Souki a plus été élevée par une nourrice que par ses parents Ҩ ayant été mère jeune, elle est coincée dans cette jeunesse permanente Ҩ matérialiste et superficielle elle n'a pas les pieds sur terre Ҩ Soukaïna est l'une des fille les plus adorable que vous puissiez rencontrer Ҩ fidèle en amitié, elle n'a jamais trahit ses meilleurs amis et est toujours là pour eux Ҩ elle considère que l'amour mérite d'être vécu et qu'on ne peut pas être heureux sans mais se trompe souvent lors de la selection Ҩ toujours sexy et séductrice, ce côté toujours très avenant et "facile" lui a joué de nombreux tours Ҩ elle a de nombreuses valeurs mais a parfois peur de se les imposer et surtout de les imposer à son entourage Ҩ capricieuse et égoïste Ҩ a 24 ans pour la première fois de sa vie elle va devoir travailler Ҩ elle a deux fils : Côle & Adriel Ҩ romantique dans l'âme, elle n'a jamais compris cependant que c'était en gardant une part de mystère qu'on parvenait à garder les hommes Ҩ dévouée à certaines causes (peut-être trop) elle oublie parfois l'essentiel Ҩ tête en l'air, c'est une gaffeuse professionnelle Ҩ elle a faillit défilé pour Victoria's Secret il y a 3 ans Ҩ elle aimera toujours "secrètement" Luke & Thomas Ҩ Souki adore faire du shopping, regarder des défilés, tout ce qui touche à la mode cependant elle s'est brûlé les ailes en essayant de parvenir à travailler dans ce milieu Ҩ bonne vivante, elle ne refusera jamais de manger quelque chose sous prétexte que le plat contient trop de calories, elle préfère se faire plaisir et faire du sport pour éliminer ensuite Ҩ toujours assez nerveuse, elle a tendance à ruminer et ressasser ses problèmes Ҩ Soukaïna n'est pas du genre à déprimer et à toujours le sourire Ҩ Baley, sa soeur est tout pour elle (amie, confidente ...) Ҩ elle garde en tête l'idée que peut-être sur cette terre il a quelqu'un de fait pour elle Ҩ petite, elle était moche et a donc toujours le sentiment de ne pas être à la hauteur Ҩ elle n'a jamais travaillé Ҩ cultivée, elle lit beaucoup et adore les magazines d'histoire, de géographie etc ... Ҩ elle n'est pas très douée en cuisine mais s'entraine Ҩ elle a mis plusieurs mois à retirer son alliance, aujourd'hui elle la porte à une chaine autour du cou Ҩ elle a plusieurs tatouages dont un qu'elle a fait avec Baley : un soleil sur le bras qui lui permet de toujours garder le sourire Ҩ jeune Souki a plusieurs pris différentes drogues mais reste plus attirée par l'alcool Ҩ elle a un faible pour les mauvais garçons Ҩ elle se méfie des gentils qui cachent quand à eux bien leur jeu Ҩ aujourd'hui, elle se méfie facilement des gens mais toujours pas assez pour s'épargner de nombreux problèmes ... Ҩ elle aurait voulu un grand frère qui puisse la protéger Ҩ si elle peut se passer de maquillage, elle ne supporte l'idée de ne porter aucun bijou Ҩ Soukaïna est censée portée des lunettes mais ne les mets que très rarement Ҩ elle adore la neige, la pluie et le vent ça lui rappel son enfance Ҩ elle ne s'est jamais sentie utile pour qui que ce soit d'autre que ses fils Ҩ elle n'a pas encore trouvée sa voie professionnelle Ҩ elle parle l'anglais, l'espagnol et le français et s'est mise à l'italien en soignant son alcoolisme Ҩ elle a apprit à très peu parler de sa vie, maintenant quand on lui pose des questions, elle se tait Ҩ ne lui demandez pas comment elle se voit dans 10 ans, elle ne saurait pas quoi vous répondre Ҩ elle est toujours optimiste et c'est une battante, quand elle veut quelque chose, elle fait tout pour l'obtenir et en général, elle l’obtient Ҩ elle adore le sport et particulièrement la course à pieds et la natation Ҩ la maison qu'elle a préféré ?! sa chambre étudiante à Berkeley Ҩ elle adorait prendre la voiture et conduire avec les jumeaux dormant à l'arrière Ҩ Zouk Zouk (de son petit nom) aime marcher, ça la détend et lui permet de réfléchir Ҩ certains la décrivent comme stupide parce qu'elle ne refleurit pas aux conséquences de ses actions Ҩ elle est parfois immature Ҩ elle donne souvent plus d'amour qu'elle n'en reçoit Ҩ la jeune fille n'est pas du genre à déballer tout ce qu'elle connait sur tel ou tel sujets, elle garde ses connaissances pour elle Ҩ quand elle habitait en france, elle aimait bien s'occuper du jardin qui en deux ans était d'ailleurs devenu magnifique, c'est certainement ce qui lui manquera le plus ici Ҩ elle a plus souvent été prise pour une conne qu'elle ne s'est joué de certains garçons Ҩ ses blessures lui permettent d'avancer Ҩ ne lui proposer jamais plus de boire un verre Ҩ il lui arrive de fumer des cigarettes mais n'a jamais été fumeuse Ҩ elle mâche au moins une fois par jour un chewing-gum Ҩ quand elle était petite, elle aurait voulu être princesse Ҩ elle ne supporte pas d'écrire avec un stylo bleu, elle écrit avec un stylo bille noir (elle en a toujours dans son sac à main) Ҩ elle adore faire les courses Ҩ parfois, pour se détendre, elle écrit Ҩ depuis qu'elle est séparée des jumeau, elle fait des vidéos en s'adressant à eux. qui sait, peut-être qu'un jour elle leur les montrera Ҩ mine de rien, elle est heureuse de revenir aux etats-unis Ҩ souvent elle fait donation de certains de ses vêtements aux plus démunis ou a des associations qui les envoient dans les pays du tiers monde Ҩ elle veut par tous les moyens récupérer ses fils Ҩ elle n'abandonne pas la recherche de l'homme qui sera fait pour elle

