Trahison. Manipulation. Égales souvent à la colère de Rebecca lorsque c'est le cas. Manipuler les gens pour avoir quelque chose. Pour arriver à ses fins. Voilà ce que fait Rebecca d'ordinaire. Avec n'importe quelle personne. Ce qu'elle n'aime pas. C'est que ce soit à elle que cela arrive. Qu'elle ait été manipuler par une personne qu'elle commençait à apprécier. Erreur pour cette personne. Tiens t-elle à la vie ? Bien évidemment, ce n'est qu'une phrase comme les autres. La jeune femme n'est pas une tueuse en série ou quelque chose comme cela. Heureusement. Surtout lorsqu'elle travaille comme cela dans le droit, près des autorités, des lois et autres. Pardonner n'est pas une chose facile. Surtout pour Rebecca. Ce n'est pas son genre, du tout. Loin de là.

Rebecca marchait. Ses talons claqués contre le sol de marbre des escaliers du tribunal, où elle avait rendez-vous. Bien évidemment, ce n'était pas pour elle. C'était juste pour son métier. Elle était d'humeur maussade, énerver surtout. Ses cheveux étaient remontés en une queue très serrait, dont aucun cheveux n'osaient dépassés pour attirer les foudres de la jeune avocate. Elle avait enfilé l'une de ses tenues qu'elle portait pour elle travailler. Une jupe noir, cintrée, dont un chemisier blanc était rentré dans cette même robe. Une veste noir était enfilée par dessus. Elle portait à son bras son sac, et elle semblait être au téléphone. Il n'était pas difficile d'entendre sa conversation, alors qu'elle montait les marches du tribunal. .. Veuillez me laisser un message.. Elle soupira. « Léon ! Nous avons des choses à nous dire, soit tu rappliques maintenant, soit je trouve une raison de te mettre un procès. » Sa voix était stricte, dure et sûre d'elle. Elle retira son portable de son oreille, et afficha un grand sourire à l’hôtesse d'accueil.

La sonnerie de son portable vint se fondre dans le brouhaha de son « bureau ». Léon n'y accorda pas plus d'importance que ça, surtout qu'il s'agissait d'une amie à lui. Tout du moins, quelqu'un qui s'en rapprochait. Une demoiselle qui l'aidait grâce à de précieux conseils juridiques, et ce gratuitement, autant dire la perle rare. Il n'avait pas d'argent à dépenser pour un avocat, surtout qu'il ne s'agissait que de se protéger.. au cas où. Évidemment elle ne savait rien du final de ses recommandations et il n'avait pas jugé nécessaire de l'en informer. Inutile de dire qu'en vérité il redoutait qu'elle refuse tout net de l'aider en connaissant la nature de son commerce. Un mensonge utile, donc. Et puis, il n'y avait aucune chance qu'elle découvre la réalité non ? Ce qu'on ne connait pas ne peut nous blesser. Surtout qu'au final elle s'était avérée attachante cette Rebecca, il serait idiot de tout lui révéler maintenant. C'est donc l'esprit serein que quelques minutes plus tard, une fois à l'écart du bruit, Léon écouta le message laissé par la blonde sur son répondeur.

D'abord, une grimace. Le gentleman n'appréciait guère qu'on lui donne des ordres ; la docilité n'ayant jamais été une de ses qualités premières. Ensuite, il attrapa sa veste et sortit en trombe de la bâtisse, direction le tribunal. Si un mot était capable de le faire réagir c'était bien « procès ». Il n'y avait pas à chercher bien loin pour trouver une-des multiples raisons de lui faire passer quelques années derrière les barreaux. Ce n'est qu'une fois sur le chemin qu'il prit la peine d'être surpris de ce message, et surtout de la propriétaire de la voix menaçante. Jusqu'alors, leurs rapports étaient plutôt positifs, on pouvait même affirmer que les deux jeunes gens s'entendaient bien. Accélérant le pas, il se retrouva vite dans le hall du tribunal. La seule fois où il s'était imaginé fouler les marches de ce lien c'était dans un de ses nombreux cauchemars. Rien de très plaisant. Arborant une légère grimace, un brin anxieux, le regard sombre de Léon glissa rapidement sur les personnes présentes avant de s'arrêter sur son « rendez-vous ». Sa main se posa sur l'épaule féminine, sans s'attarder -vu son ton précédent, elle n'allait surement pas lui sauter au cou-. « Trouve-nous un endroit un peu plus.. discret. » Un pressentiment sur la discussion à venir ? Surement. « Je pense que j'ai le droit à quelques explications. » Il tenta un bref sourire, peu convaincu.

