Samedi soir. Vacances de noël donc je ne travaillais pas. Amazing. Je me glissais dans une robe bleu marine moulante et décolleté à souhait. Je me glissais dans un collant chair, des talons noirs et j'enfilais une veste noire doublée en fourure tout aussi sombre et bien chaude. J'étais maquillée à la perfection, il ne me manquait plus que mon sac et j'étais opé pour aller au bar. Un sourire carnassier étira mes lèvres et je sortis de chez moi. Je me glissais dans ma voiture et je passais prendre une de mes amies avant d'aller se retrouver avec les autres devant Chez Hogan. On entra dedans après que je me sois fumé une clope et la soirée commença.
Vers une heure et demi du matin, mes copines partirent et je restais seule sur le trottoir pendant un instant. J'étais entrain de réfléchir tranquillement, enfin le plus lucidement possible, en me fumant une clope quand deux pauvres types commençèrent à m'emmerder. Comme d'habitude, je ne répondis pas à leur comérage jusqu'à ce qu'il s'approche un peu trop près de moi. Je n'étais pas le genre de fille qu'il fallait venir ennuyer, oh ça non. Je les fixais d'un regard noir tellement profond qu'ils en vinrent à se foutre de moi. C'était peut-être ce qui était en trop. Et avec l'un qui commença à passer sa main dans mon cou, son haleine beaucoup trop alcoolisée me donnant envie de vomir. J'étais moi-même un peu dans le mal, mais pas encore assez pour ne pas pouvoir me défendre. J'envoyais un bon coup de genou dans les parties intimes de celui qui était proche de moi et son cri fut semblable à celui d'un cochon. Un sourire amusé étira mes lèvres mais je ne compris pas vraiment quand on m'attira soudainement en arrière. Plus je me débattais, plus les bras me serraient. Je me retrouvais dans une vieille rueulle avec deux mecs complètement morts qui n'avaient des intentions catholiques envers moi. Et je pestais, les traitant de tous les noms, leur donnant des coups. J'avais du leur mettre un ou deux coup de boules, leur écraser les pieds quand j'entendis une voix grave et masculine qui s'interposa. Comme si j'avais besoin d'aide, quel toupet !

Et ce grand connard blond vint s'interposer. Il m'attrapa par le bras et le temps que je réagisse, mon cerveau étant un peu lent, j'étais loin des deux mecs. Le grand me lâcha et je me dégageais violemment, m'écartant de lui. Je le fixais longuement, d'un air dédaigneux. Ma fierté m'empêchait de lui être reconnaissante, j'avais horreur qu'on m'aide. Je partais du principe que je pouvais tout faire toute seule, n'importe où et n'importe quand. Ce n'était pas ces mecs qui allaient m'empêcher de faire que ça. Et en plus il me faisait la moral ! Non mais je rêvais, je planais carrément. Il était complètement malade ce type. Je m'allumais une clope et je m'approchais de lui, plongeais mon regard bleu dans le sien. J'avais bien l'intention de lui passer une soufflante, mais avant je lui recrachais toute ma fumée dans la figure. Et dieu sait à quel point c'est désagréable !

« Excusez-moi, monsieur le superhéros. J'espère que vous n'aurez pas besoin de me sauver la vie une prochaine fois ! »

Ma réplique cinglante faite, je lui jetais un dernier regard avant de faire demi-tour. D'habitude, j'avais une verve un peu plus évoluée mais là j'avais trop bu. Et maintenant je devais retrouver ma voiture, ce qui n'était pas vraiment une bonne idée car j'étais un peu trop alcoolisée. Je cherchais mes clefs dans mon sac tout en marchant en zigzaguant. J'étais un peu dans le mal, le coup de pression que je venais d'avoir m'avait fait tourner la tête. Je n'avais pas jeté un autre regard au jeune homme, je ne voulais pas qu'il croit que je m'intéressais. Pas du tout. Ok, il m'avait sauvé d'un viol, il avait une belle gueule et était plein de muscle mais il avait abimé ma fierté. J'avais horreur de ça. Et de toute façon, il fallait que je rentre chez moi. J'avais perdu trop de temps comme ça. Et merde, mes clefs ! Je venais de les faire tomber. Je me penchais en avant, cherchant mes clefs par terre. Ce qui était assez compliqué avec mes 12 centimètres de talons, ma micro-robe trop serré et tout ce qui allait avec. Apparemment, ce soir c'était bien ma soirée...

