Quoi de neuf docteur ?!! ▬ ft judas

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Bad news coming but remember, boys don't cry !!!

Je payais le conducteur le plus vite possible puis descendis en courant direction l'hôpital puis entendit qu'on criait après moi. Je me retournais & reconnu le chauffeur de taxi qui me faisait signe que j'avais oublié mes bagages dans le coffre..
J'étais si perturbé que j'en oubliais la moitié des choses. Je récupérais mes valises puis repris ma course. Arrivé dans le hall il aura fallut que j'attende en tout et pour tout une bonne dizaine de minutes, impossible d'avoir ma tante, ma cousine par alliance, mes grands parents ou qui que ce soit pouvant m'indiquer la chambre dans laquelle se trouvait ma mère jusqu'à ce que la réceptionniste m'indique son numéro de chambre. Je n’écoutais même pas ses explications & me précipitais vers ascenseur : chambre 6027, au sixième étage, c'était la seule chose que j'avais pris la peine d'écouter.
Dans l'ascenseur je réalisais que je n'avais pas vu ma mère depuis la rentrée scolaire ... 3 mois ... 3 mois c'est long ...

Une fois les portes ouvertes, je reprenais ma course à travers le couloir, j'étais à la chambre 6305, il fallait que je passe devant près de 300 portes pour trouver celle de ma mère .. Merde !
Arrivé au numéro 6030 je stoppais ma course, incapable d'avancer plus. Il me fallut quelques secondes pour reprendre mes esprits et pousser la porte 6027.

La première chose que je vis c'était ma mère, allongée sur ce lit d’hôpital visiblement endormie. J'ai bien cru que mon cœur allait cesser de battre à cet instant là ... Je la regardais en m'approchant, lâchant tous mes bagages et vint jusqu'à côté du lit, auprès d'elle, je pris sa main et y portait un baiser. Je fermais les yeux quelques secondes comme pour me recueillir et levait les yeux réalisant que je n'étais pas seul visiteur.
Je pensais que cette fille était de la famille ou quelque chose du genre mais je réalisais qu'elle portait une blouse d'interne, d'infirmière, de docteur ou je ne sais quoi ... Que faisait-elle ici ? Tout allait bien ? Ma mère était bien vivante n'est-ce pas ?

« Heuuuh .... Elle ? ... Comment elle ... va ? ... »

J'étais incapable de prononcer une phrase convenable ...

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i need a doctor to bring me back to life

Si je voulais être chirurgien, médecin c’était avant tout une manière d’être proche de mon père puis c’est devenu un amour incontestable, une passion ou une drogue tout dépend de la personne. Sauver des gens, faire des recherches pour sauver ceux qui ne peuvent pas l’être mais comme on dit il y a toujours un mais. Et ce mais c’est la mort. Ca va faire presque un an et demi que je suis interne et jusqu’à maintenant dieu m’a protégé de la mort. Et voilà qu’il souhaite que je vive mon premier désastre, que je perde ma foi en ce métier. Je n’aurais peut-être jamais ressenti cela si il n’y avait pas eu madame Mac Hamon. Elisabet comme je l’appelais maintenant. Il y a quelques semaines, nous lui avons découvert une leucémie, seule, son monde s’est écroulé. Et d’une part le miens aussi car son cancer ne présageait rien de bon pour son avenir.

Le jour où j’ai découvert ce que l’on m’a tant cacher pendant des années, je ne sais pas pourquoi je me suis réfugié dans cette hôpital et plus particulièrement dans la chambre d’Elisabeth. Pour la première fois, je découvrais une personne et non une patiente et dieu seul sait que l’on me reprochait cette froideur. Oui j’étais comme tout les autres à la recherche du meilleur cas sans savoir si cet être humain en face de moi avait un passé, un présent et un futur. Pourtant cette nuit là je me suis permise d’être proche de ma patiente. Cette nuit là j’ai pleuré dans ses bras comme si c’était ma mère, je l’ai écouté me parler, me raconter sa vie. J ‘ai découvert qu’elle avait un fils mais qu’elle n’avait pas voulu le prévenir et elle m’a demandé de ne pas le faire ce que j’ai respecté jusqu’à hier soir.

