Il y a des journées où tout va et d’autres où l’on aimerait bien passer sa journée, enfuit sous sa couette pour ne pas subir les assauts néfastes de monsieur le destin et madame la malchance. La journée qui commençait n’était en rien une partie de plaisir pour ce cher Seaghd. S’il l’avait pu, il aurait pris l’avion, serait parti en France, aurait mis quelques des millions de fleurs sur la tombe de sa Luce et n’aurait pensé que à elle. En effet, si ce chauffard ne l’aurait pas écrasé, sa petite princesse aurait eu un an de plus aujourd’hui. De grand matin, pour supporter la douleur, il s’était mis à boire et surtout s’était fait porter pâle auprès de l’université. Oui, il n’avait nullement envie de donner cours aujourd’hui, tout ce qui comptait, c’était essayé d’oublier, encore et encore la bêtise que pouvait engendrer un homme et combien il se sentait responsable pour un évènement qui au fond, n’était pas vraiment de sa faute. Toute la journée, il avait donc passé son temps à boire, manger, essayer d’oublier, tout ce qu’il avait toutefois tenté n’avait servi à rien du tout. Sed pensait encore et encore à la personne qui avait été la plus importante dans sa vie et rien ni personne ne pourrais changer cela. Le soir, n’en pouvant plus, il choisit d’aller plus loin que jamais il n’avait essayé. En effet, dans toute sa vie, il s’était juré une seule et unique chose et pour une fois, il allait désobéir à cet engagement. C’était pour lui la seule et unique manière de ne pas devenir fou en cette journée totalement spéciale. Ce dont il avait besoin était quelque chose d’assez spécifique et qu’il ne pouvait pas trouver partout. La seule chose qu’il savait c’est qu’avec quelques contacts bien placés, il pourrait l’obtenir. Il tomba bien vite sur une adresse ainsi qu’un numéro où il pourrait obtenir tout ce dont il avait le plus envie. Se mettant au volant de sa moto et malgré son état d’ébriété quelque peu avancé, il ne résistait point à l’envie de conduire sa moto. Cependant, il était quand même conscient qu’emprunter les routes traditionnelles seraient une mauvaises idée. Il ne devait nullement se faire remarquer et surtout ne pas se faire arrêter. Il prit donc de petites routes jusqu’à arriver à la rue indiquée. Il passa ensuite par une petite ruelle qui menait vers une ancienne habitation qui semblait quelque peu inoccupée. Entrant doucement, il vit des regards incendiés se retourner dans sa direction comme si un homme comme lui ne pouvait nullement se retrouver dans ce genre de lieu. Au fond, ils n’avaient pas tort, jamais il n’aurait du mettre les pieds, toutefois, les conditions qui l’amenait ici-bas étaient tellement sombres qu’elle résumait à elle seules la raison de sa venue. S’approchant d’un groupe de jeunes en train de boire, il leur dit d’une voix aimable et pourtant très fortes. « Je cherche Zadig, où puis-je le trouver ? » On lui indiqua, une table où se trouvait un homme qu’il ne voyait pas vraiment de là où il se trouvait. Quelle image avait-il de lui ? Sans doute quelqu’un qui passe son temps à faire des choses monstrueuses, un vieux raté qui ne trouvait rien de mieux à faire de sa vie que de boire, se droguer et faire plus de conneries qu’il pouvait s’imaginer. S’assaillant à sa table, il prononça d’une voix très basse mais cependant audible pour l’homme. « J’ai besoin de quelque chose de fort. » L’homme en face de lui savait sans nul doute ce qu’il avait en tête ou plutôt ce qu’il désirait plus que tout. S’habituant un peu au noir régnait dans la pièce, il commençait à distinguer avec plus de clartés les traits de l’homme qui était devant lui. Cela le perturbait quelque peu, surtout quand il vit l’âge peu avancé du gamin qu’il avait devant lui. « Maintenant les gamins font vraiment n’importe quoi. » A cause de la dose d’alcool qu’il avait emmagasiné, il fut totalement incapable de retenir le flot de paroles sortant de sa tendre bouche. Il venait donc, sans le vouloir de se comporter d’une manière peu aimable mais cela ne l’embêtait nullement.