| Sujet: ohara › so she ran away in her sleep Ven 16 Nov - 20:44 | |
| Première exposition. L'angoisse s'éprend de Maureen et ne la quitte plus. Cette soirée, elle en a toujours rêvé : voir l'une de ses peintures suspendues à l'un de ces murs, qui ont, elle en est certaine, exposé des centaines de chefs-d'oeuvre avant de montrer l'une de ses misérables peintures. Mais elle en est fière tout de même. C'est l’ascension sociale à sa propre façon, d'une certaine manière. Sa carrière évolue. Et pourtant elle ne peut pas s'empêcher de stresser. Elle a ce besoin presque existentiel qu'on apprécie son travail. Elle veut inspirer quelqu'un, comme elle est inspirée. Et sur le coup, elle ne veut plus tellement s'y rendre, certaine de n'y trouver qu'un échec profond et désespérant. Mais elle se prépare tout de même. Elle enfile une robe, quelque chose d'assez chic, ça change de ses vieilles chemises et elle s'y rend. Pas pratique la robe, sur un scooter. Mais elle parvient tout de même à la galerie d'art, sans savoir en quoi consistera son travail ce soir. Restée plantée toute la soirée devant l'oeuvre qu'elle présentera, un peu décevant mais elle en est capable. Pourtant à peine passé l'entrée qu'elle se laisse emporter par le flux de couleurs et de formes qui lui sautent aux yeux. Elle en oublie presque sa propre toile et fait le tour de la salle pour admirer le travail des autres. Elle n'avait pas tord, certains sont vraiment magnifiques. « C'est la vôtre ? » Une voix l'interpelle, tout près d'elle. Elle secoue la tête avec hâte, à la fois flâtée et aussi un peu gênée. Le jour où elle sera aussi talentueuse n'est pas encore arrivé. Maureen continue son chemin, lentement, attrapant un verre de vin au passage. Elle écoute quelque uns des artistes présenter leur toile, jusqu'à ce que finalement elle arrive à son propre travail, devant lequel elle reconnaît une silhouette. Ohara. Elle ne sait pas si elle décèle un regard interloqué ou au contraire, une certaine admiration, ou simplement un profond ennui. A vrai dire, elle n'a jamais été capable de deviner les réactions de la jeune femme, s'étant toujours contentée de les éviter, ou de les ignorer. « Qu'est-ce que tu en penses ? » avait questionné Maureen qui s'était maintenant approchée d'elle, curieuse de connaître l'avis de la jeune femme sur sa peinture. |
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