J'ouvrais la porte, poussait à l'intérieur toutes mes valises, refermait en prenant soin de tout verrouiller et m’effondrait au sol en pleurant, faisant valser veste, sac et chaussures dans la pièce que je ne m'étais même pas donner la peine d’allumer ni même de regarder … J'enfonçais ma tête dans mes mains, recroquevillée contre la porte formant ainsi une sorte de boule.



A la fin de mon lycée on me prédisait un avenir brillant, j'avais été la présidente du comité des lycéens de mon établissement New-Yorkais lors de mes deux dernières années d'études et avait obtenu mon diplôme haut la main en troisième position de mon lycée. J'étais brillante et on ne cessait de me le faire remarquer, pas mes parents, non mais mes amis, mes professeurs et ma gouvernante … Oui parce que je faisais partie de ces gens qui à New-York vivent dans un penthouse, vont à des gala tous les soirs ou presque, ont une gouvernante et dépense leur argent dans des robes qu'ils ne portent qu'une fois dans leur vie, dans tout un tas de produits illégaux … Je faisais partie de ce monde et si certains avaient souvent le blues, étaient déprimés par la vanité de tout cet univers, je n'avais jamais été de leur avis !
Baley (ma sœur) et moi n'avions jamais trouvé notre vie affligeante et pourtant nous ne vivions ni avec papa (à Los angeles) ni avec maman (à Paris) tout au long de l'année. Nous étions « livrées à nous même », nos lois dictées par une gouvernante que nous dupions comme nous le voulions et à qui on la faisait boucler en lui signant un petit chèque supplémentaire à chaque fin de mois … Autant vous dire, que la seule figure d'autorité valable que nous avions était l'école. Nous avions toujours été d'accord pour respecter ce qu'on nous y demandais et avons rarement désobéi ce qui nous a valu à toutes les deux nos excellentes notes et notre placement directement accepté à Berkeley. Nous n'étions pas jumelles mais Baley avait sauté une classe et nous étions donc dans la même classe depuis dès années déjà, c'était un peu comme ma jumelle cependant …
Thomas Martin Johansten … Ce nom vous dira certainement quelque chose … Acteur de cinéma et riche héritier, j'ai partagé tout mon lycée avec lui et bien plus encore … Ce fut mon premier … Le premier avec qui j'ai couché, le premier que j'ai aimé, le premier à m'avoir fait fumer, le premier à me faire rêver, le premier à me faire sniffer, le premier à m'avoir tiré dessus, le premier à m'avoir recherché, le premier à m'avoir fait souffrir, le premier …

