« S’il réussit cette balle, Fydèl deviendra le nouveau gagnant de Wimbledon et par la même occasion, deviendra l’homme ayant remporté le plus de fois ce tournoi prestigieux. » Il soufflait doucement, il essayait de ne pas perdre ses moyens, on attendait de lui qu’il remporte ce match. La balle était décisive, s’il gagnait ce set, il devenait le grand champion et c’est ce qu’il avait toujours désiré. Non, il ne pouvait pas faire demi-tour, pas maintenant et les choses allaient aller dans son sens. Il lança la balle, la fit rebondir sur sa raquette et l’envoya de l’autre côté. Elle lui revint et tout continua de la sorte, aucun des deux ne voulaient perdre, ils étaient prêts à tout pour cela. La belle lui revint sur la droite, il se jeta dessus pour l’avoir et il réussit. La balle atterrit de l’autre côté, il venait de gagner et pourtant ce n’était pas des cris de joies que l’on pouvait entendre. Sa jambe, totalement disloqué, il était au sol, incapable de bouger, un instant et tout était fini, il venait de réduire sa carrière à néant. Il avait beau gagner, ce soir, il aurait tout perdu.

Il avait bu, comme bien souvent depuis qu'on lui avait demandé d'arrêter sa passion, il se promenait dans les rues, une casquette sur la tête, totalement méconnaissable. Que faisait-il ? Rien du tout, simplement occupé son temps et son esprit, essayé de ne plus penser à sa petite difformité. Pris dans les méandres de ses pensées, il n'aperçut pas immédiatement l'ange brun qui s'était dirigé vers lui. Cela devait-être un mirage, aucune femme ne pouvait agir de la sorte, surtout pas avec lui. Il était maudit et elle. « Putain, j'ai de la chance ce soir ! Viens, ça te dit qu'on aille se réchauffer un peu, tous les deux ? » Cela était sorti d'un seul coup, il avait devant lui une sublime créature et plus vraiment envie de perdre son temps. Il en avait laissé passer beaucoup trop et ce n'était plus ce qu'il désirait faire maintenant. Il souriait, l'air vraiment con, persuadé qu'elle accepterait de lui servir de première fois. « T'as cru toi ? Apprends d'abord à marcher droit, après reviens me voir ! » Elle avait l'air d'avoir du caractère et cela lui plaisait. Elle se mit à marcher et bien qu'il n'allait pas totalement droit, il réussit tout de même à la rattraper et à lui prendre doucement la main. « Aller poupée, toi et moi on va bien s'amuser, je peux t'amener dans un bel endroit, tu verras, tu te sentiras cochonne comme jamais. » Il était trop plein pour donner son identité et se contentait de rire tout en voyant que ce n'était pas du tout le cas de la part de la demoiselle qui désirait surement le fuir en courant. Elle lui fit lâcher sa main tout en le regardant avec un immense dédain. « Désolé, je ne fais pas dans le social. » Sa sauvagerie le rendait d'autant plus entreprenant, il prit ses deux poignets un peu moins délicatement. « Je suis sûr que tu en meurs d'envie chérie et puis tu as la tête d'une spécialiste. » Rouge de colère, elle tapa son talon aiguille sur son pied pour qu'il la lâche avant de lui mettre une belle gifle dans son tendre visage et de le pousser au sol. Avant même de pouvoir réagir, elle était déjà partie et lui il rigolait comme le pauvre type qu'il était.