dean, cooper & andie; let's just say it's not the easy part.

Vingt et une heure, c'est pas seulement l'heure d'extinction des feux pour les plus de quarante ans, c'est aussi celle de la fin de mon service au Hogan. J'ai l'impression d'y passer ma vie, même si au final, les heures supplémentaires paient plutôt bien, et sont plus que nécessaires pour payer la facture d'électricité. J'enlève cet uniforme qui pue la friture et j'enfile des fringues plus confortables. Parce que même si le travail est terminé, la journée est loin d'être finie. Non, parce qu'autrement autant se mettre direct en pyjama et traverser la ville en t-shirt à nounours bleus et jaunes et se foutre au lit d'une seule traite. Comme souvent après mon service je traverse la rue et j'attéris dans le seul et unique parc de Montsimpa. Bien sûr, à cette heure-ci, on y trouve plus grand monde à part les camés, pour qui la journée commence à peine. Mais celui que je retrouve est une sorte de camé lui aussi. Enfin camé, peut-être pas toujours, mais c'est au moins un débile profond. Un débile que j'apprécie, néanmoins. J'aperçois sa silhouette, dos à moi. Il doit encore vider un paquet de clopes. Avec ses conneries il finira très certainement par nous tuer. Ouais, nous. Parce que ce con est pas foutu de rester trente secondes sans s'en griller une, même en public, même quand les gosses tournent autour de lui. Peut-être même qu'il essaie de les crever plus vite, qui sait. Plus rien ne m'étonne de sa part, à présent. Alors je m'élance en espérant qu'il ne m'entende pas arriver derrière lui et je grimpe sur son dos, priant pour que le choc ne l'empêche pas de m'attraper au vol. Oui, je n'ai rien trouvé de mieux pour le faire chier, mais je suis sûre qu'il se contentera de ça. « Devine qui c'est ? » Bon d'accord, ce n'est pas comme si on était censé se voir ce soir, si ? Un tout petit peu, alors. A la longue, je ne sais même plus s'il vient ici pour qu'on passe un peu de temps ensemble où s'il passe toute sa journée à zoner dans le parc. Le résultat est le même, de toute façon. Je réussis à l'emmerder par toutes les façons possibles et le fait qu'il n'y soit toujours pas habitué égaye ma journée.

Je traînais très souvent au parc. En journée, en pleine nuit. J'avais l'avantage aussi de ne pas habiter très loin et donc d'y aller à pied. Inutile de payer un chauffeur de taxi pour se poser sur un banc. Il était 20h30 quand je posais les pieds à la Vallée du Bois. Quel nom de merde. Même mon vrai nom de famille (Simpa) était plus agréable que ça. Non j'déconnais. Ya pas plus pire comme nom de famille que ça. Je me rendais compte que même à 20h30, il y avait encore des gosses qui couraient partout et des vieux qui probablement, séchaient leurs vieilles croûtes de vieux ridés au soleil, encore levé. Rien qu'à voir ça, ça me filait la gerbe. Pire si un vieux venait à me toucher la main. C'était comme si je touchais un lépreux. Horrible. Je ruminais tout seul, en marchant comme un couillon. Je me rendais même pas compte que j'avais déjà fait 6 fois le tour du lac et qu'il était 21 heures à peine. La soirée allait être longue. J'avais déjà fumé la moitié de mon paquet de clope, mais peu importe. J'avais encore le courage de m'en rallumer une. Je ne comptais pas le nombre de clope que je fumais, et je devais très certainement emmerder mon entourage. Tant mieux. J'allumais celle-ci rapidement, tirant une longue bouffée. Bon sang que c'était bon. Mon orgasme pulmonaire fut néanmoins stoppé par un choc sur mon dos. Merde c'était quoi ça ? Puis j'entendais sa voix. Mais c'est une folle elle ! Une vraie folle ! J'attrapais ses cuisses, position qui pouvait émoustiller plus d'un enfoiré comme moi. « M*rde Andie, t'es folle ! Va faire ça sur un vieux mais pas sur moi oh ! » Devais-je rappeler à quel point je détestais les vieux ? Non. Heureusement que ma clope n'était pas tombée, j'aurai pu la tuer. Et j'étais sérieux. Pas touche à mes bonheurs. A cette heure-ci, j'étais pas encore défoncé. Avantage pour elle.

Je détestais les vieux et ça, c’était irrévocable. Genre, tout le monde savait que les vieux traînaient dans le parc à n’importe quelle heure pour donner à bouffer à des pigeons ou autres volatiles. Un pigeon, c’était con. Très con. Même si je crevais la dalle, je n’allais même pas demander à bouffer à ces choses ridées. Plutôt mourir de faim. « Tu vois un vieux par ici, toi ? » Je regardais à droite et à gauche. Bien sûr, qu’il y en avait. C’était LA base quoi. Si tu n’avais pas un seul vieux dans le parc… Non, impossible. « Un vieux ça traîne toujours au parc, c’est obligé. » Il fallait le faire quand même avoir la phobie des vieux. Je l’avais fait. J’étais le premier j’en étais sûr. « Faut t'y faire, Frayes-Jones. T'es le mec le plus vieux du parc. » Mes yeux s’écarquillaient. Je savais que j’allais devenir un vieux un jour. Je me flinguerai avant, pour ne pas voir à quel monstre j’allais ressembler. Impossible pour moi, Dean, de tomber dans ces trucs-là. « Parle pas de malheur ! Je serai crevé avant la première ride, rassure-toi ! » disais-je, avec satisfaction. Le pire c’est que j’en étais fier. J’étais prêt à mettre fin à mes jours pour ne pas avoir un seul cheveu blanc. Mon dieu, si jamais elle me faisait cette remarque… J’étais presque sûr que j’allais hurler comme une fillette. Je la sentais sur mon dos, limite en train de s’écrouler. Non mais elle n’allait pas s’endormir là quand même ? Un peu plus et je pouvais m’improviser en poney de sa dame. Heureusement elle n’habitait pas loin. Je ne me voyais pas me trimbaler à Bridgeport avec elle sur le dos. « Dis, tu voudrais pas me ramener ? » Je tournais la tête pour la regarder. « Ta cru que j’étais un poney ou quoi ? » Quelle amabilité légendaire. Franchement, je pouvais facilement me décerner un oscar avec ça. Je m’attendais à ce qu’Andie me fasse ses yeux de chien battu. Et après quelques secondes de lutte acharnée, j’allais céder. C’était ça, à chaque fois. Mon dieu, si elle n’était pas ma meilleure amie… Elle serai passée dans mon lit déjà, et puis j’aurai pu être beaucoup plus méchant que maintenant. Là, c’était la routine. Si si, j’vous jure.

