Il y a quelques temps de cela, une charmante policière nommée Isabel m'avait approchée pour que je lui construise un berceau pour son futur nouveau-né. La vue de ce beau couple et de cette future famille m'avait à la fois fait sourire et dégoûté. Ils étaient tellement beaux. Le couple parfait qu'on voit dans toutes les fins heureuses de mauvais film américain. Il était beau. Elle était belle. Leur bébé serait sans doute beau. Je m'étais alors dit qu'un truc pareil, ça ne m'arriverait jamais. J'avais tout de même accepté le contrat, n'en refusant jamais un de toute façon. Puis, un berceau construit sur mesure, c'était beaucoup d'argent. Malheureusement, lorsque j'ai appelé le mari pour qu'il vienne récupérer mon oeuvre, il m'appris que sa femme avait fait une fausse couche. Il vint me payer quand même la somme due. Le berceau est encore dans mon grenier. Il n'a même pas voulu le voir. Plus tard, j'ai recroisé Isabel. Elle était seule. Genre, tout à fait seule, même quand elle allait rentrer à la maison ce soir. Apparemment, le couple parfait avait rompu. Je ne l'aurais jamais souhaité, malgré ce qu'ils m'avaient fait ressentir en mon petit intérieur. Bref, après ma rencontre avec Warren et les ecchymoses qu'il m'avait laissé parce que j'avais découvert son petit trafic de drogues, je laissai quelques semaines passer. Un mois plus tard, environ, je téléphonai à Isabel pour avoir son aide. Elle n'était plus flic, mais elle menait encore des enquêtes. Je voulais que Warren paie pour tout, une bonne fois pour toute. Isabel avait accepté de m'aider. Nous voilà donc, à Bridgeport, au beau milieu de la nuit, dans un métro sombre et apeurant. Je tremblais. « Alors, je résume encore. Tu penses que si Warren est brillant, il n'aura pas continuer ses activités à Montsimpa, mais qu'il n'ira pas loin non plus pour ne pas perdre sa clientèle ? C'est pour ça que tu m'as amené à Bridgeport ? » Demandais-je au hasard.