❝ WHEN ISAIAH MEET SETH. LET'S GO BACK TO THE BEGINNING OF THE STORY ❞

« Tu trouves pas que la vie, c’est vraiment méga méga super dur ? » Et sa tête tombe sur mon épaule. Pour un peu, j’aurais pitié d’elle. Elle, c’est une super amie. On a couché ensemble une fois il me semble. Mais en fait, c’est pas ça qui compte. On étudie ensemble, on va presque toujours aux soirées ensemble et on s’éclate. Sauf que ce soir, elle fête sa dernière rupture en sombrant dans l’alcool et c’est vraiment chiant. Parce qu’elle a l’alcool mauvais alors que moi, quand je bois – c’est-à-dire 85% du temps – je suis d’humeur à faire le con. Alors je lui trouve un mec à son goût pour s’occuper d’elle, ce qui n’est pas difficile parce qu’elle est franchement canon. Une fois ma bonne action accomplie, je vais me resservir un verre. Ca fait déjà un moment que j’ai arrêté de les compter, ça ne servirait à rien. Je ferais sûrement explosé le moindre éthylotest à 20 mètres de distance. Comme à peu près tout le monde à cette soirée. Mais comme tout se passe à l’université, on n’a pas besoin de conduire pour rentrer. De toute façon, on est en train de participer à la soirée de l’année, on ne va pas aller se coucher de si tôt. Tout le monde nous l’avait prédit, cette soirée allait être une tuerie, on aurait de la chance si on s’en souvenait tellement l’alcool coulerait à flots. C’est le début des beaux jours à Montsimpa, on relâche la pression avant les examens de fin d’année. Et ça, on sait le faire à merveille. Si certains se plantent dans leurs études, personne ne se rate pendant les soirées. Ce soir, c’est tenue incorrecte exigée. Traduction : c’est maillot de bain pour tout le monde ! Vu de loin, ça doit sûrement ressembler à une grosse beuverie/orgie. Et c’est exactement ce que c’est. Il n’y a qu’à la fac qu’on a l’occasion de vivre des moments magiques comme ça. J’ai bien fait de ne pas arrêter mes études après le bac. Encore un verre de fini, mes doigts en ressaisissent un comme s’ils avaient fait ça toute leur vie. C’est presque vrai. Et à partir de ce moment-là, je dois sûrement atteindre un niveau d’ivresse important car je pars danser. Enfin avec tout le monde si peu vêtu, c’est plus des préliminaires que de la danse. Mes yeux se posent sur des fesses magnifiques. Mes yeux remontent. Une chevelure brune frisée. Sauvage. Je ne crois pas la connaître, il est temps de remédier à ça. Elle danse presque seule, ce sera facile. Je viens naturellement vers elle, collant son corps contre le mien. Mes mains viennent entourer sa taille. Et on danse comme ça. Je ne pense même pas que cette fille pourrait avoir un visage à faire hurler un muet. Quand on a cul aussi parfait, la Nature n’est pas assez cruelle pour l’accompagner d’un visage horrible. « A trois, tu me dis ton prénom de la voix la plus sexy que tu puisses faire… » Mes lèvres effleurant son cou quand nous bougeons, je la sens frissonner. « un… » Il semble que j’ai déjà gagné. « deux… » Mais qui sait ce que nous réservera la soirée ? « trois » Game on !

bonus:

