Barney, Barney, Barney. Ce doux prénom raisonnait dans ma tête comme un écho insupportable. Ce cours de droit me semblait durer une éternité, et je ne supportais plus d'écouter la liste interminable du code pénal. J'avais beau être complètement passionnée par mes études, certaines heures me laissaient parfois morte d'ennui et de désintérêt. C'était le cas à ce moment précis. Les coudes posés sur ma table, la tête dans mes mains, je tapais nerveusement du pied, signe indiscret de mon habituelle impatience. Je jetai un regard sur ma montre, laissant échapper un soupire qui n'échappa pas à mes voisins. Vingt-cinq minutes. C'était bien trop long pour ma pauvre personne. Ramassant mes affaires je me levai d'un bond, quittant l'amphi sous l'oeil de quelques curieux, tandis que les autres étaient bien trop passionnés pour remarquer quoi que ce soit. Sur le seuil de l'université, je pris la route de Mirabello Lane, en profitant pour allumer une cigarette au passage. Etudier m'avait fatiguée, et j'avais besoin d'un remontant. Ou de Barney. Surtout de Barney. Mon meilleur ami, un peu con mais attachant, et qui mine de rien savait me faire rire - parfois-même malgré lui. Quoi qu'il en soit, j'avais besoin d'une bonne dose de ses conneries. Arrivée devant l'appartement du jeune homme, je sonnai à l'interphone sans prendre la peine de m'annoncer. La réponse se fit plutôt longue, et je m'impatientai pour la seconde fois de la journée. Je sonnai encore avec insistance, écrasant ma cigarette sur le sol, quand j'entendis enfin le bip salvateur. Grimpant rapidement les marches, je frappai quelques coups à la porte. Je m'attendais à voir la chevelure bouclée du jeune homme, mais je tombais à la place sur une blondinette à moitié nue et au regard stupide. Je la dévisageai longuement, avant que Barney n'intervienne derrière la pétasse, une serviette autour des hanches et les cheveux mouillés. « Ah, Barney. Je vois que tu es en charmante compagnie. » J'adressai un large sourire aux deux individus, m'invitant dans l'appartement en me frayant un chemin entre eux. Me retournant alors vers la blonde, je la dévisageai une nouvelle fois avec un sourire moqueur. « Enfin, charmante... » Haussant les sourcils de dédain, je cherchai des yeux ce qu'elle pouvait bien avoir porté en arrivant chez le jeune homme. Je trouvai bientôt une robe qui aurait pu faire office de tee-shirt. Je m'en emparai, et le lui tendis non sans un énième sourire moqueur. « Merci d'être passée ! »

Evidemment, comme tous les jours de la semaine j'étais supposé être en cours. Et comme tous les jours de la semaine je préférais faire autre chose. Pour aujourd'hui, étant donné que mes chers parents avaient quittés le domicile familiale pour une petite semaine, j'avais invité une connaissance qui rêvait de réveiller son côté farouche en compagnie d'un vrai bad boy. Elle avait évidemment une case en moins, voire deux. Je n'avais franchement rien d'un bad boy, mais si cela pouvait me permettre d'ajouter une page à mon carnet rose, je l'acceptais volontiers. Elle avait débarqué chez moi en début de matinée, en profitant pour me réveiller de rêves beaucoup plus intéressants qu'elle. Un peu forcé, je fis quand même honneur à ma réputation. C'est alors que la sonnette de l'interphone se fit entendre. Barney arqua un sourcil mais ne bougea pas. Il n'attendait personne, cela devait être une erreur ou de la publicité. Mais quelques secondes après, on appuya encore sur le bouton. Le jeune homme prit une serviette et l'attacha autour de sa taille et sans même regarder qui c'était, ouvrit la porte. Quelques marches plus tard, c'est la belle Marlow qui pénétrait dans l'appartement du jeune américain. Le jeune homme l'accueillit avec un franc sourire, pas le moins du monde gêné par sa quasi nudité, ou par la présence de la blondasse. « Rileeey ! Quel plaisir de te voir. » Il s'approcha et l'enlaça, et la serviette tomba en même temps, ce qui rendit Barney tout à fait indifférent. Il resta d'ailleurs nu, et toujours avec ce sourire malin sur le visage se tourna vers sa partenaire de la matinée. « Tu as entendu la demoiselle, file. Et si au passage tu peux me faire de la publicité, ce serait sympa, merci. » Il accentua ses remerciements en levant ses doux pouces, puis ferma la porte derrière la jeune femme qui ne réalisait pas vraiment ce qu'il se passait. Barney s'appuya ensuite sur son mur, et prit un air faussement charmeur et se tourna vers Marlow. « Alors ? Que me vaut cette visite ? » Il n'était pas sérieux dans son rôle de charmeur, plein d'autodérision. Mais pas perturbé non plus par sa nudité.