Il y a des jours comme celui-ci où je ne savais pas quoi faire. Ma journée de cours était terminée vu que je n'avais eu que deux heures de mathématiques financières dans la matinée. L'après-midi avait ensuite suivi son cours et moi, je m'étais contenté de rester allongé dans le canapé du salon, me disant que la solitude commençait sérieusement à me peser dans cette grande maison où je vivais seul. Bientôt le téléphone sonna, c'était ma mère qui voulait avoir des nouvelles. Je n'avais jamais été très famille mais cette femme était ce qu'il me restait de plus proche. Je soupirais légèrement avant de décrocher le combiné et de parler avec celle qui m'avait donné naissance pendant une bonne demi heure. Il faut croire que nous avions des choses à nous raconter, ou surtout elle car j'avais l'habitude de me contenter d'émettre des léger « hum hum » de temps à autres. Une fois que la conversation fut terminée, je décidais de sortir. J'enfilais un jogging, fermais la maison à clé et pris la direction du parc où j'avais l'habitude d'aller courir dès que l'envie s'en faisait ressentir. Il n'y avait pas grand monde, mis à part quelques jeunes femmes qui promenaient leur enfant en bas âge et un groupe de lycéens qui devaient sécher les cours. Le soleil jouait à cache cache entre les nuages mais une brise légère sifflait. Je me mis à courir, un tour du parc après un autre. Je n'avais pas tendance à ressentir la fatigue avant cinq tours, ce qui me laissait encore un peu de marge. Néanmoins, quelque chose me stoppa dans ma lancée, ou plutôt quelqu'un. C'était cette fille. Je l'avais déjà croisé une fois à la faculté et bizarrement, elle me disait quelque chose sans que je ne saches dire quoi. Je me dirigeais vers elle avant de lui parler. « Bonjour. Excusez-moi mais est-ce qu'on se connait par hasard ? » L'approche était des plus banales mais en même temps, je ne suis pas le genre de garçon qui fait dans l'originalité. Je n'étais pas timide non plus et je savais ce que je voulais. Là, je souhaitais savoir qui était cette demoiselle, et je n'allais sans doute pas tarder à avoir ma réponse, avec un peu de chance.

La jeune femme ne tarda pas à me répondre. Elle ne finit pas sa première phrase mais enchaina pourtant aussitôt avec une espèce d'assurance qui me déconcerta complétement. J'étais pourtant sûr de moi sur ce coup là, ou en tout cas mon instinct l'était. Je finis donc par répondre, légèrement déçu : « Je m'excuse de vous avoir dérangé dans ce cas. » Et j'allais me remettre à courir lorsque je décidais de tout de même tenté le tout pour le tout. Après tout, je savais un petit quelque chose sur elle vu que je l'avais croisé à l'université, à moins qu'elle n'y avait été que pour voir un ami, ou autres... J'estimais tout de même que cela valait le coup d'essayer. « Tu es en cours à l'université non ? » J'espérais vraiment qu'elle n'essayerait pas de couper court à la conversation mais bon, ce n'était pas fait. D'instinct, je regardais en face de moi, puis sur les côtés. J'avais la fâcheuse habitude de me déconcentrer à la moindre occasion et par conséquent, il n'était pas rare que je pose mon attention sur des choses différentes sans cesse. Cette fois-ci, mon attention se posa sur un chien qui avait une laisse mais personne pour tenir cette dernière. Assez étrange comme situation, ce qui provoqua une légère grimace amusée sur mon visage. J'avais toujours adoré les animaux et j'avais presque envie de me précipiter vers lui pour le caresser, mais en homme civilisé qui se tenait présentement avec une jeune femme. Je ne fis donc rien, me contentant de regarder cette scène tout en attendant la réponse de mon interlocutrice.