Ce n'était qu'une perte de temps. Il était vrai que Rebecca avait certainement d'autre chose à faire de sa journée que de prendre le temps d'obtenir des explications sur un comportement que la jeune femme n'avait pas apprécié à l'égard de sa personne. Elle n'avait pu tomber que sur son répondeur. Comme d'habitude, on pouvait le dire. La demoiselle savait à force, comment se comportait le jeune homme. Après tout, voilà le problème ? Il apportait que très peu d'importance aux personnes tant que ce qu'il désirait été accomplie. Son répondeur. Ainsi, elle était encore tombée sur celui-ci. Cette jeune avocate était la personne qui donné le plus souvent des ordres, elle n'aimait en recevoir. C'est donc d'un ton menaçant qu'elle s'exclama contre le combinait de son téléphone portable qu'elle allait lui coller un procès s'il ne venait pas tout de suite. Elle s'était abstenue d'en dire d'avantage. La jeune femme patientait dans le grand hall, au milieu de personne venant porter plainte ou étant accuser, des gendarmes et simplement des avocats. La blonde se tenait debout, dos à la porte. Elle patientait.

La pression sur son épaule la fit retourner, tandis qu'elle te découvrait devant elle. N'accordant aucun sourire à ta personne. Elle baissa le regard sur sa montre, accrochée autour de son poignet, constatant l'heure. Elle détenait les quelques mots qui pouvaient te faire arriver à l'heure. « Léon. » La jeune femme hocha la tête, alors qu'elle continuait de te regarder après avoir baissé son bras. Elle te contourna, finissant par te lâcher du regard lorsqu'elle ne put le faire. « Allons-y. Je ne crois pas être la seule à devoir en faire. » dit-elle d'une manière assez tranchante contre ton sourire. Tandis qu'elle s'avançait dans le hall, travaillant la plus part du temps ici, elle savait spécialement où il faillait aller pour discuter. Rebecca s’arrêta devant une grande porte, prenant en main le badge qu'elle avait accroché au cou, elle activa l'ouverture de la porte grâce à celui-ci. L'avocate pénétra dans la pièce en lui tenant la lourde porte. Qu'elle laissa fermer ensuite.

Rebecca s'avançait dans la pièce et activait toutes les lumières. La pièce contenait nombreux archives de différentes affaires qu'avait classé le tribunal et semblait ne jamais se terminer. Elle prit soin de vérifier qu'il n'y ait personne avant de se tourner vers toi en croisant les bras. « As-tu une idée de pourquoi tu es ici ? »

Léon se laissa guider docilement vers une large salle remplie de paperasse, surement des archives. Il l'observa un instant distraitement, pour enfin se retourner vers son interlocutrice, munit d'un sourire creusé dans ses joues. « T'as eu une soudaine envie de t'envoyer en l'air pendant ton travail, et t'as directement pensé à moi ? » Ses lèvres se plissèrent tandis qu'il arborait un air incrédule, peu convaincu que la vérité soit là. Mais sait-on jamais, on est pas à l'abri d'une bonne surprise. Après tout Rebecca était plutôt plaisante à regarder, et lui se révélait libre comme l'air. On aurait pu penser qu'avec ses activités il devait profiter pleinement de ses accès aux corps ouverts de ses employées, il serait idiot de ne pas le faire non ? C'était pourtant le cas. Si certaines espéraient monter en grade en s'agenouillant devant leur patron, il leur faisait bien vite comprendre que ce n'était pas le genre de la maison. Tout ceci en accord avec le principe de ne pas mélanger plaisir et travail. Même quand le travail est le plaisir. « Les archives.. peu aphrodisiaque. Mais je peux m'en satisfaire. » Le jeune homme tenta un énième regard guettant une quelconque réaction amusée ou joyeuse de sa camarade, mais se heurta à la froideur qu'elle lui opposa. Définitivement, il était sur la mauvaise route. Ses prunelles sombres se dirigèrent vers le plafond éclairé, soupirant en même temps. Les conflits n'ont jamais été son fort. Généralement il les fuyait et optait pour la technique de l'autruche. Tête dans le sable, rien vu, rien entendu. Trop feignant pour s'expliquer, trop blasé pour se débattre ; mais enfermé dans cette pièce d'archives il paraissait qu'il n'ai pas vraiment le choix. Et puis, il n'oubliait pas qu'elle l'avait menacé.

« J'ai comme un doute sur la douceur des prochaines minutes. » Ultime grimace. Il fit quelques pas en s'enfonçant dans la salle, laissant trainer ses yeux sur les fichiers sans pour autant y faire d'avantage attention. Son esprit essayait de suivre, anticiper même sur ses mots. Avait-il commit une erreur ? Certainement. La question était surtout, laquelle ? En dire trop était se mettre en danger inutilement. Ne rien dire allait l'agacer encore plus. Dilemme. « Je suppose que je n'ai pas le droit à un indice ? » Et il continuait à tourner en rond, tripotant parfois du bout des doigts les dossiers cartonnés, se tenait à cinq-six mètres de la demoiselle. Assez loin pour ne pas se prendre un coup mal placé. C'est qu'elle était loin de ressembler à la jeune femme qu'il fréquentait, étant bien plus froide et distante. « Sincèrement, je ne vois pas ce que je pourrais avoir fait qui te mécontente à ce point. Ou.. J'ai oublié ton anniversaire peut-être ? » Bien sur, il aurait pu lui dévoiler la vérité sur son travail, toute cette partie de l'iceberg, mais ce serait se saborder lui-même que d'aborder ce sujet. Ce qu'on ignore ne peut nous blesser.