Il avait peut-être raison en fait. Ca me faisait mal au coeur de l'avouer, mais j'étais incapable de rentrer chez moi. Je tenais à peine debout, j'arrivais tout juste à fumer ma clope et je ne parvenais même pas à retrouver mes clefs sur le sol. Il se moqua de moi un instant mais je ne répondis pas. Il n'en valait pas la peine, je n'avais pas à justifier mon état devant qui que ce soit. Même mon 'sauveur'. Il prit mes clefs sous mon nez alors que je les avais trouvées tout juste et me releva. Je me laissais choir dans ses bras musclés : il sentait bon en plus. Je me tirais à ma contemplation et réalisa qu'il était prêt à me ramener. Qu'il était parfait cet homme !

« Enterrement de vie de jeune fille. Une mustang blanche avec des rayures bleus. Mon petit bijoux chéri alors me la casse pas.»

Je cherchais d'un regard tournoyant ma caisse. Et pourtant on en voyait pas souvent mais j'arrivais pas à la retrouver. J'espérais profondément que mon ange gardien allait la retrouver. Pendant ce temps-là, je fumais ma clope tranquillement. Je n'avais pas été très responsable ce soir : je ne devais pas boire et pourtant, un verre s'était enchaîné avec un autre... Et puis la vodka c'était vachement traître ! Je tenais pourtant très bien l'alcool mais là je n'avais pas du tout assumé. Je jetais un regard lourd vers le mec qui me tenait de façon à ce que je ne m'étale pas comme une daube par terre. Il était bien mignon, un peu cash, enfin tout ce qui pourrait me plaire. En dehors du fait que j'étais un peu trop gentille avec lui, je devais l'exaspérer encore un peu, sinon ce ne serait pas une soirée très drôle. J'allais le faire tourner en bourrique, lui qui semblait crever. Ses traits tirés me montraient qu'il n'avait qu'une idée en tête : aller se coucher. Ce qui n'arriverait pas de sitôt, ahah.

Mon petit prince charmant avait retrouvé ma voiture et je le regardais avec satisfaction. Soit, j'aurais pu lui donner une autre description de voiture mais je pense qu'il allait vraiment péter un cable rapidement. Mais mon petit plan était déjà bien monté dans ma tête. Du moins, je lui donnais un chemin de merde au pif jusqu'au moment où il s'arrêta et m'engueula. Gnié, il avait compris mon jeu. Il avait l'air vraiment pas content du tout le grand garçon. Je lui affichais un sourire complètement niais avant de capter que je devais avoir une sale gueule vu comment il me regardait. Mais ça allait, je n'allais pas vomir. Du moins pas tout de suite. Je regardais autour de moi avant de prendre un air complètement ahuri.

« Mais on est pas chez moi... Je crois que je ne me souviens plus trop du chemin en fait... »

Je me cachais la tête dans les mains. Mon jeu d'actrice devait être bon, j'avais fait suffisemment de théâtre pour bien m'amuser avec les gens qui m'entouraient. Sauf que lui, en plus d'être peu bâvard, se contentait de râler et de poser des questions. Ce qui m'agaçais car j'avais horreur qu'on me pose des questions. Auxquelles je ne répondais pas, la plupart du temps. Comme maintenant : je m'abstenais de lui donner mon nom, de toute façon il en avait aucune utilité. Et puis il ne le méritait pas du tout. Il fallait qu'il soit gentil et serviable. C'est-à-dire qu'il me balance dans un endroit posé au chaud où je pourrais enfin me faire mon joint. Sauf que j'étais persuadée que le gentil garçon n'allait pas apprécier du tout et qu'il risquait peut-être d'appeler les flics. Au moins j'aurais un endroit sympa où dormir : en cellule de dégrisement, LOL.