En pensant à lui ma respiration s'accélérait, mon cœur commençait à battre de plus en plus vite, ma tête à s'emballer … J'avais une si longue histoire avec « le petit chéri de l'Amérique » mais si tragique qu'à chaque fois que j'y pensais, c'est comme si on remuait le couteau dans la plaie ….
Je me levais, sans allumer la lumière, et sortis de ma valise puis de sa boite un nouveau téléphone portable flambant neuf. C'était un blackberry … C'était déjà ça … Tout en le configurant, me rasseyant par terre, je me reperdait dans mes pensées, revoyant face à moi, le visage de Thomas me souriant …



Au lycée, quand j'ai annoncé à mon père que je sortais avec lui alors que je n'avais pas encore 16 ans, j'ai cru qu'il allait me décapiter mais ce ne fut pas le cas … Je crois que c'était plutôt le plus beau jour de sa vie … Il me donna un conseil, de toujours, toujours le garder, garder de bons contacts avec lui et de tout faire pour que cela fonctionne. C'est ce que je fis. Notre relation dura un an sans encombres, nous filions le parfait amour, sacrés rois et reines de promo alors que nous n'étions même pas encore en dernière année fut la consécration. Nous avions tout ce que nous désirions jusqu'à ce qu'il joue à ce foutu jeu avec son jumeau : Nick Johansten (les deux étant en rivalité et compétition constante). Pour le provoqué, Nick avait parié à son frère que d'ici leurs 18 ans, celui ayant couché avec le moins de filles serait le plus nul des deux, ne méritant pas l'amour de leurs parents, famille et ne se méritant pas, le perdant devrait disparaître à jamais de la circulation, changeant de nom, de ville de vie en somme … Je ne l'appris pas tout de suite mais voilà comment Thomas commença à me tromper à droite à gauche pour gagner son foutu paris … Je ne le su que lors du bal de promo de notre dernière année cette fois-ci, alors que nous étions sur le point d'être sacrés une nouvelle fois roi et reine de promo, toute la salle reçue ce même texto provenant du portable de Thomas. Nick & lui se les étaient échangés pour pouvoir compter (photos de portable à l’appui) lequel avait gagné, lequel avait perdu … Étant à égalité, il ne restait qu'une seule chose à Nick pour faire tomber Thomas : faire en sorte que je découvre la supercherie. Voici donc qu'il publia sur une page internet toutes les photos et envoya ensuite le lien à tous les contacts du répertoire soit quasiment toutes les personnes ici présentes, y compris moi … Voilà comment Thomas, par l'aide de Nick réussirent à me briser ce soir là, là veille de leurs 18 ans.



Alors que j'avais fini par cesser de pleurer, une larme roula le long de ma joue et fini par s'écraser sur l'écran de mon portable. Je l'essuyais du revers de la main puis le posais sur le sol, levait la tête et observait la pièce, je me levais, enlevant ma robe, je fis le tour de cet appartement en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Il y avait une pièce d'environ 30 m² qui me faisait office de salon, salle à manger et cuisine et trois autres pièces : une salle de bain, un WC (si on peut appeler ça une pièce) et une chambre de 20m² avec un petit balcon … Cet appartement était hideux, je le détestais déjà !!!
Je me postais devant la baie vitrée de la chambre, ouvris la fenêtre et m’accoudais sur la balustrade du balcon en continuant à penser au cheminement de ma vie, à comment j'avais réussi à me retrouver ici …

Après l'été, après avoir pleuré toutes les larmes de mon corps, après m'être moi-même chargée de bannir moi même cette ordure de Manhattan, j'étais entrée à Berkeley, une prestigieuse université en face de San Francisco. J'entrais dans l'équipe des cheerleaders avec Baley (acceptée elle aussi et avec qui j'étais en collocation dans une grande maison sur les hauteurs de San Francisco).
Je rencontrais lors de ma première année Luke, il venait de Los Angeles, d'une famille relativement riche mais pas de quoi casser trois pattes à un canard et avait une sœur que j'appris à détester (avec le temps). Alors que j'étais toujours dévastée par la tournure qu'avaient pris les choses dans ma relation avec Thomas, Luke réussi à me redonner confiance en la vie, en moi et surtout, réussi à me donner confiance en lui … Deux ans plus tard, je devins capitaine de l'équipe des cheerleaders, assistée par ma sœur et me mis en collocation avec Luke car nous avions appris que j'étais enceinte.