flashback
Aujourd’hui j’ai du passer toute ma journée à l’université car j’avais cours mais je ressentais le besoins de voir Elisabeth, de voir qu’elle allait bien. Je suis donc partie à l’hôpital mais en tant que civile ayant apporter avec moi ‘Aux bonheur des dames’ de Victor Hugo auteur français qu’elle aimait tant. Arriver dans la chambre je ne m’attendais pas à la voir dans un état si faible, si faible que son cœur s’était arrêter l’espace d’un instant. Un cœur que je réussi à réanimer pour la laisser auprès de mon mentor. Dans ma tête je savais que ce dont elle avait besoins ce n’était pas de moi mais de son fils. Ayant fait quelques recherches lorsqu’elle m’a parler de lui pour la première fois, j’avais garder son numéro de téléphone enregistrer dans mon portable. « Allo ? » « Monsieur Mac Hamon, ici le docteur Lencini. C’est à propos de votre mère… » « … » « Monsieur, ne vous inquiétez pas elle est toujours en vie mais j’ai besoins que vous veniez le plus rapidement possible à l’hôpital de Montsimpa. Je vous expliquerai tout sur place. » Je n’avais même pas fini qu’il avait déjà raccrocher. Sûrement que si j’avais eu une mère comme lui, j’aurais réagi de la même manière.

fin flashback
Elisabeth avait fini par se réveiller et était à présent entrain de se reposer. J’avais passé toute la nuit à veiller auprès d’elle. Etant de service j’avais revêtu ma blouse et était partie faire le tour des patients. L’heure du déjeuner venue, je retourna dans la chambre d’Elisabeth m’assit un moment jusqu’à m’endormir. En sursaut, je fus réveillé par un jeune homme rentrant en trombe dans la chambre qui ne remarqua pas ma présence. Au vue de son comportement, j’en déduisais que c’était le fils d’Elisabeth. Lorsqu’il remarqua enfin ma présence, il paniqua encore plus que quand il était arrivé. « Heuuuh .... Elle ? ... Comment elle ... va ? ... » Pour l’apaiser, je pu que lui réprimer un sourire. « Mr Mac Hamon, je me présente je suis le docteur Lencini, c’est moi qui vous est appeler hier soir. » M’arrêtant un moment pour réfléchir je repris. « Voulez-vous bien continuer cette conversation ailleurs car j’aimerai que votre se repose encore un peu s’il-vous-plaît ? »

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Bad news coming but remember, boys don't cry !!!

Je ne pourais pas expliquer toutes les connexions qui s'étaient faites dans ma tête l'espace d'un instant ...
Hier j'avais appris l'état de ma mère et avait à peine pris le temps de signaler mon départ à l'administration, fait un maigre sac que je sautais dans le premier avion que je trouvais en classe affaire. J'aurais pu profiter du voyage si seulement je n'avais pas tant appréhender le moment fatidique, CE MOMENT !!!
J'avais cette peur de découvrir ma mère gisant sur un lit d'hôpital à moitié comateuse, avec des tuyeaux rentrant et sortant de sa bouche, de son bras ... Je ne voulais pas la voir avec un teint blafard, livide, elle qui avait une si jolie peau couleur pêche, rougissant pour la moindre gêne ... En aucun cas je ne souhaitais trouver à son chevet ma famille, grands parents, tante, oncles et encore moins ses amis ... Je craignais également d'être seul, de peur de me retrouvé comme un con, planté devant elle, à moitié inanimée ou à moitié consciente - ça dépend de la façon dont on peut voir la chose -. Serait-elle dans une blouse bleu qu'on vous met avant de vous faire opérer ou porterait-elle un de ses pyjamas hideux qu'on sort exprès d'un carton pour les occasions aussi grandioses que les hospitalisations ? Partagerait-elle sa chambre avec un(e) autre inconnu(e) ou était-elle toute seule, bien tranquille - trop tranquille ? - dans sa chambre ?
* Vous voyez un peu s'il avait fallut que je continu la liste de tout ce qui me passait à cet instant par la tête ? *

Arrivé devant le lit j'étais donc stupéfait de voir que ces peurs s'évaporaient en partie et quasi-instantanément dès mon entrée dans la pièce mais je notais cependant que toute une partie de mes peurs s'étaient belles et biens avérées vraies ... Vous direz certainement que je suis quelqu'un de pessimiste et c'est vrai que je m'attends souvent au pire que cela concerne les gens, les personnes qui m'entourent ou les situations en tous genres. Cependant, je ne répondrais qu'une chose : comment pouvais-je, pour une fois faire preuve d’optimisme, découvrant ma mère inanimée dans un lit d’hôpital, au sein d'une chambre atrocement blanche, si stérilisé que l'odeur était encore là pour picotter mes petites narines ?
Croyez moi j'aurais aimé avoir cette force, prouver à ma mère que pour une fois dans ma vie, j'étais capable de combattre ce foutu trait de caractère qu’était mon pessimisme mais j'en étais incapable ce qui me rendit encore plus impuissant, si je ne pouvais même pas faire ça pour elle, que pouvais-je donc bien faire pour l'aider ?!

