Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/
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Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/

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MessageSujet: Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ EmptyJeu 20 Déc - 23:25

C'est long toute une nuit. Affreusement long même. Surtout quand vous la passez à errer sans but, et sans occupation. Je n'ai que ça à faire, chaque soir, dès qu'il fait assez sombre pour que je puisse sortir et avoir l'impression d'être encore un peu en vie. Je me sens seule, j'en ai assez, mais je n'ai pas d'autres solutions. Ils ignorent la chance qu'ils ont tous ces gens à vivre et à pouvoir décider même de ne rien faire. Moi, je n'ai pas le choix. Ça me pèse chaque jour davantage, et je ne sais comment changer cela. Je suis seule dans une bulle que je voudrais exploser. On craint toujours l'instant même où l'on meurt, mais c'est ce qui suit qui peut s'avérer horrible. Je suis prisonnière d'une bulle, prisonnière face à ce que j'aurais pu vivre, ne pouvant ainsi que créer des regrets et des réflexions qui n'aboutiront à aucun avancement. Je suis perdue dans les méandres d'un futur dont toutes les portes me sont fermées. Je ne suis plus rien. Bon sang, que ça fait mal de se l'avouer. Pourtant, cet aveu, je me le fais toutes les nuits. Cette nuit-là, c'était une rue déserte que je décidai de rejoindre. Je ne voulais pas croiser de monde, je ne supporterais pas de tous les voir là à geindre dans tous les sens, pas ce soir. J'ai besoin de tranquillité. J'ai besoin que mon silence fasse écho à ses murs froids qui m'entourent et qui sont tout aussi vivants que moi. Je regardais alors quelques sorties de cuisine de restaurant, voyant les employés sortir les poubelles. Je frappais dans les canettes posées au sol, faisant sursauter le chat qui se réveillait juste à côté de l'endroit où atterrit cette même canette. Les petits fracas faisaient écho dans mes pensées, les interrompant momentanément, me prouvant que mon geste n'avait été qu'un réflexe plutôt qu'un acte réfléchi. Puis, je remarquai une présence là, au milieu de cette rue amorphe, au milieu de ce paysage triste à en mourir, triste à en accueillir les morts qui erraient. Il y avait une personne, assise, là, et je n'osais même pas m'en approcher. De toute façon, qu'est-ce que ça pouvait bien m'apporter. Je shootais alors une nouvelle canette, pour extérioriser cette haine que j'avais contre ma nature, regrettant plus que jamais de ne plus être en vie. J'en oubliais presque que c'était le seul type de gestes qui pouvaient avoir un écho dans leur monde à eux, le vrai monde, la vie. Trop tard, j'en étais à trois quatre canettes explosées à l'autre bout de la rue, alors je ne pouvais plus faire machine arrière. Pourtant, bizarrement, je me décida à l'approcher, même s'il ne me voyait pas, et m'assit juste à côté de lui, comme si j'avais besoin de sa présence. Il n'avait pas l'air de connaître le bonheur, c'est vrai, il n'avait pas l'air d'avoir une vie facile, et pourtant, ce SDF, je l'enviais comme tous les autres que je croisais. Je l'enviais et j'aurais voulu être à sa place pour profiter de ce battement de cœur dans ma poitrine qui me laisserait faire ce que je voulais, qui me laisserait être visible aux yeux du monde, aux yeux de mes proches.
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MessageSujet: Re: Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ EmptySam 22 Déc - 3:38

