Le jour n'était pas encore levé que mes yeux étaient déjà ouverts. Un réveil trop facile, mais surtout d'un désagréable inconditionnel. En effet, c'est une tronçonneuse qui me tira de mon sommeil. C'est ainsi qu'un cri d'injure sorti de ma bouche. « Mais pu****, ils n'ont rien de mieux à faire à cette heure là eux ! » Je me mis aussitôt à haïr mes chers voisins qui semblaient s'en donner à cœur joie, comme si c'était normal de déranger tout le monde dès 7 heures du matin. Ils ne pouvaient pas savoir que le mardi est mon unique jour de congé de la semaine, mais je me doutais bien que d'une manière ou d'une autre, cela n'aurait rien changé à la situation. Je me levais avant de me diriger vers la salle de bains, persuadé que je n'arriverais de toute façon pas à retrouver le sommeil. Une bonne sieste s'imposerait en début d'après-midi, mais en attendant, j'allais me préparer pour aller faire un tour. Le bruit incessant de l'outil commençait sérieusement à me stresser et je ne supporterais plus longtemps encore de continuer à l'entendre.

Une heure plus tard, j'avais pris ma douche, m'étais habillé et avais avalé un croissant avec un café. Je n'aimais pas trop déjeuner de bon matin mais quand j'en avais le temps, j'en profitais néanmoins. Je pris ensuite la route en direction de l'université. Je ne savais pas trop ce que je pourrais faire là-bas mais il y avait toujours de l'occupation et en particulier, réviser pour les partiels qui n'allaient pas tarder à arriver. Une fois à bon port, je m'installais à une table de la bibliothèque universitaire, quelques livres ouverts devant moi. Pendant deux heures, je laissais mon nez dedans, avant d'en avoir marre et de partir. Je n'avais jamais aimé les études, mais j'avais fait la promesse à ma mère d'arrêter les conneries et les trafics en venant habiter à Montsimpa, comme pour un nouveau départ. Je tenais à respecter cette promesse, même si c'était à contre cœur.

Je repris bientôt la route, direction chez moi cette fois-ci. Les feux s'enchainèrent et bientôt, sans même que je ne comprennes pourquoi, je fis dévier la voiture vers une autre direction. J'avais envie d'échapper au quotidien, de me changer un peu les idées et donc de faire un petit tour en campagne. La vue des champs à pertes de vue me rappelleraient ma ville natale et cela avait toujours eu sur moi un effet des plus apaisants. Je montais bientôt le son de la radio, me mettant à chanter comme un idiot sur la musique qui passait, quand soudain je vis quelqu'un sur le bord de la route. Sa voiture était sur le bas côté et le conducteur, une jeune femme à première vue, se tenait non loin d'elle. Je vis ses signes, me faisant comprendre qu'elle avait sans doute besoin d'aide. Je n'ai jamais été le plus aimable et le plus aideur mais je ne suis pas non plus un imbécile ou un égoïste. Je me garais donc derrière la voiture avant de descendre de la mienne.

« Bonjour, il semblerait que vous avez besoin d'aide. Je peux faire quoi ? »

Je n'étais pas très friand des discussions avec des inconnus, surtout quand je sais que cela ne peut mener nul part mais quand il s'agit d'une jolie demoiselle en détresse, je suis comme tout les mecs, je m'intéresse et je fais tout ce que je peux pour aider. Il faut donner pour recevoir non ? Avant de continuer, je décidais néanmoins de me présenter, car après tout, nous étions peut-être là ensemble pour un petit moment, ou pas, je verrais bien.

« Je m'appelle Brownie. »