truth is nothing. What you believe to be true is everything ϟ r
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Sujet: truth is nothing. What you believe to be true is everything ϟ r Sam 30 Juin - 1:03
pièro & ilkay
“ Les monstres sont réels, les fantômes aussi, ils vivent à l'intérieur de nous, et parfois ils gagnent ”
Le réveil se fait sans réelle raison, je reste étendu sur ce matelas à peine confortable, fixant la toiture au loin défraîchis, les oiseaux qui je ne sais comment s'y engouffrent avec provocation. Je soupire, et le temps passe, je reste peut-être bien des heures ainsi allongé. Rien ne presse, ma catin s'est tiré dans la nuit, une baise un rail et elle s'en va. Et je jouis seul de ce matelas de clochard luxueux. Hier soir j'étais pas ivre d'envie, hier soir ce corps c'était pas lui. Quand je ne bois pas je m'enfuis, quand je me drogue pas je m'ennuie. Dure réalité, y'a pas que ça y'a aussi toutes ces débilités. Ma cantin est partie, et il n'y a plus que moi dans le lit. Ivre de liberté elle s'en va ailleurs folatrer, elle n'a donc pas comprit qu'ici y'a rien qui se délit ni même les oiseaux qui n'ont pas de chaînes. Même moi je ne suis que son goêliers qu'on a tout de même enchainé. Je ne suis qu'un mec de plus, bafoué, blasé, bien fatigué. Chaque nuit dans l'immense arène qu'est ma vie je ne jouis que d'un plaisir malsain. On ne veut que sa liberté moi je ne veux qu'une pseudo opportunité. Elle reviendra, dans un claquement lugubre, dans une démarche de pute, elle se rendra, je la prendrais. Parce qu'elle a beau être la fille la plus facile à attraper, jamais je ne la laisserais filer. Comme toutes ces prostitués, ces filles à papa et toutes ces autres, elles ne sont là que pour mon plaisir et en rien elles n'atteignent sa perfection. Cette nuit je ne suis pas rentré, drôle d'étrangeté. Et je ne finis par me redresser, à la recherche de vêtement je les enfile un à un finissant par des chaussures que je sais que je vais vite quitter. La route est courte, la route s'enflamme, je suis pas en manque je suis pas de ceux qui en ont besoin, je suis de ceux qui en prennent par ennuie à la chaîne. Personne à la maison entre une qui travail et un qui apprend y'a de quoi se sentir seul mais par là j'entend pas moi. Je le sais qu'hier soir encore il se trouvait là, je le sais que cette nuit encore elle n'était pas là. Toujours là, souvent seul. J'aimerais l'amener à chaque fois avec moi, j'aimerais que ce soit ça dans chaque pas !
Je me change, je me lave, j'enlève de ce corps cette crasse et ces contacts qui ne m'atteignent pas, ces doigts qui m'effleurent, ses ongles qui me griffes, des lèvres qui descendent en promesse d'envies profondes. Elles me font gerber mes catins mais p*tain comme je les aime. Jamais à son effigie, jamais à sa gloire profonde, jamais comme à lui ou comme il le doit. Mais qu'est-ce que je serais sans ça... Qu'un frère sans avenir, qu'un mec sans futur... un homme sans respect et sans envergure. Je m'ennuie je prend un rail, juste comme ça juste pour détoner de mes habitudes. Je consommes pas hors soirée, je préfère en vendre et regarder les autres sombrer. On me prend pour un connard enjoué, non je ne suis que le vendeur profané. J'ai besoin d'air, j'attrape mon paquet de cigarette et je sors je ne sais pas trop où . Je retourne à la caserne ? Aucune idée, faudrait que je croise ces gars qui sont censé être mes amis, mais j'ai pas envie , pas maintenant... Je sais pas trop quand. En fait je sais pas. J'ai envie de... Je soupire. Le réveil est trop dur je sais pas quoi penser et quoi deviner, je regarde le sol de terre, et ensuite les arbres qui bordent cette allée. Inintéressant. De toute manière levé avant la soirée je vois pas quoi faire de mes journées, je vis la nuit je dors le jour alors le reste je m'en fou. [...]
J'me souviens de ça et de plus grand chose. Je ne me souviens ni du reste de la journée ni même de la soiré,e je ne me souviens de rien, de trop de détails flou et coloré. Ivre, défoncé, y'a pas que bourré que j'suis un taré. Un pas après l'autre, je sais pas comment j'arrive à définir quelle est ma maison. Mais j'y arrive. Par bonheur, ou par malheur. Je sais même pas si la matka est rentré. Nie mam pojęcia, et peut m'en importe. Je pousse la porte de l'arrière, me rattrapant à son bord en grognant, ma perte d'équilibre m'énervant. Y'a l'abîme obscure de la maison qui m'engouffre, y'a ce bâtiment sans lumière qui ne referme rien que je connaisse, je ne vis jamais ici. Je ne vis pas. Ici je veux de la tranquillité, du bonheur. La matka se tue à travailler avec deux boulot pour tout payer, Ilkay qui se forge un avenir, moi qui ne vient que pour donner l'argent que j'arrive à avoir. Sans information, elle le sait, elle n'a rien a me demander. Je paye quasiment la moitié du loyer et de la bouffe, elle ne peut pas protester, j'veux pas la blesser. Le deal est fait depuis Ankara je crois... Anyway. Un pas après l'autre, surface lisse et plot de la table qui a trop servit, je la contourne la longe avec silence, l'impression de marcher sur de l'eau ... ou de la neige, mon cerveau tresse des images incalculable dans ma tête. Mes yeux me font mal et je lutte trop pour renfermer certaines idées. Une marche après l'autre, trop vite, trop doucement, j'en sais rien. Trop silencieux. Mes doigts se referme sur la poignée qui s'ouvre sans résister. la porte n grince pas, car cette porte n'est pas que trop peu souvent utilisée. Non celle là à l'habitude de s'ouvrir et se fermer, celle là est loin d’abrité derrière mon obscurité. Le noir, le silence, la quiétude d'un autre monde pas profané. Mon dos rencontre sans bruit, étrangement oui, l'encadrement de la porte, alors que je reste debout sans bouger, évidement qu'il est couché. Il n'a pas d'autre choix enfant trop bien élevé. J'aimerais le réveillé, qu'il ouvre les yeux, mais pour quoi faire ? Pourquoi le faire ?! Alors je reste là à écouter sa respiration.
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Sujet: Re: truth is nothing. What you believe to be true is everything ϟ r Mer 4 Juil - 18:00
Petit déjeuner, école, cours, goûter, devoirs... Éternel programme qui se répétait jour après jour. Encore aujourd'hui, sa journée n'avait été qu'une pale copie de la veille, elle-même copie de l'avant-veille, qui elle-même... Elles se suivaient, inlassablement, et se ressemblaient, horriblement. Son quotidien était une routine calme et sereine dans laquelle il avait embarqué depuis longtemps, et rien ne semblait suffisamment puissant pour rompre ce cercle vicieux ; rien, pas même les soirées auxquelles il lui arrivait de participer. Si pour lui elles avaient un goût de danger et de liberté, elles prenaient une saveur douce amère le lendemain, voire avant lorsqu'il tombait sur Pièro. Pièro... Il n'était pas rentré, hier soir. Probablement à cause de l'une de ces fêtes, ou parce qu'il vagabondait quelque part dehors. Même s'il n'en avait soufflé mot à personne, Ilkay n'avait pas manqué de remarquer sa cruelle absence. La plupart du temps, ils n'avaient beau que se croiser, occupés qu'ils étaient tous les deux par leurs activités respectives, plus ou moins licites, Pièro n'en demeurait pas moins son unique grand frère, celui avec qui il voudrait passer un peu plus de temps, celui avec qui il aimerait partager même plus... Il avait été jusqu'à guetter son arrivée, pensant naïvement qu'il rentrerait plus tard, comme il lui était déjà arrivé de faire. La matrone enfermée dans son énième turbin mal payé, il avait soupé seul, goûtant à la solitude qui l'accompagnait de plus en plus souvent ces temps-ci. Gentil garçon bien sage, sérieux dans ses études et agréable avec les autres ; tout aussi bien élevé qu'il était, il ne profitait pas vraiment d'un environnement familial des plus communs. Le temps avait passé, les aiguilles de l'horloge tourné infatigablement sur le cadran, et Pièro n'était pas rentré. Alors le lendemain, Ilkay s'était arrêté sans y penser devant la porte entrouverte de la chambre de son frère, contemplant brièvement le vide qui s'étalait derrière elle, avant de partir à l'école ; et de recommencer à nouveau l'enchaînement si régulier de ses journées. Jeudi, c'était jeudi. Autrement dit un milieu de semaine entièrement banal, des cours qui différaient de la veille et qui demeuraient somme toute assez identiques. Ah non, le jeudi rimait malheureusement avec physique, et malgré toute sa bonne volonté, Ilkay repartit du lycée avec un charmant 9/20 dont il n'était pas fier. A quoi bon s'en soucier ? Sa mère ne regardait généralement que ses relevés de fin de trimestre, fatiguée qu'elle était, et Pièro était bien le dernier homme sur Terre à s'intéresser à ses notes. Non, la seule personne qu'il décevait avec cette note, c'était lui, et cette pensée l'accompagna une bonne partie de la soirée, soirée qu'il passa perchée sur un exercice de sa matière abhorrée, avant d'aller se coucher tellement il tombait de sommeil. Et, au milieu de tout ça, Pièro n'était toujours pas rentré.
