« J'suis désolée Sam, ce soir je sors (...) Pas le temps de t'aider dans tes projets (...) Ouais, ça sera pour une autre fois. » soupirais-je dans le creux du combiné alors que je me hâtais dans les rues de la ville. Enfaite, je n'avais pas envie de traîner plus longtemps dans ces ruelles malfamées. Faut dire qu'elles étaient réputées pour regorger de gars louches ou totalement drogués et/ou saouls. Rien qu'en y songeant, ça me donnait froid dans le dos. « Sam, je dois raccrocher ! Bisous et à la prochaine. » Je vins à appuyer sur la touche ' raccrocher ' de mon portable avant de le garder en main. Sam était l'une de mes amies les plus proches mais aussi la plus pénible. Elle voulait sans cesse que je l'aide à faire x chose pour x personne à x heure. Au début c'était bien, on s'amusait beaucoup mais à la longue ça m'a énervée plus qu'autre chose et j'ai finalement réussi à lui dire 'stop' - j'étais douée pour jouer la comédie remarque - Sans compter qu'en ce début de soirée qui se profilait, j'avais autre chose à faire que d'aller lui rendre service ; je pensais à ma vie sociale et l'envie de sortir m'avait pris d'un coup. Et l'unique endroit pour s'amuser et faire la fête se trouver être « Chez Hogan » J'aimais cet endroit, depuis le temps que j'y allais je méritais bien d'avoir quelques consommations gratuites.

« Une margarita sans glaçon s'il vous plaît. » lançais-je à l'encontre du serveur, à moitié accoudée au bar. Je me sentais quelque peu à l'étroite dans cette robe en cuir ou bien .. Peut-être étais-ce le cuir qui me faisait cet effet ? Ayway, mon regard parcouru vaguement les quelques personnes présentes à mes côtés. Un couple, une blonde, une rousse et une brune ... Cette dernière me disait quelque chose. Je la vis jeter un regard en ma direction et mes membres se raidirent. « Merde. » soufflais-je. Il s'agissait de Krasha, la fille que j'avais embrassé à je-ne-sais-quelle-soirée alors que j'étais totalement bourrée. « Merde, merde, merde .. » répliquais-je à nouveau en l'observant - discrètement - se relever pour venir en ma direction.

Venant de passer le pas de la porte, mon regard se porta de suite en direction de la pseudo-piste de danse ou grouillait bon nombre de personnes. Ces dernières se déhanchaient sauvagement au rythme de la musique ; de là où je me trouvais, je trouvais cela pathétique et affligeant mais, mieux valait ne pas commettre la moindre critique sachant que d'autres pouvaient penser exactement la même chose de mon comportement sur la piste de danse. Mes pas finirent par se diriger vers le bar auquel je m'installais pour commander une margarita - j'adorais les margarita - Mon regard s'orienta vers les quelques personnes présentes à mes côtés ; dès lors la chasse était lancée. Entre les bimbos qui cherchaient en vain un beau mâle avec qui terminer la soirée ; je me contentais de patienter sagement à ma place, prenant la boisson que le serveur venait de m'apporter. Je savais que la pêche allait être fructueuse ... ou pas. Il est clair que je n'allais pas bouger le petit doigt pour me dégoter une personne susceptible de m'intéresser en cette soirée. Faire le premier pas ? Selon moi, c'était aux hommes de le faire et non l'inverse. S'il désirait prouver leur amour et leur affection, autant qu'il le fasse avec moi.

Mais ce n'est pas un beau mâle qui s'approcha de moi mais une sulfureuse brune. Je la connaissais, il s'agissait de Krasha McQuick - drôle de patronyme je vous l'accorde - une femme qui avait eu l'audace de me séduire et m'embrasser. Si j'avais aimé ? Oui j'avais apprécié ; cela dit, embrasser une femme était toujours étrange mais pas déplaisant pour autant. Elle s'approcha, s'approcha, continua de s'approcher avant de s'asseoir à mes côtés - comme par hasard, un tabouret venait de se libérer - « Bonsoir Wanda, comment vas-tu ? » Je crûs avaler de travers en la dévisageant. Elle portait une robe rouge bustier assez courte apparemment puisqu'on pouvait apercevoir ses longues jambes ainsi qu'une partie de ses cuisses, sa poitrine était largement mise en valeur et j'avouais que cela me faisait de l'effet (...) Que voulez-vous, j'aimais lorsqu'un beau corps était mise en valeur. « Bonsoir Krasha. Comment je vais ? Je vais bien, très bien même. Et toi ? » lui rétorquais-je en croisant mes jambes. J'aurai pu poursuivre dans ma lancée mais nous n'étions pas pressées ; nous avions encore toute la soirée pour bavasser.