Relâcher la pression avant les examens de fin d’année… Pour moi, c’était toute l’année. Je faisais la fête constamment. A croire que je me foutais d’arriver encore bourrée de la veille en cours. J’étais toujours fraîche. Mais cette soirée-là, c’était THE soirée. Celle dont tout le monde parlaient depuis des mois en prévoyant de la musique d’enfer et surtout de l’alcool. L’alcool coulait à flot à chaque fois, à Montsimpa. Dans ces apparences de ville calme, Montsimpa restait tout de même une ville remplie de jeunes adolescents. Je faisais partie de cette jeunesse qui buvait pour profiter, pour s’amuser. Pour draguer aussi. Bien qu’avec mon charme naturel, je n’avais pas besoin de beaucoup boire pour attirer un garçon dans mes filets. Ce soir, c’était une soirée en maillot de bain. Ok, pas de souci. C’était l’occasion ou jamais de montrer mon corps de sirène à tous les adolescents de Montsimpa. J’allais en faire tomber, j’en étais sûre. Une fois arrivée à la maison spécialement réservée pour la fête, je me déshabillais pour laisser apparaître un maillot de bain tout à fait charmant : deux pièces, le haut en bandeau de couleur rouge. Cette couleur pétait aux yeux, surtout sur de simples bouts de tissus. Il y avait tous les adolescents de Montsimpa. Avec un sourire malsain sur les lèvres, je m’approchais d’une table et me servais un verre de bière dans un de ces grands gobelets que l’on trouvait dans les films. Je l’avalais d’un trait, mourrant de soif ou plutôt ayant soif d’alcool. La musique diffusée dans la maison me donnait envie de danser. Je me laissais tenter par la piste de danse, afin de déhancher mon corps de rêve. Toutes les filles étaient jalouses d’une plastique pareille, c’était évident. Je commençais à bouger seule, en jouant avec mes cheveux lorsque je sentais déjà des mains sur ma taille. Un sourire au coin, je me laissais faire. Ce n’était pas ce soir que j’allais faire ma difficile bien au contraire. Sa petite requête me fit encore plus sourire. Je frissonnais au contact de ses lèvres sur mon cou. C’était un petit joueur. J’allais m’amuser. D’une voix presque charmeuse, je me prenais au jeu. J’adorais ça, jouer. Un passe-temps devenu presque une habitude. « Isaiah… » Je terminais ma phrase en me déhanchant le derrière contre lui. Il n’y avait pas que lui qui prenait aussi les devants. J’étais une fille qui savait ce qu’elle voulait. Je savais que ce mec était loin d’être un thon, vu son corps qui se frottait contre le mien. Ses mains me semblaient parfaites. Je ne parlais même pas de sa voix. Je semblais charmée et pourtant je n’avais pas vu son visage. Lui non plus d’ailleurs. Situation bien intéressante. « Et toi ? Présente-toi, de la manière la plus charmante qu’il soit pour voir… » Je terminais ma phrase par mon petit sourire joueur et taquin habituel. Finalement, cette soirée commençait plutôt bien…

Des fois, j’ai l’impression de naviguer de fêtes en fêtes, de ne vivre vraiment que pour ça. Pourtant, il ne faudrait pas croire que je ne fais rien entre deux. J’étudie ce qu’il faut, j’ai presque les meilleurs résultats de la fac et je vois des amis. Mais il n’y a que pendant des fêtes que je me sens vraiment vivant. Alors une fête aussi grosse que celle-ci, vous pensez bien que c’est le paradis. Tout le monde est là pour les mêmes raisons, on est des jeunes, on se comprend. On sait parfaitement ce que chacun attend de la soirée : boire et partir accompagné. Pas besoin de se poser la question, je sais que la brune aux cheveux bouclés n’attend qu’une personne pour lui tenir compagnie. Et ce soir, elle a gagné le gros lot, elle a le droit à Seth James-Cartwright. Et en plus, on fait des expériences. On expérimente la drague à l’aveugle. Un peu comme un bal masqué mais avec moins de vêtements en fait. Je n’ai aucune idée de la forme de son visage, de la couleur de ses yeux ou encore de ses lèvres. Mais j’ai toujours eu un instinct incroyable pour ça, elle est forcément super canon. Et lorsque ses lèvres laissent glisser son prénom à la fin du décompte, je suis séduit par sa voix. Isaiah. Prénom peu commun, il faut l’avouer. Et ça confirme ce que je pensais déjà, elle est unique. Et c’est à son tour de me faire une requête. Je pourrais juste me présenter, la retourner et on se trouverait rapidement un coin tranquille pour devenir plus intimes. Mais j’en sais rien, elle est différente. Non, je vais devenir romantique non plus, faut pas déconner. Mais je sens que le jeu, la drague seront bien plus aphrodisiaques que de passer à l’acte tout de suite. Alors je parle dans son cou « Moi je préfère garder le mystère. Mais si tu veux deviner, mon prénom ressemble à un chiffre… » Heureusement que nous ne sommes pas au milieu de la piste de danse, nous pouvons jouer sans attirer l’attention. De toute façon, nous ne sommes pas le seul duo à danser, au contraire. Et mes doigts viennent effleurer l’élastique de son bas de maillot de bain sans pour autant rien faire. Je suis d’humeur joueuse ce soir – comme tous les soirs.

