Je laisse échapper une grimace. Il m'a donné un coup ce con ! Je lui rend le même coup de pied dans le tibia et affiche un air satisfait. Mes yeux s'écarquillent un peu plus à mesure qu'il parle. Moi ? Avoir cramé une poubelle ? Je lève les yeux au ciel, tentant mon regard le plus innocent en sa direction. Raté. Le regard noir qu'il me lance me fait vite comprendre qu'il compte pas se laisser passer pour le coupable. Je tape mon dos contre l'inconfortable chaise et le regarde en arquant un sourcil. « Si môssieur n'avait pas décidé de me faire boire, j'aurais p'têtre pas foutu le feu à une poubelle. » Bam. Je lui lance ça dans les dents en souriant. «  .. et puis d'ailleurs, c'qui qui a commencé à me sauter dessus ? » que je continue à enfoncer le couteau dans la plaie. On est là depuis une bonne heure déjà, j'ai mal à la tête et qu'est-ce que j'ai envie de boire. Autant dire que je suis tout, sauf bien. Je soupire un bon coup et décide d'appeler un de ces gentils gendarme. « On sort quand ? » que je demande avec mes yeux les plus doux. « Demain matin si vous avez de la chance, pour les modalités, j'appelle la chef si vous voulez. » Je siffle un petit « connard » entre mes dents avant de me tourner vers Declan. Il a entendu aussi bien que moi ? LA chef. On va se faire sermonner par une femme. Je lui fais un petit clin d'œil et me redresse sur ma chaise en souriant de toutes mes dents.

« Je ne voix pas de quoi tu parles ! » Declan avait l'intention de lui répondre, malheureusement sexy-gendarme fit son apparition, le coupant alors dans toutes ses pensées négatives. Au contraire, il en bavait presque. Comment pouvait-on être une femme dégageant autant de sensualité et être gendarme ? C'était contradictoire. S'il était à sa place, il serait strip-teaseuse et milliardaire. « Sinon, ça se passe comment ? Vous passez sous notre bureau et vous nous laissez sortir ? » Cette remarque était conne, il en était plus que conscient. Mais tant pis, il était alcoolisé et il faisait rire son ami, quoi de mieux ? Rien. Enfin si, le mieux, c'était le silence de cette gendarme qui ne prononçait pas le moindre mot. Puis pouf, un rideau les coupa du monde extérieur. Génial. Declan ne pouvait plus s'empêcher de sourire, Tristan également. « Vous voulez nous faire ça discrètement ? Oh y'a pas de soucis hein ! » Tristan le fit rire, une fois de plus et il lui rendit son coup de coude. Il avait la sensation de se retrouver dans un vieux club, face à une coquine qui n'allait pas tarder à se déshabiller, dévoilant ses beaux dessous – elle avait forcément de beaux sous-vêtements sous son uniforme. Il s'imaginait lui glisser la main aux fesses, la titillant comme un sauvage. De bonnes pensées coquines. « Putain, j'ai l'impression d'être dans un film de cul, genre ! » Declan rigola niaisement tout en hochant de la tête. « Mec, c'est exactement ce que j'étais en train de me dire. Dis-moi ma jolie, tu veux qu'on t'aide à te déshabiller ? » Paf, sans réellement s'y attendre, Declan reçu une belle et forte claque de la part de la gendarme. Il n'en fut même pas choqué, au contraire, il en rigola cet imbécile. « Ah, vous faites dans le sado. Elle est faite pour toi Tristan. » Declan lui lança un clin d’œil, ignorant le regard que lui jetait la policière. Sans cette quantité d'alcool dans le sang, Declan aurait fermer sa gueule, et ce, depuis longtemps.