Je détestais les vieux et ça, c’était irrévocable. Genre, tout le monde savait que les vieux traînaient dans le parc à n’importe quelle heure pour donner à bouffer à des pigeons ou autres volatiles. Un pigeon, c’était con. Très con. Même si je crevais la dalle, je n’allais même pas demander à bouffer à ces choses ridées. Plutôt mourir de faim. « Tu vois un vieux par ici, toi ? » Je regardais à droite et à gauche. Bien sûr, qu’il y en avait. C’était LA base quoi. Si tu n’avais pas un seul vieux dans le parc… Non, impossible. « Un vieux ça traîne toujours au parc, c’est obligé. » Il fallait le faire quand même avoir la phobie des vieux. Je l’avais fait. J’étais le premier j’en étais sûr. « Faut t'y faire, Frayes-Jones. T'es le mec le plus vieux du parc. » Mes yeux s’écarquillaient. Je savais que j’allais devenir un vieux un jour. Je me flinguerai avant, pour ne pas voir à quel monstre j’allais ressembler. Impossible pour moi, Dean, de tomber dans ces trucs-là. « Parle pas de malheur ! Je serai crevé avant la première ride, rassure-toi ! » disais-je, avec satisfaction. Le pire c’est que j’en étais fier. J’étais prêt à mettre fin à mes jours pour ne pas avoir un seul cheveu blanc. Mon dieu, si jamais elle me faisait cette remarque… J’étais presque sûr que j’allais hurler comme une fillette. Je la sentais sur mon dos, limite en train de s’écrouler. Non mais elle n’allait pas s’endormir là quand même ? Un peu plus et je pouvais m’improviser en poney de sa dame. Heureusement elle n’habitait pas loin. Je ne me voyais pas me trimbaler à Bridgeport avec elle sur le dos. « Dis, tu voudrais pas me ramener ? » Je tournais la tête pour la regarder. « Ta cru que j’étais un poney ou quoi ? » Quelle amabilité légendaire. Franchement, je pouvais facilement me décerner un oscar avec ça. Je m’attendais à ce qu’Andie me fasse ses yeux de chien battu. Et après quelques secondes de lutte acharnée, j’allais céder. C’était ça, à chaque fois. Mon dieu, si elle n’était pas ma meilleure amie… Elle serai passée dans mon lit déjà, et puis j’aurai pu être beaucoup plus méchant que maintenant. Là, c’était la routine. Si si, j’vous jure.

Le bar est bondé et pourtant, elle ne semble pas être là. Je connais ses horaires pourtant et elle devrait finir juste maintenant normalement. Mais il n’y a que ses collègues derrière le bar, pas de trace de la plus belle des blondes. « Tu viens de la rater ! » Une petite brune se plante devant moi. Elle travaille aussi ici, je l’ai déjà vue plusieurs fois. « Elle est partie y’a quoi ? 5 minutes. T’es en retard mon pauvre Cooper ! » Je la détaille, essayant de me souvenir de son prénom mais je n’en ai aucune idée. Pourtant, elle semble me connaître. Soit Andie parle de moi souvent soit cette fille est une vraie commère. « Tu sais où elle est partie ? » En fait, je suis assez dégoûté qu’elle soit déjà partie. Parce que l’effort que j’ai fait pour venir lui faire la surprise ne sert à rien. Elle aurait pu finir son service à l’heure quand même, pas en avance. Pour une fois que je m’en plaignais. « Je crois que je l’ai vue entrer dans le parc, tu peux sûrement la rattraper, elle est pas vraiment du genre rapide. » Elle n’a pas tort. Andie est plutôt du genre à flâner, regarder autour d’elle sans vraiment avancer. A quoi bon se presser puisque sa journée est finie de toute façon ? « Merci, bonne soirée à vous ! » Et je sors du bar. Je ne cours pas non plus, faudrait pas paraître désespéré. Mais je presse le pas quand même, il faut que je la rattrape si je veux que ça ait servi à quelque chose. Il y a quelques personnes dans le parc mais je mets un moment à la voir. Et quand je la reconnais, j’aurais préféré que ce ne soit pas elle en fait. Grimpée sur le dos d’un homme, collée à lui, en train de rigoler. Et s’il y a quelque chose dont je suis sûr, c’est que voir la fille que vous… que vous quoi ? On n’est pas ensemble, je n’arrête pas de le dire. Mais on n’est pas pas ensemble non plus. On a vu plus simple quand même. Mais de toute façon, la voir avec un autre, ce n’est pas agréable. Alors j’accélère encore le pas, déjà furieux. « Content de voir que certains s’amusent ce soir ! » Les deux qui ne m’avaient pas vu arriver arrêtent de rire. Et je reconnais l’homme qui la porte. Dean. Ce mec-là, je ne peux vraiment pas le voir. Et qu’Andie ne vienne pas encore me dire qu’il n’y a rien entre eux alors qu’elle est perchée sur son dos. « Tu veux bien la déposer et aller te chercher une fille un peu plus libre ? » Ouais, parce qu’Andie, elle est déjà prise en quelque sorte, quoique je puisse en dire. Et, même si on ne s’est jamais interdit de voir d’autres personnes, j’ai bien envie de le faire maintenant. Si ça peut m’éviter d’avoir ce pincement au cœur en l’imaginant avec un autre.

dean, cooper & andie; let's just say it's not the easy part.

