| Sujet: smooth criminal ♪ Mathéis. Jeu 21 Fév - 22:00 | |
| SMOOTH CRIMINAL MATHEIS&BAX Le roller. C’est vraiment le truc qui te prend aux tripes, tu aimes faire des cascades, faire des mouvements toujours plus dangereux, tu aimes cette sensation de liberté, du vent contre ton visage. C’est le moment qui te détend, qui te fait oublier les soucis du quotidien, les cours, le boulot, le besoin d’argent, Sean qui fout rien. C’est ton moment à toi et à Doug, celui où votre complicité est à son summum. C’est le début de soirée, le temps glacial commence à faire place à un temps un plus frais et agréable. J’ai bossé dur aujourd’hui dans un fastfood, pendant que mon meilleur pote se la coulait douce à la maison à jouer aux jeux vidéo. Quand j’suis rentré, j’ai eu envie de lui gueuler dessus alors qu’il me demandait comment s’était passer ma journée. J’ai eu envie d’le tuer. Alors j’ai attrapé mes rollers, j’ai sifflé Doug, et j’suis sorti, il fallait que je prenne l’air. Je ne sais pas comment faire comprendre à Sean que sa façon d’agir m’emmerde, que j’suis pas le seul à devoir bosser pour nous faire vivre. Il n’a vraiment aucun scrupule, mais j’sais qu’il ne le fait pas exprès, qu’il n’a jamais eu l’habitude de bosser et que j’lui ai toujours fait des cadeaux à ce niveau là. Mais j’suis fatigué, j’aimerai que ça change, qu’on se partage les tâches. J’suis allé bouffer à la voiture à restauration rapide, et puis j’ai repris la route, patinant tranquillement. Maintenant j’suis aux tours, le quartier des affaires de Bridgeport. La journée je ne m’y aventure pas, trop d’employés stressés à te gueuler dessus si jamais tu oses leur couper la route. Mais le soir c’est un endroit parfait pour faire du roller. Il y a les bancs, les fontaines, les grands escaliers. Le truc parfait pour faire mes cascades, les réverbères éclairant l’espace. J’patine et je m’échauffe, mais j’me sens pas à l’aise. Doug est couché un peu plus loin et il semble être intrigué par quelque chose. J’essaie d’apercevoir ce qui pourrait le perturber, mais les petites rues derrière les tours sont trop sombres pour y voir quoique ce soit. J’continue de m’entraîner, mais je me sens épié, et je jure avoir entendu Doug grogner. Et il ne grogne pas pour rien, c‘est un chien calme qui ne cherche pas les emmerdes. Pendant un moment j’pense que c’est ma belle, mais jamais elle ne serait venue jusqu’ici, surtout dans ce genre de quartier où les gens circulent toujours malgré l’heure. Ca me stresse un peu, surtout que ce n’est pas la première fois que j’ai l’impression qu’on m’observe. Ca fait quelques jours en fait. Que ce soit à la fac, ou en sortant le soir du bâtiment des sciences, ou en rentrant chez moi… on dirait que j’suis pas seul, à chaque fois. J’ai pensé à un cambrioleur qui examinait mes moindres mouvements pour pouvoir venir me voler en paix, mais j’ai rapidement effacé cette hypothèse car la chose qui m’observe ne surveille pas mon emploi du temps, mais bien ce que je fais, j’en suis certain. J’en ai parlé à Sean mais il s’est juste foutu d’moi en me disant que j’dors pas assez. Dans un sens, c’est vrai que je ne dors pas beaucoup, mais je sens qu’il y a quelque chose. J’suis pas du genre paranoïaque, alors j’fais confiance à mon intuition. D’ailleurs, j’crois apercevoir une ombre dans un coin. Je m’y dirige tranquillement, croisant les doigts pour que ce ne soit pas un détraqué ou un voyou. Mais il n’y a rien. J’suis trop stressé pour continuer de patiner en paix alors j’vais m’installer sur un banc près de Doug, me sentant un peu plus en sécurité aux côtés de mon grand chien noir (« Le sinistroooos » , hurleraient la plupart des sorciers, dont le professeur Trelawney ou Ron). Je farfouille dans mon sac pour sortir ma compote du soir et mes chaussures, quand j’entends un gros bruit près des poubelles. On se lève en même temps, Doug et moi, à l’affût d’un autre son suspect. Mais le silence total envahit le quartier, si ce n’est quelques employés qui quittent les bureaux tardivement et qui nous regardent bizarrement. C’est vrai qu’on doit faire une drôle de paire là, debout devant le banc, et moi avec mes baskets à la main. Je repose mon cul sur le banc et j’enlève mes rollers pour mettre mes pompes mais, alors que je relève la tête, j’suis surpris de voir qu’un homme me surplombe et que je ne l‘avais même pas entendu arriver. Il est placé juste en travers de la lumière du réverbère d’en face, alors je ne distingue pas bien son visage, mais j’imagine tout de suite que c’est lui qui me suit depuis quelques jours. Doug est couché derrière le banc, l’air de s’en fiche totalement. Finalement, pas si terrible que ça la sécurité qu’il m’apporte… Il n’aura pas de pâté cette nuit. J’ai envie de dire un truc intelligent au type, mais tout c’qui sort de ma bouche est un « Quoi ? » bourru et interrogateur. Bien joué Bax, quelle éloquence ! |
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