On m’a souvent dit que j’étais une pourriture, et je prends ca pour un compliment. Qu’est ce que vous voulez que je vous dise, vaut mieux être ça que rien du tout. Pour ma part en tout cas. Après quand on voit la belle éducation que j’ai eue, faut pas trop s’étonner. Certes j’aurais pu faire mes propres choix. Mais quand je vois quand réagissant comme mon enfoiré de père je peux tout posséder je préfère répéter ses merdes que devoir me faire chier à attendre pour avoir. C’est vrai que vis-à-vis de ce que faisait subir mon paternel à ma très chère mère j’aurai pu – au moins- avoir un peu plus de pitié pour les autres et grandir avec une assez bonne conscience. Malheureusement ca à juste renforcer mon envie d’être le plus abjecte possible. J’ose avouer qu’au début je trouvais ça plutôt écœurant j’ai même essayé de défendre ma mère, plus d’une fois d’ailleurs mais à force de me faire rejeter par mon père, que mes mots n’est pas de suite, j’ai abandonné, qu’est ce que j’aurai pu faire de plus ? Jouer au perroquet ? Très peu pour moi. Puis de toute manière si elle avait voulu se dégager de son emprise elle aurait très bien pu le faire. Quand on veut, on peut, dit-on. Elle a très bien réussir. Tout juste âgé de quatorze ans, mon père se tue dans un accident de voiture, mort stupide pour une personne stupide. Il a mérité son sort et ma mère en été bien heureuse. Quelques mois plus tard elle se retrouvait avec un autre connard. Sauf que cette fois ces coups à lui se sont plus portés sur moi que sur elle. Il a vraiment eu tord. C’est à partir de là que ma vie de prince s’est vite transformé. Quand tu passes de l’enfant roi à la personne à abattre je peux te dire que ca change bien. Cette saloperie de beau père avait tout prévu, quelques mois après son mariage avec maman, c’est elle qui disparaissait, empoissonnement maquillé en simple mort. Il a cru hériter de toute sa tune, malheureusement pour lui tout me revint. Et bien vite il avait comprit que valait mieux tout dilapider que me laisser en profiter. Sauf que quand tu cherches tu trouves. Un soir tout c’est précipité. Je ne sais pas trop comment je me suis retrouvé entrain de le menacer avec sa propre arme pour que la minute suivante je me retrouve les mains dans le dos tenu par des flics et directement envoyé en camp de redressement. J‘aurai pu le haïr davantage mais sans lui je l’aurai pas connu elle même si parfois en toute franchise j’aurai bien voulu la percuter ce soir là, tant elle peut être prise de tête. Ca faisait déjà un petit moment que j’étais dans ce camp et avec ce lycée vraiment trop public j’avais pu me construire d’assez bonne relation dans le milieu de la course clandestine. Juste à la fin de l’une d’elle, comme la plupart du temps y a eut un crétin qui a prévenu les flics. Puis je l’ai vue tentant en vain de s’enfuir. Aussitôt j’en ai profité pour l’embarquer. A partir de là il y a eu ce jeu qui s’est installé. Beaucoup trop vite. Beaucoup trop d’intensité. Elle ne ressemblait pas aux autres. Elle osait l’ouvrir et ne jouait pas à la petite enfant complètement stupide comme j’aimais faire croire que j’appréciais. Elle avait quelque chose de plus qui me forçait à toujours en vouloir davantage. Et comme par habitude ce fut un soir où tout s’accéléra. Je l’avais remarqué sur son toit, j’avoue parfois il m’arrivait de l’observer, juste comme ça, je trouvais ça amusant d’avoir un œil sur elle. J’étais monté la rejoindre, aucun mot n’a été échangé juste nos lèvres qui se mêlaient l’une à l’autre. On a fini par dormir ensemble, ce ne fut qu’au petit matin que je réussi à l’avoir et bizarrement ce fut la seule à ce jour que je considérais plus qu’un simple trophée. La seule pour laquelle je ne disais pas simplement, je me la suis tapé. Puis je suis partie. J’ai quitté le lycée. Je suis -enfin- sorti de ce camp. Surtout, je l’ai oublié. Puis quatre ans plus tard, mon plumard -encore- occupé par une de ses filles de passages. Je débarque chez elle à moitié à poil. Parce que oui l’hasard fait bien les choses, je me retrouve à vivre juste devant chez elle, j’ouvre la porte j’ai la sienne sous mes yeux. Encore aujourd’hui je ne peux définir ce qui nous lie. Mais à force je me dis que c’est peut être ça notre force après tout. Etre indescriptible.