« Parle pas de malheur ! Je serai crevé avant la première ride, rassure-toi ! » C'était quelque chose qui m'avait toujours fait rire. Quand certains avaient peur des monstres, des sorcières, des fantômes, ou bien même des clowns, d'autres, comme Dean, avaient tout simplement peur des vieux. Ca avait le mérite d'être original, au moins. « Mais qu'est-ce que je vois là ? Une ride ? » Mes doigts viennent chatouiller doucement le coin de ses yeux, espérant n'importe quelle réaction hilarante de sa part. Enfin, une réaction pas trop expressive non plus, je ne voudrais pas qu'il se mette à hurler et se mette à tourner en rond comme une fillette capricieuse, quitte à me laisser tomber sur le sol, non, une réaction qui permette juste de me requinquer. « Ta cru que j’étais un poney ou quoi ? » Bon, je l'avais cherché celle-là. Je vais donc devoir me servir de mes jambes pour rentrer, c'est bon à savoir. Au moins, je peux déjà commencer à m'y préparer mentalement. Je sais pas vraiment ce que j'espérais, un traitement de faveur, ou bien simplement qu'il soit d'humeur généreuse. Après tout, j'étais sa meilleure amie, il pouvait bien faire un effort. « S'il te plaaaaaaaaaaaît. » Le pire, c'est que je savais qu'il finirait par céder à un moment où à un autre, à force d'acharnement. Enfin, pour le coup, on ne peut pas le savoir, puisqu'une voix derrière nous nous coupe dans notre élan. Une voix, pas vraiment tout ce qu'il y a de plus joyeux et d'enjoué, d'ailleurs. « Content de voir que certains s’amusent ce soir ! » Je tourne la tête et remarque Cooper, à peine quelques pas derrière nous, et il ne m'en faut pas plus pour sentir le malaise arriver. « Tu veux bien la déposer et aller te chercher une fille un peu plus libre ? » Je m'empresse de descendre et de remettre les pieds au sol, pas vraiment parce qu'il le demande, plutôt parce que je suis un peu gênée qu'il nous surprenne ainsi. Enfin, gênée, pas exactement, mais je ne saurais comment l'expliquer. Cooper n'ayant jamais été très tolérent à l'égard de mon meilleur ami, j'essayais de contenir les moments comme celui-ci afin de ne pas créer de disputes inutiles. Parce que c'était toujours la même chose. Il nous reprochait des tas de trucs, alors qu'on ne faisait vraiment rien qui puisse provoquer sa colère. D'ailleurs je ne savais pas pourquoi il se mettait en colère, surtout pour si peu, lui qui répétait sans cesse qu'on était pas un couple et qu'après tout, je pouvais faire ce que je voulais avec qui j'en avais envie. C'était pourtant ce que je faisais et ça ne lui plaisait toujours pas. « Un peu plus libre ? Ca veut dire quoi ça ? » Les banalités d'usage ne sont plus de rigueur, apparemment. Alors qu'on venait tout juste de se réconcilier, je sentais les reproches arriver par dizaines. Tout ça devenait vraiment n'importe quoi. Je jette un coup d'oeil vers Dean qui semble être tout aussi agacé que moi. Il semblerait que quoi qu'on fasse, on soit toujours les deux seuls à blâmer de toute façon. D'ailleurs, j'étais surprise de voir Cooper ici, lui qui mettait si rarement un pied en dehors de son appartement.

Elle se foutait plusieurs fois de ma gueule par jour, cette nana. Mon dieu, si je ne l’aimais pas comme une sœur, je l’aurai baffé depuis un moment. C’est vrai, c’était ridicule d’avoir peur des vieux et de les haïr plus que tout. Mais moi, j’étais comme ça et on ne pouvait pas me faire changer. Pareil avec les gosses. Vaux mieux me tenir loin des gamins au risque d’avoir un dépôt de gerbe sur les pieds. Mesdames, sauvez vos chaussures. « Mais qu'est-ce que je vois là ? Une ride ? » Euuuh. Je sentais ses doigts contre mes yeux. J’avais limite envie de courir devant un miroir ou même devant un poteau d’abri bus pour me regarder. « Arrête bordel, tu déconnes la ! » Dean et les vieux, une sacré histoire. Je pouvais écrire tout un bouquin pour exprimer ma haine envers cette espèce… bizarre. En attendant de me prendre pour un vieux, elle me prenait pour son poney de compagnie. Raccompagner une fille sur mon dos, jamais fait ça. J’avais tout fait avec les gonzesses, sauf faire le romantique. Ça ne faisait pas partie de mon vocabulaire. « S'il te plaaaaaaaaaaaît. » J’avais limite les yeux dans le dos. Je sentais son air de chien battu, désespéré. J’étais son seul espoir, son héros. Rien que ça, ça me mettait un coup de fouet. Elle me touchait en plein cœur cette petite. Je pouvais presque avoir de la compassion. Je soupirais quand même, par nonchalance. . « D’accord… Et puis après, tu me raccompagneras à l’écurie hein ? » disais-je, en riant. Mon fou rire fut de courte durée. J’entendais une voix masculine, qui visiblement m’adressait la parole. Ou plutôt à celle d’Andie. C’était qui ce type ? Je regardais le mec en question. Merde, je le connaissais. Du moins, de vue. Je savais simplement que le mec ne pouvait pas me saquer. Allez savoir pourquoi. « Tu veux bien la déposer et aller te chercher une fille un peu plus libre ? » Oh putain, un jaloux. J’allais m’amuser là. J’aimais jouer avec ce genre de mec, un peu du genre fiotte qui rêve du grand amouuuur. A vomir ! Je laissais descendre Andie, pour me rapprocher de Cooper. Je le regardais de bas en haut, tout en provocation. . « Bah alors Roméo ? T’a peur que Juliette s’en aille ? Non, elle n’est pas libre mon pote. Va-t’en, bouge ! » Au pire, j’allais me recevoir une droite magistrale de ce gros tendre. Rien à foutre. Si je devais casser du casanova ce soir, j’allais en casser ce n’était pas un souci.