La claque que Declan se prend dans la figure me tire un rire. La situation est carrément comique, voir tordante. Si je pouvais, je me mettrais à rire d'un rire sans fin. Mais plus mon tôt d'alcoolémie descend, plus je me rend compte de la grosse connerie que nous sommes entrain de faire. Insulter une policière en la traitant de prostituée. Dans quelle monde vivons nous pour que personne ne réagisse réellement. « Ah, vous faites dans le sado. Elle est faite pour toi Tristan. » Je le regarde et lui met un coup dans l'épaule. Non seulement je ne suis pas sadomasochiste mais je commence tranquillement à reprendre mes esprits. Et le Tristan clean est tout, sauf un rebelle. « arrêtes Declan, on va se retrouver dans la merde. » que je siffle entre mes dents à son attention. Et oui, malheureusement, quand je suis sobre, je suis tout de suite moins drôle et le garçon va vite s'en rendre compte. Plus vite nous sortirons de ce vieux poste de police, plus vite notre bêtise pourra être effacée. Même si je me suis carrément bien amusé. Avec Declan, je dois avouer qu'il ne passe pas une seconde sans que je m'éclate. Malheureusement, après viennent les conséquences. « Bon, excusez-le, il a trop bu. Hum, comment on fait à s'cass .. heu, à partir d'ici ? » ma voix est légèrement fébrile. Je suis clairement retombé sur terre et je redoute le moment où la jolie blonde aux allures de putes, m'annoncera le montant à payer. Parce que ici, à Montsimpa, c'est la crise. Comme partout dans le monde, si j'ai bien compris les nouvelles . Et moi, je ne passe pas entre les gouttes. Non, moi je suis en plein dedans. Moi et mon travail merdique. Moi et l'entreprise de mon père. « cent-cinquante simflouz, plus un supplément de cinquante simflouz pour injure envers un représentant de la justice. Soyez heureux que je ne vous mette pas un procès. » je déglutis. Merde. Ça va faire un sacré trou dans le budget. Je regarde Declan et lui lance une grimace pleine de sens. Je suis dans la merde. Dans une sacrée merde, ouais.

Boum, une grosse claque, un rire et une phrase très vilaine envers la charmante policière. Quand l'alcool me tient, il ne me quitte qu'au bout d'un temps relativement long -bien plus que long qu'il ne quitte mon pote, Tristan. Arrêtes Declan, on va se retrouver dans la merde. Je le regardais tout en fronçant les sourcils. Fais pas ton timide chéri. Je lui adressais un clin d’œil tout en me tournant à nouveau vers notre wonder-woman. J'étais un con, un gros con qui ne respecterais en aucun cas les femmes après avoir bu -celles qui ont ce privilège ne se comptent que sur les doigts d'une main, et encore ! D'ordinaire, Tristan aurait rigolé, il en avait toujours été ainsi entre nous ; à chaque connerie prononcer par l'un, l'autre en riait. Bon, excusez-le, il a trop bu. Hum, comment on fait à s'cass .. heu, à partir d'ici ? D'accord. Cette réaction me vexa, mais je fis un effort assez remarquable : ne rien dire et me contenter de croiser mes bras contre ma poitrine. Ce petit con osait changer son cul de chaise, il se rangeait vers cette sexy policière oubliant alors qu'elle était plus sexy que policière. Cent-cinquante simflouz, plus un supplément de cinquante simflouz pour injure envers un représentant de la justice. Soyez heureux que je ne vous mette pas un procès. Je me redressais, incapable cette fois-ci de me retenir. Une blague, ce n'était qu'une blague. Tu rêves ma belle, nous on roule par sur l'or. Je te donnerais pas d'argent, mon pote non plus. Démerdes-toi toute seule. Je le regardais, espèrant que cette fois-ci il suive ma parole et ne me renvois pas bouler. Je n'avais pas un rond, tout mon argent provenait du charmant compte en banque de mon père et je me voyais mal l’appeler pour lui réclamer un peu de simflouz ! Ce serais une mission suicidaire. On va devoir s'arranger autrement. J'essayais de me montrer sérieux, prenant une voix grave.

