« Tu m’aimes dis ? » « Bien sur. » « Alors pourquoi tu me le dis pas ? Pourquoi dois je te le demander pour en être sure ? Pourquoi je doute de toi à chaque seconde où t’es loin de moi ? Dis le moi … Henry, s’il te plait, dis moi que tu m’aimes … » « Je t’aime Bev. » « T’es distant en ce moment je trouve. » « J’ai peut être une raison. Oh et puis merde tu gâches toujours tout ! J’allais te demander de m’épouser Bevynn ! Mais comme à chaque fois, tu fais tout capoter. » Elle resta sans voix face à l’annonce de son petit ami. Ensemble depuis 4ans maintenant, elle n’avait jamais pensé à un mariage, ni même à des fiançailles. Pour elle tout ça devait être un rêve. Issue d’une famille sans revenus, elle était tombée amoureuse d'Henry avant de connaître le nombre de zéro sur son compte en banque : des tonnes. La jeune femme vivait avec sa mère depuis 11ans. Celle ci avait du mal à joindre les deux bouts et faire manger correctement sa fille. L'argent manquait vraiment dans cette famille. A une époque, Isabelle Cohen se prostituait même mais très vite elle se pris en main. Elle ne pouvait tout simplement pas faire ça à sa fille. Comment réagirait elle le jour où elle apprendra les débauches de sa mère ? Cette honte était trop pesante pour Isabelle. Bevynn n’avait que 18ans ce jour là mais elle ne pu s’empêcher de dire oui. Aucune réflexion, juste de l’amour et des papillons dans le ventre. Seulement, parfois, quand il était ivre, Henry pouvait se montrer violent. Dans la vie quotidienne il était jaloux et réellement possessif. Comme les sentiments rendent aveugle et stupide, miss Cohen lui trouvait toujours une bonne excuse et pardonnait ses actes. Il l’avait trompé de nombreuses fois, sans qu’elle ne puisse rien y faire. Elle était sa marionnette et ne faisait rien pour changer cette situation. Elle voulait devenir médecin quand elle était enfant, pour soigner les gens des maladies et trouver des réponses au diabète qui avait tué son père l’année de ses 7ans. Henry lui avait promit de payer ses études si en retour elle promettait de rester avec lui à jamais. Malheureusement, très rapidement, elle commença à regretter son choix de vie. La médecine l’a passionnait mais son fiancée se montrait de plus en plus violant et autoritaire. Alors, du jour au lendemain, elle fit sa valise. Tant pis pour son avenir, si elle restait avec Henry, elle n’en aurait tout simplement pas. Il était minuit quand elle monta dans un bus pour ne s’arrêter que quelques heures plus tard à Montsimpa. La vie là bas était complètement tordue. C’était pour Bevynn l’occasion de recommencer sa vie et d’être une autre personne. Elle ôta sa bague et avec elle toutes les promesses faites. Son passé était derrière elle, plus rien ne la retenait. A présent, la jeune fille pouvait enfin vivre.

« J’avais dit un coca mademoiselle. » « Oh pardonnez moi ! Je vous en donne un tout de suite. » Bevynn ne pensait pas devenir serveuse dans un fast food en emménageant ici pourtant elle n’avait pas eu le choix. Si elle voulait vivre normalement, elle se devait d’avoir un emploi et d’être responsable. Des petites erreurs comme celle-ci lui arrivait très rarement voir jamais. Mais aujourd’hui, rien n’allait. Elle avait ouvert sa boîte mail ce matin pour souhaiter à sa mère un joyeux anniversaire. Ce geste, elle ne l’avait pas fait depuis des mois. Quand la page fut enfin chargée, elle pu constater qu’Henry ne l’avait jamais oublié. Elle avait eu droit à des messages une fois par jour depuis son départ si ce n’est pas plus. Parfois, il lui demandait de revenir et lui disait qu’il ne pouvait pas vivre sans elle, promettant des choses qu’il ne tiendrait jamais. D’autre fois, il la menaçait et la traitait de salope si ce n’est pas pire. Les larmes aux yeux, elle referma son ordinateur, se disant qu’elle trouverait la force d’envoyer son message à sa mère plus tard. Voilà pourquoi aujourd’hui, elle était à côté de ses pompes. Bevynn n’avait même pas remarqué que le client la matait depuis tout à l’heure. Dommage car elle l’aurait sans doute trouver très à son goût dans d’autres circonstances. « Tenez. Désolée encore et à bientôt dans notre restaurant. » Le regard vide elle ne fit même pas attention à sa présence. Il était resté là et n’avait pas bougé. « Vous allez bien mademoiselle ? Vous semblez … perdue … » Enfin, elle croisa son regard et pu constater la beauté du jeune homme. Baissant la tête rapidement, elle répondit un oui à peine audible. Il voulu en apprendre plus mais ses amis le rappelèrent à l’ordre. Sans attendre, il s’en alla, laissant Bevynn seule derrière son comptoir.