Ça doit faire à peine deux heures que je me suis réveillée et comme presque tous les jours je suis obligée de faire des courses, parce qu'en ouvrant le frigo ce matin je me suis rendu compte qu'il n'y avait plus rien dedans. Je soupçonne ma coloc de le vider pendant la nuit, c'est pas possible que la bouffe parte aussi vite. En fait, je crois que je fais des courses le lundi, le mardi aussi et puis le mercredi, le jeudi ... je passe ma vie au supermarché quoi. Ma liste dans les mains je fais le tour des rayons pour être sûre de ne rien oublier. Du lait, de la purée, des steaks hachés, des pommes, de l'eau, des yaourts, de la glace à la noix de coco, très important ça la glace coco si je ne veux pas me faire frapper par Brandie. Je crois qu'elle a une addiction à la glace à la noix de coco, même l'hiver quand il fait -15 elle mange de la glace. Je continue mes achats puis me dirige vers les caisses pour payer quand je reconnais quelqu'un dans un rayon. C'est l'homme de ma vie, j'en suis sûre et certaine. On irait tellement bien ensemble, on se complète, c'est physique, on est fait pour vivre à deux. Je ne le connais même pas, je ne l'ai vu que quelques fois, de loin et je ne connais même pas son nom, mais je sens ce genre de choses. C'est comme un sixième sens chez moi, je sais que c'est avec lui que je me marierais et que j'aurais des enfants. Mon dieu, je suis mal habillée aujourd'hui, ça craint, mais tant pis c'est maintenant ou jamais. Je me recoiffe vite fait et me dirige vers lui. J'essaye de faire bimbo, d'avoir une démarche sexy et un regard de lionne sauf qu'en passant ma main dans mes cheveux pour me la jouer l'Oréal mon coude cogne dans les produits du rayon et je fais tomber une dizaine de boites de céréales. Oh putain merde ! J'essaye de les rattraper, mais je fais pire que mieux et j'envoie valser les boites un peu partout dans le rayon. Je me relève alors et me tourne vers mon futur mari (oui, oui, j'en suis sûre) un énorme sourire aux lèvres, l'air de rien. J'ai à peine l'air conne à ce moment-là, pendant que toutes les gens autour de moi me regardent bizarrement.

Et merde ! C'est quoi ce frigo encore plus vide que d'habitude ? Il ne reste plus qu'un plat déjà entamé. Et qui ne sent plus vraiment bon. Je le prend du bout des doigts et je le jette sans le regarder. Qu'est-ce que je vais pouvoir manger ? C'est pas les gâteaux dans le placard qui vont me nourrir, il me faut autre chose. Et c'est pas comme si j'étais capable de me faire à manger. Pas envie de m'inviter chez quelqu'un, pas envie de louper un repas, pas envie de commander une pizza sachant que j'en ai déjà mangé hier soir. La seule solution qui me reste, c'est d'aller faire les courses. Et d'acheter des plats pour la semaine tant qu'à faire. J'aime pas vraiment le supermarché mais tant pis. Je n'y vais jamais alors je suis toujours paumé. Par exemple, je ne trouve jamais le rayon des yaourts. C'est pas si compliqué que ça vous me direz. Mais faut croire que le rayon m'évite. Par contre, les rayons conserves et surgelés, ça je connais par cœur. Je sais quelle est la meilleure marque, quelle quantité je dois prendre... Un vrai pro. Oui, je pourrais travailler au supermarché comme vendeur de surgelés si je le voulais. Bon, je ne le veux pas. Être prof me convient beaucoup plus. Alors que je me penche pour attraper un paquet de gâteaux dans un rayon, je remarque au bout du rayon une silhouette que j'ai déjà vue. Où ais-je déjà vu cette jolie blonde ? Non, ce n'est pas une étudiante. Ni une femme que j'ai déjà ramené chez moi, j'en suis sûr. Ah voilà ! C'est la fille canon de la météo. La femme que personne ne s'attend à croiser au supermarché. Et pourtant, c'est elle. Et elle avance vers moi avec un déhanché très sexy. Whaou ! Depuis le temps que je rêve de la voir en vrai. Je me souviens avoir souvent regardé sa météo malgré le fait que savoir le temps