Pour de nombreuses personnes, les rêves représentaient les parties sombres de notre inconscient, vannes ouvertes vers notre esprit libéré de toute entrave, théâtre honteux de tous nos fantasmes inavoués. Pour Ilkay, les rêves demeuraient un exutoire, un moyen de se libérer de toutes les tensions qu'il lui arrivait de cumuler jour après jour, une façon habile de se décharger de toute pensées négatives. Pourtant, cette nuit-là, et malgré sa fatigue, il avait eu du mal à trouver le sommeil. Parce qu'il s'inquiétait trop. Parce qu'il se posait des questions qu'il n'osait pas énoncer à voix haute, et parce que son esprit n'était pas aussi perçant qu'il semblait le croire. Non, il n'était qu'un imbécile d'adolescent de même pas dix-huit ans, vivant jour après jour comme n'importe quel idiot de son âge. Sa vie lui suffisait amplement, et pourtant il se prenait la tête à penser à des choses qu'il ne comprenait pas, à tenter de trouver des excuses à des sentiments qu'il pouvait ressentir, et à chercher des solutions à des problèmes qui le dépassait. Aussi, lorsqu'il ouvrit les yeux entre deux phases d'un sommeil loin d'être réparateur, il manqua presque de hurler en voyant se découper dans l'encadrement de porte une silhouette qu'il eut du mal à reconnaître sur le coup. Son coeur fit un bond, et il se redressa vivement sur son lit, embarquant le drap au passage, avant de mettre un nom sur le visage qui lui faisait face. «...Pièro...» Plus un murmure qu'une parole très audible, chuchoté par ses lèvres incertaines. Le réveil à ses côtés affiche un 01:25 gras et, attiré par ses chiffres rouges, Ilkay y jette un bref coup d'oeil avant de se frotter les paupières. Son regard se tourne invariablement vers son frère, alors que le drap glisse de ses doigts, dévoilant son torse aussi imberbe que nu. Le temps orageux offrait une un climat lourd et étouffant et, préférant ne pas mourir de chaud pendant la nuit, Ilkay avait abandonné son pyjama au profit d'un simple caleçon de nuit. Après tout personne n'était censé lui rendre visite, pendant ces heures solitaires... Ce fut seulement à ce moment qu'il remarqua la tenue de Pièro, qu'il devinait plus qu'il ne voyait, compte tenu de la luminosité loin d'être équivalente à une journée de plein soleil. Il détailla brièvement ses vêtements, posant la question la plus évidente qui était, compte tenu de la situation. «...Qu'est-ce que tu fais? Tu viens de rentrer ?» Vu l'heure, il était probablement en droit de souligner des évidences pareilles et, à vrai dire, il s'en fichait assez. Son grand frère venait de rentrer et, visite surprenante ou pas, c'est tout ce qui comptait pour lui à ce moment bien précis. Il ramena à demi ses genoux vers lui, s'asseyant en tailleur sur son lit, sans quitter son frère des yeux. Il aurait voulu savoir ce qu'il avait fait pendant toutes ces journées, pourquoi il n'était pas rentré la veille, comment il occupait ses soirées, à quoi il pensait quand il était tout seul, s'il travaillait ou s'il s'amusait, pourquoi ils ne se croisaient que si peu souvent ; mais la seule question à même de sortir de ses lèvres parut la plus importante de toute, dans le silence à peine perturbé par les quelques arbres secoués par le vent dehors. «Tu... tu vas bien ?» Sa voix paraissait peu assurée dans la nuit ; peut-être parce qu'il était encore fatigué ? Probablement ; être réveillé en plein sommeil ne faisait pas partie de ses habitudes après tout. A moins qu'il n'était légèrement impressionné par la présence de Pièro. L'un dans l'autre, les deux revenaient à peu près au même et, un air soucieux sur le visage, il attendit que son aîné lui réponde.
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Sujet: Re: truth is nothing. What you believe to be true is everything ϟ r Mar 10 Juil - 20:39
pièro & ilkay
“ Les monstres sont réels, les fantômes aussi, ils vivent à l'intérieur de nous, et parfois ils gagnent ”
Les minutes s’engrainent au fur et à mesure, lente agonie ? Douce cacophonie ? Je ne sais même plus reconnaître le réel du normal, l’illusion et l’amoral. Amoral, ne le suis-je pas déjà ?! Après tout je ne suis que l’homme qui donne tout et si peu, l’homme qui tend un sachet ou une aiguille avec si peu dedans, et tant pour détruire le monde, les hommes. Tellement sont tombés, peu de personne s’en sont relevé. Ca devrait m’empêcher de dormir ? Sérieusement ? Non mais wake up, vous en connaissez beaucoup qui dealent contre leur gré ? Qui ont la capacité de faire limite passer de la coke pour aussi inoffensive que du sucre dans du café et qui ne le font pas exprès ? Cessez de vous berner, vous verrez vous en vivrez mieux, j’espère pour vous du moins. Non je ne dors pas mal la nuit à cause du nombre sans doute impressionnant des gens que j’ai fais plongé dans la drogue, de ceux que j’ai envoyé en overdose avec mes services, de ceux que j’ai tué, de ceux que j’ai brisé… Non je ne dors pas mal. Je ne dors pas. Je ne dors pas jusqu’à tomber d’épuisement, jusqu’au moment où seul mon corps est le bienfaiteur qui m’envoie aux pays du rien, pas de rêve pour les chien, pas de repos pour les vilains. Peu importe, je tombe, j’en dors. Au petit matin parfois, souvent même, je ne m’en souviens. Je ne dors jamais de nuit, le ciel est trop noir, trop créatif, trop luxueux pour me laisser m’entrainer dans les bras d’un pauvre type qu’on surnomme Morphé. En faite je hais le sommeil, comme bien des gens je déteste ça juste parce que chez les autres il leur apporte le repos alors que moi j’ai rien du tout. Je hais les gens qui dorment. Je hais ceux qui arrivent à échapper à cette torture de la vie, je les hais tous. Sauf lui. Sauf pour lui. Parce que tout le sommeil devrait lui être destiné, parce qu’il mérite plus que de vivre, il mérite le mieux et la vie est une p*te par chez nous, elle nous prend, nous retourne. Elle nous a tous ba*sé. Violement. On pense que moi je défie le destin, crétin vous ne voyez pas que je suis en plein dedans ? Le seul truc qui me sauve c’est ce cliché du mec canon qui au moins peut sauter. Rien de plus. Alors qu’Ilkay il est tellement mieux, il a même pas encore ce qu’il mérite. On me regarde mal, on ne comprend pas, on me repproche mes méchancetés, mon étrange raison de pas le laisser sortir. Mais ils savent pas, personne ne sait. A quel point le monde dehors est terrifiant, de con, comme moi, près à lui sauter dessus. Il est mieux enfermé…