La fille en face de moi avait l'air particulièrement gentille et délicate pourtant je ne parvint pas à lui décrocher un sourire. Je la regardais du coin de l'oeil tandis que je contemplais, totalement démuni le corps endormi de ma mère. Lorsque j'entendis que celle-ci me proposait de m'expliquer la situation dehors, je levais les yeux vers elle, deux secondes s'écoulèrent, le temps que je réfléchisse et ma réponse ne se fit pas plus attendre ...

« Vous nous laissez 5 minutes s'il vous plait .... »

Je n'attendis pas sa réponse et lâchait ma veste au sol, m'appuyais sur le lit, serrait les dents, les poins et contractais tous mes muscles pour contenir mes larmes qui soudain menaçaient de sortir. J'avais le regard brillant et la vision totalement brouillée et une larme finie par rouler le long de ma joue tendis-ce que j'entendais un léger claquement de la porte m'informant que la jeune fille était dehors.
Je posais ma tête sur le drap et laissais filer le temps ...

Quelques minutes plus tard, je sortis de la chambre, fermant délicatement la porte, je m'y adossais en cherchant du regard cette fameuse ... heuh, comment s'appelait-elle ?! ... du regard sans pour autant pouvoir bouger.

burn in my cage

« Vous nous laissez 5 minutes s'il vous plait .... » « Bien entendu. » lui répondis-je alors qu'il ne faisait déjà plus attention à moi. En ouvrant la porte, je n'avais pu résister a y jeter un dernier regard. Et cette scène était juste un supplice pour moi, j'avais mal pour lui, je souffrais pour Elisabeth qui à son réveil n'aimerait en aucun cas voir son fils si dépourvue. Fermant la porte doucement, je partis me changer dans les vestiaires. Face à se miroir je voyais juste une femme épuiser, ayant l'air abattue. Depuis combien temps n'avais-je pas dormi déjà ? C'est vrai que depuis ma rupture avec Logan, je n'avais cessé de prendre les gardes de nuits.
Ayant fini de me changer, je retournais donc devant la chambre d'Elisabeth pour y retrouver son fils qui m'attendait déjà et me cherchait du regard. « Monsieur Mac Hamon. » Immédiatement il vint auprès de moi. « Je suis désolé, j'en ai profité pour me changer comme j'ai fini mon service. » « Mais... » « Ne vous inquiétez pas je vais rester pour discuter de votre mère avec vous. Allons à la cafétéria si vous le voulez bien. »
Le chemin se fit en silence, lui me suivant pensant sûrement à me tordre le coup tellement il avait besoin de comprendre le pourquoi du comment de l'état de sa mère. Devant la machine à café, j'y insérais quelques pièces afin de lui offrir un café après un si long voyage. « Tenez vous en aurez besoin. »

Assise devant cette table affreusement ronde je ne savais pas par quoi commencer. Pourtant je devais quand même lui dire, il s’agit tout de même de sa mère. Mais par quoi commencer ? Ce n’est pas parce que nous aspirons à être médecin qu’il était chose facile d’annoncer son malheur proche à un être humain. Nous n’étions tout de même pas des sans cœurs, nous aussi éprouvons des sentiments. N'arrivant pas à le regarder dans les yeux, je baissais le regard et commença. « Pardonnez moi de vous avoir fait languir mais c'est que ce n'est pas facile surtout que votre mère m'a fait promettre de ne rien vous dire... » Faisant une courte pause et relevant mon regard, je repris. « Si hier je vous ai appeler c’est parce que votre mère a du se faire opérer dans l’urgence (et que je vous trouvais sexy). J’ai attendu jusqu’à maintenant pour vous l’annoncer car comme je vous l’ai dit, elle ne voulait pas que soyez au courant de ce triste sort dont elle est victime. Cela fait maintenant deux mois qu’elle se bat contre ce virus qu’est la leucémie. »

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Quand une jeune femme s'approcha de moi alors que j'étais encore tout retourné dans le couloir et sur le coup, je ne reconnu pas celle qui était en fait le médecin de ma mère. Il fallut qu'elle se (re)présente et s'excuse pour que les connexions atteignent mon cerveau.