ne m'intéresse pas vraiment. Et puis là, elle lève le bras pour je ne sais quelle raison et tout le rayon de céréales lui tombe dessus. Elle essaye de tout rattraper mais c'est mission impossible. Alors elle s'écroule aussi sous les yeux de tout le monde. La scène est assez comique mais je fais de mon mieux pour ne pas me moquer d'elle. Et, alors que je met le paquet de gâteaux dans mon panier, je la vois se tourner vers moi et me faire un grand sourire. Je regarde derrière moi mais c'est bien moi qu'elle regarde. Saisissant l'occasion, je vais vers elle et je m'accroupis à côté d'elle. « Besoin d'aide non ? » Je pose mon panier et je commence par l'aider à se relever. Ma main dans la sienne, je la regarde fixement. C'est bizarre, j'ai l'impression que ce n'est pas réel. « C'est pas les autres gens qui viendraient vous aider. Ils préfèrent sans doute se moquer en espérant que ça ne leur arrive pas. » Moi, je connais ça. Je suis très maladroit alors j'ai sûrement plus tendance à aller aider les gens comme moi. Alors que je ramasse une boîte de céréales, je dis innocemment « J'ai l'impression de vous avoir déjà vu quelque part. On se connaît ? » Subtilité avant tout Seth. C'est pas comme si tout le monde lui faisait le coup.

Je le vois regarder derrière lui, comme pour voir si c’était bien à lui que je souriais, et venir vers moi. Mon dieu il vient vers moi. Besoin d'aide non ? Il pose son panier et me tend la main pour m’aider à me relever. Je la prends et lève les yeux vers lui. Je pourrais rester là à le regarder pendant des heures, il a des yeux tellement beaux. Je crois que je suis amoureuse. Bon, peut-être pas encore, mais s’il continue à me regarder comme ça, ça risque d’arriver. Me .. Merci. Et voilà que je bégaye. Il y a des moments où j’aimerais pouvoir creuser des trous rien que par la pensée et m’y enterrer. Le ridicule ne tue pas, d’accord, mais il met quand même super mal à l’aise. De toute façon ce genre d’expression ne sert qu’à rassurer les gens qui sont dans une situation merdique. C’est comme « l’argent ne fait pas le bonheur » personne n’y croit, mais on le dit quand même. C'est pas les autres gens qui viendraient vous aider. Ils préfèrent sans doute se moquer en espérant que ça ne leur arrive pas. Je ris sans même savoir pourquoi et me rend compte qu’il y a encore quelques personnes qui me regardent l’air moqueur. Je déteste ces gens et je déteste les supermarchés … ou pas. Après tout ma maladresse a du bon parfois et si je n’avais pas fait tomber toutes ces boites je ne lui aurais peut-être jamais parlé. J'ai l'impression de vous avoir déjà vu quelque part. On se connaît ? Gros moment de doute, est-ce que c’est une blague ou est-ce qu’il ne regarde vraiment jamais la télé ? Peut-être qu'il n'a pas la télé d'ailleurs, ce serait bizarre, mais ça existe ce genre de personnes. Hum, Giulieta, la fille de la météo. Et là je commence à mimer les gestes que je fais pour montrer qu’il y aura du soleil dans telle ou telle ville. Pourquoi est-ce que je fais ça ? C’est dingue, j’ai l’air d’une ado débile devant le gars le plus populaire du lycée, des fois j’en arrive à avoir pitié de moi-même. Il me regarde bizarrement et dois certainement penser que je suis folle. Gros blanc. Dis quelque chose, dis quelque chose. Je baisse les yeux et regarde son panier. Oh, ils sont délicieux ces gâteaux. Non mais vraiment, je suis devant le mec le plus mignon de toute la Terre et tout ce que je trouve à dire c’est « oh, ils sont délicieux ces gâteaux ». Je suis minable. Le pire c’est que je n’ai jamais gouté ces gâteaux de ma vie et que je ne sais absolument pas quel gout ils ont. Et euh … vous vous appelez comment ? On ne sait jamais, peut-être qu’il ne me trouve pas si étrange que ça. Ou peut-être qu’il va me donner un faux nom et faire semblant d’être pressé pour partir le plus vite possible … oui, on m’a déjà fait ce coup-là.