...Pièro... Mouvement brusque de sa part, mes yeux retrouve la réalité. J’sors de mes pensées. Réveillé. Merde, j’songe à reculer, à le laisser. J’vois pas très bien son visage mais je devine aisément son air hébété. Mes yeux suivent imperceptiblement le mouvement de drap qui court, glisse sur sa peau, bordel pourquoi il est réveillé ?! Et puis mon prénom. Sérieux tu t’attendais à quoi ? A qui ? Ducon, tu songes sincèrement qu’il y a d’autres mecs qui se glissent dans la maison pour venir ? Je ne veux pas de réponse de toute manière, ma baraque personne y rentre, la matka, mon frangin, personne, ni fille ni mec pour lui. Pas à ma connaissance du moins et j’espère que ma connaissance englobe tous. On connait ma possessivité légendaire rien que pour ce qui concerne mes ‘copines’. Je n’imagine guère ce qui arriverait si je devais me faire prendre mon frère. Mon frangin. Mon Ilkay. Oui le mien, peu importe qu’il soit une personne je m’en fous je me suis occupé de lui, je l’ai vu grandir, si on en est là aujourd’hui c’est aussi grâce à mes connerie qui nous donnent de l’argent, alors oui c’est ma chose et peu importe l’horreur de ce que je dis. Je grogne comme simple réponse, et déjà je trouve que c’est extraordinaire comme réponse, j’aurais pu, d’habitude je le fais d’ailleurs, garder le silence. Peu importe. ...Qu'est-ce que tu fais? Tu viens de rentrer ? Je fais ce dont j’ai envie. Faux. Ce dont j’ai envie dépasser l’entendement, dépasse bien trop de chose mais qui ce soir comme les autres semblent dépassé par l’alcool et le reste, comme toujours. Trop de tout avant l’âge, trop de rien avant d’avoir perdu trop rien. Trop peu pour une vie pas commencée. J’aimerais refaire notre vie bordel, tu peux pas savoir. On serait orphelin, où alors la matka serait marié à un homme, un vrai, un bien, tu serais l’enfant désiré, j’serais l’orphelin adopté avant ton arrivé. Je t’éduquerais, j’ferais ça bien, je t’aiderais pour tes devoirs, j’te dirais de bien te conduire à l’école, j’suis même sur qu’en entrant à l’université, on viendrait te voir en te disant qu’on a entendu parler de toi, tu serais fière de m’avoir comme grand frère, on me connaîtrait, tu serais connus sous le nom de mon frangin, et pas le frangin du mec qui deal je ne sais quoi. Tu serais pas mon frangin d’ailleurs, tu serais mieux, tu serais plus, tu serais moins, j’en sais trop rien. Je répons rien à sa question. Evidement que je viens de rentrer, et ce que je fais ici ? Je m’assure que tu puisses avoir ton lot de rêve pour la nuit, je m’assure que tu vas bien et que c’est dans ma tête que les monstres rugissent et pas réellement autour de toi. Je divague, comme toujours, trop. Tu devrais dormir à cette heure ? T’es sortit ce soir ?! Oui je l’ai réveillé, mais mon cerveau embrumé… c’est trop pour lui et puis la seconde question est plus importante, bien évidement Si la réponse est oui ça me fera grincé, m’énervé, perdre ce calme pour une fois retrouvé, il y aura les questions , où ? avec qui ? pourquoi ? y’avait qui d’autre ? T’es rentré seul ? Et y’aura ensuite mon état intérieur, l’envie de tout détruire, de lui faire mal jusqu’à ce qu’il ne veuille plus jamais sortir. Je suis fou, à lier. Je le sais, j’en ai peur parfois, parfois quand je bois oui. Tu... tu vas bien ? Sa voix est incertaine et me fait froncer les sourcils. Si je vais bien ?! Come on, suis-je un jour allé bien depuis mes quatorze ans ? Je crois que la réponse est non, mais je ne vais pas mal, éviter le regard sur moi du garçon brisé. Je ne vais pas mal, mais je ne pense pas aller bien, du moins les psy me diraient pas aller bien, je vends de la drogue, j’ai poussé deux ex au suicide, six de mes ex fille et garçons sont en hôpital psychiatrique. Je ne vais pas bien. Je rêve du corps de mon frère, de mon jeune frère, je ne veux pas le voir avec quelqu’un, je ne vais pas bien. T’as pas trop chaud dans ta piaule ? On se croirait pire que dans une boîte, on étouffe… tu devrais aérer... Je répons dans un grognement, c’est rare que ce soit les réponses qu’il veut à ses questions peu importe. Moi je demande ça, et je veux une réponse à ça. Non parce qu’en plus c’est vrai, sa chambre st insupportable, et mon état aussi.
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Sujet: Re: truth is nothing. What you believe to be true is everything ϟ r Dim 15 Juil - 14:09
Silencieux comme une statue de cire, il observait son frère sans esquisser le moindre geste. De peur de briser les secondes instables qui glissaient entre eux ? De peur de rompre le voile qui enveloppait délicatement l'instant transitoire qu'ils partageaient ? Il n'aurait su le dire, et le moment était plutôt mal choisi pour se lancer dans de telles réflexions . A vrai dire, il avait plus envie de se recoucher qu'autre chose. Ses yeux lui piquaient encore un peu, et sa nuit avait été bien trop écourtée pour qu'il puisse en profiter. Immobile et placide, il attendait, patiemment, que Pièro se décide à casser cette tétanie ambiante. Mais tout ce dont il eut droit de la part de son frère se résumait en quelques grognements, graves dans le silence pesant de sa chambre. Ilkay se retint de faire une remarque à ce sujet. Parce qu'il n'en avait pas envie, et parce qu'un grognement, aussi futile qu'il puisse paraître, c'était toujours mieux que rien du tout. D'ordinaire, il n'obtenait que très rarement des réponses à ses questions, sans trop savoir pourquoi son aîné préférait rester muet plutôt que de lui répondre. Pendant longtemps, il avait cru bêtement que c'était parce Pièro n'en avait tout simplement rien à faire de lui, ou parce que ses questions lui paraissaient sûrement trop futiles. Et puis son opinion avait commencé à évoluer avec le temps, faisant un petit bout de chemin dans son esprit. Pièro devait avoir d'autres priorités ; Pièro devait être occupé ; Pièro devait penser à autre chose... Énoncées à voix hautes, ces innombrables raisons auraient l'air d'autant d'excuses qu'il trouverait à son frère ; alors il préférait les garder pour lui, et se contentait de sourire tristement quand il se heurtait au silence. Pourtant, il eut droit à une question cette fois. Plus surpris par la formulation que par les mots même de son interrogation, il continua de le fixer pendant plusieurs secondes, luttant pour ne pas baisser les yeux devant son regard un peu trop perçant malgré la semi-obscurité de sa chambre. Il devinait son regard plus qu'il ne le voyait, mais l'effet demeurait le même. Il connaissait ses traits de visage par coeur, il connaissait le bruit de ses pas, les attitudes qu'il arborait le plus souvent, le son de sa voix et le voile éraillé qui la caractérisait si bien. Il savait que l'alcool n'y était pas étranger, et que les soirées qu'il fréquentait non plus. Il savait qu'il rentrait souvent dans cet état, pour ne pas dire toujours, les pas hésitants, le regard vide, l'esprit ailleurs. Il savait et pourtant lorsqu'il le croisait dans cet état, il ignorait quoi faire pour l'aider. Peut-être qu'il n'y avait rien à faire en fait. Qu'il devait se contenter d'observer sa chute de loin, de le regarder se détruire petit à petit, et de rester silencieux face à sa déchéance. Il en avait presque oublié sa question. Et presque oublié que s'il était encore éveillé, c'est en partie de la faute de Pièro. «Je....» Il secoua la tête en signe de dénégation, avant de relever la tête vers lui. Face à son frère, il se sentait comme le petit garçon qu'il était, d'une manière exacerbée. Il avait presque dix-huit ans, mais avait l'impression d'en avoir seulement dix à ses yeux. Etait-il condamné à passer ses soirées à la maison, seul ou en compagnie d'une mère ou d'un frère trop occupés ? Etait-il destiné à sortir en douce pour ne pas subir le courroux de son frère aîné ? Des fois, il en venait à le croire. Tellement que cela le confortait finalement dans l'idée d'aller s'amuser en boîte. «J'ai travaillé. Je ne suis pas sorti... pas... pas ce soir... » Il se mordilla légèrement la lèvre inférieure, redoutant presque d'avoir ajouté ce détail à la fin de sa phrase. Parce qu'avec ces simples mots, il sous-entendait qu'il continuait à sortir de temps en temps et, même si Pièro ne l'ignorait qu'à moitié, il aurait mieux valu qu'il ne le lance pas sur ce sujet. Non pas que l'idée de voir son aîné s'énerver à cause de ça l'effrayait, mais un peu quand même. Il se départit de dire quoi que ce soit au sujet du fait qu'il soit réveillé ; en partie parce que le grand frère avait raison. Il aurait du être en train de dormir, comme n'importe quelle personne était censée le faire à cette heure de la nuit. Et pourtant ce n'était pas le cas.