Moi jaloux ? Si peu voyons… Croyez-moi, j’aurais aimé être capable de passer mon chemin, la laisser vivre sa vie. Parce que je n’ai pas le droit d’être jaloux, de réagir comme ça. Alors je me dis qu’elle ferait sûrement pareil si elle me voyait avec une autre, ça apaise ma conscience. Elle descend rapidement du dos de ce Dean, encore heureux. « Un peu plus libre ? Ça veut dire quoi ça ? » Elle ne va pas jouer les idiotes. Même si aucun de nous ne sait définir ce qu’il y a entre nous, on sait qu’on n’est pas totalement célibataire. On refuse juste de mettre un mot dessus. « Tu sais bien ce que je veux dire, tu n’es pas si blonde que ça Andie ! » Je serre les dents, énervé de la situation, énervé de ma réaction. Et voilà que le poney se la ramène. Fallait s’y attendre. « Bah alors Roméo ? T’a peur que Juliette s’en aille ? Non, elle n’est pas libre mon pote. Va-t’en, bouge ! » Avant de réfléchir à quoi que ce soit, mon poing vient frapper son visage. Depuis le temps qu’il me fait chier ce mec. C’est un con, c’est tout. Et vu sa réputation, c’est impossible qu’il n’y ait pas plus que de l’amitié entre Andie et lui. Ma main est douloureuse mais ça doit être pire pour son visage. « Je préfère toujours être Roméo qu’un stupide cheval drogué ! » Parce que même si je me suis drogué à une époque, je ne suis pas resté coincé là-dedans. Alors que lui, c’est sa nature d’être drogué. Et c’est pathétique. Tout chez lui me dégoute de toute façon, je ne comprendrais jamais ce qu’Andie lui trouve. Il est immature, con, vulgaire. Tout le contraire d’elle. « Ton moment de gloire est terminé gamin, laisse les adultes discuter entre eux. » Et je me tourne vers Andie, bien décidé à ignorer ce connard. Mais je sais déjà qu’elle va me détester pour ce que j’ai fait. Pourtant, je le referais si nécessaire. « Alors c’est comme ça ? Je viens te voir à la fin de ton service mais toi, t’as rien d’autre à faire que jouer avec ton soit disant meilleur ami ? Me prends pas pour un con Andie. » Comme une envie de partir d’ici, de tout plaquer. Mais je veux la vérité pour une fois. Je veux bien avoir confiance mais faut pas se foutre de ma gueule non plus.

dean, cooper & andie; let's just say it's not the easy part.

« Bah alors Roméo ? T’a peur que Juliette s’en aille ? Non, elle n’est pas libre mon pote. Va-t’en, bouge ! » Je soupire, parce que je déteste les voir comme ça. Je déteste les voir tous les deux parce qu'ils peuvent pas s'empêcher de se foutre à la gueule tout ce qu'ils trouvent, les insultes, les provocations, et c'est juste insupportable. Mais ces deux-là, c'est encore pire que deux gamins, il suffit qu'on baisse sa garde une seconde et on les retrouve en train de se battre. « Mais t'es complètement malade ! » Je lance à Cooper un regard ahuri, parce que j'ai du mal à croire que sa connerie aille jusque là, qu'il ait besoin d'en venir aux mains pour soulager sa conscience. C'était comme si je n'avais plus mon mot à dire, comme s'ils n'avaient qu'à décider de ce que je voulais, que j'étais juste là pour approuver, et c'est tout. Comme si je n'allais pas réagir, comme si soudainement je ne savais plus ce dont j'avais envie ou même besoin et qu'il fallait que l'on décide à ma place. Je reste quelques instants auprès de Dean pour m'assurer que tout va bien, et finalement je me tourne vers Cooper, parce que tout ça a assez duré. « Si tu as quelque chose à dire, c'est avec moi que tu règles ça. Inutile de t'en prendre à Dean ! » Et pourtant, même si je détestais ça par dessus-tout, que la colère m'aveuglait et que moi aussi j'avais bien envie de régler mes comptes, ce n'était pas vraiment le plus important en ce moment, parce que cet abruti venait tout juste de frapper Dean en plein visage et que dans l'immédiat le plus important était de limiter les dégâts. « Alors c’est comme ça ? Je viens te voir à la fin de ton service mais toi, t’as rien d’autre à faire que jouer avec ton soit disant meilleur ami ? Me prends pas pour un con Andie. » Bon d'accord, il était venu me voir à la fin de mon service, c'était plutôt gentil. Mais ça n'excusait en rien sa réaction, ça n'excusait pas ses reproches, sa jalousie maladive et ses accusations complètement à côté de la plaque. Pire, si c'était pour foutre la merde, autant rester chez lui, ça nous aurait évité toute cette stupide confrontation. « On ne faisait rien de mal, Cooper ! » J'avais du mal à imaginer ce qui lui passait par la tête, ce qu'il pensait qu'on faisait quand il n'était pas là. Et puis de toute façon, peu importe ce qu'on faisait, ça n'avait rien avoir avec lui, et je ne savais pas pourquoi il ne le comprenait pas encore, pourquoi il ne comprenait pas que tout ça ne servait à rien, que c'était juste complètement inutile et démesuré. Lui non plus ne se gênait pas, d'ailleurs, alors tout ça, c'était plutôt gonflé, et dans le fond, c'était tout l'ironie de la situation.