❝ La plupart des gens n’ont aucune reconnaissance d’être en vie...❞

Debout au milieu de la foule le jeune homme promenait son regard mordoré autour de lui, cherchant un lieu un peu plus tranquille ou passé le reste de la nuit. Le vent frais qui caressait son visage trempé par la pluie glaciale, lui soufflait qu'il allait passer une mauvaise nuit, à greloter couché sur un sol crasseux, avec comme seule protection contre le froid une vielle couverture miteuse qu'il traînait avec lui depuis plus de deux ans. Un soupir las s'échappa d'entre ses dents, alors qu'il resserrait les pans de son blouson humide contre son torse, tentant aux maximums de garder la chaleur de son corps. Il aurait tout donné pour sortir de la rue, reprendre une vie normale, pouvoir aller à l'école comme le faisait les adolescents de son âge et surtout avoir une famille aimante qui l'aurait soutenue à chaque fois qu'il en aurait eu besoin. Mais malheureusement pour lui, c'était peine perdue... Il savait que jamais il ne pourrait retrouver ses parents, sa maison et surtout ses amis, mais espérer l'aidait à tenir le coup, à ne pas baisser les bras et se laisser crever de faim et de soif dans la ruelle la plus proche . Attrapant l'anse de son sac Adidas, il se remit en marche resserrant ses doigts sur le tissu pour être sûr de ne pas se faire voler. Perdre son sac reviendrait à perdre les derniers vestiges de sa vie d'avant, les photos jaunies du mariage de ses parents, celle de son enfance, ainsi que leurs alliances. Un frisson le pris quand un coup de vent plus gelé que les autres attaqua ses joues rougies et ses mains avant de s'insinuer vicieusement dans la chaleur des loques qui lui servaient de vêtements.Empruntant une ruelle qui se présenta devant lui, stojan marcha jusqu'à ce que le brouhaha de la foule se soit assez atténué pour pouvoir passer une nuit tranquille. Décidant de l'endroit où il dormirait il se colla dos au mur, ouvrant la tirette de son sac afin d'en extirper deux couettes. Déposant l'une d'elle sur un vieux carton, il s'y assit et enroula l'autre chaudement autour de son corps mince, tirant son sac à côté de lui. Comme chaque nuit depuis deux longues années il lui servirait d'oreiller, comme ça il était sûr que personne ne pourrait lui voler sans qu'il ne le remarque et surtout il ne serait pas obligé de poser sa tête sur le tissu mal odorant de la couette qui lui servait de couche.Les yeux fixés sur un point invisible sur le mur d'en face il triturait nerveusement l'un des coins de la couverture qui l'entourait, alors que la lassitude envahissait son corps. Grignotant tout petit à petit en un rien de temps. Jusqu'à l'envie de pleurer ne soit trop forte pour être contenue. Plongeant l'une de ses mains rendues tremblante par le froid dans l'une des poches de son sac il en tira des alliances. Renfermant doucement ses doigts ankylosés sur les deux bijoux, il les serra contre lui laissant des larmes salés tracés des sillons humides sur ses joues creuses. Il aurait aimé pouvoir serrer une dernière fois ses parents dans ses bras, pouvoir leur dire une dernière fois qu'ils les aimaient avant qu'on ne les tues. Mais le sort en avait voulu autrement...Relevant brusquement la tête dans le bruit d'une cannette se fracassant contre un mur résonna dans la petite ruelle, rangeant à nouveaux les anneaux dans sa poche il se prépara à quitter les lieux.





Dernière édition par Stojan D. Gautier le Mar 22 Jan - 6:40, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ EmptyDim 23 Déc - 15:41

Le froid semble se saisir de l'atmosphère, mais je lui suis insaisissable. Je n'ai froid que dans mon cœur. Je marche lentement, ne réprimant mes frissons que quand mes souvenirs s'emparent de mes pensées. L'automne avait auparavant effeuillé mes joies d'autrefois, les avait fait tourbillonné au sol, et désormais ne me restaient que des regrets, immobilisés par mes larmes devenues glace. C'est dans cette humeur assez sombre que je me suis avancée vers cette ruelle où la tranquillité peut m'aider à réfléchir et me calmer. Je tape dans ces stupides canettes qui semblent toutes se prédestiner à mon pied. Pourquoi faut-il que les gens jettent les objets comme ça alors que la poubelle est à un mètre ? Encore un geste si simple dont les gens ne voient pas l'importance. Bon sang, s'ils savaient le nombre de fantômes qui se font repérer ainsi juste par ce petit fracas ! Ce jeune homme présent dans cette ruelle est même probablement de ceux qui nous repéraient ! Vu le mouvement brusque qu'il vient de faire, je me suis apparemment vraiment faite repérer. Tant pis, je m'approche de lui quand même. Je vois que les larmes se sont imprégnées sur son visage. Il n'a pourtant pas l'âge pour être si mal. Il est jeune, il a l'air angélique, il a l'air... Non, il ne mérite pas de vivre dans la rue ainsi, ce n'est pas possible. Je m’assois, réussissant tout de même à lui envier ce détail si infime qu'il avait en plus que moi. Il avait la vie. Il peut avoir l'espoir aussi, mais il ne semble pas s'y accrocher. C'est dommage. Tellement dommage. Je le regarde tandis qu'il est aux aguets du moindre bruit. Il n'était déjà pas assez mal, il faut qu'en plus, je le mette sur ses gardes et le rende inquiet. Quand je vois qu'il semble prêt à partir, je m'apprête à me relever, ne voulant pas perdre ce qui pourrait être mon compagnon de la soirée, sans qu'il ne le sache. Je pose ma main sur mon épaule, comme le ferait une personne proche qui voudrait le consoler, mais je ne fais que le traverser. C'est épuisant de ne même pas être assez vivante pour exprimer ses sentiments. Il faut donc vraiment les exprimer avant de mourir ou de laisser les autres mourir... Je ne réussis même pas à rester silencieuse tellement la solitude me pèse et que j'aimerais partager cet instant avec quelqu'un qui souffre peut-être autant que moi de l'injustice de ce bas monde. "- Tout s'arrangera, il faut y croire... même quand il ne te reste plus que ça." Je me parle probablement plus à moi-même qu'à lui, et je me tais ensuite. De toute façon, il ne m'entendra pas, enfin c'est ce que j'imagine. Je cherche de l'espoir où j'en trouve, et je me dis que si lui a une possibilité, une chance un jour de s'en sortir, peut-être que moi aussi... non ? Si seulement il pouvait m'entendre et me voir, si seulement je pouvais lui parler, même si ce n'était qu'à lui, pour que nous nous épaulions dans la suite de nos malheurs. Si seulement. P*tain d'existence, je ne suis plus rien. Je devrais arrêter d'imaginer que je peux faire partie ne serait-ce que partiellement du monde des vivants. Je ne suis plus vivante, je ne le serais probablement plus jamais. La résurrection, c'est uniquement pour Jésus et les films de science-fiction. Arrête d'espérer Rebekah, arrête. Tu n'es même plus Rebekah, tu n'es plus rien, pour personne. Tu n'es qu'un bout d'âme s'envolant entre toutes les autres et tentant de se frayer un chemin jusqu'à l'insaisissable. Tu n'avais qu'à y penser avant, tiens, tu n'avais qu'à réaliser avant de mourir que la vie s'arrêtait un jour. Naïve ! Stupide ! Tu es tellement bête d'avoir cru en un monde parfait. Oula, je crois que je m'emporte. Je me dégoûte moi-même. Je suis dans une impasse que seule cette ruelle peut me permettre peut me permettre de fuir.
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MessageSujet: Re: Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ EmptyMar 25 Déc - 12:42