Quand même une chance que je sois le seul homme gentil du rayon qui ai la galanterie d'aller l'aider. Enfin, mon geste n'est pas non plus désintéressé, pas la peine de vous mentir. Quand l'occasion d'aller parler à la fille de la météo qui vous plaît depuis longtemps se présente, mieux vaut la saisir. C'est fou comme une soirée qui s'annonçait inintéressante au plus haut point pouvait prendre un tout autre tournant. Ça me fera quelque chose à raconter au moins. « Me .. Merci. » Je souris. C'est amusant de voir qu'elle a l'air en fait assez timide et gênée. Pas du tout la même chose que sur la télé. Quoiqu'elle est sûrement encore plus belle que derrière un écran « Hum, Giulieta, la fille de la météo. » Je ne me souvenais plus de son prénom. Heureusement, elle doit avoir l'habitude de se présenter comme ça. « Ah oui, j'ai déjà vu vous voir plusieurs fois. » Puis, la voilà qui se met à faire les gestes de la météo. Je ne peux m'empêcher de pouffer. Elle ne perd pas le nord elle. Trente secondes avant, elle était écroulée sur le sol et la voilà en train de bouger. « Vous faites toujours ça pour vous présenter ? C'est vrai que les gestes doivent être automatiques à force de les faire. » Je souris d'un air moqueur. Pas facile de ne pas se moquer d'elle un minimum. Ça doit être son but de faire rire de toute façon, non ? Quand elle arrête de bouger, aucun de nous ne trouve rien à dire. Alors que je m'apprête à relancer la conversation, elle est plus rapide que moi. « Oh, ils sont délicieux ces gâteaux. » Je regarde dans mon panier et je souris. « Oui, je sais, c'est une de mes marques préférées. Je vous en offre un ? » Ridicules autant l'un que l'autre. Oui, je parle de gâteaux avec la fille de la météo, rien de plus normal. « Et euh … vous vous appelez comment ? » « Ah oui, je ne suis pas aussi connu que vous. Enfin il n'y a que les étudiants qui me connaissent. Je m'appelle Seth, enchanté. » Je lui tend la main. Sommes-nous vraiment obligés de passer par ces banalités lors d'une rencontre ? Il faut croire que oui. Je me baisse pour ramasser une boîte et la remettre dans le rayon. « Vous n'avez pas vraiment choisi la meilleure marque de céréales. Celles-ci n'ont presque pas de goût. » Tu t'enfonces Seth, tu t'enfonces. « Et sinon, la météo ? C'est une passion ou juste un boulot en attendant le travail de vos rêves ? » Oui, tu touches vraiment le fond là Seth. Bientôt, c'est elle qui va se moquer de toi.

