Les ongles acérés, Faith tapotait le rebord de son bureau depuis dix bonnes minutes. Le téléphone du commissariat contre l'oreille, elle commençait vraiment à s'impatienter. Elle lâcha un soupire d'exaspération juste avant que son interlocuteur ne revienne s'emparer de son propre combiné. La voix de la jeune femme résonna un peu trop fort dans son bureau:

-Oui je suis toujours là ! ... Comment ça le procureur ne nous accorde pas le mandat de perquisition, c'est une blague ?! Pas assez de preuves ?! Vous rigolez !! Non, bien sûr... C'est ça, au revoir !

Et elle raccrocha avec force. Non mais quel crétin ce procureur ! Il y a quelques mois, Faith avait encore des doutes, là elle en était certaine. Manque de preuves, mon oeil oui ! Elle avait toujours fait son travail en respectant les règles de base et elle savait mieux que quiconque si les preuves accumulées suffisaient ou pas. Elle envoya voler une pile de papier qui se répandit sur le sol. Un agent choisit juste ce moment pour entrer:

-Lieutenant on...

-On ne vous a jamais appris à frapper avant d'entrer ??!! Dehors, c'est pas le moment !!

L'agent de police s'exécuta sans piper mot. Il était bien rare que Faith se mette en colère, mais quand cela lui arrivait, ça n'était pas une partie de rigolade et le commissariat le savait déjà très bien ! Elle se prit la tête entre ses mains et souffla un instant, histoire de se calmer. Elle regarda l'heure: il était 20H27... Elle soupira une nouvelle fois, contrainte d'admettre qu'elle d'obtiendrait rien de plus aujourd'hui. Le mieux était de rentrer chez elle; surtout qu'Adam était surement déjà rentré et qu'il devait se faire du soucis. Qu'elle idiote, elle avait encore oublié de le prévenir. Il fallait dire que l'affaire sur laquelle elle bossait en ce moment lui prenait beaucoup de temps et devenait presque une obsession... Mais de là à délaisser son mari... C'était une chose qu'elle ne pouvait pas accepter. Voilà pourquoi elle décida qu'il était l'heure de rentrer. Et puis sa maison était l'endroit qu'elle préférait. A l'intérieur, elle avait l'impression d'être coupée du monde, plus rien d'étranger ne venait perturber son calme et sa chaleur. Quand elle rentrait et qu'Adam était déjà là, la sensation de bien-être se renforçait encore.
Faith sortit du commissariat et fonça vers le parking; elle attrapa ses clefs de voiture qui se trouvaient, comme à leur habitude, au fond du sac et elle appuya sur le bouton. Le "bip bip" signifiant l'ouverture retentit. Elle ouvrit la portière et s'installa derrière le volant. Le trajet de son lieu de travail jusqu'à chez elle lui sembla durer une éternité cette fois, la jeune femme était fatiguée et avait bien besoin de souffler un peu... En repensant à cet idiot de procureur, son sang s'emballa de nouveau. Vraiment, c'était un parfait abruti ! Quand elle gara le véhicule, à peine allait-elle s'en extirper que son portable vibra. Elle s'en empara et regarda l'écran. Un texto d'Adam; merde il s'inquiétait vraiment là ! Elle eut un petit sourire et referma la voiture, courut pour traversa la pelouse plus ou moins entretenue et parvint sur le porche. Elle poussa la porte qui n'était pas verrouillée et dit d'une voix forte, ne sachant pas où se trouvait son mari:

-Je suis ici !!

Faith leva ses chaussures qui allèrent rejoindre celles d'Adam et enleva l'arme qu'elle portait à sa ceinture pour la ranger dans un tiroir de l'entrée qu'elle ferma à clef (clef elle déposa dans le pot d'une plante grasse qui se trouvait dans la cuisine). Déposant sa veste sur une chaise, elle leva la tête et son sourire s'agrandit lorsqu'elle ses yeux se posèrent sur le visage d'Adam. Elle s'approcha d'un pas léger et lorsqu'elle fut assez proche de lui, elle passa les bras autour de son coup et l'embrassa. Faith n'était pas une personne qui avait l'habitude de cacher son amour pour quelqu'un, surtout depuis qu'Adam lui avait redonné confiance en elle. Il était l'homme qu'elle avait choisi, alors elle ne voyait pas du tout pourquoi elle se cacherait. Lorsqu'elle mit fin au contact de leurs lèvres, la brune reposa sa tête contre le torse de son marie et lui dit:

-Je suis désolée, j'était si prise par le boulot que j'ai oublié de t'appeler... C'est la faute du procureur aussi...

Elle ne s'aventura pas plus loin. Elle releva encore la tête, souriant et finit par lui demander:

-Et ta journée, alors ?


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