Je pense qu'on va zapper toute la partie chiante sur l'enfance, surtout que dans mon cas ce n'est en aucun cas déterminant. Nous allons plutôt entrer directement dans le vif du sujet. Pour me comprendre, il faut savoir me cerner, savoir ce qui m'a rendu con et impossible à vivre. Comme toujours, c'est une affaire de femme qui a mal tournée. J'avais rencontré Giulia lorsque nous étions à l'université tous les deux. Je faisais des études de lettre et elle était plutôt scientifique. Néanmoins, après s'être longtemps cherché nous avons fini par nous trouvé. Tout chez elle m'attirait, ou presque. Elle était incroyablement belle, elle était intelligente et charmante, toujours souriante. Avec elle, on ne s’ennuyait jamais, elle avait toujours un bon plan, quelque chose à faire. Elle était d'une maladresse exaspérante mais c'est ce qui faisait également tout son charme. Pour moi, c'était la femme parfaite et honnêtement, je ne sais pas comment j'aurais tenu sans elle. Elle était devenu le centre de mon monde et je ne pouvais plus faire sans elle. Seulement, elle avait légèrement tendance à boire, beaucoup trop. Un jour, alors que je rentrais d'une conférence de presse, je l'ai trouvée au lit avec un autre homme. Sans réfléchir, j'ai couru dans le salon, j'ai pris le revolver de mon père, seule chose qu'il m'avait léguée, et j'ai tiré, à plusieurs reprise, un peu à l'aveuglette. Par chance, je n'ai tué que cette pourriture qui l'avait corrompue. Puis j'ai lâché l'arme et je l'ai laissée là. Je me suis enfuis dans la nuit, comme un voleur et j'ai pris le premier vol pour les Etats-Unis. Parce que non seulement je devais aller faire la promotion de mon livre mais en plus, il fallait que je parte pour éviter de me retrouver avec tous ces criminels. Je ne me considère pas comme un hors-la-loi mais plus comme un justicier. Ce connard n'avait pas à être là, point. Je ne regrette en rien cet acte et j'estime qu'il était amplement mériter. Depuis ce jour, je n'ai plus de nouvelle de Giula ni des autorités d'ailleurs.

Ma passion dévorante pour les livres a toujours été proéminente chez moi. Déjà petit je lisais plus que mes camarades de classe. Après, cette lubie s'est concrétisée quand j'ai commencé mes études de lettre. Par ailleurs, j'ai toujours aimé les langues étrangères. Je parle ainsi couramment quatre langues : italien, français, anglais et chinois. L'italien étant ma langue maternelle, il m'a été facile d'apprendre le français et ce même si j'ai un accent à coucher dehors. L'anglais et le chinois furent plus dur mais à force de pratiquer, on s'habitue. Il parait néanmoins que je garde le roulement des "r" que l'on pratique beaucoup en Italie. Je m'en fou, ça me donne un air exotique. L'idée de mon premier livre fut basé sur l'histoire d'amour que je vivais avec Giulia. C'est également à cause d'elle que l'envie d'écrire m'est passée. Je ne m'attendais cependant pas à un tel succès. Ce succès m'est un peu monté à la tête mais le vrai truc qui m'a fait pété les plombs c'est elle et encore elle. Cette connasse que je souhaite ne plus jamais revoir. Elle a fait de ma vie un enfer et chaque jour je prie pour que ce soit le dernier. Je n'ai plus aucune raison de vivre. Mais se suicider est un acte de lâcheté que je ne suis pas prêt de commettre et ce même si je prends toute sorte de médicaments et d'antidépresseurs depuis quelques années maintenant.