❝ La plupart des gens n’ont aucune reconnaissance d’être en vie...❞

Enfonçant les deux couvertures dans l’une des grandes poches de son Adidas abimé, il s’apprêta à quitter les lieux. Essayant de se relever, il gémit quand son corps exténué tangua dangereusement alors que le manque de sommeil et de nourriture qui l’habitait depuis le matin même revient violemment prendre possession de chacun de ses muscles, les faisant se liquéfier les uns après les autres. Soudain le souvenir de la barre de céréale qui dormait dans son sac depuis plusieurs jours lui remonta en mémoire, faisant se tordre de bonheur son estomac. Décidant de d’abord ce mettre à l’abri avant de manger quoi que ce soit, il se hâta de finir de ranger le peu d’affaire qu’il avait sorti. Une fois fini, il posa ses paumes sur les briques froides du mur qui l’entourait pour être sûr de ne pas s’écrouler à nouveau en s’élevant doucement, prenant soin d’écouter les signaux d’alerte que lui envoyait son corps. Tendant l’oreille pour écouter les moindres bruits qui résonnait dans la ruelle humide, il sursauta une nouvelle fois quand le même claquement métallique surgit à nouveau mais impossible d’en trouver l’auteur. Haussant les épaules, il laissa tomber sa recherche qui demeurait toujours infructueuse et fit quelques pas avant de se figer.
Un rire nerveux s’extirpa d’entre ses lèvres gercé alors qu’il aurait juré que quelqu’un venait de lui effleurer l’épaule. Ça n’avait été qu’une caresse aérienne, un léger effleurement mais qui avait fait naitre en lui en tas d’émotion plus contradictoire les unes que les autres. Soupirant on se traitait mentalement d’idiot, il passa l’une des brettelles déchirés de son sac sur son épaule. Vivre dans la rue le rendait vraiment trop suspicieux et paranoïaque au point qu’il en serait presque en train de croire aux fantômes. Refaisant quelques pas, son sac se ballotant lamentablement de droite à gauche, il jura sans aucune grâce quand un murmure a peine audible chatouilla son oreille. « Tout s'arrangera, il faut y croire... même quand il ne te reste plus que ça. » La bretelle de son Adidas glissa de son épaulé quand il sursauta. Pourtant il n’essaya pas de le rattraper, sans doute trop abasourdi par ce qu’il venait d’entendre. Mais une franche grimace se peignit sur son faciès quand un bruit de verre brisé s’éleva de son sac. Prenant son courage à deux mains, il se retourna sur lui-même et laissa un message muet étirer ses lèvres : Qui est là ?
Priant pour que personne ne lui réponde, il tripota nerveusement un coin de son tee-shirt.






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MessageSujet: Re: Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ EmptyJeu 27 Déc - 13:00