Je séchais mes larmes et me tapotais les joues, m'en voulant d'avoir toujours été aussi stupide en amour, d'avoir trop cru au prince charmant et de m'être laissée bernée par ces hommes qui ne me promettaient qu'amour et qui ne m'ont apporté que tourments.



La même année, Thomas intégra Berkeley, bien que je tentais par tous les moyens de faire annuler son inscription (en m'unissant même avec Nick que je détestais pourtant), il se retrouva étudiant à UC Berkeley comme son frère, comme Luke, Baley et moi … Il tomba de court lorsqu'il apprit par l’intermédiaire d'autres personnes que j'étais enceintes et plus encore lorsque je lui annonçais qu'il s'agissait de jumeaux … Cette année là, alors que je pensais devoir l'éviter jour et nuit, je me rapprochais ''dangereusement'' de lui après qu'il m'eut sauvé la vie. Luke ne l'appréciait pas beaucoup de ce que je lui avais appris de cet homme mais également de ce qu'il vit. Il n'était pas stupide et voyait bien que Thomas tentait pas tous les moyens de me reconquérir en devenant le « nice guy » qu'il n'avait jamais été auparavant ou il y a fort longtemps … Les deux garçons se sentaient en constante compétition et l'avis de mon père ne fit que renforcé la tension. Lors d'une soirée il annonça, par sous entendu mais devant Luke quand même que j'avais certainement fait l'erreur de tomber enceinte de ce « vaux-rien » plutôt que de Thomas dont le nom n'était inconnu à personne suite aux nombreux films qu'il avait fait en deux ans et grâce à sa fortune familiale. Luke quand à lui n'avait pas autant à offrir et surtout, ne se voyait pas offrir une place de choix dans le cœur de mon père … Moi pourtant je l'aimais, et je l'aimais bien plus que je n'avais aimé Thomas …
Jaloux, sans aucune attache, Thomas se rattachait à moi, celle qu'il avait peut-être aimé mais surtout trahie. Il fut le meilleur des amis que l'on puisse avoir durant mes 7 premiers mois de grossesse ce qui lui attira les foudes de Nena, ma meilleure amie qui n'appréciait pas vraiment d'être concurrencée par se salop qui pour elle ne voulait qu'une chose : me reconquérir. Elle avait raison, je le savais mais je fermais les yeux, aveuglée par l'amour que je portais à Luke et à nos petites merveilles.
Un soir, Thomas me fit la surprise de m'inviter au restaurant, il avait tout préparé, dans mon dos et m'avait bien dupé, folle de rage, je partis en lui disant qu'il avait gâché une première fois notre amour et maintenant notre amitié qui semblait à mes yeux être si réelle. Il choisi de s'excuser le soir de la réception que donnait mon père en notre honneur et celle des enfants que nous allions bientôt avoir. Il me fit descendre dans le hall, s'excusa, me disant qu'il ne voulait pas me reconquérir mais bien avoir une relation d'amitié durable avec moi. Je lui pardonnais et le prenais dans mes bras. Luke voyant la scène insista pour qu'ils aillent parler dehors. Me sommant de rester à l'intérieur, je les regardais pendant 10 minutes être à deux doigts de se taper dessus, hurlant, s'injuriant, se poussant … Alors que je commençais à mourir de froid dans ce hall en plein hivers, je sortis voyant qu'ils semblaient se calmer quand une camionnette s'arrêta devant l'immeuble, je n'eus qu'un seul réflexe : courir dans les bras de Luke. Touchée entre l'épaule et le cœur, on m'emmena en urgence à l'hopital de peur pour ma vie et celle des jumeaux.