Quelle idée j’ai eu de me mettre à faire les gestes de la météo, il se moque de moi maintenant, en même temps j’aurais dû m’en douter, avec moi il fallait bien que ça arrive. Mais bizarrement il n’a pas l’air de me trouver complètement folle et de vouloir partir. Oui, je sais, c'est une de mes marques préférées. Je vous en offre un ? Il y a des gens qui s’offrent des verres et il y en a qui s’offrent des gâteaux, chacun son truc j’ai envie de dire. Oui, pourquoi pas, mais il faudrait peut-être les payer avant non ? Il y a des gens qui mangent les gâteaux ou les bonbons à même le paquet dans le rayon, sans les acheter et j’avoue que j’ai eu envie de le faire plus d’une fois, mais j’ai toujours eu peur qu’on me prenne sur le fait, alors je n’ai jamais osé. Ah oui, je ne suis pas aussi connu que vous. Enfin il n'y a que les étudiants qui me connaissent. Je m'appelle Seth, enchanté. Seth, simple, mais ça lui parfaitement et puis au moins je n’aurais pas de mal à le retenir. Cela dit, je n’ai pas trop compris pourquoi est-ce que seuls les étudiants le connaissent. Oh mon dieu, c’est peut-être un pédophile … ou alors il est juste professeur ou quelque chose comme ça. Oui, j’espère que c’est ça. Vous êtes prof ? Je n’ai jamais eu de très bons rapports avec mes profs, je préférais toujours ceux des autres, même si je ne les connaissais pas. Ça tombe bien qu’il ne soit pas mon professeur d’ailleurs, quoi que s’il l’avait était, j’aurais surement adoré venir en cours. Ah, j’envie les étudiantes. Il me tend la main, pour la deuxième fois en quelques minutes et je le remercie intérieurement, je ne vais pas m’en plaindre, évidemment. Puis il ramasse une boite de céréale et je remarque que depuis tout à l’heure elles trainent à terre pendant qu’on discute tranquillement. J’en prends une et la range, puis une autre. Vous n'avez pas vraiment choisi la meilleure marque de céréales. Celles-ci n'ont presque pas de goût. Je regarde alors la boite et remarque que ce sont des céréales basses calories, vous savez genre Special K et autre, les trucs pas très bon et qui en plus n’aide pas plus que ça à maigrir. Oh oui, vous avez raison, je vais prendre celles-là finalement. Je prends une boite un peu plus loin et la met dans mon panier. Je n’avais pas l’intention d’acheter de céréales en venant en courses tout à l’heure, mais tant pis, si ça peut me faire paraitre un peu moins débile d’avoir lever le coude et d’avoir fait tomber la moitié du rayon, alors va pour les céréales. Au pire si elles sont dégueu, Brandie les mangera. Et sinon, la météo ? C'est une passion ou juste un boulot en attendant le travail de vos rêves ? Je me mets alors à rire. Je ne sais pas si c’est une blague ou s’il est sérieux, mais je ne peux pas m’en empêcher. Une passion … on peut pas dire ça comme ça, mais je n’attends pas non plus le métier. Disons que l’occasion s’est présentée et que je l’ai saisi. Je crois qu’en gros ça peut se résumer à ça. Je n’y avais jamais vraiment pensé en réalité.

De un, croiser une femme sur laquelle on a parfois fantasmé est plutôt cool. Et c'est encore mieux si elle est assez cool. Et Giulieta n'a pas la grosse tête, ça se voit parfaitement. Elle est plutôt le contraire. « Oui, pourquoi pas, mais il faudrait peut-être les payer avant non ? » Je souris. « Je ne suis pas un voleur, ne vous inquiétez pas. Je payerais la boîte à moitié vide, je le fais parfois. » dis-je en ouvrant la boîte et en lui tendant un cookie. Chocolat et caramel, sans aucun doute les meilleurs. J'en pris un aussi d'ailleurs. Je sais pas pourquoi je dis que je suis connu des étudiants. Sûrement une façon de ne pas paraître totalement nul à côté de la fille de la météo. « Vous êtes prof ? » Ah oui, je ne l'ai pas précisé ça. Quel idiot ! Enfin si je parle d'étudiants, elle doit s'en douter. « Oui, je suis prof de droit à l'université. Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis passionné par le droit mais c'est un métier comme un autre. » Après ça, je l'aide à ramasser les quelques boîtes qui sont toujours au sol. Faudrait pas qu'un employé vienne nous engueuler quand même. Ça gâcherait notre discussion. Alors, comme aucune boîte ne s'est ouverte et n'a étalé des céréales partout, ça devrait être assez facile à ramasser. « Oh oui, vous avez raison, je vais prendre celles-là finalement. » dit-elle en prenant une autre boîte. Elle semble toujours gênée et j'ai l'impression qu'elle a pris la boîte au hasard. Mais bon, je ne vais pas relever, ça ne ferait sûrement que la gêner encore plus. A ma question suivante qui est vraiment ridicule, elle rigole. A son tour de se moquer de moi, ça va sûrement la rendre un peu moins gênée. « Une passion … on peut pas dire ça comme ça, mais je n’attends pas non plus le métier. Disons que l’occasion s’est présentée et que je l’ai saisi. » Et en plus, elle répond sérieusement. Elle est vraiment amusante. « Et bien, je pense que ce métier est fait pour vous Giulieta. Vous avez l'air d'avoir bien compris les gestes et vous êtes bien plus jolie que l'autre vieille de l'autre chaîne. » Je lui souris. Compliment facile mais c'est vrai. Il n'y a pas de comparaison possible entre les deux femmes météo des deux chaînes. « En fait, j'ai menti, je vous avais reconnu dès le départ, je regarde souvent la météo. Vous ne m'en voulez pas trop ? » Sourire charmeur. Si elle m'en veut, je comprendrais pas. « Ça vous dirait de continuer vos courses avec moi ? Parce que je n'ai pas vraiment besoin de céréales en fait. »

« Je ne suis pas un voleur, ne vous inquiétez pas. Je payerais la boîte à moitié vide, je le fais parfois. » Il ouvre le paquet et me tend un cookie, je le prends et croque dedans. Je suis une grande fan des cookies, mais je n'avais jamais goûté à ceux-là, je prends toujours les mêmes, question d'habitude. « Y chont crès bons. » Ok, je dois avoir l'air super sexy en ce moment, je parle souvent la bouche pleine, ma mère me le faisait tout le temps remarquer et pourtant je continue de le faire. Les gens doivent croire que je le fais exprès. « Ils sont très bons. » Je répète, au cas où il n'aurait pas compris et aussi histoire d'être polie. Quoi que pour maintenant, niveau politesse, c'est un peu raté. « Oui, je suis prof de droit à l'université. Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis passionnée par le droit mais c'est un métier comme un autre. » « Oh, j'adore le droit, je trouve ça super intéressant. » Dit la fille qui a fait des études de droit pendant seulement trois mois avant d'abandonner. J'admire les gens qui arrivent à faire ça pendant plus d'un an, c'est beaucoup trop strict pour moi, pas de place pour l'imagination, il faut tout savoir sur le bout des doigts. Autant dire que ce n'était pas fait pour moi. Mais qui sait, peut-être que s'il me donnait des cours particuliers, je deviendrais une grande avocate. Ça changerait vraiment de la météo en tout cas. « Et bien, je pense que ce métier est fait pour vous Giulieta. Vous avez l'air d'avoir bien compris les gestes et vous êtes bien plus jolie que l'autre vieille de l'autre chaîne. » Je me mets alors à rire, ce qu’il vient de dire n’est pas spécialement marrant, mais personne ne m’avait jamais dit que j’étais faite pour la météo. « Il faut dire que les gestes ne sont pas très durs à apprendre et sans vouloir me vanter, j’avoue que je préfère me voir plutôt que voir l’autre présentatrice. » Ce que je viens de dire fait très prétentieux, j’en ai conscience, mais cette femme est une vieille bique, plus aigrie tu meurs. « En fait, j'ai menti, je vous avais reconnu dès le départ, je regarde souvent la météo. Vous ne m'en voulez pas trop ? » Il me lance un sourire, vous savez, ce genre de sourire qui vous fait fondre et je me retiens pour lui sauter dessus. Je crois que ce serait pas très approprié. « Non, pas du tout. » Je souris. « Ça vous dirait de continuer vos courses avec moi ? Parce que je n'ai pas vraiment besoin de céréales en fait. » Mes courses à moi sont finies, mais je ne vais quand même pas dire non à quelques minutes de plus avec lui, je ne suis pas débile à ce point, alors je réponds, toujours en souriant. « Avec plaisir. On pourrait se tutoyer non ? J’ai l’impression d’être vieille quand on me vouvoie. » C’est comme quand on m’appelle madame, je n’ai quand même pas l’air d’avoir 35 ans, si ?