Je le vois qui veut fuir, qui se lève, avec difficulté et veut partir. Je m'en veux. Le seul sentiment qui me secoue est la culpabilité puisque je l'ai perturbé et mis en alerte. J'ai beau m'approcher, vouloir le rassurer, je me rappelle finalement qu'il ne me voit pas, il ne peut qu'entendre ces fracas d'objets que je fais nonchalamment. J'ai même tenté de poser ma main sur son épaule, mais évidemment, je m'en sens d'autant plus coupable car je réalise que je ne peux rien faire. Je l'entends soupirer, et je ne sais pourquoi. A-t-il senti ma main ? Non, il est clair que non, c'est impossible, je ne suis qu'un fantôme, qu'une âme errante qui n'a qu'en écran une vision de la vie. Je passe entre les différents décors du tournage quotidien de ce film sans pouvoir en être actrice. Je peux voir tous les acteurs principaux, mais ils ne me sont pas accessibles, je ne suis qu'une vulgaire fan de leur travail. Alors j'observe. Je ne fais plus que ça. J'en suis d'autant plus passive. J'aimerais pourtant l'aider, lui. Il semble si fragile, tout dans son apparence et son attitude me montrant ses difficultés et la fragilité qui les accompagne. Sans y réfléchir davantage, je me suis mise à parler, j'ai tenté de le rassurer par mes mots, alors que je pense qu'il n'a aucun accès à ce que je peux raconter. Il laisse alors tomber son sac tout en sursautant. M'a-t-il finalement entendu ? Je me sens tellement à part que je ne réussis pas à savoir ce qu'il peut percevoir de moi. Le sac tombe et j'entends ce petit fracas qui fait qu'une nouvelle fois, je m'en veux. Une énième fois. Je ne me rends pas compte qu'en réalité, j'ai un impact dans son monde. Je ne réussis aucunement pour autant à me satisfaire de cette nouvelle découverte. Je ne ressens que de la culpabilité. Encore et toujours. Je perçois sa grimace. Je m'approche à nouveau, puisqu'il s'est éloigné de quelques pas. Je le vois se retourner et je sursaute à mon tour, si tant est que cela soit possible. Je vois ses lèvres bouger, mais aucun son ne semble sortir. D'habitude, j'entends pourtant ce qu'ils me disent, mais lui, je ne l'entends pas. Est-ce pour cela qu'il m'entend ? Y aurait-il un échange bizarre qui fasse qu'il semble m'entendre mais que je ne l'entends pas ? Je vois bien qu'il a peur de ma réponse, et je ne sais pas quoi faire. Dois-je répondre ? Dois-je me taire ? Que répondre si je le fais ? Lui dire que je suis un fantôme ? Je finis par entrouvrir les lèvres, me remettant à parler, sans certitude qu'il puisse m'entendre réellement. "- Je ne te veux aucun mal, au contraire. Je m'appelle Rebekah. Je suis une fantôme, mais je n'ai rien de ceux qu'on voit dans les films."
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MessageSujet: Re: Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ EmptyMer 2 Jan - 19:32

❝ La plupart des gens n’ont aucune reconnaissance d’être en vie...❞

"- Je ne te veux aucun mal, au contraire. Je m'appelle Rebekah. Je suis une fantôme, mais je n'ai rien de ceux qu'on voit dans les films."
Un cri d’angoisse résonna dans la ruelle quand un chuchotement effleura ses oreilles. Nan nan nan c’était complètement impossible, les fantômes ça n’existaient que dans les films pas dans la vraie vie, juste dans ses putains de film pas dans la vie de tous les jours. Pourtant une petite voix vicieuse dans sa tête lui affirmait le contraire, lui murmurant que la personne qui lui avait répondu était parfaitement réelle et que c’était bel et bien un putain de fantôme. Une sueur froide remonta le long de sa colonne vertébrale quand une infime partie de son esprit accepta le fait qu’il communiquait avec un foutu revenant. Des frissons hérissèrent sa chair et il commença à trembler de peur. Priant silencieusement pour être tombé sur un gentil Casper, il s’imagina déjà se battre avec un mec indivisible, truc complètement impossible non ? Malgré la situation plus que flippante un rire s’échappa de ses lèvres quand l’image de lui se faisait violement dérouiller par l’homme invisible explosa dans son cerveau. Reprenant rapidement son sérieux il recommença à paniquer quand plusieurs scénario plus macabre les uns des autres lui parvient. Bordel ! Pourquoi les histoires les plus idiotes lui tombaient toujours dessus ? Il avait vraiment la poisse. Lâchant un juron il rattrapa son sac négligemment sur le sol crasseux. L’envie omniprésente de quitter la ruelle ne le lâchait plus, mais pourtant ses pieds restaient fixés sur la terre comme glués sur le goudron qui recouvrait entièrement la rue. Il retenta une nouvelle fois de lever sa jambe mais c’était peine perdue elle restait collée. Les sourcils légèrement froncés, une moue terrifiée dansant sur ses traits étirés, le brun laissait ses yeux clairs parcourir la ruelle complétement déserte, après tout il faisait nui et le froid hivernal frigorifiant quiconque sortait sans prendre la peine de se couvrir suffisamment. Malgré le fait qu’il savait qu’un fantôme n’était pas visible il le ou la cherchait du regard désespéré. Finalement après plusieurs minutes de combat interne l’europhorie de la situation prit la place sur la terreur qui lui enserrait le cœur depuis le début. Expirant et inspirant a plusieurs reprises pour calmer sa respiration encore un peu laborieuse il laissa un message muet étirer ses lèvres : « J’suis désolé Casper mais moi c’est stojan et non Melinda Gordon…Pense a aller la voir j'suis sur, qu'elle,elle pourra t'aider »
L’ironie était le seul moyen de le détendre quand il était effrayé et il espérait intérieurement que le casper en question n'essayerait pas de le punir pour avoir osé dire ça !