Je touchais machinalement ma cicatrice en repensant à cet accident puis fermait les yeux, essayant de pas penser à la suite des événements mais en vain …



Remise des mes émotions, tout le monde pensa que cet incident était l’œuvre d'ennemis politiques de papa voulant s'en prendre à notre famille (Baley ayant été agressée dans la rue) pour le faire souffrir lui. L'année se termina, j'accouchais. La venue au monde de ces deux petits monstres : Adriel & Côle.
Cet événement fut le seul depuis près d'une décénie capable de rassembler toute notre « petite » famille. Père, mères, beaux-père, ex-belles-mères, demi frères & sœurs, cousins et cousines, oncles et tantes, sans parler de la famille de Luke.Ce fut également la seule fois ou j’entendis mon père adresser des compliments et félicitations à Luke.
Je me souviens que nous avions passé l'été tous les 4, aménageant dans une plus grande maison de style Victorien sur les hauteurs de San-Francisco, j'avais l'impression de vivre dans un monde parallèle et au paradis. Luke était au petit soin, nous n'avions à nous occuper de rien d'autre que les jumeaux, des courses et de la cuisine – et encore -, nous avions une femme de ménage qui venait tous les jours, nous n'avions pas cours, mes parents nous payaient tout … Bref, je crois que rarement dans ma vie je me suis estimée heureuse de ce que j'avais mais ces mois-là, croyez-moi quand je vous dis que je n'aurai pas pu plus en profiter … Je me souviens des balades à pieds que nous faisions le long du littoral pendant des heures, les jumeaux dormant dans leurs poussettes simplement main dans la main avec Luke à savourer à quel point la vie était belle …



J'étais assez informée sur la question et peu avant la rentrée, avec Luke nous étions convaincus que je faisais un retour de couche et que j'étais de nouveau enceinte, si nous avions été ravis pour les deux premiers, je dois bien avouer que trois d'un coup aurait peut-être fait beaucoup. Après une grosse semaine de « craintes », on nous informa que je n'étais pas enceinte mais qu'il fallait un moment pour que tout mon système se remette en place et qu'il était donc possible que des frayeurs comme celle-ci arrivent encore dans l'année. Tout de même soulagé, Luke reprenait les cours (sa dernière année), tandis-ce que moi je restais à la maison et n'avait pour seule et unique mission d'entrainer l'équipe de cheerleading.
Nous avions longuement parlé de mes études et ce, bien avant que les jumeaux ne naissent et nous avions convenus que j'avais fait deux années pour le moins chiantes et qu'il était donc con de m'obstiner à vouloir faire ce que je n'aimerais définitivement jamais : le commerce. Je décidais donc de stopper mon cursus non sans imaginer le reprendre dans quelques années ou en commencer un nouveau lorsque je n'aurais plus deux nourrissons desquels il faille que je m'occupe.


J'entrais dans la salle de bain, et commençais à faire couler l'eau, longtemps pour laisser évacuer toute l'eau qui aurait pu stagner dans les tuyaux puis bouchais la baignoire et commençais à la remplir d'une eau bien chaude. Je laissais tomber ma légère robe sur le sol, me détachait les cheveux, retirais mes sous-vêtements et me retournait vers le miroir en attendant que le bain se remplisse entièrement. M'observant pendant plusieurs dizaines de secondes, je fini par donner à côté du miroir un grand coup de poing faisant vibrer tout le mur.