La fac, c’était le meilleur moment de la vie d’une personne. J’en profitais un maximum, parce que je savais que c’était ma dernière année. Je n’étais pas une grande bosseuse, mais j’avais réussi à obtenir des notes tout à fait raisonnables. Je devais maintenant prouver que je pouvais obtenir mon diplôme. Mais avant de penser aux copies, j’étais déjà en plein dans la fête. Et je fus surprise de voir, qu’un homme fut rapidement pris dans mes filets de croqueuse de garçons. Je ne savais pas s’il était au courant de qui j’étais. J’étais probablement la fille qui draguait le plus de mec à l’université. Pas la pire, mais la meilleure. Je repartais toujours avec quelqu’un au final. Ce garçon, il avait envie de jouer. Tant mieux, j’adorais ça. Faire durer le plaisir au maximum, c’était une torture c’est clair. Mais je devais probablement être un peu masochiste sur les bords. La soirée ne faisait que commencer après tout, j’avais la soirée entière pour découvrir qui se cachait derrière cette voix sensuelle. Lorsque celui-ci m’annonçait que son prénom était le même qu’un chiffre, j’eus envie de plaisanter. Rien qu’une petite blague bien placée de rien du tout. « Ça m’étonnerait que ce soit soixante-neuf, n’est-ce pas ? » disais-je, avec un sourire en coin. Quelle farceuse cette Isaiah hein ? Je continuais à me frotter contre lui, sans pour autant dévoiler ne serait-ce qu’une partie de mon visage. J’avais envie pourtant de voir le sien, histoire de voir s’il était à mon goût. Je sentais ses doigts jouer avec l’élastique de mon maillot de bain. Posant mes mains sur les siennes, je l’éloignais un peu. Faire galérer un mec, c’était plutôt pas mal aussi.

Quand on sait que ce sera une des dernières fêtes de nos études, on en profite à fond, croyez-moi. Cette soirée pourrait être ma dernière nuit sur Terre, je ferais la même chose, croyez-moi. Et cette déesse brune me semble être la fille parfaite pour finir sa vie. De toute façon, je n’ai pas de grand amour avec qui je voudrais renouer le contact avant de mourir, je n’ai jamais été en couple à vrai dire. Et ça ne me manque pas, je préfère profiter. S’il y a des avantages à être casé avec une seule et unique personne, ils ne m’apparaissent pas comme évidents, ça c’est sûr. Alors si ma vie devait prendre fin, je n’irais pas déclarer ma flamme à une fille, je ferais exactement ce que je fais en ce moment, c’est-à-dire danser sensuellement avec une brune qui m’est totalement inconnue. « Ça m’étonnerait que ce soit soixante-neuf, n’est-ce pas ? » Je souris, ne m’attendant pas à une réponse pareille. Tant mieux, ça prouve qu’elle est entreprenante et qu’elle n’a aucun problème avec le sexe. Ce qui est déjà évident quand on se déhanche autant contre un homme. « En effet, mes parents n’étaient pas aussi créatifs que ça. » Mes mains jouant toujours avec son bas de maillot de bain, certains doigts descendent plus bas par moments. Mais je ne vais pas tout lui donner tout de suite, je veux jouer, nous faire languir tous les deux. On en tirera beaucoup plus de satisfaction. Et elle ne semble pas non plus pressée de se retourner. Elle a très bien compris le but du jeu. L’objectif, c’est le sexe. Mais avant, il faut passer par toutes les cases pour gagner. Et pour le moment, nous en sommes à la case ‘présentations sexys’. « Qu’est-ce que tu es prête à faire pour un indice ? » Autant en tirer un avantage. C’est moi qui mène le jeu pour le moment mais quelque chose me dit que la demoiselle a son caractère et que ça ne durera. Donc j’en profite tant que je le peux encore.