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MessageSujet: Re: Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ EmptyJeu 3 Jan - 22:07

Il a peur. C'est clair, je le vois dans ses yeux. Sur son visage. Dans chacun de ses gestes. Il a peur d'être devenu fou. Je ne peux même pas l'en blâmer. Un fantôme lui parle. Un fantôme. Je lui parle. Il crie à m'en faire frissonner. Je me retiens de crier à mon tour pour l'empêcher de crier, ne voulant pas aggraver la situation. Pour autant, je ne suis pas sûre que pire soit possible. Soit. Soudain, ma surprise est totale quand je l'entends rire. Il rit. Il éclate de rire. Je ne sais même plus comment réagir. Je suis perdue. Pourquoi rit-il ? Serait-ce la peur qui s'approprie ses nerfs ? Je recule d'un pas, comme pour lui épargner une douleur supplémentaire, alors même que cela ne change rien, puisqu'il ne peut pas me voir. Je vois dans son regard qu'il est perdu dans ses pensées, il doit essayer de comprendre, essayer de deviner, faire la part des choses pour savoir s'il est fou, si j'existe réellement ou si je lui veux du mal. Qu'aurais-je fait à sa place des mois plus tôt ? Il se penche pour reprendre son sac. Je ne m'y attends pas et fais un nouveau pas en arrière. Il ne bouge pas, et je me dis qu'il me fait peut-être confiance au fond. Peut-être se dit-il qu'il y a peut-être une raison si je lui parle. Je me pose la même question. Pourquoi puis-je lui parler ? Pourquoi à lui ? Pourquoi pas aux autres ? En vérité, je n'ai jamais essayé avec les autres, cela me semblait clair qu'il n'existait aucun lien du genre. Mais j'avais tort, je m'en rends compte là, alors que je lui ai parlé. Le silence demeure présent, ni lui ni moi ne cherchons à le rompre depuis son cri. Je n'ose pas. Je n'ose plus. Et si je ne suis désormais seulement capable que de faire peur aux gens ? Mon stress s'intensifie à mesure que sa peur se montre. Ses émotions semblent avoir un écho en moi. Je suis son miroir, son ombre, je plane dans son sillon mais suis incapable de prendre les devants pour éclairer ses jours à venir. J'entends à nouveau un bruit bizarre. C'est lui. Il respire avec difficulté, cherchant de grandes bouffées d'un air qui m'est interdit. Je veux le calmer. C'est impossible. Une fois éjecté, le calme ne pouvait être rattrapé. Il part trop vite. Au galop. Et même les meilleurs lassos ne savent claquer l'air assez rapidement pour le rappeler à l'ordre. Il cherche à retrouver ce calme, mais il a des difficultés à s'en faire maître. Puis, il bouge les lèvres, et toujours aucun son n'arrive à mon ouïe. Je réussis cependant à deviner ce qu'il me dit. Je voudrais rire, mais je n'en ai pas la conviction, alors je laisse juste le silence s'installer. "- Je crois que tu te trompes. Ce n'est pas moi qui ai besoin le plus d'aide... Moi je suis morte, c'est fini. À jamais..." Une petite hésitation me fit marquer un temps d'arrêt. L'émotion m'assaille, ajoutée à la tension de la situation. "- Mais toi, tu es en vie, et tu devrais avoir le droit à une meilleure vie que celle que tu as. Tu dois saisir toute chance... Stojan. Saisir toute chance... Je peux t'aider." J'ai hésité à prononcer son prénom, j'ai peur que cela ne le terrifie un peu plus, mais je n'ai aucunement deviné celui-là puisqu'il vient de me le dire. Il a tenté de se la jouer calme, mais je sais qu'il ne l'est pas, et tout humour ne changera pas mon avis. C'est pour cette raison que j'ai laissé l'honnêteté prendre part dans mes paroles.
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MessageSujet: Re: Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ EmptyMar 8 Jan - 0:44