Comment avait-on pu laisser dégénérer les choses ?!
L'année scolaire reprenant, je me sentais bien seule dans notre grande maison où Luke n'arrivait que tard le soir, repartant tôt le matin … Je pris rapidement l'habitude de faire garder les jumeaux un jour ou deux par semaine pour pouvoir faire ce qui me chantait : je ne souhaitais pas devenir une jeune maman qui se laisse aller, qui n'est plus désirée et ensuite trompée puis plaquée. Je continuais donc mes rituels de jeune-fille ''normale'' : manicure, pédicure, shopping, coiffeur, sorties entre copines, restaurants, cinéma etc …
Je me rapprochais également un peu plus de Thomas, parti tout l'été sur un tournage, il revint à Berkeley avec la ferme intention de n'y travailler que le minimum possible, il était de toute façon très doué et n'avait jamais eut de difficultés. Je passais donc certains de mes après-midi en sa compagnie chez lui, chez nous, avec ou sans les jumeaux. La plupart du temps nous parlions, nous nous baignions, nous nous occupions des jumeaux et il nous arrivait également de nous regarder tout en restant silencieux pendant plusieurs heures.
Un jour que je me trouvais chez lui, les jumeaux dormant à l'étage dans la chambre du jeune-homme, nous avons fini avec Thomas par faire une bataille de tout ce qui nous passait par la main, je lui écrasais dans le dos des raisins tendis-ce que lui s'en donnait à cœur joie avec le jet d'eau, je répliquais ensuite avec nos cocktails collants en guise de soin pour le visage … Rapidement, nous nous retrouvions sales comme des petits cochons, il me dit de monter prendre ma douche à l'étage tendis-ce que lui se doucherait dans la douche de piscine situé dans le local servant à son entretient, il me prêta des vêtements et j'allais ensuite me doucher.
Finissant ma douche avant lui, j'en profitais pour aller jeter un œil sur les jumeaux, Côle était entrain de pleurnicher et je le pris instantanément dans mes bras pour qu'il ne réveille pas son frère. Je m'assis sur le rebords du bureau en le berçant. 5 minutes plus tard, il était rendormis et en me relevant pour le remettre dans son lit, je fis tomber une pile de feuille. Je couchais le petit dans son lit puis m'attelais au rangement. Je vis soudain sur l'une des feuilles le nom de Luke et les plans d'un bâtiment dépassant d'un dossier sans nom. Je reposais tout à sa place sauf le dossier que je feuilletais. Je réalisais à cet instant précis que la personne ayant commandité le coup de feu qui m'avait touché 6 mois plus tôt n'était nul autre que Thomas qui voulait tuer ou blesser Luke à l'évidence … Je descendais, furieuse, le dossier dans les mains. Je crois que de ma vie, je n'ai jamais été aussi méchante que ce jour là avec Thomas. Je jurais ne plus jamais vouloir le revoir, je le giflais à plusieurs reprises, cassait par colère un vase, sa table en verre et une tasse ou deux. Je montais comme une furie, récupérais les jumeaux et m'enfuis en moins de 5 minutes oubliant les ¾ de nos affaires en disant à Thomas qu'il avait détruit la seule personne aux yeux de qui il n'était pas qu'un moins que rien, un fils à papa qui s'était raté et perdu en chemin …
Sur le chemin du retour je manquais d'avoir un accident et arrivais à la maison où je préparais nos affaires. Luke rentra, me trouvant dans un tel état s'inquiéta et une fois que je lui eut expliqué l'histoire jura qu'il allait tué Thomas, je le suppliais alors d'être moins con que lui, lui assurant que ça ne rimait à rien … La dernière année de Luke étant majoritairement composée d'un stage, le soir même j'appelais ma mère, en France pour lui dire de se mettre à la recherche d'un stage pour Luke en France, nous déménagions !

Je laissais l'eau monter jusqu'à ras-bords ou presque et me glissait dans le bain chaud où je m'étendais sans bouger, posant la tête sur le carrelage gelé, fermant les yeux.