Ilkay n'obtint pas de réponse à sa question suivante. Il s'en doutait, et le contraire l'aurait plutôt étonné à vrai dire. Entendre Pièro dire qu'il allait bien ? Une chimère qui reléverait plus du rêve que de la réalité. Il ne s'attendait pas à ce que son frère lui réponde qu'il allait pour le mieux du monde, ou même qu'il était au fond du rouleau ; néanmoins le plus court des "ca peut aller" ou des "ça va" lui aurait suffi, honnête ou pas. A croire que ce souhait était encore hors de portée pour lui... Pourquoi leurs conversations ne devaient se résumer qu'à quelques mots échangés à la va-vite entre deux occupations ? Pourquoi n'étaient-ils pas capables de parler "normalement", d'avoir un échange correct, animé, vivant ? Pourquoi devait-il se heurter à des grognements inconsistants, pourquoi n'était-il bon qu'à afficher l'air le moins confiant du monde, et à laisser se perdre ses pauvres mots dans un mutisme ambiant trop tendu ? Son expression soucieuse et embêtée changea du tout au tout lorsque Pièro mentionna la chaleur dans la pièce. Parce que "chaleur étouffante" sous-entendait "ouvrir la fenêtre", et que "ouvrir la fenêtre" rimait avec "risques d'orage sur la ville" dans sa tête. Il déglutit. Un peu trop audiblement peut-être. Les peurs sont ce qu'elles sont et, malheureusement, il ne pouvait se défaire de cette phobie. Le plus naïvement, il avait l'impression que garder la fenêtre fermée pouvait l'éloigner un peu plus de l'orage ; ce qui, physiquement parlant, n'était pas si idiot que ça. Le verre formait une barrière suffisamment rassurante pour le protéger de la pluie, et un peu de la cacophonie du tonnerre. C'est pourquoi il était absolument hos de question qu'il en arrive à l'ouvrir. Pas cette nuit en tout cas ; il préférait encore mourir de chaud que mourir de peur. Il rabattit ses genoux contre son torse, baissant les yeux d'embarras. Sa voix semblait encore moins confiante qu'elle ne l'était d'ordinaire, et sa main tordit le morceau de drap qu'elle contenait encore.«Ils ont prévu des orages pour cette nuit... je préfère la garder fermée...» Avait-il besoin de rappeler la raison ? Une portion de son esprit se demandait si Pièro se souvenait de la phobie de son petit frère, ou s'il avait occulté toutes les fois où il l'avait rassuré, ces soirs d'orage. Les années avaient coulé depuis, comme l'eau à travers le ciel, et désormais il ne venait plus gratter à sa porte pour réclamer un soutient moral et physique. Peut-être était-ce mieux comme ça, pour eux d'eux. Ou peut-être essayait-il vainement de s'en persuader. Il n'allait pas lui demander de rester avec lui pour la nuit. Même si quelque part il en avait envie, il n'allait pas courir le risque d'essuyer un refus ; parce que si c'était le cas, il savait qu'il ne réussirait pas à se rendormir. De toute façon, il n'arriverait probablement pas à se rendormir même sans ça. Pas après avoir été réveillé par Pièro. Pas après l'avoir vu dans cet état. C'était tout bonnement impossible. Peut-être qu'au fond il avait peur. Peur de le voir retourner dans sa chambre et s'éloigner un peu plus de lui. Peur de ne pas savoir quoi faire pour qu'il aille mieux. Peur tout court. Ilkay relâcha le drap qu'il tenait toujours, observant son frère sans le quitter des yeux. Comment pouvait-il ne pas s'inquiéter quand son aîné ne projetait que l'image d'un homme brisé et mal en point ? «Tu veux que j'aille te chercher un verre d'eau ? Ca te ferait du bien...» Il s'avançait probablement en disant ça, mais c'était la moindre des choses qu'il pouvait faire. Bon il était certainement le dernier des idiots, pour proposer un verre d'eau à celui qui l'empêchait de se rendormir, mais c'était bien le dernier de ses soucis. Il déplia ses jambes sur le matelas, s'apprêtant à se relever. A vrai dire, il se sentait mal à l'aise, sans réellement en trouver la raison. A cause du regard perçant mais ivre mort de son frère ? A cause de sa silhouette imposante mais défoncée postée contre la porte de sa chambre ? A cause de sa propre impuissance qui frôle le ridicule ? Au final, qu'est-ce que ça pouvait bien changer ? Il resterait à jamais le petit frère à l'assurance minable.
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Sujet: Re: truth is nothing. What you believe to be true is everything ϟ r Dim 22 Juil - 14:29
pièro & ilkay
“ Les monstres sont réels, les fantômes aussi, ils vivent à l'intérieur de nous, et parfois ils gagnent ”
Malgré que souvent la conversation soit en sens unique, malgré l’image, malgré tous et ces longs dérapages, malgré que je sois le pire frère, malgré qu’il ne soit pas fait pour vivre dans cet enfer… On est toujours à se retrouver face à face… Pour le moment. Oui… pour le moment. Ca me terrifie ce mot, cette pensée, cette idée floue… Mais... Qu’arrivera-t-il quand il sera trop grand, il y aura bien un moment où… il n’y aura plus rien, qu’un immense vide blanc. Je me suis toujours demandé s’il partira. En aura-t-il la force ? Non, pardon, le courage ?! Je ne suis pas dupe, si parfois j’aimerais me convaincre du contraire… voir d’autre image, d’autre monde, que je sois un autre frère… dans cette réalité c’est différent, c’est… y’a bien moins de sentiment. C’est pas vraiment de l’attachement, hein ? C’est pas son cœur qui bat et notre lien de sang ? Hein ? J’ai pas raison ? Si, je le sais, c’est pas autrement. Combien de mecs ont finit à l’hosto par mes soins ? Combien en ais-je fais sombrer pour juste un léger trouble de mon entendement et mes décisions ? Alors juste oser penser, juste oser un jour me faire faire face à l’abandon ? Parce qu’il n’est question que de ça , hein ? La répression ? C’est pas comme si je lui donnait d’autre raisons, y’a que ma violence et mes réactions, y’a que ça qui me le laisse encore pour quelques temps à la maison. Que ça avant la trahison, avant de perdre totalement la raison. Non n’allez pas au drame tragique, ne mettez pas un nom d’auteur anglais sur cette histoire, il n’y a rien à envier, rien à écrire, c’est rien d’intéressant. Juste qu’un mec sans plus réellement de raison, qui se défend de la folie par le simple lien avec un ange. Trop pur pour y toucher, trop proche pour en rêver, trop… trop, tout simplement. Trop de trop, trop peu de moyen pour y arriver et puis… Rien, ou pas, je sais plus, je sais pas trop c’est comme. Disfonctionnement. J’comprend pas, y’a comme un… on sait pas, sans trop savoir pourquoi ni comment, sans chercher à trouver la source, on se réveille et s’est finis. Foutu. Bordel je crois que parfois, un jour, peut-être j’irais trop loin dans la folie… et est-ce qu’Ilkay encore pourra seulement réussir à m’en faire revenir, ou alors même lui finira par devenir plus qu’un simple souvenir d’un espoir qui n’en finit plus, et que le petit garçon d’Ankara, je l’ai perdu. Bordel, j’m’serais donc perdu. Foutaises.
