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 |  Sujet: Adam ◮ Where is my mind? Lun 7 Jan - 23:16 | |
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► J’étais prête à tourner la page, mais c’est la page qui ne veut pas se tourner. Adam, c’est Lis. Eum…j’aimerais vraiment que tu viennes, je…je suis tellement énervée contre mon père ! J’ai juste envie d’aller lui rendre visite en tôle et de le tabasser, enfin tu sais…comme les autres fois. Bref, dès que tu reçois mon appel, viens chez moi s’il te plaît, sinon j’sens que il y aura vraiment un mort en prison ! Mes mains tremblaient, mon cœur battait à la chamade. Je devais me calmer, mais j’en étais incapable. J’étais incapable de ne pas penser à lui, à ce qu’il avait fait, à ce qu’il m’avait fait subir. J’étais incapable d’oublier Hansel, son visage me hantait, il était toujours dans ma tête. Je me vautrai sur le canapé, des boules de mouchoirs utilisés m’encerclant. Je contemplais d’un regard vide mon appartement. Des livres, des photos, des assiettes, des pots de fleurs renversés et même des morceaux de vitres s’éparpillaient partout sur le sol. C’était une vraie pagaille que j’avais causée, ma colère m’ayant poussée à tout casser telle une sauvage. Ce désordre que j’avais créé, me rappelait vaguement celui causé par le combat entre Hansel et mon père, le combat qui avait tuer Hansel, le combat que mon père avait gagner. Une photo d’Hansel, que je serrai fermement dans ma main, une énième boîte de mouchoirs dans l’autre, je me morfondais sur mon sort, pleurant toute l’eau que je pouvais avoir dans mon corps. Je ne comprendrais jamais pourquoi mon père avait commis ce meurtre…ces meurtres. Il n’était qu’un connard, un connard qui n’aurait jamais mérité de vivre. Je me mis à pleurer de plus belle, essayant de me concentrer au moment où Adam allait arriver et que tout allait s’arranger. Ce n’était qu’une passe, qu’un mauvais moment que je devais surmonter. Les yeux voilés par des larmes, je contemplais la photo que je tenais dans ma main. Il était si beau, si parfait. Hansel. À ce moment, personne ne savait qu’il allait être tué, que sa vie allait s’arrêter prématurément par la faute d’un connard. À ce moment, nous étions heureux, nous étions follement amoureux. Rien pour nous, à ce moment, ne pouvait nous séparer. Rien, absolument rien. Et pourtant, nous étions séparés, maintenant, à tout jamais. J’étais fatiguée, je n’avais pas dormi de la nuit, ayant vécu une montée de colère et de tristesse. En fait, depuis la mort d’Hansel, je n’étais plus capable de rien, plus capable de vivre, plus capable de manger, plus capable d’apprécier la vie telle qu’elle l’était. Mes souvenirs refaisaient constamment surface, me plongeant dans mes boîtes de mouchoirs pour essuyer mes sanglots. J’essayai de me relever, mais j’en étais incapable. J’essayai de tourner la page, mais elle ne voulait pas tourner. J’étais dans un gouffre, profond et sombre et je ne pouvais plus en sortir, malgré mes efforts qui semblaient être insignifiants. Adam entra dans l’appartement qui semblait, à mes yeux, un vrai dépotoir. Je le regardai les larmes aux yeux, essayant de les retenir à ne pas couler sur mes joues mouillées. Je me levai et pleins de petites boules de mouchoirs déjà utilisées tombèrent au sol, rejoignant les autres. J’en ai assez…assez de cette vie de merde ! Pourquoi il est partit Adam ? Pourquoi ? Je couru vers lui, me jetant dans ses bras pour pleurer de nouveau, mouillant le beau chandail qu’il portait.