❝ La plupart des gens n’ont aucune reconnaissance d’être en vie...❞

Toujours planté droit comme un i au milieu de la rue, il attendait impatiemment la réaction qu’aurait la jeune femme en comprenant sa phrase, triturant nerveusement le coin de son pull. Pendant quelques secondes il eut envie de s’excuser pour être sûr que le Casper reste calme malgré sa boutade aussi nulle, que recherchée. Pendant quelques secondes rien ne vient, jusqu’à qu’un coup de vent glacial lui effleure le visage et qu’un murmure ne se glisse jusqu'à son oreille. "- Je crois que tu te trompes. Ce n'est pas moi qui ai besoin le plus d'aide... Moi je suis morte, c'est fini. À jamais..." Il resta silencieux quelques temps avant de lâcher une phrase s’inscrire sur ses lèvres. "- Parfois je t’envie Rebekah tu le sais ça ?! Toi tu n’as pas besoin de voler pour pouvoir manger ! Tu ne crève pas de froid chaque nuit ! " Plusieurs minutes s’écoulèrent avant que finalement elle ne lui réponde. "- Mais toi, tu es en vie, et tu devrais avoir le droit à une meilleure vie que celle que tu as. Tu dois saisir toute chance... Stojan. Saisir toute chance... Je peux t'aider." Un rire hystérique roule sur sa langue alors que la revenante terminait sa phrase. Comment aurait- elle put l’aider hein ? Elle était morte, morte et enterrée sans doute, alors comment elle, un foutu fantôme, aurait pu le sortir de la rue ? L’euphorie qui l’avait gagné un peu plus tôt le quitta brutalement pour laisser place à la douleur. Comment osait-elle insinuer qu’elle pouvait l’aider, et faire naitre ainsi en lui l’espoir alors qu’elle savait sans doute qu’il n’en avait plus aucun ? Essayait-elle de faire de lui redonner espoir pour mieux le réduire à néant les espérances qu’elle avait elle-même fait naitre en lui ? Un juron disgracieux quitta ses lèvres gercées, et il essuya rageusement les larmes qui roulaient sur ses joues creuses avec la manche trouée de son pull. Pendant quelques secondes, une petite voix à l’intérieur de sa tête lui murmura d’accepter sa proposition, mais la colère abominable qui le rongeait la fit taire, la bâillonnant net alors qu’il s’apprêtait à dire oui. Lâchant le pan de pull qu’il serrait entre ses longs doigts décharnés quand ses phalanges blanchies le rappelèrent à l’ordre, il remonta machinalement la bretelle de son sac sur son épaule transie. "- Tu es morte ! Tu le sais ça ? MORTE ! Tu ne peux pas m’aider ! TU NE PEUX PAS ! " Il aurait aimé hurler cette phrase, mais ses cordes vocales étaient inutilisables depuis tellement longtemps que seul le silence lui répondit. "- Je veux juste que tu me laisses tranquille d’accord ? Je veux juste rester seul… "
Cette fois il ne put retenir les larmes salées qui baignaient devant ses yeux. Honteux de s’être laissé aller, il se retourna brusquement et se mit à marcher. Il avait envie de s’éloigner le plus possible du jeune fantôme, s’éloigner le plus loin possible de l’espoir infini qu’elle avait fait naitre en lui. Pourquoi avait-elle fait ça ? Il était tellement bien avant, sans espoir, et pourtant si épanouie. Et maintenant la phrase qu’elle avait prononcée ne quittait plus ses pensées, et il l’a détestait pour ça. "- Pourquoi tu fais ça ? Je veux juste qu’on me laisse tranquille " Un coup dans l'épaule droite Le ramena à la réalité, monde encore plus lugubre que Ses pensées. Offrant un sourire désolé a la jeune femme qu’il venait de bousculer, il reprit sa marche alors que la douleur creusait chacun de ses traits. La douleur et le désespoir. Sa tête bouillonnait, le lacérait, et son corps continuait de trembler de tous ses membres. Se laissant tomber à genoux sur le pavé, épuisé, las de lutter, il se colla au mur, ramenant ses cuisses maigres contres son torse, pleurant en silence. Tel un enfant égaré.






Dernière édition par Stojan D. Gautier le Mar 22 Jan - 6:45, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ EmptyMer 9 Jan - 23:45