J'ai travaillé. Je ne suis pas sorti... pas... pas ce soir... Hein ?! Je fronce les sourcils, sortant de mes pensées. Comment ça ?... Avant que subitement ça me reviennent dans mes pensées, bien trop droguées, bien trop illuminées, un jour faudrait que je pense à me débrancher. Détacher, arrêter ? Pas assez d’volonté, ou alors… oui non la force n’a rien à voir avec ça, certes y’en a qui veulent mais n’y arrivent pas, mais c’est si rare, au fond ils en veulent toujours, plus, encore, d’avantage. Moi je peux pas débrancher, cette machine c’est moi qui la fait fonctionner. J’en reviens à sa réponse, réponse qu’il a fournit par ma question précédente que j’avais même oublié. Oui un jour faudrait que j’arrive en sa présence à me débrancher, , ne plus être pour sa personne un danger. Je hoche la tête, mes sourcils se remettant en place après mon incompréhension. Bordel c’que je peux être con, intérieurement du moins. Puis j’comprend le sens de ses paroles, ma mâchoire se contracte, machinalement mes épaules se rehaussent légèrement mes mains s’enfonçant dans mes poches. Du calme Pièro… Ou pas, ou si peu, non c’est Ilkay, pas ce soir, pas maintenant. Tu vas encore en cours toi… t’as pas le temps pour ces conneries, à sortir et autres, concentres toi sur tes études ! Je grince avec froideur, le toisant un moment. Parfois mon frère, j’aimerais qu’il soit comme les mecs avec qui je trafic, qu’il m’obéisse au doigt et à l’œil, qu’il ne soit pas mon frère et que je n’ai donc aucune limite à le punir de son nom respect… Mais si c’était pas mon frère... tout ça serait différent. Et puis si c’était pasq mon frère… un jour j’y ai songé, d’abord au poids qui me serait ôté, de tous ça, de toutes mes nuits… puis j’y ai vraiment pensée… Sans Ilkay, y’aurait pas de ville, y’aurait pas ce pays, ni tous les autres, y’aurait qu’Ankara, ou peut-être pas, peut-être encore Varsovie. Oui sans doute. Mais il n’y aura pas ce côté doux et presque paisible quelque rare fois, il n’y aurait qu’un animal hors de cage, ou alors enfermé, interné ou menotté, ou alors il n’y serait plus. Sans mon frère il n’y aurait pas eut de raison que je me batte pour ma survit, pour notre famille, contre mon père, contre la vie. Et donc il ne peut pas être autre que mon frère, que le petit brun sans défense, le petit brun qui malgré tous je le sais parfois me crains, qui me respecte beaucoup trop, bien trop alors qu’il ne le devrait, comment respecter une figure inexistante d’autorité. Un jour je me suis réveillé en sueur, prit d’une réelle terreur –on dit que les durs n’ont pas peur mais c’est faux, je crains pas de me retrouver avec un poignard dans le ventre ou avec une balle de flic en pleine tempe, non- y’avait son visage blanc, ses immenses yeux bleus… qui me fixaient avec la terreur similaire à quand on était petit, et quand il fixait non pas moi mais cet homme, et dans mon rêve je voyais ses lèvres articuler avec crainte les syllabe paternel. J’ai beau mal m’y prendre, j’ai beau être absent et être violent, j’ai beau pas savoir faire, j’voudrais tellement qu’il sache que je veux pas lui faire du mal, que je veux le protéger de tous, comme avant de notre paternel. Je voudrais qu’il le sache mais… j’en sais rien, je sais pas parlé, j’ai jamais su. Où du moins avec le temps… je me suis tu. Petit c’était Ilkay qui parlait le plus, moi j’ai vite fais office d’armoire de protection, et une protection n’a pas besoin de parler. Un jour j’ai appris à ne plus m’exprimer.
Je décide de changer de sujet, je décide de ne pas répondre à sa question, de râler, de m’emporter contre autre chose. Pas lui, évidement. Non. Ce temps horrible, qui en plus avec mon état n’aide pas. Je le vois se tendre, je l’entends déglutir. Quoi ? D’un seul coup intérieurement mes muscles se tendent. Un dit des mères poules, mais je crois qu’il serait intéressant de s’interroger sur les frères-poules… bien que le terme me plaise pas, et que ne serait-ce que l’insinuer pourrait se relever dangereux pour quelqu’un… mais bon. Il se replie sur lui-même et un instant je comprends pas, je ne saisis pas ce qui se passe, son comportement. Ce changement inaudible et pourtant tellement visible. Ils ont prévu des orages pour cette nuit... je préfère la garder fermée... Un jour vraiment, je devrais apprendre à m’intéresser à la vie, pas qu’à la sienne, non à la vie en général. Parce que rien que la météo, je n’en sais rien. Pour moi qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, cela ne change rien à mon quotidien que je vis au jour le jour. Et pourtant… si je m’occupais un peu plus du vivant et non pas de comment tuer son esprit à petit feu, je pourrais savoir quelle nuit mon petit frère reste tétanisé dans son lit, sans fermer l’œil, quelles nuits redeviennent semblables à Varsovie par le choc des éléments et les éclaires qui zèbrent le ciel le faisant se tendre, avant de sursauter à chaque coups de tonnerre. Je devrais le savoir… oui, mais je sais aussi que même si je décidais d’y remédier, que dès demain je m’y investis je sais que je le ferais pas. J’voudrais pas que Ilkay.. ; découvre ça, parce que ça.. ; c’est le rôle de la matka, d’être faible pour ses enfants, de craindre chaque chose.. d’avoir des sentiments. Moi je suis l’armoire de défense, je ne m’exprime pas, je ne pense pas, je ne ressens pas. Tu veux que j'aille te chercher un verre d'eau ? Ca te ferait du bien... Je me rend compte que j’ai rien répondu à son autre réponse. De toute manière, j’avais quoi à dire ? Rien, je n’ai jamais rien à dire. Ses paroles et son redressement me font le détailler un moment. Evidement tout n’est pas blanc, tout n’est pas noir, tout est pourtant l’un et l’autre avec moi, ou plutôt noir et nuancé de gris… le blanc… c’est pas pour moi… Je me redresse contre le pas de la porte, ne m’en détachant pas cependant. T’arrêteras un jour d’être stupide ?!... C’est bon reste couché, de toute manière il n’y a rien que je veux boire, j’ai terminé les dernières bouteille y’a trois jours et la matka a pas du en racheter… ni toi. Je répond avec un grincement, toujours aussi cassant. Bien évidement, je n’y arriverais jamais à être… bref. J’y peux rien, je voulais à la base juste lui dire de pas se lever, de se recoucher, qu’il n’avait pas à se lever pour moi, mais c’est pas sortit comme ça, pas di gentiment. Ca sort jamais bien. Je soupire comme si je m’ennuyais… Vraiment ? Tellement sot. Mais peu importe, je me redresse mon simple geste signifiant clairement que c’est bon le temps est écoulé, et que je me casse pour aller enfin m’écrouler et ne plus avoir à penser que chaque seconde est un combat pour rester debout. Je tourne les talons délaissant donc sa chambre à la température moite annonçant clairement le temps qu’à dit mon petit frère. Bordel. Je m’arrête en grognant… Ilk’… j’suis défoncé et je sais même pas comment j’ai atteint l’étage… ma piaule est à mille lieux d’ici alors… Je crèche ici, okay ?! Bon sérieusement y’a pas plus crédible comme excuse, c’est la vérité, enfin ça serait la vérité pour n’importe qui… c’est la vérité pour cacher le fait qu’il l’a dit lui-même, il va y avoir de l’orage et il crève de trouille… et que … je suis défoncé… et qu’avec ça, y’a encore moins de barrière pour que je puisse le laisser tomber … alors…
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Sujet: Re: truth is nothing. What you believe to be true is everything ϟ r Mar 31 Juil - 21:43
Il avait baissé les yeux, encore une fois. C'était tout ce dont il était capable de faire, en présence de Pièro. Si dans son dos, il se réjouissait de braver ses "interdits" et de sortir quand il le voulait, lorsqu'il sentait le poids de son regard sur lui, il ne pouvait que baisser la tête. Aussi sèches soient-elles, ses paroles contenaient toujours une part de vérité. Il avait la chance de pouvoir faire des études et d'avoir un niveau de vie correct et, dans le meilleur des mondes, il ne devrait même pas perdre son temps en bagatelles et en soirées branchées. Mais ils ne vivaient pas dans le meilleur des mondes, et la tentation était parfois bien trop grande pour qu'il puisse y échapper. Ce genre de sortie était le seul élément qui lui permettait d'avoir une véritable occasion de s'amuser avec les autres, et d'oublier un tant soit peu son quotidien trop routinier. Pourtant, il n'en dit rien, se contentant d'avaler les mots de son frère sans oser en rétorquer d'autres. A quoi bon ? Lui crier dessus ? Lui tenir tête pour lui montrer que lui aussi avait envie de sortir quand il en avait envie, de vivre sa vie comme il l'entendait ? Cruelles illusions... Sa vie, il la devait à Pièro et à sa mère, et jamais il ne pourrait la piétiner juste pour le plaisir de participer à une fiesta organisée. Et puis Pièro risquait de se braquer et, vu son état, l'adolescent n'avait pas forcément envie de le voir sortir de ses gonds. Non, aussi frustrante qu'était la situation, il ne pouvait qu'accepter le courroux bien placé de son aîné. Les secondes passèrent et, avec elles, l'appréhension de voir l'orage approcher à grands pas. L'orage... Est-ce qu'il avait bien fait de mettre la météo alarmante sur le tapis ? Il n'en savait rien. D'un côté, Pièro n'avait pas tort. L'air était irrespirable dans sa chambre, et l'atmosphère tellement lourde qu'il aurait presque pu mourir d’asphyxie durant la nuit. Mais en même temps, il y avait l'orage... Comme une grande bête noire, un monstre indomptable qui le terrorisait encore, à presque dix-huit ans. Risible, non ? Et pourtant, lorsque la pluie commençait à s'abattre sur la ville, quand les éclairs commençaient à déchirer le ciel comme on déchire une feuille de papier, il ne pouvait plus fermer l'oeil de la nuit et priait en silence pour que le chaos continue de s'abattre n'importe où, mais le plus loin possible de lui. Ses prières demeuraient cependant loin d'être exaucées, et lui restait à jamais le petit garçon que les autres voyaient en lui. Le temps demeurait une bonne excuse à sa fenêtre fermée, encore plus plausible puisqu'il s'agissait de la triste vérité. Il préférait encore mourir ou devenir sourd que d'ouvrir sa fenêtre, et de permettre au tonnerre de s'inviter chez lui. Depuis le début de la soirée il avait survécu dans cette ambiance malade, il n'allait pas non plus baisser les bras maintenant.