En fait, mon compagnon n'avait pas du tout apprécié ma blague. Qui n'en était plus vraiment une désormais... Il s'arrêta, gara la voiture et me balança mes clefs sur les genoux avant de se tirer. Ok, j'avais été beaucoup beaucoup trop loin là. J'avalais ma salive et je sortis de ma voiture. Maintenant, j'avais vraiment envie de vomir. Je n'avais plus le coeur de l'emmerde, de lui répondre ou quoi que ce soit : mon coeur était un peu trop dans mon estomac. Je fermais précipitemment la portière de la voiture et je m'éloignais d'un mètre ou deux avant de vomir, longuement. Et l'autre qui me demandait une clope ! Bah oui, bien sur. Je me redressa et inspirais un grand coup. La tête me tournait mais vomit m'avait fait presque du bien. J'attrapais une bouteille d'eau dans ma voiture - toujours ce qu'il faut dans une voiture hein - et je me rinçais longuement la bouche. Puis je la vérouillais et l'observais un instant avec deme tourner vers le blond qui s'éloignait. Je me dirigeais vers lui à grand pas, essayant de rester en vie. J'avais du mal à tenir debout mais je faisais un effort pour réussir à l'atteindre : je n'avais plus vraiment le choix. Je lui attrapais le bras, l'obligeant à se retourner vers moi. Enfin pas vraiment l'obliger mais du moins qu'il me prête attention. Je cherchais son regard, tremblante : j'avais froid, vomir m'avait affaiblie et puis j'avais vraiment mal aux pieds.

« Ecoute, je suis désolée de m'être moquée de toi. Je n'avais pas à faire ça alors que tu m'as aidé. D'ailleurs, merci pour tout. »

Ma main glissa le long de son bras avant de retomber mollement près de moi. Je me sentais toute flasque, c'était horrible. Mes excuses étaient sincères : il fallait savoir qu'en plus je ne m'excusais jamais. Disons que je ne voulais pas qu'il pense que j'étais une grosse gamine qui ne savait que se moquer des autres. J'avais bien des défauts, mais pas celui-là. Sauf quelques fois quand j'étais bien alcoolisée, comme maintenant à vrai dire... Je me mordillais les lèvres quelques secondes et je lui tendis la cigarette qu'il m'avait demandé. Et je m'en fus, marchant du mieux que je pouvais, c'est-à-dire terriblement lentement. Je m'arrêtais au bout de quelques pas et j'haussais légèrement la voix. Après tout, il m'avait posé une question non ?

« Au fait, je m'appelle Anastasia. »

J'avais la ferme intention de dormir dans ma voiture. Je n'aurais absolument pas assumé le lendemain matin mais bon... Il fallait bien que je dorme quelque part, je n'allais pas obligé mon super héros à me surveiller toute la soirée. C'était le minimum que je pouvais faire pour lui : lui donner une cigarette, mon nom et me taire. Voilà tout. Soudainement, après que je lui ai balancé mon nom et tout ce qui allait avec, il m'annonça qu'il m'emmenait quelque part. Intéressant. Il me déclara également que je n'avais pas intérêt à gerber dans la voiture. Ouais, plutôt mourir que de salir cette putain de caisse : j'avais du bosser trop dur pour me le payer. C'était mon bébé, mon amour, toute ma vie quoi. Je ne voulais pas même la rayer. Je ne fumais même pas dedans pour qu'elle sente toujours le bon cuir. Je me glissais sur le siège passager, encore toute tremblante et je fixais la route, le regard dans le vague. Joshua. C'était ça son petit nom. Il avait démarré et m'emmenait je ne sais où, de toute façon j'étais complètement embrumée. Le bruit du moteur me berçait doucement et je somnolais. J'eus un sursaut quand la voiture s'arrêta : j'avais probablement du m'endormir. Je fixais difficilement une maison avant de chercher le regard du jeune homme.

« Je t'en supplie, dis-moi que tu as du café. »

Je savais qu'il était adorable comme garçon et qu'il devait sûrement avoir du café. J'allais en avoir besoin, avec de l'aspirine car j'avais trop la tête ailleurs. C'était en prévenance du lendemain, je ne voulais pas être trop dans le mal. De toute façon, je pense que j'allais finir par dormi très longtemps. Avec toutes mes conneries, il était quand même tard et mon corps me réclamait de dormir. Je m'extirpais de la voiture, claquais vaguement la portière avant de me stopper, tanguant un peu trop sur mes talons. J'étais vraiment trop dans le mal ce soir, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas pris une taulée pareil. Et je le regrettais terriblement, c'était vraiment horrible comme sensation. Je tentais par ailleurs d'enlever mes talons, même si j'étais sur le bitume : ça m'était impossible de marcher sinon et je ne voulais pas que mon nouvel ami soit carrément obligé de me porter. Ce serait vraiment horrible.

