BLAINE & ABEL

Ma vie était complètement différente depuis que j’étais un vampire. Gamin sage et réservé je me montrais parfois violent, imprudent et surtout terriblement… avenant. Mon comportement venait certainement du manque terrible que j’avais en moi, en une simple seconde j’avais perdu ma sœur, mes parents et surtout ma fiancée que j’observais chaque nuit, elle, pleurant en regardant ma photo sur la table de chevet. J’avais tout fait pour effacer mes traces, histoire qu’on me pense disparu seulement… je ne pouvais pas effacer les sentiments. J’avais une haine énorme qui me rongeait de l’intérieur, si instable que je n’arrivais pas à l’apaiser ou encore à la contrôler. Ce soir j’avais justement besoin de me défouler, ainsi que de me nourrir. Au départ je trouvais le sang répugnant et le boire ‘à la source’ me dégoutais, mais désormais, cela devenait un énorme plaisir. Je me dirigeais alors à pied vers la boîte, mais le videur m’arrêta à l’aide de son bras faisant la taille de ma cuisse. « Désolé mais vous ne rentrez pas. » J’attrapais alors sa main, la serrant de toutes mes forces et l’attirais vers moi « Si tu ne me laisses pas entrer, je te vide de ton sang », et étrangement, il acquiesça. La discrétion ? Je ne connais pas. Je suis égoïste, et déjà mort alors pourquoi se cacher et faire comme si de rien n’était ? J’aimais avoir du pouvoir et être craint. J’entrais alors sans me presser, les mains dans les poches, me dirigeant ensuite vers le bar, commandant quelque chose à boire, le plasma fruit n’étant pas encore à la carte. Je me mis alors à boire mon verre d’une traite, avalant difficilement le breuvage infâme que l’on venait de me servir. Puis je me dirigeais vers la piste pour danser en compagnie de jolies filles qui venaient se coller à moi. Être un vampire ne m’a pas changé physiquement, il m’a simplement fait prendre de l’assurance, moi qui craignais presque les filles avant… Alors que je dansais sensuellement en compagnie d’une jolie blonde, mon regard se posait sur une sur une femme au bar, femme que je reconnaissais bien et qui fit aussitôt naitre en moi une rage furibonde. Je lâchais alors la demoiselle, me dirigeant au bar, près du vampire qui s’était permis de me tuer.