Ce fameux docteur me fit arpenté la moitié de l’hôpital. Le chemin fut long et silencieux. Je regardais le dallage au sol et les murs et me trouvais plus dépité encore, constatant la froideur des lieux. Je malaxais machinalement cette feuille de papier roulée en boule dans ma poche depuis même mon appartement de Boston, le sortant de sa cachette, je réalisais qu'il s'agissait de ma convocation pour mes prochains examens ; dans une semaine.
Nous passâmes près d'une poubelle et je jetais violemment le bout de papier ou plutôt la petite boule qu'elle était devenue dans la poubelle. Mon grand geste interpella ma voisine. Je restais planté face à cette poubelle réalisant ce que je venais de faire, ce qui était entrain de se passer ... Je venais de confirmer mon choix de ne pas y retourner. J'allais rester ici, avec mes grands-parents pour les aider à surmonter tout ceci, pour qu'il m'aident en retour et surtout pour rester auprès de ma mère ...
Je repris notre marche jusqu'à ce que la jeune femme ouvrit une porte et se dirigea vers la machine à café, elle m'en offrit un ce qui me fit relativement sourire ... Je n'avais ni faim, ni soif, la seule chose que je voulais, c'était ma mère, en vie et ne pas avoir dormi depuis plus de 24h était le cadet de mes soucis !
Elle me fit signe de m'assoir autour d'une de ces tables rondes, toujours dans ce silence pesant. Je mis plusieurs secondes à m'assoir, hésitant, les deux pieds plantés dans le sol. Finalement je me glissait sur une chaise en face d'elle, déposant maladroitement le café sur la table et faisant couler quelques goutes que j'essuyais salement du revers de ma manche. Je collais mon dos contre la chaise et baissais la tête. Elle commença à parler, à m'expliquer ce que je savais déjà ... Au bout de quelques secondes, je la coupais et lui lançait lâchement :

« Vous avez quel age ? Vous faites ça depuis combien de temps ? Vous savez, offrir des cafés aux familles de vos patients ?
C'est ridicule, vous êtes surement plus jeune que moi ...
C'est vous le docteur que j'ai eut au téléphone il n'y a pas moins d'un mois et qui m'a dit que ma mère était à l'hopital mais pour pas grand chose et qu'elle sortirait dans la journée, pas la peine donc que je vienne ? & aujourd'hui vous me dites qu'elle est sur le point de mourir ? Mais vous vous foutez de ma gueule bon dieu !!!!! »

Je me levais balançant littéralement ma chaise et me dirigeais vers la fenêtre, je poussais du doigt le rideaux, collait ma tête sur la fenêtre presque gelée observant le vent glacial qui agitait les arbres du parc de l’hôpital. Elle restait silencieuse ...

« Mais dites quelque chose putain ...! C'est vous ? Votre supérieure ? Qui est la conne qui m'a dit que ma mère irait bien un mois à peine avant que je la retrouve shootée aux médocs dans un lit d’hôpital entre la vie et la mort bordel ... QUI ???? »

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Auparavant je serais restée de marbre face à ce genre de réaction que l'on pouvait qualifié d’excessive et pourtant sa réaction était des plus légitimes... Je venais quand même de lui annoncer que sa mère avait failli mourir. Je l'écoutais me crier dessus tout en fixant cette chaise jetée au sol comme si je la voyais pour la première fois. Je serrais les poings, avec l’envie de verser un torrent de larmes. Mon silence n’avait fait que l'énerver encore plus. « Mais dites quelque chose putain ...! C'est vous ? Votre supérieure ? Qui est la conne qui m'a dit que ma mère irait bien un mois à peine avant que je la retrouve shootée aux médocs dans un lit d’hôpital entre la vie et la mort bordel ... QUI ???? » J'avais de plus en plus de mal à contrôler mes émotions et pourtant en tant que futur médecin je le devais ! Non je ne devais pas flancher devant cette détresse, je devais agir comme celle que je voulais être. Sentant des mains se poser sur mon épaule, je relevais le regard et vit mon supérieur qui avait examiné la scène de loin et qui avait voulu intervenir. J'hésitais mais mon amour pour ce métier me rappelait à l'ordre. Je fis signe à mon supérieur qu'il pouvait vaquer à ses occupations et que je pouvais m'occuper de Monsieur Mac Hamon.

