Bonjour, je m'appelle Emy-Lëe O'Hell et...

Oh merde, ça sonne vraiment naze. Ouais en fait, on m'a dit que tenir un journal intime permettait de se libérer de tous les sentiments qui nous pesaient sur le coeur. En écrivant ça, je viens de me rendre compte que je pouvais parfois être vraiment très niaise... Bref, quoi qu'il en soit, je teste. Mais ça sera sans doutes la seule et unique page que j'écrirai. Cinq lignes et j'en ai déjà marre.
On commence comment dans un journal intime? Par dire d'où on vient non? C'est vrai qu'on s'en fout... Mais bon, si c'est comme ça qu'on doit faire, alors j'vais le faire. Donc pour faire court, je viens de Cancùn. Une très riche et très grande ville du Mexique. Je suis née là-bas et j'y ai vécu ma plus tendre enfance. Je n'ai pas vécu dans l'intérieur même de la ville, non. Ca, c'était juste un rêve. Avec mes parents, on vivait à l'écart, sur leurs salaires très pauvres, trop pauvres pour trois. Jusqu'ici, vous devez vous dire « Franchement, on s'en fout ». Je vous comprends. L'action arrive, patience...
Un jour, ma mère m'a dit « Ma chérie, prépare un sac et prend quelques vêtements. Passer quelques jours au Brésil va nous faire du bien ». Non, ne vous méprenez pas. Je n'ai pas une grande mémoire, mais il y a certaines paroles et certains actes qui vous marquent probablement pour toujours. A l'époque, j'avais 16 ans. Aujourd'hui 22. Pourtant, en l'espace de 6 ans, je n'ai toujours pas oublié. Je n'étais qu'une gamine, je ne voyais pas pourquoi on allait au Brésil pendant quelques jours, mais j'étais contente de pouvoir voir autre chose que Cancùn. Alors nous voilà partis... et comme une conne, j'étais excitée.

L'action, la voilà. Ma mère me planta au beau milieu d'un marché. La dernière phrase qu'elle prononça était « Reste là. Ne panique pas... Je reviens ». J'aurais du déceler le mensonge dans le « Je reviens ». J'aurais aussi du ne pas l'écouter pour une fois, et me casser de ce marché en courant. Au lieu de ça, je la regardais s'éloigner, attendant bien sagement son retour. A la place de ça, deux hommes m'ont prise par derrière. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Alors j'appelais ma mère à l'aide, elle s'est retournée, me souria et pousuivit sa route. Ebahie par la réaction de ma mère, je me suis laissée emporter. Ce n'est que plus tard que j'avais compris : elle m'avait vendu. J'espère au moins que c'était pour un bon paquet de fric! Le grand voyage commença. Paris, la capitale de la France. Une très belle ville! A 16 ans, mon rôle n'était pas de visiter la capitale, non, c'était de me pavaner dans les rues, et choper le plus de mecs possible. En échange d'argent, naturellement. Allez-y, vous pouvez le dire : je suis une pute. Enfin, petite rectification, j'étais. Et le terme prostituée est plus respectueux.
Je m'y étais faite, à ce mode de vie. C'était pas si terrible, en fait. Il suffisait juste de sourire, faire comme si on désirait l'homme avec qui on s'apprêtait à faire l'amour, et prier pour que ça se termine vite. J'ai dit que c'était pas si terrible? Oops, en fait, ça l'était. C'était pire que tout. Mais vous savez comment je m'en suis sortie? Grâce à une jeune femme exceptionnelle, répondant au doux nom de Célizée. Elle était belle... et elle l'est encore aujourd'hui. Je la cherchais du regard, et je voyais qu'elle semblait intéressée. J'ai du contenter quelques mecs, avant de pouvoir l'avoir elle. Dieu qu'elle embrasse bien cette fille... et j'aime coucher avec elle. Ah ouais! J'l'ai pas préciser, mais je suis bisexuelle. Ne soyez pas répugnez, vous savez, c'est l'option double plaisir d'être bi. Homme? Femme? Hop, on prend les deux! Y a plus de choix! Mais bref, revenons à nos moutons. Après cette nuit magique, Célizée a tenu à me payer. J'ai pris l'argent, mais au fond de moi, j’espérais la revoir un jour. Pour mon plus grand bonheur, ce fut le cas! Elle m'a aidé à quitter ce mode de vie terrifiant.

Et me voilà ici. Je ne suis plus une prostituée, en revanche, Célizée est souvent dans mon lit. Je n'ai pas de sentiments pour elle. J'ai une confiance aveugle en elle, et je sais qu'elle ne la trahira jamais. La sexe, c'est le petit plus de notre amitié!