J'avais pris une journée de congé, j'avais besoin de me détendre un peu. Travailler dans un magazine de mode, quoi qu'on en dise, était tout de même très stressant. Nous étions donc mercredi et aujourd'hui je m'occupais de ma petite princesse. Nous avions passé la matinée à jouer ensemble. Je l'avais conduite au parc et l'avais faite rire. Puis nous étions rentrés pour déjeuner. Passé une journée avec ma fille était toujours pour moi un grand bonheur. Je profitais aussi beaucoup plus d'elle quand Reese n'était pas dans les parages. La situation devenait ingérable et je ne supportais plus de me trouver à moins de deux mètres de lui. Je le trouvais extrêmement égoïste dans sa façon de vivre. De plus il ne cessait de me faire des reproches concernant mes amitiés et concernant ma vie. Oui je travaille beaucoup, oui j'ai des amis homme et non je ne couche pas avec le premier venu. Pas comme lui. Je ne digérais pas son infidélité. Je n'en avais jamais parlé à personne. Ni à mon meilleur ami, ni à ma meilleure amie. Justement, j'avais invité Eliott, mon meilleur ami depuis plusieurs années maintenant à venir prendre un café après le déjeuner, pendant la sieste de Charlotte. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu. Eliott et moi étions très proches. Son écoute et sa présence me faisait toujours du bien. J'avais pris une grande décision, aujourd'hui je lui dirais tout, je lui raconterais toute l'histoire avec Reese. Je savais déjà qu'il serait choqué, étant donné que Reese et moi étions censé représenter le couple parfait, un modèle. Je donnais à manger à ma fille tout en pensant à la façon dont j'allais m'y prendre pour lui annoncer la nouvelle. Je comptais sur lui pour m'écouter, mais surtout pour me conseiller. Eliott est toujours de bons conseils, il devait l'être en tout cas. Je me sentais seule et face à une impasse, incapable de prendre une décision, incapable de pardonner, mais également incapable de partir. Une fois le déjeuner de ma princesse terminée j'allais avec elle dans sa chambre, je lui lisais une histoire, puis je regardais Charlotte s'endormir, je lui fis un petit bisou sur le front. Je refermais la porte doucement, pour ne pas la réveiller et redescendit les escaliers à tout petit pas. Charlotte a le sommeil plutôt lourd en règle général, mais avec ce petit monstre on ne sait jamais ! Je jetais un coup d'oeil à ma montre, 13 h 30, Eliott n'arriverait qu'à 14 H 00 j'avais donc encore un peu de temps. Je me dirigeais dans le salon et fouillait dans le bureau de Reese à la rechercher de son paquet de cigarette. Un paquet de secours qu'il pensait pouvoir me cacher. J'en prenais une et j'allais à la fenêtre puis l'allumait. Fumer une cigarette avait le don de me détendre, c'était très occasionnel et le plus souvent pour faire rager Reese, mais de temps en temps j'aimais bien en fumer une juste pour le plaisir. Au bout de quelques minutes j'éteignais ma cigarette et jetais le mégots dans un cendrier disposé sur le rebord de la fenêtre, ensuite je nettoyais la cuisine et rangeais un peu la maison. J'allais ensuite à la machine à café pour le laisser couler, je me fis ensuite une tasse quand j'entendis la porte d'entrée sonner. Je m'y précipitais et ouvrais à mon ami. Eliott est un homme très beau et rassurant. Rien à voir avec un tombeur à mes yeux. Il était comme le frère que j'avais laissé chez moi et qui me manquait beaucoup. Je le pris dans mes bras pour le saluer. Eliott, comment vas-tu ? Je suis contente de te voir ! Je l'invitais ensuite à entrer, nous nous dirigeâmes vers la cuisine. Que veux-tu boire ? Un café, un soda, de l'eau, une bière, du vin ? J'étais ravie de le voir, bien que je ne sache pas comment abordé la question. C'était compliqué pour moi de me lancer et de lui dire: hey mon couple part en vrille et je vais probablement divorcé. Finalement je lui servais sa boisson et prenais ma tasse de café, je ne voulais pas boire d'alcool, bien qu'en général avec mon ami je me laissais tenter par un verre de vin, car je voulais avoir les idées claires pour l'aveu que j'avais à lui faire. Je bu une gorgée comme pour me donner du courage, mais une boule se forma dans ma gorge. Je ne trouvais pas les mots, ni même le courage. Bon qu'est-ce que tu me racontes de beau toi ? Comment vont les enfants ?