Ce soir, comme beaucoup d'autres soirs, c'est au Hogan que j'atteris. Ce n'est pas pour une raison particulière, encore moins parce que l'ambiance de ce petit bar de quartier m'attire. Non, rien de tout ça. Je marche où mes pieds me trainent, sans vraiment savoir où aller et c'est bien souvent là qu'il me mènent. Tu sais, ça va vite. On entre, on s'asseoit, et on commande un verre. Ce n'est peut-être qu'un réflexe, mais inévitablement, on finit par en commander un autre, et peut-être un troisième. C'est la chose la plus simple au monde, surtout quand elle nous permet, l'espace d'une soirée, de tout oublier. Ca paraît attirant, pas vrai ? Et au final, on se laisse aller. La fille la plus sérieuse du monde, certainement la plus concentrée devient celle qui ne fait plus attention, celle qui se fout de tout. Est-ce que j'y cherche quelque chose ? Est-ce que c'est ici que je vais finir par tout oublier ? A ça non plus, je n'ai pas la réponse. Décidément, je ne sais pas grand chose ces derniers temps. Mais j'ai beau essayer, ça ne semble pas fonctionner. Enfin comme depuis quelques temps, j'entre dans le bâtiment, trouve une place au comptoir et commande un verre. Je reste une longue minute à le fixer, devant moi. Et puis finalement, je me décide. A toutes les auditions perdus, à tous les entraînements loupés, à tous les spectacles où je ne brillerais pas, j'avale le contenu d'un geste sec, tant pis pour les bonnes manières. « Un autre, s'il vous plaît. » Je montre au serveur mon verre alors qu'il s'exécute et me ressers rapidement. De même, je fixe à nouveau le verre, quelques secondes peut-être, à la recherche du moindre indice qui m'empêcherait de finir dans le canniveau le reste de la soirée. Et si on ne met pas ça sur le compte du désespoir, le défi, lui, est bien ce qui anime tous mes gestes depuis quelques temps.

J'ai passé ma journée au poste, à bosser plusieurs dossiers et à faire plusieurs interrogatoires, mais rien de bien intéressant, du moins, de très dangereux et risquer. Je suis rentré chez moi directement après et je me suis installé dans mon bain, fermant les yeux et pensant à autres choses, pensant à ce que j'allais faire ce soir, à Lena, à ma vie. Oui, je me suis relaxé le temps de quelques heures, le sourire aux lèvres. Ce soir, c'est direction le Hogan. Ca va être une soirée qui va se passer comme beaucoup d'autres. Je vais d'abord boire un verre et faire du repérage, une fois ma proie trouver, j'irai vers elle, je lui payerais autant de verre qu'elle me demande, je la draguerais, puis je l'emmènerais chez moi pour passer une nuit de folie. Une certaine routine, qui au fond, n'en est pas une. Après tout, ce n'est pas tout le temps les mêmes filles.. Bref, je me suis préparé, me faisant beau pour ces dames. Mais bon, je ne passe pas plusieurs heures devant mon miroir comme les filles tout de même je ne sais pas que ça à faire ! Je sors de chez moi, les clés de ma magnifique voiture en main et partant vers le fameux bar. Une fois à l'intérieur après m'être garer, je commence le repérage. Il y a de jolies filles ce soir, intéressant.. Je me dirige vers le bar, quand je vois une blondie que je reconnais, rien que de dos. Je vois le verre devant elle, ne réfléchissant que quelques secondes, je m'approche, prenant le verre avant elle et le bois cul sec, avant de le reposer sur le comptoir, vide. "C'est pas bon pour toi de trop boire Andie.." Dis-je en la regardant, un sourire aux lèvres, m'asseyant sur la chaise à côtés d'elle.