J’avais peut-être enfin trouvé un adversaire à ma taille ce soir. J’étais presque étonnée de voir qu’il était aussi joueur que moi. D’habitude, je menais les garçons du bout du nez comme je le voulais. C’était trop simple, parfois. Mais pour obtenir ce qu’ils voulaient au final, se faire dominer pendant quelques minutes ce n’était pas la mer à boire. Ce garçon lui, je sentais qu’il était spécial. Et aussi très tactile, je le constatais. Mais je n’allais pas l’arrêter bien au contraire. J’appréciais voir au moins que l’on jouait sur le même terrain. J’étais une grande joueuse, j’appréciais faire galérer les garçons avec qui je passais la nuit. Pour ce qui est de tomber amoureuse… Non franchement, je ne connaissais absolument pas ce mot. Je ne ressentais rien pour personne, à part pour ma sœur jumelle Norah. Mais ce n’était pas le même amour. En tout cas, ce mec était déjà amoureux de mon physique. Qui pouvait détester un physique pareil : de longues jambes fines, des fesses bombées, une taille fine et des cheveux longs bouclés de rêve. Et encore, il n’avait pas vu le reste. Mais pour ça, il allait patienter. J’en salivais d’avance. Je m’attendais bien évidemment à ramener une proie pour moi ce soir, mais une proie aussi joueuse que ça. Je savais que ça pouvait durer des heures vu comment c’était parti. « En effet, mes parents n’étaient pas aussi créatifs que ça. » Je souriais. C’est vrai que s’appeler soixante-neuf, il fallait être complètement siphonné. Ou alors les parents étaient drogués, au choix. J’avais envie de toucher moi aussi, bien que je sentais déjà quelque chose sur mes fesses. Mais je n’étais pas en position de force, dommage. J’écoutais attentivement sa requête. Il pensait peut-être que j’allais tout lui servir sur un plateau d’argent. Les garçons alors, ils voulaient toujours tout obtenir et rapidement. Avec moi, ça ne se passait pas comme ça. La soirée ne faisait que commencer après tout. « Tu penses que je vais gaspiller de mon temps juste pour savoir ton prénom ? Tu rêves, chéri. » A réfléchir encore un peu, j’en concluais que mon petit joueur s’appelait Seth. C’était le seul chiffre convenable pour un prénom de garçon. « Ou devrais-je dire, Seth. N’est-ce-pas ? » disais-je, en me trémoussant contre lui. « Qu’est-ce que je gagne ? » disais-je, en terminant par un petit sourire en coin.

L’heureuse élue de ce soir semble déjà choisie. Ce sera cette Isaiah, cette déesse aux courbes parfaites et aux cheveux noirs. Pas besoin de passer la nuit à chercher laquelle sera mienne ce soir, pas de chasse pour Seth ce soir. Maintenant, il faut gagner cette demoiselle, la séduire totalement, jouer avec elle. Parce que le jeu est toujours la meilleure partie. Faire durer le plaisir pour être chaud bouillant à la fin. Et elle semble d’accord avec ça puisqu’elle continue à me tourner le dos, se déhanchant contre moi. Tant mieux, j’ai trouvé une partenaire de taille ce soir. Pas une petite qui va bouillir de désir après seulement quelques minutes. Celle-là, elle sera parfaite, je le sais. Je ne sais même pas comment je peux le savoir sans même avoir vu son visage mais c’est ainsi. Si je croyais au destin, je serais persuadé que ce n’est pas un hasard si j’ai été attiré irrémédiablement vers elle. Comme si nous avions été faits pour passer la soirée ensemble. Rien de romantique bien sûr, on parle juste d’une nuit. « Tu penses que je vais gaspiller de mon temps juste pour savoir ton prénom ? Tu rêves, chéri. » La belle ne veut plus jouer. Pas si patiente que ça finalement. Mais pourtant, elle ne cesse pas de bouger contre mon corps, elle n’abandonne pas totalement. « Ou devrais-je dire, Seth. N’est-ce-pas ? » Elle le savait depuis le début, ça se voit. C’était à son tour de me faire languir aussi. « Chéri, ça me va bien aussi, tu ne trouves pas ? » Je parle toujours dans le creux de son oreille, comme si cette conversation ne nous concernait que tous les deux. On pourrait être seuls que ça ne changerait rien. On agit déjà que si nous étions seuls au monde. « Qui a parlé d’une récompense ? » Elle a juste trouvé mon prénom après tout. Avec un indice en plus. Et je n’ai rien promis donc je n’ai rien à lui offrir. Mais la vraie récompense, la récompense de tout ce jeu, ce sera pour plus tard. Et là, on ne se plaindra pas d’avoir attendu si longtemps. Nos corps bougeant toujours l’un contre l’autre sont interrompus par un changement brusque de musique. Le DJ décide de nous passer un slow, ce qui lui vaut directement d’être hué par la plupart des gens présents sur la piste de danse. Il s’est cru où ? Dans une comédie romantique ? Pourtant, il laisse sa musique et Isaiah et moi, c’est comme si on était bloqués sur le mode pause. La danse, ça nous permettait de nous chauffer mutuellement. Sans ça, on ne sait plus quoi faire. « Hey ! Prends une chambre Cartwright ! » Je tourne la tête automatiquement vers un mec que je connais vaguement. Dans la même classe que moi au lycée il me semble. « File la tienne ! » Son nom ne me revient pas en mémoire, tant pis. Il me lance une clé qui doit sûrement être celle d’une des chambres de la maison. Il n’en fera pas usage vu son pantalon horrible alors autant en faire profiter les heureux élus. J’accroche la clé habilement à son haut de maillot de bain et je décide qu’il est temps de changer de tactique. Le jeu évolue, à nous d’en faire autant. « Tu es prête à te retourner ? Je préfère te prévenir à l’avance, j’ai une malformation de naissance. Et un énorme bouton sur le nez aussi. » Image assez repoussante, osera-t-elle se tourner quand même ? Parce que ça ne fait aucun doute qu’elle aimera ce qu’elle verra. Le jeu ne fait que commencer chérie.