Il fut difficile en France de tout reconstruire, rien que notre relation avec Luke avait changée, il était distant, me tenant en partie responsable de tout ceci car pour lui j'avais toujours été ambiguë avec lui et je n'avais pas cessée de lui faire des sous-entendus ou faux-espoirs. Il passa même plusieurs mois à croire que j'avais coucher avec lui (ce qui, cela dit en passant aurait pu arriver si je n'avais pas découvert ce dossier). Je passais donc une fin d'année assez épouvantable, à ne me préoccuper que des jumeaux, devant, pour couronner le tout, supporter les conseils maternels de ma mère qui n'avait pourtant élevé aucun de ses enfants …
Durant l'été, Luke passa beaucoup de temps à chercher un emploi qu'il fini par trouver dans le sud de la France. Nous y déménagions donc courant Août.
Le travail de Luke était très prenant, il était constamment en déplacement et je me sentais bien seule dans notre banlieue aisée où la moyenne des mère était de quarante ans environs.
J'appris vers le mois de Novembre que Luke couchait fréquemment avec sa secrétaire en voyant des SMS qu'ils échangeaient. Furieuse, blessée, anéantie, je pris les jumeaux avec moi et m’envolai pour Los Angeles. J'y passais un mois chez mon père qui ne les avait pas vu depuis que nous avions quitté le pays puis, Luke vint nous chercher, furieux de mon départ si précipité.
Une fois de retour, je sombrais doucement dans l'alcool, considérant la boisson comme seul remède à mes problèmes. Je fermais tant bien que mal les yeux sur les « activités » de Luke mais nous faisions chambre à part et la seule chose qui nous retenait de divorcer (Ah oui, parce que nous nous étions mariés en arrivant en France) était les jumeaux, j'étais persuadée que notre couple pouvait marcher, que ce n'était qu'un passage à vide et que si nous y mettions du notre, les choses allaient s'améliorer. Suivant des conseils de voisins, nous avons suivi une thérapie de couple pendant plus de six mois, portant moyennement ses fruits. Je continuais à boire sans que Luke ne se rende compte du réel problème et surtout, du danger qui planait au dessus de nos têtes. Un jour pourtant, le pire se produisit, trop alcoolisée, je pris le volant pour aller faire les courses, les jumeaux dans la voiture et causais un accident qui dieu merci ne blessa personne. Les jumeaux passèrent tout de même plusieurs jours en observation à l’hôpital, on me retira mon permis et je dus payer une amende et des frais de dédommagement.
Apeuré par la situation, Luke embaucha une nourrice à plein temps pour m'épauler. « Elle s'occupera des enfants et toi tu pourras te concentrer sur toi et sur la maison » me dit-il … Je ne sais pas comment expliquer ce qui, à ce moment se produisit dans mon cerveau mais il m'enleva ma qualité de mère, la reléguant à quelqu'un d'autre pensant que je n'étais pas assez responsable pour m'occuper deux. Je continuais donc à boire plus, plus et encore plus jusqu'au jour où, me trouvant ivre morte en pleine après-midi, il me gifla. Énervé, apeuré et désespéré par mon comportement. Il ne suffit que d'une gifle pour que, dès qu'il eut le dos tourner je prenais une nouvelle fois les jumeaux avec moi les emmenant cette fois avec moi chez ma mère à Paris. Nous y restâmes jusqu'à ce que je me retrouve convoquée par le tribunal quelques semaines plus tard. J'y appris que, l'Etat Français, doutant de mes capacités actuelles à être mère, je me voyais retirer la garde de mes enfants, je fus sommer de quitter le domicile familiale, Luke me fit également l'honneur de demander le divorce. Il me plaça dans un centre pour que je retrouve ma sobriété ce qui pris de nombreux mois. N'ayant droit qu'à très peu de visites et n'ayant de toute façon que très peux d'ami(e)s en France, je me sentais tout aussi seule si ce n'était plus et surtout, je n'avais plus la seule chose qui me faisait tenir depuis que tout cela avait commencer : Côle & Adriel.



Je plongeais la tête dans l'eau comme pour cacher les larmes qui roulaient le long de mes joues. Et voilà comment je me retrouvais dans cet endroit miteux moi qui, il n'y a pas si longtemps avait tout pour être heureuse, j'étais passer de l'amour à la maternité, de la maternité au mariage, du mariage à l'alcool, de l'alcool à … rien …
Ma « cure » à peine finie, mon père me somma de rentrer aux Etats-Unis, l'interdiction de m'occuper de mes enfants toujours valable, je devais prouver à la justice que je me repentissais en travaillant, en étant sobre plus d'un an et demi et en ayant enfin une situation et un état d'esprit « stable ». Il s'agissait donc de cela, j'allais donc devoir vivre ici pour au moins un an, un an et demi, trouver un travail, me faire des amis pour prouver que j'étais capable d'éduquer mes enfants … Je ne suis pas une mauvaise mère et je le sais très-bien, je ne suis simplement pas vraiment une adulte et je n'agis pas comme telle. Je rêve d'être mère depuis que je dois avoir 2 ans mais jamais ôh grand jamais je n'ai rêvée de travailler, d'avoir des responsabilités dans un foyer etc … Ces conditions n'étant pas réunies et n'ayant pas réussi à combler mes lacunes, je me retrouvais là, la tête sous l'eau à devoir en sortir, immergé et montrer que je pouvais flotter voir bien plus, que je pouvais aller de l'avant et nager !



Je n'attendais plus rien de Luke ni de notre relation qui avait, pour moi, prit fin le jour où il avait porté la main sur moi. Je lui écrivis quand même une lettre directement en sortant de mon bain... Je le suppliais, si je lui prouvais que j'en étais capable, de ne pas me mettre des bâtons dans les roues lorsque j'entamerais la procédure (dans un an au moins) pour regagner la garde des enfants. Mais j'avais peu d'espoir, Luke était rancunier et j'avais toujours été la seule personne capable de le raisonner et de le stopper dans sa colère, sa rancœur, aujourd'hui seulement, j'en étais bien incapable !