« T’arrêteras un jour d’être stupide ?!... C’est bon reste couché, de toute manière il n’y a rien que je veux boire, j’ai terminé les dernières bouteilles y’a trois jours et la matka a pas du en racheter… ni toi.» Ses mots rudes le clouèrent de nouveau sur place, l'enfonçant un peu plus profond dans son lit si ça avait été encore possible. Il aurait peut-être du se contenter de regarder son frère dans le blanc des yeux et attendre qu'il sorte de sa chambre, finalement. Bien sûr qu'il était idiot. C'était même le dernier des idiots, et il en avait parfaitement conscience. Les courses, il les avait pourtant faites, pour épargner à sa mère l'obligation de les faire. Il n'avait acheté que le minimum vital à vrai dire. De l'eau, des pâtes, des légumes en conserves et du lait ; autrement dit pas le meilleur des caddies. Il resta assis sur son matelas, le drap à moitié noyé autour de lui. L'apanage du parfait impuissant. Quand serait-il capable de s'affirmer un peu plus aux yeux de son frère et de lui tenir un peu plus tête ? Probablement jamais. Ou alors dans très longtemps, dans un temps tellement lointain qu'il n'en avait pas conscience. Le jour où il n'aurait plus ce regard perçant lorsqu'il le regardait, le jour où sa voix ne serait pas aussi cinglante qu'elle l'était habituellement, le jour où sa silhouette ne serait plus aussi imposante, peut-être qu'il se montrerait un peu plus sûr de lui. Mais ce jour n'était pas près d'arriver, encore moins dans un futur proche. Peut-être qu'un jour il se mettrait enfin à grandir, et les choses iraient beaucoup mieux ; ou alors elles ne feraient qu'empirer. Est-ce qu'il deviendrait aussi dur que son frère, aussi imposant que lui ? Des fois il en doutait. Du coin des yeux, il aperçut tout de même la silhouette de son frère se redresser, comme s'il s'apprêtait à repartir. Sans prévenir ? C'était bien son genre de toute manière, et le contraire l'aurait encore plus étonné. Ilkay releva la tête, scrutant silencieusement le dos de son frère qui s'offrait à lui dans l'obscurité. Au loin, il lui sembla entendre le grondement sourd d'un orage en préparation. A moins qu'il ne s'agisse d'une voiture qui démarrait deux rues plus bas ? Pièro s'arrêta aussi vivement qu'il avait tourné les talons, et sa voix s'élève pour briser à nouveau le silence glacial. « Ilk’… j’suis défoncé et je sais même pas comment j’ai atteint l’étage… ma piaule est à mille lieux d’ici alors…» Est-ce qu'il était sérieux ? Il s'était finalement arrêté dans l'encadrement de porte, et ne bougeait plus. Le ton de sa voix était aussi cordial que d'habitude, mais il s'était bel et bien arrêté. L'adolescent ne put s'empêcher de ressentir une pointe de soulagement, quelque part entre ses deux poumons. Il mordilla brièvement ses lèvres, repliant ses jambes sur le matelas avant de se redresser légèrement. « Tu restes dormir avec moi ?» Pas réellement une question, mais pas vraiment une affirmation non plus. Les mots étaient sortis d'eux-même de sa bouche, mal assurés, peu enclin à être réfutés, des mots d'adolescent imprécis. Il n'allait pas rester seul pour le restant de la nuit, et cette simple pensée suffisait à lui réchauffer le coeur. L'orage approchait, et le ciel déjà couvert ne cessait de s'obscurcir de seconde en seconde. La lumière qui parvenait encore à pénétrer dans sa chambre éclairait de moins en moins l'espace, présageant une tempête qui ne tarderait pas à exploser. Il finit par se relever de son lit, glissant sur les draps pour que ses pieds rejoignent enfin le sol. Sûrement l'un des seuls éléments qui demeurait frais, dans cet espace clos. Cette constatation lui arracha un léger frisson, alors qu'il se relevait sur ses deux jambes, sans faire le moindre bruit si ce n'était le léger craquement de ses os. Il parcourut docilement les petits mètres qui le séparaient de son grand frère, s'arrêtant derrière lui pour chercher le réconfort de ses mains. Debout comme ça, il aurait pu tout aussi bien le raccompagner jusque sa chambre ; elle n'était pas si loin que ça, et il aurait très bien supporté le poids de son frère appuyé sur lui pour quelques mètres. Pourtant, l'idée ne lui traversa même pas l'esprit. Et puis si elle l'avait fait, il l'aurait tout aussi vite effacée. Non, cette nuit, il voulait Pièro pour lui tout seul, aussi égoïste que cela puisse paraître. Il avait besoin de le sentir à ses côtés, de pouvoir se rassurer par sa présence comme il le faisait autrefois. Il avait besoin de son frère, et n'allait pas le laissait repartir comme ça. Il referma ses deux mains autour de l'une des siennes, assurant sa prise sans trop l'enfermer non plus. De toute façon, si Pièro voulait qu'il le relâche, il pouvait le faire sans aucun problème, et le balayer d'un coup sec. Pas parce qu'il était une brute sans coeur, mais parce qu'il en avait la force, lui. A côté, Ilkay était tout juste bon à porter ses packs d'eau à bout de bras, alors bon... Faible petit adolescent ? Ça ne l'empêchait pas de vivre sa vie, loin de lui. Il attendit quelques secondes avant de reculer doucement pour emmener son frère vers son lit. Pas d'invitation obscène derrière ce geste, juste l'envie de l'avoir près de lui, au moins pour quelques heures. Et peut-être se dire que les choses pouvaient redevenir comme elles l'étaient avant, et se bercer d'illusions pour oublier le temps qui menaçait à l'extérieur. A propos du temps... Son regard cogna contre la fenêtre, qui manquait à masquer le grondement sauvage du ciel. Une seconde, ou deux. Puis de nouveau le silence. Il s'était tendu, et avait resserré sa prise autour de la main de Pièro sans y faire réellement attention. Son regard bloqué sur la vitre finit par dévier, et il s’assit sur le bord de son lit, sans pour autant lâcher son frère. Peut-être qu'il pouvait le faire à présent. Peut-être que Pièro ne s'enfuirait pas comme un voleur, et qu'il resterait à ses côtés. Peut-être que l'orage finirait par passer sans s'abattre au dessus de leur tête , et qu'il passerait une nuit tranquille ? « Tu peux rester toute la nuit avec moi... ?» Ou du moins pour ce qu'il en restait ? C'en était presque devenue une supplique, mal assumé dans le mutisme ambiant. L'air était trop lourd pour se perdre en douces paroles, et le temps bien trop menaçant pour qu'il parvienne à l'oublier sans une aide extérieure. « Enfin si tu veux...» Ses yeux s'étaient levés vers ceux de son frère, comme pour y guetter une quelconque approbation de sa part. Que pouvait-il ajouter de plus ? Il avait déjà tout dit. Comme un dernier ultimatum malvenu, le tonnerre gronda férocement au dehors, assénant son hymne cruel dans les tympans des deux frères, et les mains d'Ilkay se crispèrent autour de celle de son aîné.