Je détestais ne pas avoir le contrôle. Avec moi, tout devait marcher dans mon sens. Visiblement ce soir, j’avais découvert bien plus fort et plus coriace que moi. Ce Seth semblait en vouloir, il allait en découdre avec moi. J’avais juste tellement envie de voir son visage. Hors de question que je tombe sur un de ces thons boutonneux que l’on appelait calculatrice. Le physique, c’était important pour moi. C’était comme quand tu choisis tes légumes au marché : vaut mieux qu’ils soient mûrs que pourris. La comparaison n’était pas terrible, mais la théorie du marché fonctionnait bien avec moi. J’espérais ne pas tomber sur un de ces légumes bien pourris. Je priais pour ça même. Je n’avais pas vraiment envie de chasser un autre garçon ce soir. Un peu la flemme Isa’, oui. « C’est mieux quand on est intimes. » disais-je, en souriant. Perche tendue, perche revenue à son endroit. Le ping pong ça me connaissait plutôt bien. Vu qu’il était aussi doué que moi, le jeu en valait très certainement la chandelle. Il semblait faire pourtant l’innocent lorsque je parlais de ma « récompense ». Je voulais simplement voir son visage, ce n’était pas si compliqué que ça non ? Puis soudain la musique s’arrêta, et mes fesses aussi d’ailleurs. Agaçée, je commençais à perdre patience. Une musique très slow boum des années 90 démarrait. Il se fout de notre gueule le DJ ? J’étais totalement bloquée. Comment l’allumer sur une musique aussi ringarde ? Cartwright, c’était son nom. Jamais entendu parlé. Dommage, j’aurai pu avoir un super indice grâce à ça. Tant pis. Il accrochait une clef sur le haut de mon maillot de bain. Visiblement, il n’avait pas envie de rester toute la soirée sur la piste de danse. « Tu es prête à te retourner ? Je préfère te prévenir à l’avance, j’ai une malformation de naissance. Et un énorme bouton sur le nez aussi. » A cette pensée, j’éclatais de rire. J’espérais que ça ne soit pas vrai. Pourtant, j’en avais tellement envie de me retourner. Oui, j’allais le faire. Même si il avait un physique soi-disant très repoussant. « Et je suis sûrement la plus belle femme que tu aies rencontré. » Modeste, oui, Isaiah. Je relâchais son étreinte, puis me retournait enfin vers ce petit joueur. Plaçant mes deux mains sur mes hanches, je fus surprise du résultat. Il n’était pas beau, il était simplement CANON. Je prenais quand même soin de le détailler de haut en bas. « Si c’est ça ta malformation de naissance… Elle est très réussie. » disais-je, avec un sourire en coin.

