Bong, bong, bong. Ma tête. J'ai une sacrée gueule de bois. C'est horrible. Mais la soirée de la veille avait été légèrement arrosée et quand je dis légèrement, pensez bien le contraire parce que là, j'ai du mal... Vraiment du mal. D'une main maladroite, j'attrape mon réveil avant de regarder l'heure. Bon, il n'est que dix heures, ne nous affolons pas. J'avais encore le temps de faire mon jogging. Quoique je doute qu'avec une gueule de bois, cela soit recommandé. Je m'extirpai difficilement avant de souffler un bon coup pour scruter ma chambre. Qu'est-ce que je cherchais ? Rien, je crois. Je suis un peu déphasée. Mais il faut m'excuser, j'ai une envie de vomir monstrueuse et je ne suis même pas enceinte. Vu le néant qu'était ma vie amoureuse en ce moment, c'est normal. Je passais une main dans mes cheveux, les démêlant quelque peu, attrapant le téléphone tout en me dirigeant vers la salle de bains pour voir que je n'avais aucun message. Parfait. Je n'étais pas commandé pour un shoot donc j'aurai la conscience tranquille. Hop, téléphone éteint pour la journée et le premier qui m'emmerde, beh j'décroche pas voilà.

Une fois dans la salle de bains, je fis le quotidien des minutes humaines – bonjour je suis dans Twilight – avant de me choisir une robe pour la journée. Comme, je ne devais voir Swann et mes copines que le soir, j'aurai tout le temps de flâner un peu en ville. Ouais, j'avais envie de dépenser de l'argent durement gagné dans des choses complètement futiles et inutiles. Et puis, ce n'est pas en restant enfermée que j'allais pécho le grand amour. Oké, ça devient grave là. Chaussures en main, lunettes sur le nez, je donne une caresse à mon chien pour sortir de la maison sans grande hâte et me faire aveugler par le soleil. Aieuh ma tête. Je savais que j'aurai du prendre un médoc avant de partir. Tant pis. Un bâtonnet de réglisse dans la bouche, je mets mes escarpins aux pieds avant de lisser ma robe. C'est ça d'être mannequin. On prend goût aux vêtements de luxe et tout le reste. Je n'ai jamais réellement aimé tout ceci. Enfin c'est ce que je crois. Les flashs et tout ça. Je faisais des photos, des défilés dans le but d'être reconnue. Pas au sens « je veux être célèbre et toussa. » Non, juste qu'on me voit et que ma famille se manifeste. Mais je ne sais pas quel genre de personnes j'étais mais en quatre ans, personne n'est revenu. Tant pis.

Cela devait faire un moment que je zonais comme une racaille – vêtue d'une robe de marque et de chaussures hors de prix, c'est pas crédible – quand je vis un shop de CD. Je restai un moment devant avant de hausser les épaules et me décider à entrer. Une fois à l'intérieur, je retirai mes lunettes pour faire un rapide gauche-droite. C'est aussi désert que le Sahara ici. Bref, je partis en flânant dans les rayons avant de trouver quelques disques qui retinrent mon attention. Les mettant donc de côté, j'en cherchai d'autres mais décidai de m'arrêter à un nombre raisonnable puisque de toute manière, je n'avais pas la place pour en mettre plus. C'est vrai que j'en possédais déjà pas mal donc autant éviter un carnage. Et puis mon chien aimait manger mes disques. Je soupirai avant de me diriger vers la caisse où se tenait un jeune homme et de lui faire un grand sourire. « Bonjour. » Politesse. Avec mon lourd accent russe, j'ignorai s'il avait compris quoique ce soit enfin c'est son problème pas le mien. « C'est calme dis donc. Je vous dois combien ? » Simple question avant de le dévisager. Son visage. Cette frimousse, elle me semblait si familière mais je ne saurai mettre un nom dessus. « Excusez-moi mais est-ce qu'on se connaît ? » J'étais confuse. Complètement confuse et quelques images me revinrent subitement en mémoire, me faisant presque tourner la tête. Ah non, pas encore !