J'ai passé des mois à errer, à chercher la solution pour retrouver la vie, pour goûter à nouveau à cette sensation rafraîchissante qu'est le simple fait de respirer. J'ai voulu des mois et des mois redevenir un être humain, redécouvrir la vie. Pourtant, en voyant cet adolescent en détresse, en découvrant dans un souffle de vie tant de désespoir qui se déversent, j'oublie ma propre personne. J'ai l'éternité devant moi pour y repenser. Il ne l'a pas. Et chacun des instants qu'il devrait pouvoir passer à profiter, il doit les passer à souffrir. Cette idée m'agace. Elle m'arrache presque l'envie de retourner de ce côté de la barrière où les soucis ne peuvent jamais devenir futiles et ont tous un impact sur les actions à venir. Je ne pense plus qu'à l'aider, mais aucune solution ne me vient à l'esprit. Aucune. Je viens de lui proposer mon aide, et je lis sur ses lèvres une réponse assez amère avant que je ne puisse continuer à parler. Je le vois alors partir dans un rire, un rire qui ne peut vraiment pas se lier à de la bonne humeur. Celle-ci n'est pas maître de notre conversation. Elle n'a même pas sa place entre lui et moi. Il ne croit pas en mes possibilités. Il ne croit pas en moi. C'est légitime. Je ne sais même pas comment je pourrais l'aider. Je veux pourtant tout faire. Tout ce qui est en mon pouvoir, mon faible pouvoir de fantôme. Je vois la rage se mélanger à sa tristesse, et je n'ai le droit à aucun geste de réconfort envers lui. Maudite soit mon incapacité à toucher les gens, à en être visible. Il semble ensuite s'énerver, laissant les mots se glisser sur ses lèvres sans en sortir. Pourtant, il m'assène des coups de poing. Violents. Me transcendant. Me transperçant. Me ramenant à une réalité brutale. Je ne suis rien. Je veux répondre, mais je n'en ai même pas la force. Il m'a scotchée. Il m'a blessé. Mais il s'est surtout battu contre moi. Il a une hargne au fond de lui, mais je sens qu'il a peur de l'exploiter. Je ne sais plus comment réagir. Ses lèvres bougent à nouveau, il continue, plus tranquillement. Il est déjà seul, mais il veut l'être davantage. Il ne veut pas d'aide. Fierté ? Je ne sais pas, mais je n'accepterai pas. Il se met à pleurer. Que puis-je faire ? Je pose quand même ma main sur son épaule, même si ce geste ne rime à rien, je le traverse à nouveau. "- Ne compte pas sur moi pour te laisser seul. Je suis morte. Oui, c'est vrai. Mais j'ai justement mon temps complet et quelques avantages dans ma nouvelle manière d'être. Je veux essayer de t'aider, laisse-moi le faire. Il a toujours un espoir à garder. Toujours. Ne pleure pas, mais utilise la colère que tu veux utiliser contre moi pour sortir de là. À deux, on peut tenter de trouver une solution, tu ne crois pas ?" Je recule alors, ne sachant si je dois m'obstiner ou si je ne serai en mesure que de l'énerver. J'ai tout dit. Il ne lui reste plus qu'à faire le choix final. Après un silence qui me semble durer une éternité, et croyez-moi pour un fantôme, l'éternité c'est vraiment long, il me demande pourquoi je lui fais ça. C'est donc vrai, je ne suis plus qu'un poids, un fardeau, un sombre coup de vent fait pour effrayer. Je ne peux peut-être pas l'aider. Je ne suis personne pour le faire. Son désespoir détruit un à un chaque onde d'espoir que j'ose encore ressentir. L'espoir est humain. Il marche sur l'humanité que j'essaye de conserver. Il passe alors à côté de moi et je sens son épaule heurter la mienne. Le soubresaut a un écho dans mes pensées. Je ne sens habituellement pas tous contacts avec les personnes en vie. Meurt-il, revis-je ou est-ce juste un hasard, une preuve que je dois l'aider ? Je n'ai pas le temps d'y réfléchir qu'il tombe à genoux sous mes yeux. Immédiatement, je suis son geste pour me mettre près de lui. Je pose ma main sur sa joue dans l'espoir d'éliminer ses larmes, mais ses gestes et mon incapacité générale à l'aider m'y empêche. Je voudrais le prendre dans mes bras, le bercer, lui dire que tout irait mieux un jour ou l'autre. Mais je reste là, silencieuse, à l'observer. Puis, soudain, je me permet de dire "- Tu comptais dormir dans cette rue-là ?" Je pose cette question car dans ma tête, je cherche les solutions. Je cherche les idées qui pourraient permettre un plus grand confort, ou du moins le confort minimum puisqu'il n'en a actuellement aucun. Les idées se mélangent et une m'est venue en tête. "- Mes parents m'avaient loué une galerie d'art avant que je ne meure. Une petite galerie qui me permettrait de faire mes premiers pas dans la photographie. Il y avait des travaux à faire, mais ils avaient fait beaucoup d'efforts pour l'avoir. Je crois qu'ils n'ont pas osé s'en servir pour le moment. Tu serais mieux dedans. Quitte à être morte, autant l'être pour que quelque chose de bien se fasse..." La douceur de ma voix me surprend moi-même. On dirait presque une mère qui parle à son enfant, lui expliquant qu'il n'y a pas de monstres sous son lit. Il reste quelques monstres sous son lit à lui, mais je vais l'aider à les chasser.
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MessageSujet: Re: Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ Et si la mort était plus loquace que nous le pensions... /STOJAN/ EmptySam 2 Fév - 18:25

❝ Je ne suis pas quelqu’un de pessimiste. Mélancolique peut-être, réaliste sûrement. Je ne suis pas un révolté mais j’essaie de faire bouger les choses par le témoignage. C’est la société qui ne me plaît pas, je ne me sens en phase. ❞