Me levant de cette table, je remis la chaise que monsieur Mc Hamon avait jeté, à sa place et je me dirigeais vers la fenêtre sur laquelle il s'y était adosser et m’appuya à ses cotés. « Je... Écoutez. Criez, cherchez un responsable ne vous servira à rien. Aujourd'hui ce qui importe c'est que vous soyez aux côtés d’Elisabeth... » Me rendant compte que je venais de lui montrer un certain attachement envers sa mère, ce que tout bon médecin devait éviter « Pardonnez moi, elle refuse que je l'appelle par son nom. » Ce qui était complètement faux mais ce n'est pas comme si je pouvais lui dire que je restais souvent avec sa mère. « Je disais donc que ce qui importe aujourd'hui c'est vous la souteniez dans cette épreuve difficile car si elle est l'est déjà pour vous alors imaginez comment elle se sent avec tout ses appareils à ses côtés ? Mais si vous tenez tant à le savoir non je ne suis pas la conne, comme vous le dites si bien, qui vous a appeler il y a un mois. » J'étais à la fois énervée mais en même temps j'éprouvais de la compassion. En fait ce qui me mettait hors de moi, c'était que le fils puisse se permettre de proférer des insultes. « Si vous avez d'autres questions, je suis à votre disposition. » Lui-dis je tout de même d'un ton neutre.

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Aujourd'hui, pour ma mère je n'avais qu'une chose à faire : être là, l'écouter, la soutenir, l'aider bref la faire vivre ... Et c'était en y réfléchissant plus compliqué que ce que je n'aurai pu imaginer ... On m'avait toujours qualifié de facile à vivre, de drôle, gentil, attachant mais comment faire pour rester soi-même dans de pareilles circonstances ? Je me sentais déjà changé, mes bonnes manières et mon amabilités s'étaient envolés au moment ou j'avais décroché ce combiné, la jeune Judas au bout du fil ... Je venais de confirmer mon état détestable en sortant de la pièce sans demander mon reste, déposant simplement sur la table un dollar pour payer mon café. J'étais énervé et je ne savais pas quoi faire pour me calmer, si je restais avec cette jeune infirmière, ce médecin ou dieu seul sait ce qu'elle était, je pense que j'aurai fini par lui en tourner une ...

Dans de pareilles circonstances il n'y avait qu'une seule chose capable de me calmer et d’apaiser ma peine : la musique. C'était d'ailleurs un truc que je partageais avec ma mère ... Elle m'a apprit elle-même le piano et j'ai suivi des leçons de flute et violon. Je savais également jouer de la guitare mais j'en restais aux rudiments étant autodidacte, il me fallait du temps et je ne m'y étais mis qu'à la fin du lycée ...
Je retrouvais tant bien que mal la chambre de ma mère, m'installais sur le fauteuil en face de son lit et sortit mon Ipad, je mettais les écouteurs dans mes oreilles et commençait à composer un morceau de piano ... J'étais bien loin d'être un virtuose mais je savais que s'il y avait bien une chose qui pourrait faire plaisir à ma mère c'était ça ...
Je passais deux heures assis là-bas sans voir le temps passé, écrivant des notes et accords sur un morceau de serviette en papier laissé par ma mère lors de son dernier repas puis, recevant en appel de ma grand-mère me sommant de rentrer pour diner, je quittais les lieux, lui laissant ma mélodie, déposant un baiser sur son front et éteignant les lumières de sa chambre.

Dans le couloir en sortant, mon regard croisa celui de la jeune femme ... Après deux heures de réflexions, je me sentais con, terriblement salop d'avoir réagit de la sorte mais elle était avec d'autres médecins, elle semblait être en pleine conversation et puis ... et puis je ne savais pas trop ni quoi ni comment lui dire que j'étais désolé de m'être emporté, qu'elle n'était pas responsable de la maladie de ma mère ... Je filais donc tout droit, sortant rapidement du bâtiment, il me fallut prendre un taxi pour rentrer jusqu'à chez moi.

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