Il me faisait presque rire à faire le nerveux. C’était amusant de voir à quel point un mec pouvait perdre ses couilles à cause d’une femme. Jamais je ne me laisserai embobiner comme ça, c’est clair et net. Un mec qui commençait à être jaloux, c’était un mec dans la merde jusqu’au cou. Je n’avais pas envie de me mêler de leurs affaires, après tout ça ne me concernait pas. Mais ce petit con d’Applewood me tapait sur le système. Il me faisait une scène presque à chaque fois. Visiblement, j’allais encore m’en taper une. Je soupirais. Enfin je n’avais pas le temps de faire quoi que ce soit d’autre, je me retrouvais sonné par terre après avoir reçu un coup de poing de l’autre abruti. « Je préfère toujours être Roméo qu’un stupide cheval drogué ! » Mais c’est qu’il en avait dans le poing lui ! J’essuyais ma lèvre en sang, regardant Andie qui courrait presque à mon secours. Ça va, pas de quoi en faire un drame. Par contre, lui, il allait s’en prendre une bonne entre les jambes. « Ton moment de gloire est terminé gamin, laisse les adultes discuter entre eux. » C’était bien trop pour moi, j’avais déjà du mal à me retenir dès que j’ai vu sa tignasse frisée arriver dans les parages. Je me relevais rapidement. « Tu sais quel est le film préféré du gamin ? C’est casse-noisette ! » Je lui fonçais dessus pour lui décrocher un bon coup de genou entre les jambes. Je n’y allais pas par quatre chemins, de toute façon, j’avais la flemme. Il me fatiguait déjà. « Si t’es même pas foutu de croire ta copine, t’es pas sorti de l’auberge frisette. » Je m’étais défoncé le genou, mais j’étais prêt à lui en remettre une autre. « Retouche-moi encore une seule fois et tu pourras dire adieu à tes knacki balls qui te servent de c*uilles. » Je savais qu’Andie allait m’engueuler. C’était toujours la même chose de toute façon. Je fouillais mes poches, pour trouver un petit joint. J’étais saoulé là. Il fallait que j’me calme.

J’y peux rien si j’ai envie de le frapper dès que je le vois. J’y peux rien s’il me provoque, à croire qu’il n’attend que ça. Moi je lui donne ce qu’il attend, un beau coup de poing qui le met à terre. Faible. « Mais t'es complètement malade ! » Bien sûr qu’elle n’est pas contente. Mais à ce moment précis, je n’en ai rien à faire. Bien sûr que j’aurais préféré une soirée tranquille avec elle, comme je l’avais prévu. Mais c’est pas ma faute si pendant ce temps-là, elle va s’envoyer en l’air avec son salopard de meilleur ami. En fait, ça aurait sûrement donné la même réaction avec un parfait inconnu. La voir avec un autre, ça m’est juste insupportable. « On ne faisait rien de mal, Cooper ! » Je me tourne vers Andie, décidé à ignorer ce connard et à régler les choses avec elle. Enfin si elle veut bien arrêter de me mentir. Depuis quand ce connard de Dean saurait garder sa queue dans son pantalon ? Surtout avec une femme aussi belle qu’Andie. Mais faut croire que lui, il n’en a pas fini avec moi. « Tu sais quel est le film préféré du gamin ? C’est casse-noisette ! » Je n’ai pas le temps de comprendre qu’il me frappe en plein dans l’entrejambe. Putain ! Je vais le tuer, c’est officiel. « Si t’es même pas foutu de croire ta copine, t’es pas sorti de l’auberge frisette. […] Retouche-moi encore une seule fois et tu pourras dire adieu à tes knacki balls qui te servent de c*uilles. » Blabla blabla. Je n’écoute même pas ce qu’il raconte, la douleur et la colère m’aveuglant. D’ailleurs, je n’entends plus rien. Alors je relève la tête et je lui fonce dessus. C’est pas une demi-portion comme lui qui va me faire chier. Tous deux au sol, je laisse ma fureur passer dans mes poings qui viennent le cogner encore et encore. « Connard ! » Self-control ? Qui a dit que je connaissais ça ? « Tu… ne la… touches pas ! » On roule dans l’herbe, continuant de taper le plus fort possible. Je vois assez mal ce qui pourrait me calmer maintenant. Parce que le sang qui coule de son visage me fait plaisir. Même si le mien est aussi sur le sol. Mais je n’ai pas mal, pas encore. Par contre, ça sera super douloureux bientôt. Mais ça en vaut le coup, il le mérite.

dean, cooper & andie; let's just say it's not the easy part.