J'étais désespéré, assis sur cette chaise. A croire qu'une solution allait me tomber du ciel, à croire que cette sexy policière était en droit de retirer notre amende - j'étais tellement con en vers que tout ce que j'étais susceptible d'obtenir étant une punition plus stricte, réclamant davantage de simflouz. Je n'avais pas envie d'appeler mon père, pour qu'il m'incendie et me fasse comprendre que j'étais le roi des cons, ce n'est pas la peine.  Mais toi, t'es pas un fils à papa né avec une cuillère en or dans la bouche ?  J'en soupira, tournant mon regard vers mon pote. Il était con, mais putain ce qu'il était intelligent. Je le regardai maintenant avec un sourire malicieux, lui faisant croire qu'il venait de trouver une idée fantastique et que je me sentais idiot de ne pas y avoir penser plus tôt. Mon père ne donne pas d'argent à des pauvres comme toi, Tristan. L'alcool me rendait complètement débile, me faisait oublier la notion "d'amitié" et de respect envers les autres. Je me penchai sur ma chaise, fixant alors le plafond. Une idée de génie me monta alors à la tête : Lena. Qu'importe l'heure, elle avait tellement l'habitude de me tirer de mes emmerdes, peut-être accepterai-t-elle de venir me sortir une fois de plus de mes conneries. On a le droit à l'appel à un ami ? osai-je demander à notre charmante policière, charmante policière à laquelle je glissai un clin d’œil afin d'accompagner ma demande. Elle sembla d'accord, me fit composer un numéro et me tendit l'appareil en main. Je glissai mon oreille contre le téléphone, espérant de tout cœur qu'elle raccroche. Malheureusement, je tombai sur le répondeur. J'en fermai les paupières, déçu de cet échec. Essayes encore, elle doit dormir. Elle retapa le numéro, me laissant cette fois-ci seul avec mon visage pour tenir le téléphone. Lena répondit, énervée, mais elle répondit. Il me fallu peu de mot pour lui faire comprendre que je désirais de l'aide, rapidement. Elle accepta, comme toujours. Je lâchai le téléphone, un grand sourire aux lèvres. J'ai une pote, faut que je te le présente, c'est un a-mour !

« Mon père ne donne pas d'argent à des pauvres comme toi, Tristan. » J'ai aucune idée de la raison qui m'a poussé à ne pas lui sauter dessus. Peut-être ces foutus menottes qui m'obligeait à rester collé à ce dossier froid, assis sur une chaise carrément pas confortable. J'arrive quand même à lui donner le plus gros coup d'épaule que ma faible force d'homme a moitié bourré me permet. « espèce de connard de riche. t'es qu'un branleur qui sait pas quoi faire de ta vie. Moi au moins, mon argent je le gagne, j'viens pas le prendre à mes parents. » Bam. Dans ses dents. C'est sortit comme ça. Parce que mon énervement mélangé l'alcool me fait dire des trucs de connard finit et que Declan le mérite bien. Pire encore, son père n'est pas prêt de nous donner des thunes pour sortir de ce trou à rat. Plus démotivant encore, j'ai aucune idée de comment sortir de là et je commence gentiment à perdre tout espoir de sortie. « On a le droit à l'appel à un ami ? » Soupire de soulagement. Il une solution. J'y aurais jamais cru mais Declan devient l'homme de la situation. Je laisse échapper un énorme sourire, et mon regard se tourne vers la policière l'air de dire : on peut s'en sortir sale grognasse. J'ai désormais les yeux rivés sur mon ami brun. Je n'ai aucune idée de qui il appelle mais un seul mot tourne dans ma tête à ce moment là : répond, répond,répond. Elle ne répond pas. Je baisse les bras. Contrairement à Declan qui semble très motivé. Il rappelle. Mes genoux tremblent de haut en bas, je suis incapable de rester immobile. Guettant tout signe de victoire sur le visage de mon ami. C'est quand son énorme sourire de vainqueur apparut sur son visage qu'un cris de joie m'échappa des lèvres. « J'ai une pote, faut que je te le présente, c'est un a-mour ! » J'hoche la tête vivement, nous sommes libre. Enfin, jusqu'à que la fille décide de se pointer. Les minutes tournent et sont de plus en plus longues. Je sursaute a tout bruit suspect qui pourrait m'avertir de la venue de la jeune femme sauveuse. « Bien joué mec » que je siffle entre mes dents. Je sais pas la raison qui me pousse à encore le remercier après tout ce qu'il a fait mais j'ai ce don inné d'être cool avec les gens. Même quand ils font chier. Un sourire aux lèvres, je bouscule la policière avec mon pied. « dommage, vous avez pas réussi à nous garder une nuit de plus avec vous. Ce sera la prochaine fois. » je laisse échapper un rire.