Est-ce que je le bois ? Je ne sais pas. Oui, après tout, ça ne pourra pas me faire de mal. Non, tu vis dans le déni ma pauvre fille ; tu sais que demain, comme beaucoup trop souvent maintenant, tu finiras avec une bonne vieille gueule de bois. Peut-être. Bon allez, j'y vais. Cul sec. Ou bien non, je ferais mieux de rentrer chez moi. Je fixe mon verre en attendant, que sais-je, peut-être l'illumination divine, et j'attends. C'est vraiment pathétique. Incapable de prendre la moindre décision, même quand il s'agit de vider son verre. « C'est pas bon pour toi de trop boire Andie.. » Et puis la seconde d'après, sans même que je m'en aperçoive, mon verre est à la même place, vide. Bon d'accord, pour les tours de magie on repassera. « Et qu'est-ce qui est bon pour moi ? » Dans un sourire je tourne la tête vers mon interlocuteur sous-entendant qu'il a peut-être la réponse ; avec une voix de reproche comme celle-ci, ça ne peut être que Salvador. Je le regarde s'installer, peut-être que la soirée n'est pas perdue, finalement. Je lance un simple « Bonsoir » d'une voix douce, fatiguée aussi avant de retourner à la contemplation de mon verre. Après réflexion, il m'aurait été utile, ce verre. Enfin maintenant, tant pis. D'un geste vers le même serveur, je commande deux autres verres qu'on ne tarde pas à nous apporter. S'il a été capable de finir ma boisson, j'en conclus qu'il n'est pas en service. Enfin, je sais même pas si dans son métier, il a des services. De toute façon, j'y comprends rien à ces conneries de FBI et tout ça, moi. Je décide de mettre un terme à toutes ces pensées envahissantes et décide d'entamer la conversation. «Alors, qu'est-ce qui t'amènes ? »

Comme souvent quand je ne travaille pas, je sors. On ne m'a encore jamais appelé en urgence, alors que j'étais bourré et heureusement d'ailleurs ! Bref, en rentrant dans le bar habituel, je repère quelques jolies filles et me dirige vers le bar, pur me prendre à boire. Mais, je repère très vite une blondinette, que je connais très bien. M'approchant alors et voyant le verre devant elle, sachant que je ne veux pas qu'elle boit trop, j'attrape ce fameux verre et le bois, avant de m'asseoir à côté d'elle. "D'être en ma compagnie." Dis-je en lui souriant. Bon peut-être pas, car vu que je risque de finir la soirée bourrer, vaudrait mieux qu'elle rentre chez elle toute seule ! Je souris à son petit 'Bonsoir' et ne répondit pas, voyant le serveur revenir vers nous avec deux nouveaux verre. C'est pas bon pour moi ça, n'y pour elle d'ailleurs ! Mais après tout, je ne vais pas l'empêcher de boire, je ne suis absolument pas le bon exemple pour ça.. "Je ne savais pas quoi faire de ma soirée, alors j'ai décidé de venir la passer dans mon endroit préféré !" Dis-je en lui souriant, attrapant le verre et commençant à boire une gorgée. "Et toi alors, qu'est-ce que tu fais ici ?"

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Finalement, ce n'était pas plus mal de passer la soirée (ou tout du moins, une partie, je me doutais bien qu'il avait d'autres choses plus intéressantes à faire que de passer la soirée avec moi), avec Salvador, c'était même plutôt agréable. Pour un peu, ça m'avait presque manqué. C'est vrai, je ne voyais pas sa bouille réconfortante et chaleureuse tous les jours, mais quand c'était le cas, c'était très rassurant. « D'être en ma compagnie. » Un large sourire étire mes lèvres. « Tiens donc. On aurait pu trouver le remède au désespoir il y a longtemps, alors. Un peu de Salvador et hop ! tout roule comme sur des roulettes. » Ma remarque n'était pas du tout ironique, au contraire, j'avais dit ça avec une certaine chaleur dans la voix. En y repensant, Salvador faisait toujours tout son possible pour aider son prochain. Je crois que c'est comme ça, c'est dans sa façon d'être. Une valeur dont j'avais l'occasion de profiter, moi aussi, certainement plus par précaution que par réel besoin. Finalement la discussion s'entame et Salvador me confie la raison de sa venue ici. « Je ne savais pas quoi faire de ma soirée, alors j'ai décidé de venir la passer dans mon endroit préféré ! » Le contraire m'aurait étonné de lui. « Est-ce que tu as déjà choisi ta cible ? » Je ne suis pas dupe non plus, je connais bien la raison de sa venue. Elle est même plutôt récurrente, chez lui. Chez beaucoup d'autres aussi, d'ailleurs. « Et toi alors, qu'est-ce que tu fais ici ? » « Moi ? Je ne voulais manquer le spectacle du râteau que tu risques de te prendre à force de venir si souvent ici pour rien au monde. » Je lance sur un ton moqueur. Bien sûr, ce n'était que partiellement la raison de ma venue puisque je ne savais pas que j'allais y trouver Salvador, mais il était mieux de passer ces raisons sous silence, le temps d'une soirée. Après tout, il ne fallait toujours être le trouble-fête, pas vrai ?

