Papa. Maman. Les enfants. Mon histoire doit être l'une des plus banales que vous n'ayez jamais lu ! Si si ! Je vous le jure.
Mes parents sont originaires d'Amérique et je ne sais exactement depuis combien de temps ils vivent à Montsimpa. C'est une jolie ville Montsimpa, j'y suis née. Un 22 juillet alors que la chaleur était terrassante. Je crois que deux vieilles personnes sont mortes ce jour-ci. Oui, je sais, c'est morbide. Enfin, rectification. Je suis morbide. Et je ne vois pas pourquoi je le cacherais ou le nierais. Nous sommes ce que nous sommes Que Diable !
Donc je disais... Ah oui ! Mon enfance. Ma mère me rappelais souvent que je regardais le monde avec tellement de curiosité que j'aurais pu englober n'importe qui avec mon regard dès mes premiers jours. Mes petits yeux gris candides et enfantins cavalaient sur les murs pastels de ma chambre. Je me souviens de la douceur des draps, de petits oreillers de différentes formes, du lustre au mur, de mes peluches. J'avais toujours préféré la poule. Je ne sais pas pourquoi, elle m'inspirait. Ça faisait...mère-poule. Oui, je sais, encore une fois cette justification est totalement stupide, mais vous vous rendrez bien compte que ma vie est une grande plaisanterie.
Je ne sais pas pourquoi, mais le Ciel m'avait gratifié d'un frère d'un an mon ainé. Picsou qu'il s'appelle...C'est dans ces cas-là que je remercie mes parents de m'avoir donné un prénom qui sonne un iota correct. Picsou...non mais je vous jure...En parlant de lui justement, il a toujours veillé sur moi et vous pouvez me croire, cela m'agaçait plus que possible. Ce qu'il pouvait m'énerver à toujours venir fouiner dans mes affaires ! Encore, quand on est petits, ça passe encore. Mais alors quand il vient vous faire la morale parce que vous sortez avec un garçon trop tôt pour lui. Attendez...vous pensez que 13 ans, c'est trop tôt ? Ne vous fiez pas aux apparences, je l'aime mon frère ! Sans lui, je ne sais pas ce que je serais devenu ! Les coups de blues, les grosses bêtises, c'est lui qui gérait. Je ne dis pas que nos parents étaient incapables. Non, c'était même de très bons parents !

Mes années lycées doivent être les plus intéressantes à vous raconter. Tout d'abord, ayant vécue la cruelle méchanceté de mes camarades durant le collège à cause de mes cheveux qui avaient des reflets roux, je ne m'attendais à rien en rentrant au lycée. Qui aurait pu deviner que tout allait changer du tout au tout ?! Certainement pas moi. Mes cheveux n'avaient plus d'importance dans le regard des autres sur moi, au contraire. Je devenais une des filles les plus appréciés, celle sur qui on raconte rarement des choses méchantes. Bon, bien sûr, il y a ceux et celles qui ne peuvent s'empêcher de jouer les commères et je ne leur en veux pas le moins du monde ! Cela serait terriblement pathétique de ma part. Ma première cuite ? Hum...15 ans. Je m'en souviens très bien de cette soirée. C'était la première fois que je touchais à de l'alcool, je n'avais jamais rien bu auparavant. C'était à une fête organisée par la chouchoute des professeurs. Cette fille, tout le monde disait du mal d'elle, tout le contraire de notre période collège. Mais, allez savoir pourquoi, tout le monde s'y rendit à cette fête. Je devais donc être du voyage ! Obligatoirement. Vous savez, le lycée, c'est une des époques de notre vie où on pense que tout se passe le soir. Que notre réputation et notre vie future se basera sur combien de mec on aura embrassé, le nombre de verre enfilé, combien de temps on aura tenu à fumer de l'herbe. C'est une des meilleures périodes de sa vie ! Je me suis donc rendu à cette soirée, j'ai dansé, j'ai bu, je me suis fait draguer, j'ai flirté, j'ai couché, je me suis réveillée et je me suis barrée. Le mec ? Mon meilleur ami. C'est bête pour moi...Surtout que j'avais déjà un copain à l'époque. Et je l'aimais ! Oh ça oui, je l'aimais, vous ne pouvez pas savoir à quel point ! Oh et lui aussi il m'aimait... je pense. J'espère. Ce mec, j'aurais tout donné pour lui, tout.

Nous sommes restés ensemble deux ans. De ma seconde jusqu'à l'accident. L'accident...c'était un soir. Je venais de me coucher, il faisait bon et l'air était frais. Mes parents étaient en bas et regardaient un téléfilm de quelques années qui leur rappelait leurs jeunes années. Quand a Pic', je ne sais pas ce qu'il faisait exactement. Je venais de plonger dans le sommeil quand des sueurs me coulèrent sur le front, le nombril, les pieds, le cou etc. Je me suis réveillé en nage alors que ma chambre était à moitié prise par de petites flammes. Oh, elles n'étaient pas énormes, mais j'entendais les cris de ma mère, elle secouait mon père, elle lui criait des choses que je ne comprenais pas. J'ai vu Picsou passer rapidement dans le couloir, je l'ai appelée, mais il ne m'a pas entendu. J'ai essayé de le rejoindre, mais le couloir était déjà pris dans les flammes et mon plancher commençait à s'effondrer. Un cauchemar. Un sentiment de panique, d'abandon total de Picsou, de chaleur m'envahit tandis que je reculais rapidement, le plafond commençant à s'abaisser. Puis il y a eu un boum, mon plafond c'est effondré et j'ai étais poussée par mes doubles fenêtres que je venais d'ouvrir. Je suis tombée du premier étage, juste au-dessus du rez-de-chaussé. Mon dos à cogné de plein fouet les pavés de la maison et c'est devenu tout noir.

Lorsque j'ai ré-ouvert mes yeux, Picsou était là, devant moi. Il semblait tellement épuisé, ses cernes semblaient lui avoir donné quelques années en plus. Jusqu'à ce que j'apprenne qu'il avait réellement quelques années en plus. Huit ans. C'est le temps que j'ai étais plongée dans ce coma. Je n'y croyais pas. Non ! Pour moi, demain était toujours mardi, jour de lycée, en plus je devais avoir sport ! Nous devions avoir STEP ! C'est chiant STEP, mais c'est si marrant de regarder les garçons se démerder pour réussir les pas. Non. J'ai commencé par nier. Puis par faire des bêtises, j'ai essayé de retrouver mes compagnons de classe qui avaient fait leur vie...Picsou veille sur moi maintenant. Cela fait trois mois que je me suis réveillée. Trois mois que j'apprends à vivre dans un monde qui n'est pas le mien...