« Tu sais quel est le film préféré du gamin ? C’est casse-noisette ! » J'ai même pas le temps de réagir que Dean fonce sur Cooper, et puis les voilà encore en train de se battre. Et moi je suis plantée là comme une conne sans savoir quoi faire, ni même quel parti prendre. Une chose est sûre, une fois qu'ils auront terminé de s'entretuer, ils n'auront pas fini de m'entendre. Comme si c'était la seule chose dont j'avais à me préoccuper en sortant du boulot. Moi qui rêvait d'un bon bain, je crois que c'est raté, parce que je vais devoir passer ma soirée à trouver comment les séparer. En fait, je ne suis même pas en colère, je crois qu'ils me fatiguent plus qu'autre chose. On croirait qu'ils ont encore quinze ans, à se battre dans la cour sans raison apparente, ou bien seulement juste pour le plaisir de cogner. En fait, non. A bien y réfléchir, ils me mettent aussi en colère. Fatiguée ET en colère, il ne manquait plus que ça. « Connard ! » C'est pas possible. Ils en ont encore pour longtemps, comme ça ? Ils sont là, à se rouler par terre et à se frapper dessus comme deux parfaits abrutis et moi je reste plantée là sans trop savoir quoi faire pour les arrêter. Faut dire aussi que j'ai jamais vraiment assisté à ce genre de situation auparavant, c'est le genre de trucs qu'on voit dans les films et dont on rigole aisément, mais rien de plus. J'ai bien songé à me glisser entre eux pour tenter de les arrêter, mais ce serait le meilleur moyen pour me prendre un coup, ou bien même à leur jeter des cailloux, mais je risquerais d'en blesser un au passage. Et il ne manquerait plus qu'ils rejettent la faute sur moi. J'envisage aussi d'appeler quelqu'un, mais bon, à cette heure-ci, il n'y a plus grand monde dans le parc. Alors on dirait bien que je vais devoir me débrouiller toute seule. Je regarde dans les environs pour être sûre de ne pas avoir de public et finalement, j'enlève mon t-shirt, parce que c'est la seule idée qui me vient à l'esprit sur le moment et je le balance sur eux, espérant que leur curiosité l'emporte sur leur envie de meurtre, au moins quelques secondes, le temps que je trouve autre chose de plus efficace. « Ca y est, est-ce que j'ai votre attention maintenant ? » Je me montre peut-être un peu plus irritée que prévu, mais on dirait bien que c'est la seule solution qui fonctionne. Et puis bon, je n'ai pas envie de perdre plus de temps ici, il ne manquerait plus que tout le monde rapplique pour être sûr de ne pas manquer une miette du spectacle.

A chaque fois que je croisais cette tête de nœud, ça finissait souvent en bagarre. Allez savoir pourquoi. Pour une fois que je ne cherchais pas la merde, il me désignait bizarrement comme étant son punchingball attitré. Il détestait que je sois aussi près de sa chère et tendre, parce qu’il savait au fond que je pouvais l’avoir sans aucun problème. Mais je m’étais bien mis d’accord avec Andie. Il n’y avait que de l’amitié. Elle était comme ma petite sœur, enfin carrément celle que je n’ai pas eu. J’y apportais beaucoup d’affection, à ma façon quoi. Je tirais quelques taffes rapides sur mon joint, me délectant de frisette se touchant l’entrejambe profondément amoché. Visiblement, il n’appréciait pas. Ca, c’était pour ma lèvre ouverte l’abruti. Merde, il me fonçait encore dessus. C’était la guerre man ! « Connard ! » Je me retrouvais au sol tentant tant bien que mal d’encaisser les coups, bien que ça me fasse mal. J’avais envie de lui en mettre une autre bien placée, histoire qu’il puisse dire adieu à ses bijoux de famille. Je roulais dans l’herbe, lui décrochant un coup de poing dans le ventre. Personne n’avait le dessus. « Tu… ne la… touches pas !» J’avais envie de le réveiller. « Non mais allo l’asticot, je ne la toucherai pas ta gonzesse ! Elle est comme ma sœur ! » Oh et puis merde. Je me retrouvais par je ne sais quel moyen au-dessus de Cooper, lui appuyant la tête contre le gazon. Autant qu’il broute un peu frisette. Puis j’entendais sa voix. « Ca y est, est-ce que j'ai votre attention maintenant ? » Je tournais la tête, constatant qu’elle venait de dévoiler une de ses partie intime et néanmoins alléchante : sa poitrine. Je m’empressais de tourner la tête. Ça ne me ressemblait pas ça, mais c’était elle. Je ne pouvais pas lui faire ça. J’appuyais une dernière fois la tête de Cooper contre le gazon avant de libérer mon emprise sur lui, et me relever avec difficulté. J’avais la chemise à moitié déchirée, ainsi que plusieurs commotions sur le torse en plus de ma lèvre qui pissait le sang. Frisette n’était pas mieux. « Baisse-moi ça ! T’es folle ou quoi ? Tu veux ameuter tous les pervers du quartier ? » disais-je, dos tourné. J’en étais un pervers, le pire d’ailleurs. Mais c’était Andie et j’avais juré sur la vie de mon canapé – attention ça rigole pas -, que je ne la toucherai jamais. Je tenais au moins mes promesses, du moins le peu que je faisais.

