Être abandonné, renié par ses parents biologiques, le tout en un seul et même unique jour. L'avantage à être petit, c'est que les souvenirs sont bien trop complexes et lointains pour qu'ils parviennent encore à effleurer nos esprits. Et pourtant, ils sont encore là, dans l'inconscient, rongeant chaque nuit un peu plus ce qui reste encore de sain. Un cœur noirci et délaissé, l'âme d'un enfant sous estimé. Josh ne possède aucune information sur ses parents biologiques, et ce malgré tous les efforts qu'il a pu accomplir, pour un résultat n'existant que dans ses rêves. Dès son plus jeune âge, sa langue se retrouvait pendue et infatigable face aux menaces de ces bonnes soeurs. Trop bavard, trop curieux disait-on, mais en réalité, il se contrefichait pas mal de ce que l'on pouvait penser de lui. Ils n'étaient pas ses parents, et il se sentait donc libre de faire ce qu'il désirait, tel un oiseau ayant pour seule maison un triste nid. Un nid isolé qui ne tardait cependant pas à accueillir une nouvelle petite couvée. Si le petit garçon confronté aux réalités difficiles de la vie avant l'âge pensait devoir rester figer dans son état de rage interne, il se trompait tout simplement. La solidarité devenait alors un mot emplit de sens et de vérité aux côtés de ces autres enfants qui vivaient la même chose que lui. Rapidement des liens se tissaient, accentuant davantage l'enfer initial de ces bonnes femmes se trouvant sous l'oeil du bon Dieu, et priant désespérément chaque soir pour que ces petites terreurs cessent leur petit manège infernal. S'amuser d'elles, quel plaisir qui tendait à leur faire oublier leur souffrance quotidienne. Un petit rêve qui laissant ce petit groupe se souder au grand malheur des nones désespérées, avant que la "chance" ne s'effondre sur eux, visant à les séparer.

Voir le groupe se séparer petit à petit le rendait tout simplement dingue, et ne faisait que l'enfoncer dans cette rage qui s'était peu à peu apaisée. Les jumeaux n'étaient plus là, et bientôt ils ne seraient plus que quatre, faisant le bonheur des ces nones. Trouver une famille envieuse d'avoir des enfants, c'est ce dont tout les enfants rêvent, et pourtant, rester ici avec eux ne semblait pas être anodin. Une famille, c'était ce qu'ils étaient devenus, et partir pour un autre foyer inconnu pour faire le bonheur d'inconnus ne l'enchantait pas. Son départ résonnait encore au coeur de l'orphelinat. Accroché au mur, refusant catégoriquement de laisser ceux qui étaient encore là. Il avait alors fallu le contraindre pour qu'il daigne poser son postérieur sur la banquette arrière de la voiture, pour qu'il s'attache et pour qu'il pose ses deux petits petons dans sa nouvelle chambre, dans sa nouvelle demeure. Les premiers temps furent difficile, faisant presque même regretter la décision à son nouveau foyer. Plus le temps passait, et plus son état de furie s'apaisait. L'évidence était telle que retourner à l'orphelinat ne le comblerait pas, la bande sans doute partie elle aussi dans de nouveaux foyers. Des déceptions, encore des déceptions, et pourtant, malgré ces départs précipités, les liens demeuraient encore, aussi infimes soient-ils.

Le temps passait, l'eau s'écoulait, et l'âme avait grandit, laissant son tempérament de feu s'adoucir. Sa famille occupait une place au sein de son coeur malgré tout les déboires que lui avaient causés la vie. Vivre, faire face à des imprévus, s'adapter, telle était la vie, une question de survie. Surmonter les obstacles pour en rencontrer de nouveaux par la suite.

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