Le taxi s’arrêta en face de la maison portant l’adresse correspondante aux dires de mon frère. Je poussais un petit sifflement de satisfaction, ce n’était pas le palais de la princesse Shéhérazade m’enfin ça envoyait quand même du lourd. J’ouvrais donc la portière, fin le tour du taxi pour sortir du coffre mon bagage puis fis quelques pas jusqu’à la porte d’entrée. C’est alors que le conducteur de taxi klaxonna.

« CHUUUUUUUUUT ! » Hurlais-je, même si on pouvait être certain que mon hurlement était surement plus bruyant que le klaxon en lui-même. Je marchais jusqu’à la vitre baissée du conducteur, en chuchotant. « Je suis là INCONITO bordel. C’est une surprise et vous vous klaxonné comme pour annoncer à coup de trompette mon arrivée ! »
- Mais, vous n’avez pas payé.
- Gnagnagna. Ca s’appelle Montsimpa non ? J’pensais qu’avec un nom pareil vous auriez au moins la sympathie de m’offre le voyage ! » Le chauffeur me regarda complètement interloqué puis scandalisé de ma réponse. « Okaaay, monsieur le raleur ! Le voilà ton fric ! RAPIAT ! » Je lui balançais quelques billets par la fenêtre retournais vers la porte.
Je pris une grande inspiration puis frappais. Sept ans que Nolan ne m’avait pas vu et meme si nous étions toujours resté très proche, j’appréhendais un peu sa réaction lorsqu’il verrait que son grand-frère lui faisait la surprise de sa venue.

En cette fin d'après midi, Nolan venait tout juste de rentrer à la maison après avoir travaillé. Il la trouve étrangement vide. Habituellement, vivre avec trois autres personnes est synonyme d'un bordel constant et conséquent, mais cette auberge américaine était plus calme qu'elle ne semblait être, et c'était tant mieux parce que Nolan avait besoin de repos. Alors qu'il était enfoncé dans le canapé, et qu'il regardait une programme ridicule à la télévision en mangeant des frosties, on sonna à la porte. Snoopy ou Athénaïs voire encore Pepper, devait avoir oublié les clés. Nolan, gentil en toute circonstance se leva le sourire aux lèvres et posa la main sur la poignée. « Si c'est toi Snoopy, je vais finir par laisser les clés sous le pailla... » Nolan ne termina pas sa phrase qu'il tomba nez à nez avec son frère. Son grand frère. Son frère aimé, adoré, adulé. Artie était là. Enfin là. Cela faisait sept années que Nolan ne l'avait pas vu et le premier sentiment fut celui d'une joie immense. L'irlandais éclata alors de rire, un rire nerveux, mais à la foi euphorique, et il tomba dans les bras de son aîné. « Oh mon dieu, Artie, c'est bien toi ? » Il l'enlaça encore une fois, puis le sourire jusqu'aux oreilles lui posa les mains sur les joues. « Regarde toi, beau, grand...Tu m'as manqué à un point ! Mais viens, rentre. » Il s'écarta alors et laissa pénétrer son frère dans son humble demeure, ils avaient des choses à rattraper.

Voir mon petit frère aussi heureux, le sourire jusqu’aux oreilles, me fit chaud au cœur. Pendant un bref instant j’avais eu peur qu’il ne soit pas content de me voir, mais cette crainte avait vite était chassée. Contrairement à ce que l’on pourrait penser – après tout, sept ans sans se voir ce n’est pas rien – Nolan et moi avions toujours gardé le contact et parlions presque tous les deux jours. Et puis c’était lui qui m’avait raconté à quel point cette petite ville était agréable à vivre et que j’avais tout intérêt à abandonner ma vie banale à Los Angeles pour venir le rejoindre. Il ne semblait pas avoir eu tord.

« Surpriiise ! » Je le serrai dans mes bras et le laissait me regarder quelques instants avant de rire à mon tour. « Arrête ton char, tu vas m’faire rougir ! » Assurais-je avec une voix un peu trop embourgeoisée. Puis reprenant ma voix originale : « Tu m’as manqué aussi p’tain ! » Je le suivais à l’intérieur de la maison, regardant autour de moi tout en admirant les lieux. « Joli palace ! Tu te paies ça tout seul avec ton salaire de cuisto, t’es sérieux là ? »