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Je ne pensais pas en venant ici, que je trouverais Andie. A vraie dire, j'aurais préféré qu'elle soit chez elle, plutôt que de continuer de boire. Mais bon, je ne peux pas l'en empêcher, je peux juste veiller sur elle, de manière à ce qu'elle ne se laisse pas complètement aller. J'écoute ses paroles et un large sourire s'affiche sur mes lèvres. « Oh non, fais attention, tu vas me faire rougir ! Mais, c'est vrai que je suis quand même plutôt bon pour remonter le moral. » Oui, j'essaye toujours d'aider les autres, du moins, quand je les aime. Bah oui, je ne vais pas aider des personnes que je ne peux pas supporter, ça me parait plutôt logique. Je prends alors le verre que le barman à poser devant mon quelques secondes plus tard, pour en boire une gorgée, écoutant la suite de ses paroles. J'observe alors la salle, surtout les filles bien évidemment, avant que mon regard ne s'arrête sur l'une d'elles. « La rousse là-bas m'a l'air pas mal. Sinon, j'ai aussi la jolie blonde à côté de moi. » Je souris, la regardant. Elle est jolie oui, on a d'ailleurs déjà couché une fois ensembles, mais maintenant, ce n'est plus vraiment d'actualité entre nous deux. J'essaye juste de faire en sorte qu'elle aille mieux, même si elle m'envoie souvent chier à la fin, ce n'est pas grave. J'arque un sourcil à ses paroles, gardant mon sourire aux lèvres. « Le jour où je me prends un râteau n'est pas encore arrivé, crois-moi ! Personne ne peut résister à l'homme parfait blondie. » Je sais d'ailleurs que ce n'est pas pour ça qu'elle est là, mais on parlera de ces raisons un peu plus tard.

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C'est vrai que sa compagnie est plutôt réconfortante. Et autant que je déteste l'avouer, Salvador m'est d'une aide bien trop précieuse ces derniers temps. Je sirote doucement mon verre en l'écoutant faire l'état des lieux. « La rousse là-bas m'a l'air pas mal. Sinon, j'ai aussi la jolie blonde à côté de moi. » Je suis surprise qu'il mette le sujet sur le tapis, néanmoins, je ne chasse pas le sourire qui s'installe sur mon visage. Ca faisait bien longtemps que nous n'avions pas évoqué cette époque, mais j'ai l'impression que ça remonte à tellement longtemps maintenant. C'était je crois arrivé lors de mes débuts à Montsimpa. Ce soir-là, j'avais sans doute lui paraître comme la fille la plus désespérée, la plus stupide et qui avait certainement le moins d'estime pour elle-même pour se jeter dans les bras d'un inconnu tout juste rencontré dans un bar. Je ne sais pas s'il avait gardé cette même image de moi tout ce temps - j'espérais bien que non - mais moi, j'avais pu trouver en lui un ami, l'un des meilleurs, même si je ne lui montrais pas toujours de la meilleure façon qui soit. « On dit que l'inconnu est toujours meilleur. » Je lance un sourire narquois et rempli de défi à mon partenaire en désignant d'un geste de la tête la belle inconnue dont il vient justement de me parler. Peut-être qu'il a ses chances, après tout. « Alors, tu vas rester planter là où bien il va falloir que j'y aille à ta place ? Et rappelle-toi. Si ça tourne mal, je joue la petite-amie trahie à la perfection. » Je lui jette un regard interrogateur, mais je suis presque certaine qu'il ne refusera pas une telle proposition.