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Sujet: Re: truth is nothing. What you believe to be true is everything ϟ r Lun 6 Aoû - 14:28
pièro & ilkay
“ Les monstres sont réels, les fantômes aussi, ils vivent à l'intérieur de nous, et parfois ils gagnent ”
Je finis par m’arrêter. Entre sa chambre et le couloir, entre son innocence fragile et ma connerie blessante. Entre son monde si bien rangé et sa gentillesse à se damner, et mon monde actuel violent et peu avenant. Je me stop, comment lui tourner le dos ? De cette ville sans passé en moi, de ce pays étranger, y’a que lui. Lui et personne d’autre capable d’encore me tenir éveiller, me tenir loin de ma folie profanée, y’a que lui pour me rappeler que dans notre famille y’a pas que d’la connerie à gerber. Comment tourner le dos au seul gamin capable d’encore pouvoir vous faire vous en vouloir ? Alors que faire crever des types dans des caniveaux sous le merde que je leur vends, je m’en fou… et que le laisser seul dans sa chambre face à une nuit d’orage je me sens comme le pire salaud au monde. Injustice folle ? Alors oui je m’arrête, et je trouve une excuse débile –mais vraie- pour y rester. Parce que je suis incapable, je ne sais pourquoi, de juste lui dire qu’il peut encore compter sur moi, que même si Ankara et Varsovie sont derrière nous, il sera toujours mon frère. Mon frère. Bordel. Le même sang, les mêmes parents, la même vie… et pourtant… Tu restes dormir avec moi ? Les mots qui sortent de sa bouche me font brusquement revenir en arrière. Dans une maison chauffée qui nous protégeait du froid glacial des hivers polonais. Une maison comme celle-ci mais avec une présence tellement néfaste. Un instant je perds pied dans un autre souvenir, dans une autre réalité. Alors que le couloir sombre dans notre ancienne maison reprend forme autour de moi, que la porte de sa chambre d’enfance se dessine devant moi et que je me revois la franchir sans un bruit pour trouver mon frère recroquevillé en boule dans son lit et que je venais m’asseoir près de lui pendant qu’il me racontait la soirée à la maison, et que je lui racontais la mienne. Pas tous, pas l’illégalité, pas la drogue, non rien dans l’immoralité, mais ma soirée, qui j’avais rencontré, les potes avec qui j’étais, que Zok’ s’était battu avec Urik, que Trina était partit plus tôt avec un type… tout ce qui me passait par la tête. Et il écoutait, pendant que les cris reprenaient plus bas et qu’il recommençait à trembler alors que mon sang se glaçait. J’avais pris son oreiller, et je m’étais levé lui disant de venir dans mon monde plus calme, je le faisais souvent en ce temps… Et on avait finit sous le toit de la maison, dans ma chambre, glissé dans mon lit alors que l’alcool ne formait aucune barrière ce que je puisse le rassurer… C’était ça, avant. Son contact me fait brusquement revenir à la réalité, alors que je me rends compte que mon cerveau à disjoncté quelques secondes, je l’ai pas vu approché. Ce sont ses deux mains autour de la mienne qui me font baisser les yeux sur celles-ci. Un bref instant. Et je me souviens de son espèce de question. j’suis trop ivre pour continuer… mais sinon dors sur l’canapé.. Je réponds cette fois-ci avec un mélange d’ironie glaciale et d’amusement réel. Oui chez moi ça peut se faire ce genre de mixe très… paradoxal. Peu importe. Tiré de mes pensées, sur le coup je sais pas trop quoi faire. Je sais que ses mains me dérangent, je n’aime pas ce geste. Mais pourtant… dans un sens… Bordel j’ai trop bu, je devrais arrêter de boire, et de consommer des substances que je vends. Oui aussi. Où bien… arrêtez de fréquenter mon frère, prendre un appartement, ne plus revenir ici… Même l’alcool semble plus facile à arrêter. Je grogne juste, comme souvent faut croire, ne virant pas ma main, et bientôt tiré doucement par mon petit frère pour avancer dans la pièce. Je me laisse faire, titubant lentement jusqu’à son lit. Je sais même pas comment j’ai pu atteindre la maison. Sans doute comme tous les soirs, ivre mais voulant tout de même rentrer. Quand même rentrer. Toujours rentrer, ou presque. Toujours un peu paumé entre mes pensées et la réalité, je le vois fixer la fenêtre un long moment… Dehors l’orage doit sans doute approcher, Ilkay est doué pour les entendre de loin, il en a tellement peur qu’il a toujours l’oreille tendue, et qu’il sait mieux que quiconque quand un orage arrive. Ca m’a toujours un peu amusé, au fond. Il s’assoit sur le bord de son lit et je le fixe toujours sans expression. Je sens ses doigts autour de ma main et un coup de tonnerre fait resserrer sa prise autour de ma main. Je soupire face à son comportement enfantin, je me giflerais mais je suis comme ça. J’y peux rien. Tu peux rester toute la nuit avec moi... ? Sa voix, sa question, la situation. En quelques années rien à changé.. Bordel si, toi t’as changé, putain regardes toi ! T’es plus un gamin, t’as plus ton visage enfantin … où si peut-être… mais tant plus… tellement plus qu’avant… t’es… bordel, si différent. Ma mâchoire se contracte un instant, mon regard dans l’obscurité se durcit. Comme à chaque fois que j’y pense… à ça ! Enfin si tu veux... Bordel, pour ça aussi il finira en enfer… ou bien moi… Peu importe, peu importe ? Non. Il finalement mon corps se met enfin en mouvement. Oui finalement j’y arrive. Enfin. Soupirant je me laisse tomber sur son lit, m’étendant à peu près correctement. J’ai jamais dormit ici. Non dans cette maison… ça fait longtemps qu’il n’y a plus la même entente. Et les nuits passées à la rassurer ont cessé dès que j’ai foutu notre géniteur à la porte. Il a toujours pas lâché ma main, toujours autant compressée par les siennes autour, je tire même pas pour m’en liberer. Ouai… on verra… Je grogne à sa question de rester là. Mais au fond j’ai bien envie de lui dire que si je suis là maintenant c’est pas pour me casser dans deux heures pour aller dormir dans mon lit. Je me tais pour autant, mon regard troublé par l’alcool l’observant à travers l’obscurité de la pièce. Mon frère…
Néanmoins peu à peu dans mon esprit embrouillé y'a un changement qui finit par se créer. Parce que d'la réalité, navré mais c'est pas vraiment pas tasse de thé. A bon entendeur consommateur d'opium, moi ça fait longtemps que j'suis plus au valium. A peine habillé, chaleur et obscurité, esprit bien trop dérangé, mon frère beaucoup trop touché... Un jour promis j'arrêterais de divaguer, un jour... j'arrêterais de me droguer. Un jour six pieds sous terre, j'arrêterais de faire tout foirer... J'me redresse incapable de savoir d'où j'ai trouvé cette force de rapidité. Mon bras emprisonner se tend alors que je tire dessus, non pour me dégager mais pour l'approcher. Trop de force comparé à lui, si étranger. Une seule pression en arrière me suffit à le faire passer de assis, à tomber en arrière, alors que je prend le dessus, sur lui...
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Sujet: Re: truth is nothing. What you believe to be true is everything ϟ r Mar 9 Oct - 15:57
A ses côtés, le corps de Pièro tombe sur le lit sans grande envie, et pourtant, il ne lâche pas sa main. Par peur de le perdre, de le voir s'en aller, encore une fois ? Comme s'il suffisait d'une poignée de main pour l'en empêcher... Il a beau avoir grandi, au fond, il est resté le gamin rempli de peur qu'il a toujours été. Incapable de faire un pas de travers, incapable de rester de marbre les soirs d'orage, incapable de survivre sans l'ombre de son frère... Quelque part, ce n'est pas de sa faute ; il a toujours été comme ça. Alors ce n'est pas un orage de plus qui pourra l'aider à changer le fond de sa nature. Il baisse les yeux vers ses propres mains, toujours crispées autour de celle de Pièro. Après quelques petites respirations, il se détend, redoutant doublement les autres coups de tonnerre qui vont bientôt arriver. Il le sent, il le sait. Comme un indicateur de météo contre lequel il ne peut rivaliser, il se retrouve victime encore une fois de son propre état. Et le seul à pouvoir l'aider se trouve maintenant allongé sur ses draps. « Ouai… on verra… »Quelques mots, assortis d'un grognement. Quelque part, l'adolescent s'est très vite habitué à l'entendre grogner. Comme une forme de dialogue plus brute, plus sombre, mais qui correspond paradoxalement à l'image que Pièro envoie de lui, maintenant. Il est l'homme fort, l'homme robuste, l'homme vaillant ; celui qui, en l'absence de figure paternelle, ramène de l'argent à la maison, même si leur mère ne fait aucun commentaire là-dessus. Il sort, il rentre, il vit sa vie, passant tout de même presque tous les jours par la maison. Il est une sorte d'électron libre, qui ne suit que ses envies, et qui ne vit presque que pour lui. Et à côté de ça, Ilkay n'est que le petit dernier, à peine en âge de travailler, encore sur les bancs de l'école à plancher pour un avenir respectable. Il est mouton du système scolaire, il gravit les échelons trop lentement à son goût, il aimerait lui aussi pouvoir gagner un peu d'argent et améliorer leur train de vie, mais il en est incapable. Trop jeune, l'excuse qu'on lui a souvent répétée. Trop jeune, des rêves plein la tête, et des phobies plein des mains. Le tonnerre gronde à nouveau dehors, deux longues secondes après un éclair presque aveuglant. L'orage se rapproche. Et puis d'un coup, l'univers bascule.