« - Ne compte pas sur moi pour te laisser seul. Je suis morte. Oui, c'est vrai. Mais j'ai justement mon temps complet et quelques avantages dans ma nouvelle manière d'être. Je veux essayer de t'aider, laisse-moi le faire. Il a toujours un espoir à garder. Toujours. Ne pleure pas, mais utilise la colère que tu veux utiliser contre moi pour sortir de là. À deux, on peut tenter de trouver une solution, tu ne crois pas ? » Un rire jaune roula le long de sa gorge pour se perdre dans la nuit noire, un putain d'espoir ? Sérieusement ? Comment un gamin de son âge aurait pu garder espoir ? Il était naïf mais pas idiot merci ! Passant sa main sur sa nuque dans l’espoir de retirer la tension qui la parcourait, il redressa lentement la tête, espérant que la jeune revenante puisse assez voir sa bouche pour déchiffrer le message qu’il allait lui passer. « - Un espoir ? Tu ne sais rien de moi, tu ne sais pas pourquoi je suis là, pourquoi je suis dans cette ruelle chaque nuit à prier pour survivre au froid polaire alors je t’en prie ferme là parce que tu ne sais absolument rien ! » La colère, monstre ravageur, avait pris possession de son corps, de sa bouche, de son esprit et il n’arrivait plus à peser ses mots, à savoir acquiescer en souriant à chaque phrase que prononçait la jeune femme. «- Tu comptais dormir dans cette rue-là ? » Grognant de mécontentement quand une petite voix dans sa tête lui chantonna qu’elle avait raison, que dormir ici n’est pas vraiment une bonne idée s'il voulait pouvoir passer une nuit tranquille, sans agression, il prit ses affaires, essuyant machinalement les sillons que les larmes salées avaient laissés sur ses joues creuses. Passant l’un des bretelles de son sac sur son épaule il se mit à la recherche d’un endroit ou passé la nuit tranquille. Au bout de quelques minutes de marche épuisante pour un corps aussi frêle que le sien, il trouva enfin une ruelle assez éloignée des sorties de boite de nuits, et malgré l’odeur rance de l’urine et de moisissure il s’y engagea, longeant le mur moisis par le temps. «- Mes parents m'avaient loué une galerie d'art avant que je ne meure. Une petite galerie qui me permettrait de faire mes premiers pas dans la photographie. Il y avait des travaux à faire, mais ils avaient fait beaucoup d'efforts pour l'avoir. Je crois qu'ils n'ont pas osé s'en servir pour le moment. Tu serais mieux dedans. Quitte à être morte, autant l'être pour que quelque chose de bien se fasse... » Si la peur n’avait pas grisé le peu de neurones qui lui restait le jeune homme aurait sauté sur l’occasion de passer enfin une nuit au chaud…et surtout le ton doucereux de la voix de la jeune femme l’aurait motivé mais à présent la seule chose qu’il souhaitait c’était qu’elle s’en aille, que cette Rebekka le laisse enfin mourir en paix, mais vu l’entrain qu’elle mettait à le suivre partout où il allait, il doutait vraiment qu’elle le laisse seul dans la nuit.. « - Va-t’en…» le murmure aussi éteint que ses yeux avait roulé douloureusement sur sa langue alors qu’il s’était à nouveau laissé tomber sur le sol de la ruelle qu’il longeait depuis de longues minutes déjà. Le regard baigné de larme mal contenues, les mains tremblantes de froid, il avait lentement ramené son sac contre lui pour en extirper ses couettes. Fébrile, ils les avaient brutalement étendues sur le sol crasseux de la ruelle, manquant a plusieurs de s'étaler de tout son long par terre. La fatigue ainsi que la faim saccadaient encore plus ses mouvements déjà lents…Posant les paumes de ses mains à plat sur le mur humide d’une des vieilles bicoques qui encadrait la rue, il se laisse lentement glisser sur le sol, jusqu’à ce que ses fesses touchent le tissu rêche de sa couverture. La deuxième il l’avait rabattue sur son corps dont les os saillaient de partout. « - Va emmerder quelqu’un d’autre la revenante je n’ai PAS besoin de ton aide tu comprends ?! …» La phrase aussi vulgaire que blessante pour la jeune femme, s’était échappé d’entre ses lèvres sans qu’il ne puisse la retenir, elle s’était simplement permise de claquer dans le silence qui régnait dans la ruelle. « - Je suis désolé…mais je n’ai pas besoin de toi…» Le jeune muet ferma doucement ses yeux et pinça ses lèvres, en signe de repentance. Des larmes perlaient entre ses cils et son nez était rougi par sa tristesse. Le silence se prolongeait, ne faisant que mettre plus mal à l’aise encore l’adolescent, qui pour une des rares fois de sa vie avait l’impression d’avoir déçu quelqu’un… « … pas besoin de toi…..» Posant son coude sur son genou, le jeune châtain, honteux, cacha le haut de son visage dans sa main. Il pleurait, intimidé. Vexé. Blessé et contrit. Si ses chers parents avaient été là, il aurait pu cacher sa souffrance dans le cou de sa mère, qui n’avait jamais tenu bien longtemps devant les yeux voilés de larme de son fils, alors que son père lui se serait levé pour venir poser sa main rude sur son épaule, peu habitué à montrer ses sentiments. Geste qui aurait quand même réconforté le pauvre gosse, malgré la pudeur dont le paternel aurait fait preuve. « - Je veux que tu t’en aille maintenant et que tu me laisses tranquille…»



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