Ça peut paraitre immature de se battre comme ça, sans vraie raison, juste parce qu’on ne fait que ça quand on est ensemble. D’ailleurs, je penserais sûrement que c’était con demain matin quand j’aurais mal partout. Mais je ne le regretterais sûrement pas. Parce que ça fait un bien fou de le taper, ce connard. Il doit pas avoir l’habitude que les gens s’opposent à lui mais moi, avec mon fort caractère, il est mal barré. Et on tape, on tape. Aucun de nous n’a le dessus mais on continue. Parce qu’il le mérite ce con. « Non mais allo l’asticot, je ne la toucherai pas ta gonzesse ! Elle est comme ma sœur ! » Allo l’asticot ? Non mais ce mec est vraiment un gamin. Et s’il espère que je vais gober ça. Il ne doit pas connaître les relations entre frère et sœur ou bien il a un sérieux problème. En fait, il pourrait y avoir le feu à côté de nous, on ne le verrait sûrement pas tellement on est à fond dans notre bagarre. Alors les cris aigus d’Andie, on les entend à peine. Une fois qu’on est lancés, on ne se lâche pas. Et puis finalement, un événement arrive à nous faire arrêter. Un t-shirt qui nous tombe dessus et des paroles d’Andie. « Ca y est, est-ce que j'ai votre attention maintenant ? » On tourne la tête vers elle pour découvrir qu’elle est maintenant en soutif. Normal quand on enlève le t-shirt normal. Merde, elle joue à quoi ? Je suis surpris de voir Dean détourner le regard. Il fait bien, je serais capable de le frapper encore s’il regardait. Je me relève assez difficilement. J’ai l’impression d’être passé sous une voiture. Pourtant, il parait minuscule comme ça le con. Mais il sait frapper. « Baisse-moi ça ! T’es folle ou quoi ? Tu veux ameuter tous les pervers du quartier ? » Putain mais ça serait presque un gentleman, j’hallucine. « Rhabille-toi Andie, c’est ridicule là ! » Je lui envoie le t-shirt et je ne peux m’empêcher de sourire quand même. Parce que, même si elle a l’air de nous en vouloir à mort, je la trouve impressionnante. Vous en connaissez beaucoup vous des femmes qui se mettraient à poil pour arrêter deux hommes qui se battent pour elle ? Même si ça ne me dérange pas du tooout de voir Andie peu vêtue, je préfère ça quand on n’est qu’à deux. « Bon je suppose que si on recommence, t’enlève le bas aussi ? » C’est tout moi ça, plaisanter alors qu’elle est en colère. Ça ne marche jamais en plus, je ne sais même pas pourquoi j’essaye encore. « Hey Casanova des égouts, tu peux te tourner, elle est habillée. T’étais pas obligé de jouer la comédie non plus. »

dean, cooper & andie; let's just say it's not the easy part.

En cas de situation désespérée, il faut agir désespéremment. Enlever mon t-shirt, c'était plutôt désespéré, mais ça a eu l'effet attendu : ces deux crétins finissent par relever la tête. Même s'ils ne se gênent pas pour exprimer leur mécontentement, ils en oublient presque de se battre pendant dix secondes. « Baisse-moi ça ! T’es folle ou quoi ? Tu veux ameuter tous les pervers du quartier ? » Et bien voilà, il n'aura fallu qu'une fille à moitié à poil pour les faire arrêter et les voir se relever difficilement. Tant mieux. J'espère qu'ils souffrent, ça leur apprendra. « Rhabille-toi Andie, c’est ridicule là ! » Bien sûr, allez-y, agissez comme si c'était moi la fautive, comme si trente secondes plus tôt vous ne refaisiez pas une de ces émissions où les filles se battent dans la boue. Comme si c'était à vous de me faire la morale, surtout dans l'état où vous êtes. « Ca va, y'a personne ici ! Et si on en faisait un jeu, devinez qui gagnerait ? » Parce que ouais, au le jeu du plus ridicule, je perds haut la main sur ce coup-là. Je cherche même pas à paraître gentille, ou à détendre l'atmosphère alors que j'ai juste envie de me barrer d'ici, et tant pis s'ils se remettent à se battre. J’attrape le t-shirt qu'il me lance et je finis par l'enfiler, parce que même si j'aimerais lui clouer le bec en marchant dans la rue à moitié dévêtue pour lui prouver que je ne suis pas à sa disposition, je ne suis pas encore totalement cinglée pour jouer à celui qui sera le plus fier. Je les regarde tour à tour, et j'ai soudain envie de les insulter de tous les noms. « Vous êtes vraiment trop cons. Tous les deux. Ca va être comme ça à chaque fois ? Vous pouvez pas agir comme des gens civilisés, rien qu'une fois ? » Encore heureux qu'il n'y ait que moi ici, parce qu'ils auraient très bien pu finir en taule. D'ailleurs, c'est peut-être pas une si mauvaise idée. Mais j'ai l'impression qu'ils s'en foutent. C'est bien ça le problème, ils se foutent de tout, et moi j'sais plus vraiment quoi faire d'autre pour les faire réagir. Alors tant pis, je ne fais plus rien. Pour ce soir en tout cas. « Laissez tomber, je rentre chez moi. » Je soupire à la vue de leurs visages éraflés, en sang et je fais demi-tour. Ils peuvent reprendre là où ils en étaient restés, je m'en fiche à présent.

Je n’en revenais pas du geste d’Andie. C’était certes, courageux mais elle n’était pas obligée d’en arriver là. Je n’avais pas envie que tout le monde l’a regarde et surtout pas ce frisé la. Mais visiblement, il y avait bien plus que de l’amitié entre ces deux-là. Putain, j’allais devoir justifier ma place bientôt parce que l’autre enragé n’allait pas me laisser l’approcher à moins de cinquante mètres. « Hey Casanova des égouts, tu peux te tourner, elle est habillée. T’étais pas obligé de jouer la comédie non plus.» Mais il me gonfle celui-là. Pour lui répondre, je levais mon majeur. Je n’avais même plus envie de le frapper tellement il me gonflait. « Ca va, y'a personne ici ! Et si on en faisait un jeu, devinez qui gagnerait ? » Je ne me sentais absolument pas fautif. C’était frisette, et sa jalousie maladive. Je ne comprenais pas comment un mec pouvait être aussi jaloux, alors qu’il n’était même pas en couple avec elle. Mon dieu, rien que ce mot me filait la gerbe. « Vous êtes vraiment trop cons. Tous les deux. Ca va être comme ça à chaque fois ? Vous pouvez pas agir comme des gens civilisés, rien qu'une fois ? » Je n’étais pas civilisé. Donc ma pauvre chérie, tu pouvais attendre un moment avant d’avoir une politesse de ma part. Je n’étais même pas poli avec moi-même alors. Je réalisais que c’était dur de fréquenter un mec comme moi. Il fallait en avoir de la patience. « Laissez tomber, je rentre chez moi. » C’était la meilleure chose à faire. Et puis c’était pas à moi à la rattraper mais à frisette. Moi j’avais juste à rentrer chez moi, pour me défoncer la gueule et m’attraper un autre petit joint dans ma boîte magique. Je chuchotais en me penchant vers l’oreille de frisette. « Rattrape là. Moi j’me casse. » Je commençais à m’éloigner de frisette, pour partir dans l’autre direction. « J’ai plus d’joints j’me tire ! Appelle-moi, un de ces quatre. » J’adressais un geste de la main à Andie, qui se barrait, puis un signe de la tête à frisette en lui faisant les gros yeux. S’il voulait se faire pardonner, c’était maintenant ou jamais. Moi je rentrais pour me défoncer.