« Ouais. Cette garce se marie. »

Ouais. Elle se mariait, ce qui était vraiment horrible pour moi : le mariage me fouttait les jetons. Musclor finit tout de même par me récupérer, alors que j'étais à genou par terre. J'avais réussi à ôter mes talons mais j'avais un peu de mal à me relever, tellement le monde tournait autour de moi. J'avais un peu l'impression d'être dans un manège. Par reflex, mes bras s'enroulèrent autour du cou de mon nouvel "ami" et je me callais ma tête dans le creux de son cou, attendant patiemment d'être arrivée à destination. Il me déposa sur un lit, je suppose le sien. Une couverture me recouvrit soudainement alors que je fixais avec attention le plafond, qui tournait terriblement. Je fermais les yeux jusqu'à ce qu'une odeur merveilleuse de café me tire de mes rêveries. J'ouvrais un oeil puis l'autre et mon regard se posa sur Joshua, qui avait eu la bonté de me ramener un café et des médicaments. Quel merveilleux mec celui-là. Je bus lentement mon café, prenant un médicaments ou deux, je ne sais plus, histoire que ça calme mon tourni, le mal de tête etc. Soudainement, je plongeais mon regard un peu paumé dans celui du jeune homme. Je me levais, aller savoir pourquoi : j'avais souvent des phases d'activité quand j'étais dans le mal. Soit je comatais, ce qui se passait la plupart du temps, soit je bougeais. Et là, je me sentais terriblement sale. Donc il fallait que je me lave. Et au plus vite. Je me débarassais du mieux possible de la couverture dans laquelle je m'étais enroulée et je plongeais mon regard profond dans celui du blond.

« Il faut que je me lave. S'il te plaît. Même moi j'arrive à sentir mon odeur, ça me dégoûtes... »

Je n'attendis pas sa réponse, de toute façon il n'avait pas le choix. Qu'il me monte où était la salle de bain, je n'avais pas besoin d'aide pour me laver. Je me débarassais de ma robe rapidement, enfin pas vraiment, et j'essayais vainement d'enlever mon soutien-gorge. Fuck, c'était vraiment trop compliqué d'être une fille !

« Merci. »

Il m'avait gentilment emmené jusqu'à la salle de bain. Quelle douce attention. Après ses millions de conseils que je n'entendais même pas, je me déshabillais du mieux que je pouvais. Il était déjà repartit visiblement, mais après tout peu m'importait. Je me lavais, l'eau chaude caressant ma peau et me réveillant un peu. Après tout cela, j'allais beaucoup mieux. J'avais encore un peu la tête dans le vague mais ça m'avait fait un bien fou. Je sortis de la douche et me séchait longuement ainsi que les cheveux. Mes longs cheveux châtains étaient encore trempés mais bon, je n'avais pas le choix. Sauf que je n'avais pas de vêtement à remette. Soit. Je me glissais dans mon boxer et j'allais jusqu'à la chambre en titubant. En plus j'avais froid, j'étais quand même à moitié nue ! Et l'autre s'était endormi. J'eus un sourire triste et je fouillais dans ses placarts histoire de trouver un t-shirt. J'en trouvais un et je l'enfilais : quinze fois trop grand pour moi mais ça m'allait parfaitement. J'eus un sourire faible et je baillais lentement. Je me glissais sur le lit et je me callais contre le grand dadais histoire d'avoir chaud. J'étais trop fatiguée pour soulever les couvertures et sa chaleur naturelle allait bien finir par me réchauffer. Je me pelotonnais contre lui, glissant ma tête au creux de son cou. Je m'endormis en respirant la douce odeur de sa peau, de son parfum. Je ne sais pas pourquoi mais j'étais d'assez bonne humeur ce soir, suffisemment pour accepter de m'endormir dans les "bras" d'un inconnu, d'aller chez lui et de me laver chez lui. Ce n'était pas forcément ce qu'il y avait de mieux pour une jeune fille mais bon. Je n'arrivais pas à m'endormir, mon esprit tournoyait trop et la musique de la soirée battait son plein dans mon crâne. Ce n'était pas agréable mais la présence du grand blond me réconfortait alors, même si j'avais du mal à dormir, son corps contre le miens m'apaisais. Je ne m'écartais pas à m'approcher trop de lui, je me doutais très fortement qu'il n'allait pas apprécier ça.