« C’est mieux quand on est intimes. » C’est vrai que les surnoms, c’est pas trop mon délire. A la limite, pendant le sexe, ça peut être cool. Enfin faudrait pas que ça devienne mielleux non plus genre déclaration d’amour et surnoms affectueux. Mais cette fille-là, elle peut m’appeler comme elle veut, je m’en fiche. Surtout qu’elle n’a pas l’air d’avoir l’âme d’une romantique. Et ça, c’est tant mieux pour moi. Pas de cœur brisé quand je pars le lendemain matin sans donner de nouvelles, pas de fille qui attend mon coup de téléphone. « Ouais, garde ça pour plus tard, ça vaut mieux. » La conclusion de cette danse semble assez évidente pour nous deux. Mais il ne faut pas parler trop vite, n’est-ce pas ? On ne sait jamais ce qui pourrait arriver après tout. D’ailleurs, le DJ doit avoir entendu mes pensées puisqu’il change de musique. Mais s’il croit que ça va m’arrêter, il n’a jamais vu Seth James-Cartwright à l’action. Décidant de faire prendre une autre tournure au jeu, je lui dis de se retourner. Il est temps de découvrir la beauté qui se cache derrière ces cheveux. A moins qu’en fait, ce soit une perruque, je ne suis pas doué pour faire la différence. Mais je doute qu’une mauvaise surprise m’attende. « Et je suis sûrement la plus belle femme que tu aies rencontré. » Rien que ça. Qu’elle se retourne vite pour m’éblouir alors si c’est vrai. Parce que je veux absolument voir le visage de la plus belle femme du monde. Surtout si elle est mienne ce soir. Elle finit par enfin me montrer l’avant de son corps, prenant une pose sexy par la même occasion. Et là, je me dis qu’elle avait raison. Elle est vraiment parfaite. Mon instinct est vraiment bon visiblement. Toujours faire confiance à son instinct, il peut vous mener vers la fille la plus canon de la fête. Peut-être même de la fac. Comment ça se fait que je ne l’ai jamais vue avant ? Parce que je suis sûr que, si je l’avais déjà croisée, je m’en souviendrais. Comment l’oublier ? Son visage est parfait même si mes yeux dévient rapidement sur sa poitrine. A peine couverte par ce bikini, on la croirait sortie d’une pub. Ou d’un magazine porno peut-être. Elle ne semble pas non plus déçue du résultat en ce qui me concerne vu le compliment auquel j’ai droit. « Ouais, on dit souvent à mes parents que c’est des artistes. » Ouais, parfaitement modeste. Mes parents ont créé une merveille, ils peuvent être fiers. Mais les parents d’Isaiah également. « Je pense que tu dois avoir l’habitude des compliments alors j’vais faire original : t’es trop parfaite pour être réelle. Si j’avais pas déjà touché ton cul, je penserais que j’hallucine. » Si ça se trouve, tout ça est un rêve. Mais mon rêve ne serait pas aussi réaliste. « Et voilà, l’homme de tes rêves rencontre la femme des miens, si c’est pas parfait tout ça. » Bref, on sait où tout ça va nous mener. Mais pas encore, je sais être patient.

Je n’étais absolument pas du genre à balancer des surnoms niannian pour le fun. J’en balançais souvent pour draguer ou plutôt allumer, je trouvais ça bien plus sexy lorsque c’était dans ce genre de situation. J’étais la fille qui n’avait pas vraiment d’attache avec les hommes : je prenais, je consommais, je jetais. Un peu comme les hommes qui jouaient avec les femmes. Je n’étais pas un rapace près à sauter sur tout ce qui bougeait fort heureusement. Je choisissais mes proies méticuleusement avant de me lancer. Je savais qu’avec Seth ce soir je n’allais pas être déçu. Seul un mec ultra canon, qui s’y connaissait en femme pouvait me draguer comme il le fait. Finalement, j’étais entièrement satisfaite de m’être retournée. A vrai dire, j’aurai aimé me rincer l’œil plus longtemps encore, et un peu plus loin que ça. Seulement je comptais bien le faire mariner un peu plus. Autant profiter un peu plus, et le faire craquer beaucoup plus tard. Je disais souvent plus c’était long, plus c’est bon. En tout cas, il semblait aussi modeste que moi. En fait, j’avais pas mal de points communs avec ce garçon. Je le regardais dans les yeux, me perdant parfois dans son regard. Bon sang, c’était la première fois qu’un garçon me mettait dans un état pareil. Autant dire que ça me faisait presque flipper. Tomber sous le charme ce n’était pas dans mes habitudes, tomber amoureuse encore moins. Je ne faisais qu’utiliser les hommes moi. Mais celui-là, je le voulais pour moi, et moi seule. Hors de question que je le laisse filer celui-là. « Aussi modeste que moi, à ce que je vois. » disais-je, en souriant. J’étais contente d’avoir trouvé un mec aussi joueur que moi. Et mon petit doigt me disait qu’il allait bien durer ce petit jeu jusqu’à ce qu’un de nous deux craque enfin. « Rassure-toi, mon cul est bien réel. Et le reste aussi. » disais-je, en terminant par un clin d’œil. Il ne fallait pas trop lui en donner, sinon ce n’était pas drôle. En tout cas, il semblait sincère. Du moins, sur ses compliments. « Et ça ne fait que commencer… » disais-je, en m’approchant près de sa joue afin d’y déposer un baiser tendre. Je me reculais puis m’engageais dans la foule pour aller me chercher un verre.