« Les neurones de la voie spinoréticulothalamique sont localisés plus profondément dans la corne postérieure, au niveau des lames V et VI. » Tout en soufflant sur sa feuille de notes du cours de neuroanatomie, Arya commençait à ne tout simplement plus en pouvoir de réciter intérieurement la hiérarchie fonctionnelle du cortex. A force de vouloir retenir des détails infimes, elle sentait bien que c’était son propre cerveau qui commençait à faiblir. Il suffisait qu’elle prête ne serait-ce qu’un brin d’attention aux signes révélateurs de sa fatigue… Tout d’abord, ses yeux qui semblaient prédisposés à partir dans des directions opposées à la feuille noircie d’encre et de schémas, puis la fatigue, l’apathie naturelle qui découlait d’une suractivité cérébrale. La Studieuse décida qu’elle devait remédier à cela. Oui mais comment ? Nous étions en début d’après-midi et elle ne pouvait décemment pas encore aller au bar. Elle aimait noyer ses veines de ses excès d’alcool à l’occasion, mais elle aimait plutôt respecter l’étiquette et réserver ça aux soirées. Quand tout à coup, son esprit surmené trouva la clé. Du sucre, voilà ce qu’il lui fallait, du sucre. Ayant déjà plus qu’abusé du café, le saccharose se révélait être la deuxième solution de recours pour tenter de réanimer un esprit embué par un trop plein de révisions. Ni une, ni deux, elle enfila son manteau et de dirigea d’un pas décidé vers le supermarché. Tout en passant les portes de la supérette, son regard se fixait déjà sur le rayon salvateur. Arrivée au paradis, la Studieuse se révéla indécise et observait tant bien que mal les divers confiseries dans l’espoir d’y trouver le réconfort tant espéré. Oui mais voilà, trop de choix tue le choix et Arya ne savait tout simplement pas quel paquet choisir. Non loin d’elle, un homme semblait quelque peu dans le même état de manque et semblait hésiter entre des lacets à la fraise ou des bonbons piquants au cola. Amusée, l’Etudiante lui lança d’un ton poli : « Je vous conseille les premiers, le goût est bien plus prononcé et il y en a plus dans le paquet. » Pourquoi elle parlait à un inconnu ? Elle n’en savait rien, mais il fallait dire que les études de médecine lui donnait parfois l’impression d’être un ours tapi au fond d’une grotte, un peu de discussion, ça ne ferait pas de mal.