D'assis, il passe à couché. D’apeuré, il devient encore moins assuré. Ses bras tombent sur le matelas trempé, et aussi de lui se dessine la silhouette de son frère, éclairé par la demi-obscurité. Il n'a pas vu venir ce revirement de situation, et peut-être que s'il en avait eu conscience, il n'aurait rien fait pour l'en empêcher. Peut-être même qu'il n'est pas contre le voir se rapprocher aussi brusquement. Peut-être. Mais témoin impassible de cette dégénération, il ne dit rien, se contentant de lever un regard pour le moins interrogatif vers celui qui de nouveau domine son monde. Autrefois, il le comprenait dans sa totalité. Il aimait l'écouter, lui parler, simplement passer du temps à l'observer. Il l'aidait à sauver son quotidien, à lui faire oublier les cris incessants qui perçaient les murs, les pleurs, les coups. Il était le gardien de ses nuits d'orage, celui qui veillait sur son sommeil agité. Et puis petit à petit, le fil qui les reliait s'est altéré. Il s'est affiné, amoindri, détérioré. De robuste et brillant, il est devenu fin et chancelant. Leurs conversations se résument à quelques grognements, ou à des paroles coutumières récitées à la va-vite avant d'aller vaquer chacun de leurs côtés. Ilkay ne bénéficie plus de ces quelques moments privilégiés qu'il avait pu passer avec son aîné et, même s'il n'en dit rien, cette absence lui manque, parfois. S'il était moins peureux et plus irréfléchi, il arriverait parfaitement à vivre sans l'appui de son grand-frère. Oui, mais ça, Ilkay, il ne l'est pas. Son regard divague et, dans l'immensité de la pièce, sous l'emprise de son frère, il se sent encore plus petit et faible qu'il ne l'est. Il ne cherche pas réellement à se dégager, mais il ne se sent pas vraiment à l'aide son plus. Entravé, voilà comment il a l'impression d'être, sous le corps de son frère. A la merci du moindre de ses gestes ? Il n'est pas non plus attaché, mais il agit comme si. Animal effrayé, ses épaules se font toutes petites, alors que ses yeux cherchent à capter leurs vis-à-vis, dans l'espoir d'y voir un peu plus clair dans cette affaire. « Qu'est-ce que tu fais...? » Sa voix s'élève comme un murmure dans le silence, et à peine a-t-il parlé qu'il se sent comme le plus crétin des idiots. De la stature, il n'en a pas. De la puissance, il en a pas non plus. De la gnaque, encore moins. Alors bougeant uniquement le visage, ses yeux balayent l'espace de part et d'autre, rencontrant un bras, un buste, une épaule, et un autre bras ; et le voyage en sens inverse lui donne à voir les mêmes éléments. Le visage perché au dessus de lui reste indescriptible, à peine éclairé par l'extérieur, et intimement, il pourrait presque en avoir peur. Parce que ça, peureux, Ilkay l'est.
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Sujet: Re: truth is nothing. What you believe to be true is everything ϟ r Sam 20 Oct - 1:31
pièro & ilkay
“ Les monstres sont réels, les fantômes aussi, ils vivent à l'intérieur de nous, et parfois ils gagnent ”
Il est là. Il est là mon petit frère, mon bébé frère. Si enfantin et si frêle. Mon minuscule petit frère, le souvenir d'une vie voyagée, d'une vie passée, d'une vie pas vraiment achevée. Il est là, toujours là, continuellement là. Et bordel si il savait se que tous cela fait. Tu as jamais songé à tes effets pas souhaité ? tu t'es jamais arrêté sur nos années dépassées ? As-tu un jour porté un regard sur ça ? Sur tout ? Sur nous ? Tu te doutes de rien et bordel ça me plait, ta naïveté, ton calme et ton obéissance inné. On ta longtemps traité de jouet, tu le sais ? Pauvre marionnette aux mains du grand méchant loup. Comment ? Peut-il ? Comment ? Ose-t-il ? Ils ont tous vraiment pas hésité à craché. Tu le sais ? Pas besoin, si seulement tu savais. Les nœuds, l'angoisse, les non-aveux. Si seulement tu savais, pas besoin. Plus besoin. Je sais pas. Non. Oui bien que... Non. Si seulement eux savaient à quel point ils ont tords. Ont-ils jamais regardé plus loin que leur nez ? Ont-ils jamais essayer de comprendre ? Pas possible. Impossible. Improbable, bien plus c'est indéniable. Je suffoque à moi tous seul, comment pourraient-ils, être à la moral pour eux irréprochable, comment peut-on comprendre un méli-mélo ? Comment peut-on comprendre quelqu'un quand on m'appelle Pièro. Bargo, sado, maso, clepto, nympho, stupido ? J'vous l'interdis ! J'te l'interdit tu m'entends ?! Non t'entends rien, si seulement... Non vaut mieux pas, un seul ça suffit. J'suis paumé à mes simples pensées, comment pourrais-tu tout ordonné ? Toi marionnette assidue ? Mais n'ont-ils jamais comprit ? Que de marionnette il n'y a ni fils ni maître ?! Que je ne dirige ni tes pas ni ta tête. Douloureux, colère. J'ai pas de contrôle sur toi hormis une pression, une f*cking domination.
Mal à la tête, mal au coeur, mal de la vie. Un froissement, une frôlement, ma main et ma peau se tend. Et le reste... Je le suis finalement, je le suis cet frêle enfant. Et on finit sur son lit, a-t-il conscience ? De quoi ? De nous ? De ce passé. Avant il y avait rien que la normalité, un lit, lui mes bras pour le calmer. Avant y'avait un je ne sais quoi qui me faisait pas douté, m'droguer, l'délaisser, m'abandoner. Un coup de tonerre, précédé d'un magnifique éclair. On s'demande si on vient du même père... On se demande d'où lui vient cette peur et moi cette fascination, tellement différent. Il me demande de rester, de la rassurer, suis-je seulement capable ? Hein Ilkay, as-tu seulement envisager que l'orage serait peut-être plus rassurant que mes idées ?! Non il ne semble pas, il reste là, enfantin, si blanc, si .... grand aujourd'hui. Un autre coup qui fait tressaillir les fenêtres. Mon frère aussi. Je le sens sa main prenant toujours la mienne. [...] Entre ça et là y'a un trouble de temps important quelques secondes envolée. Il y a eut le tonnerre, un éclair et cela a recommencé. Puis il y a eut un flash, mes idées pas clair et je me retrouve à le dominé. Lui restant si bien allongé, lui restant là sans bouger. Damn comment fais-tu pour ne pas me frapper ? Me détester ? Et pourtant j'en mourrais de te savoir m'éradiquer. Je déraille. Il se recroqueville tel un animal effrayé, aurais-je ce pouvoir démesuré ? Serais-je à ce point terrifiant même pour toi que j'ai souvent appelé mon allié ? Qu'est-ce que tu fais...? Sa voix fluette me fait grogner d'agacement, c'est pas sa question c'est son intonation. Plus de cran, je veux pas te faire peur, j'veux juste... j'sais pas, pas non plus dire ton bonheur, mais jamais j'envisagerais ton malheur. Jamais, tu m'entends ? Appuyé sur mes bras qui le bloque de part et d'autre, une de mes mains se libère glissant le long de son corps. Silence. Eclair. Silence. écoutes... Je grogne simplement. Tonnerre. Il trésaille, je le sens sous moi. Non pardon contre moi, le bas de mon corps étant venu se glisser contre lui le bloquant totalement. Possessivité ? Méchanceté ? Séduction déplacée ? Shhtt. Imagines que c'est que de la musique... Y'a personne qui peut t'faire quoi que ce soit... y'a personne ici à part moi... Je murmure alors lentement, étant descendu près e son oreille. Menaces ? Si ça y ressemble jamais je ne l'aurais ainsi formulé ou voulut être interprété. Personne ici pour le sauver ? Jamais je ne l'aurais pensé. J'veux juste.. le protéger, j'veux juste qu'il n'ai besoin que de moi, qu'il soit à moi, qu'à moi. Ma main sur lui remontant lentement jusqu'à son torse, je sais pas si j'me rend compte de l'état et de l'affaire... Où peut-être que si justement...peut-être que c'est lucide que mes pensées m'empêchent de réellement voir cette réalité...
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Sujet: Re: truth is nothing. What you believe to be true is everything ϟ r
truth is nothing. What you believe to be true is everything ϟ r