| Sujet: Hansel&Arya ♪ White Blank Lun 16 Jan - 23:30 | |
| « Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Mais parfois, courir ça aide quand même. Depuis bien longtemps c'était une activité à laquelle se consacrait Arya. Tous les matins, le rituel. Et le secret de sa ligne malgré des excès importants en sucrerie et autres aliments nuisibles. Parce que quand on a pas de tête on a des jambes, la Studieuse espérait simplement oublier un peu la sienne en mettant son corps à rude épreuve. En courant, son cœur ne pensait plus qu'à battre pour respirer, maintenir l'afflux d'oxygène, ses jambes se contentaient de courir l'une après l'autre, et ses yeux simplement d'observer. En matinée, le paysage était souvent plaisant et ce qu'importe la saison. Chaque jour révélait ses charmes, sauf peut-être ceux de pluie, et encore... Pour l'occasion, Arya avait revêtu un bas de jogging noir plutôt informe et une veste bleue ciel assortie à son débardeur. Elle n'était pas du genre à prêter attention à son apparence, ni même à ce qu'on pouvait bien penser d'elle. C'était là une de ses forces, ou une de ses faiblesses selon les points de vue. Absorbée ainsi par l'activité physique, ses pupilles azurs ne loupèrent pourtant pas la silhouette qui lui faisait face. Lointaine d'abord, mais se rapprochant inexorablement. Ne sachant pas vraiment pourquoi, elle avait toujours eu une bonne mémoire des personnes qu'elle rencontrait, mais celle-ci lui avait laissé un souvenir pour le moins cuisant. Grand et longiligne, c'était ce type qu'elle avait rencontré par quelques connaissances communes en boîte. Elle avait tenté de lui parler, de le dérider un peu, mais il n'avait fait que garder un visage impassible et un timbre de voix froid. Elle n'aimait pas les personnes qui lui résistaient, non... parce qu'elle était d'autant plus intriguée par ce genre d'énergumène. Comprenez. Habituellement, elle n'avait aucun mal à se faire accepter, ses traits candides, sa moue enfantine et joyeuse, poussaient la plupart des individus à la prendre sous leur aile. Elle pouvait alors s'y nicher confortablement, se prélasser, observer, laisser traîner une oreille, analyser, pousser à la confidence. Et tandis qu'elle en apprenait de plus en plus sur sa cible, la proie elle, ignorait toujours le principal sur sa personne. Parfois cela ne lui amenait rien, mais parfois elle connaissait ainsi les points faibles et pouvait ensuite manipuler à sa guise. Rarement, elle nouait un lien sincère. Notre jeune fille en était là de sa réflexion métaphysique, à mi-chemin entre l'agacement et l'émerveillement, lorsque le moment advint de croiser le Solitaire. Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est qu'une souche sournoise viendrait au même instant à la rencontre de son pied. La chute sur le sol se fit fracassante, la honte grandiose et le juron tonitruant. A présent au sol, glissant machinalement sa cheville entre ses mains, elle se murmura à elle-même, inconsciente de l'arrêt du présumé insensible. « C'est pas possible, mais quelle conne ! Quelle conne ! »
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