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| | Sujet: Re: Adam ◮ Where is my mind? Ven 11 Jan - 16:32 | |
|  « Tu m’écoute Adam ? » Plait-il ? Je relève la tête vers une de mes collègues. Elle a l’air assez énervée. Et sûrement à juste titre puisque je ne l’écoutais pas. Enfin à moitié, ce qui veut dire la même chose pour elle. « C’est le sujet du mois, tu pourrais écouter un peu. » Depuis quand est-elle celle qui décide quel sera mon sujet principal ? Surtout que son histoire ne passionne qu’elle. Elle sait d’avance que ce dont elle me parle n’aura qu’une place ridicule dans l’émission mais elle essaye toujours. Naïve. Je me lève et soupire. N’en a-t-elle pas marre ? Je dois travailler, pas l’écouter. Après tout, je me fiche de ce qu’elle raconte. Je devrais me concentrer sur de vrais sujets plutôt que sur elle. « Tu peux sortir, j’ai un coup de téléphone à passer. » Faux mais elle ne le sait pas. Elle murmure une insulte, sachant pertinemment que j’ai entendu mais aussi que je n’en ai rien à faire. La porte claque derrière elle et j’attrape mon téléphone dans la poche de mon manteau. Il clignote. Un nouveau message vocal. Je devais être trop occupé à écouter la demoiselle pour l’entendre sonner. J’appuie pour écouter. Dès le moment où je reconnais la voix, je suis déjà prêt à partir. Lis. Elle a besoin de moi. Je prends mon manteau et je sors sans perdre de temps. On me dit que je ne peux pas partir, que je dois préparer l’émission de ce soir et tout ça. Au pire, ils passeront une rediffusion. Ça ne peut pas attendre. Elle va mal. Et je la comprends. Parce que même si je ne laisse pas paraître mes sentiments, je suis comme elle. Endommagé. J’essaye d’appeler la brune pour lui dire que j’arrive mais pas de réponse. J’espère qu’elle n’a rien fait de grave. Je sais de quoi elle est capable dans ces moments-là. Et je peux aisément la comprendre. Elle a tout perdu. Elle ne méritait pas ça. Mais elle s’en relèvera. Comme tout le monde. Ou bien elle apprendra juste à ignorer cette douleur, à la faire passer au second plan. Comme je le fais. Elle est forte et je suis là pour la soutenir quand elle ne l’est plus. Je prends un taxi, inquiet de l’état de Lis. Si elle m’a appelé, c’est que ça ne va pas du tout. Elle ne m’aurait pas dérangé sinon. De toute façon, elle n’est jamais bien quand elle pense à son père. A ce connard. Et elle a raison. Cette rage, je la comprends. Je la ressentirais aussi si Emily était morte à cause de quelqu’un. Je regarde par la fenêtre, pressé d’être arrivé auprès d’elle. Pour qu’elle aille mieux. Jusqu’à la prochaine fois du moins. Parce que j’ai beau tout faire pour éviter ça, je n’y peux rien. Je ne peux que l’aider temporairement. C’est déjà mieux que la plupart des gens. De toute façon, il lui faudra du temps avant de pouvoir être heureuse à nouveau. Même si elle ne le sera jamais pleinement. Parce qu’il lui manquera ce petit bout. Ce bonheur qu’elle avait avec son fiancé. Parce qu’elle y pensera toujours. Au fait qu’elle était heureuse avec lui. Que ça aurait continué comme ça si le destin n’en avait pas décidé autrement. Je le sais, je pense pareil. Je sors du taxi et monte les quelques étages qui me séparent de l’appartement de Lis en vitesse. Il n’y a aucun bruit dans le couloir. Peut-être s’est-elle calmée. La porte est entrouverte. Je la pousse, inquiet de ce que je vais découvrir. Inquiet qu’elle soit déjà partie. Inquiet qu’elle se soit fait du mal. Mais non, elle est là. Les yeux plein de larmes. Elle se lève dès qu’elle me voit. Comme si elle allait déjà mieux. « J’en ai assez…assez de cette vie de merde ! Pourquoi il est partit Adam ? Pourquoi ? » Pourquoi. La question qui reste toujours sans réponse. Il n’y en a pas de toute façon. Elle se jette dans mes bras et je la serre comme si sa survie en dépendait. Elle ne mérite pas tout ça. Elle est gentille, elle est belle. Mais elle porte la tristesse en elle. La perte de l’être aimé. « Chut Lis… chut. » Je caresse ses cheveux tout en écoutant son cœur se calmer. Ses sanglots sont moins rapides également. Mais je continue de la tenir pour ne pas la perdre à nouveau. Finalement, je me décolle un peu d’elle pour la regarder. Son visage est complètement ravagé. Son si beau visage qui pleure trop souvent. J’essuie une larme sur sa joue et souris faiblement. « Ça ne changera rien de te mettre dans un tel état. » A part à ravager ton salon mais ça, je ne le dis pas. Elle doit très bien le savoir. Mais peu importe, on s’en occupera plus tard. Pour l’instant, c’est elle que je dois réparer. « Je sais que c’est nul, qu’il ne méritait pas tout ça. Mais c’est fini Lis, il est parti. Et te venger ne le fera pas revenir. » Mes paroles me semblent fausses. Je ne pense pas tout ça. Je suis comme elle, souhaitant désespérément trouver un moyen de la faire revenir. Comment lui faire croire en des choses auxquelles je ne crois pas. « Tu sais quoi ? Oublie. Oublie tout ça. C’est impossible je sais mais cesse d’y penser juste une seconde. Tu m’as moi, tu as ton violon, tu as ta passion. Et tu m’as moi mais ça, je l’ai déjà dit. Je ne te laisserai pas tomber Lis, jamais. » Mais peut-être qu’elle n’est pas capable de faire comme moi. De prétendre que tout va bien alors que tout va mal. Ça ne veut pas dire qu’on ne pense plus aux morts, juste qu’on tourne la page. En retournant en arrière souvent quand même. Mais de moins en souvent. |
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