Andie a vraiment trouvé la meilleure solution pour nous faire arrêter de nous battre. Parce que, même s’il reste con, j’ai plus envie de le frapper. C’était dans le feu de l’action tout à l’heure. Et seule la réaction d’Andie pourrait me faire regretter. « Ça va, y'a personne ici ! Et si on en faisait un jeu, devinez qui gagnerait ? » Nous, on était juste salement amochés, pas presque à poil comme elle. Et, si on enlevait nos t-shirts aussi, on risquait de voir l’étendue des blessures. Et mieux valait ne pas montrer devant l’autre à quel point il nous avait fait mal. Mais on se remet de tout de toute façon. « Vous êtes vraiment trop cons. Tous les deux. Ça va être comme ça à chaque fois ? Vous pouvez pas agir comme des gens civilisés, rien qu'une fois ? » Je voyais assez mal comment je pourrais me calmer aux côtés de Dean. Il était vraiment trop con pour que je résiste. Et s’il n’avait pas répondu à mon coup de poing par un coup de genou, je ne l’aurais pas tabassé. C’est sa faute aussi. Pourtant, je ne réponds rien à Andie. Elle a sûrement raison, je n’aurais pas dû faire ça. Mais ce qui est fait est fait. Et quelque chose me dit que ce ne sera pas facile de la calmer cette fois-ci. Parce que j’ai été jusqu’à me battre avec quelqu’un à qui elle tient. Même si cette personne est un con. « Laissez tomber, je rentre chez moi. » Si je veux avoir une chance, je dois la saisir maintenant. Parce qu’Andie, une fois qu’elle est énervée, c’est fichu. Elle balance même des verres de vin à la figure parfois. Heureusement qu’elle n’a rien à lancer cette fois-ci. « Rattrape là. Moi j’me casse. » Encore heureux qu’il n’allait pas lui courir après. Et il avait raison, je devais le faire. « J’ai plus d’joints j’me tire ! Appelle-moi, un de ces quatre. » Comme si rien de tout ça ne s’était passé. Il s’en fichait royalement lui. Pourtant, il avait foutu la merde. Il part dans l’autre direction et moi, je commence à suivre Andie. « Attends-moi Andie ! » Mais elle ne ralentit pas. Et moi, j’ai mal. Je me vois assez mal courir dans ma condition. Il n’y a pas été de main morte ce con. « Il faut qu’on parle Andie ! » Je ne sais pas trop de quoi il faut parler mais il le faut en tout cas. Parce que la perdre pour ça, ce serait vraiment trop stupide.

dean, cooper & andie; let's just say it's not the easy part.

« J’ai plus d’joints j’me tire ! Appelle-moi, un de ces quatre. » C'est au tour de Dean de s'en aller aussi, c'est pas très étonnant. Ne plus avoir de quoi fumer, ça doit représenter une sorte de crise majeure pour lui, ou quelque chose comme ça. Peut-être aussi que Cooper a troublé sa folle soirée dans le parc à glander, parce que sa lèvre enflée et ses autres blessures doivent quand même lui faire un mal de chien. Il ne doit rester que Cooper, je ne sais pas s'il a décidé de rentrer lui aussi. Après tout, il peut faire ce qu'il veut, moi, je ne suis déjà plus là. « Attends-moi Andie ! » Bon d'accord, pas exactement ce qu'il veut. Me suivre, ça, il ne peut pas. Pas quand je suis énervée, pas quand je pourrais dire des trucs que je finirais par regretter. Pas quand il m'a fait passer pour une conne parce que je vais devoir encore inventer n'importe quelle excuse bidon pour justifier son comportement. Alors non, je ne l'attends pas, tant pis s'il n'arrive pas à me rattraper. Parce que je ne veux pas qu'il me rattrape. Pas maintenant, du moins. Je veux juste rentrer et oublier, pour quelques jours au moins, pour que la colère finisse par retomber. « Il faut qu’on parle Andie ! » Parler ? Mais parler de quoi ? Parler de sa stupidité sans égale ? Parce que ça, oui, on pourrait en parler. On pourrait même en parler toute la nuit, et toute la journée suivante. On pourrait même en écrire un livre, si on voulait, ce ne serait pas les exemples qui manqueraient. Parler ne servirait à rien. Je n'ai pas vraiment envie d'arranger les choses. Je n'ai même pas envie d'y toucher pour l'instant. « Non, Cooper, on a pas besoin de parler ! Laisse-moi tranquille, d'accord ? » Je ne cris même plus, à présent, je veux juste en finir le plus vite possible, noyer ma honte dans un bon bain et un verre de vin. Je doute que ça lui suffise pour lâcher l'affaire, mais je compte au moins sur ses blessures pour le ralentir et me laisser un peu de répit.