aeden comme toujours. Te posant sur le comptoir de cuisine, tu commences à dévorer ton kinder.  « Pourquoi prendre le bus quand j'ai une voiture ? » C'est marrant tout comme Nora dès qu'il s'agissait d'une voiture et toi, ils avaient tous les deux la même réaction. Pourtant ça te semble logique si t'as une voiture ça sert à rien de prendre un autre transport. A part la marche, oui la marche c'est cool ça fait de bonne fesse. Ayant marre d'être assisse, tu vas te caler sur le lit de Aeden, son matelas est tellement confortable que tu t'y vois bien y dormir tous les soirs. « Alors t'as fait quoi hier soir ? » Souvent tu sais qu'il ne fait pas grand chose à part peindre, mais t'aimes bien l'entendre parlé. Sa voix est comme bénéfique pour toi, puis Aeden c'est un peu ton nounours. Il serait pas humain t'es presque sûr qu'il serait ta peluche Milo. « Merde j'ai oublié Milo dans le jardin. » T'es presque sûr que dans une minute tu vas te mettre à pleurer, Milo c'est un peu comme le film Ted, il te suit partout, sans lui ta vie n'a pas de sens.

Aeden te propose de te raccompagner chez toi après, non il s'impose même. Tu te résignes, toute façon c'est lui qui rentrera à pied pas toi. Il insiste cependant pour conduire, t'as envie de protester, mais tu te résignes une nouvelle fois. C'est toujours comme ça et après ça finit en bataille de regard, bataille que tu vas gagner, mais t'as pas l'envie de gagner pour une fois, alors tu le laisses se faire son petit plaisir et tu passes à autre chose, lui demandant ce qu'il avait fait de sa soirée. Pas grand chose apparemment, c'est tellement d'un triste que tu devrais penser à faire une poupée voodoo de Aeden pour l'aider à s'amuser un peu. Quoi que avec toi, il ne donne pas l'impression de s'ennuyer. Il s'installe à tes côtés avec une tasse de café. T'aimes bien l'odeur, mais qu'est-ce que tu détester le café en lui même, ça fait trop boisson d'adulte pour toi. Nora, elle adore le café d'ailleurs. Dès qu'elle en a l'opportunité, elle en boit ce qui te dégoûte toujours. Pour sûr, la prochaine fois tu choisiras des personnes sans caféine pour te côtoyer. Tu tâtes ta main sur le matelas et tu remarques l'absence de Milo, ton petit bébé ourson rose. T'es pas d'accord, il est resté dans le jardin. Il est tout seul dans le froid, sûrement tout trempé à cause de l'arroseur. « Je suis sûr qu'il s'en sortira. » Il est marrant de te dire ça, il ne connait pas aussi bien Milo que toi tu le connais. Sans toi Milo il est perdu, c'est comme toi sans Nora, la fin du monde. Non, tu demandes une objection, comme dans les séries à la télé. « Tu m'as manqué. » Souffle-t-il en te calant dans ses bras pour t'apaiser, mais c'est trop tard t'as déjà des petites larmes sur ton visage. « Bamba pas d'accord. » Oui tu n'approuves pas, parce qu'il est trop gentil avec toi et que tu ne le mérites pas. Non, surtout pas quand tu as manqué en ton devoir envers Milo. T'es pas vraiment du genre à pleurer, mais quand tu te laisses aller, c'est que ça ne va pas dans ton monde. Être sans Milo, c'est comme si on te demandait de grandir. Tu ne veux pas grandir, c'est moche de grandir d'abord, Milo lui il est celui qui te retient dans ton monde.  Puis et si il y a une petite fille dans cette maison, jamais elle ne voudra te rendre Milo. Tu te poses contre Aeden, cherchant dans ta tête ce que tu pouvais bien faire. « Dis dada, tu aurais des feuilles de menthe et une bougie par hasard ? » Dans ta petite crise passagère, tu en avais presque oublié que t'étais doué pour le voodoo, alors que c'était ce rite lui même qui te rassurerait. « Princesse Voodoo va sauver Milo, tu veux voir ça dada ? »