Parfois, faut savoir dire oui, parfois, faut savoir dire non. C'est la vie. Or, toi, dire non, c'est pas ton fort, tu n'es pas du genre à t'imposer, au contraire, t'es serviable, surement trop, tu te fais souvent avoir d'ailleurs. Mais que veux-tu, ce n'est pas maintenant que tu vas changer n'est-ce pas ? Bref, en tout cas, ça expliquait pourquoi tu étais en ce moment en train de rentrer chez toi après avoir fait un tour pour acheter des pommes à ta copine qui t'en réclamait depuis que la dernière avait été mangé ... Par toi-même. Elle t'avait lancé sur la piste des courses et tu n'avais pas dit non, voilà pourquoi tu te retrouvais sur le quai du métro, à attendre que ce dernier ne débarque. Enfin ça, c'était en ce moment même, juste avant que tu n'aperçoive cette sublime chevelure rousse virevolter sur le quai d'en face prenant le métro allant dans l'autre direction. Deux choix s'offraient maintenant à toi. Faire semblant, ne rien voir, oublier, et rentrer chez toi. Ou alors te dépêcher de rejoindre l'autre quai et la trouver, la retrouver, ta Jessie. Enfin, encore fallait-il que ce soit elle et non sa soeur jumelle, mais au pire, qu'avais-tu à perdre ? Rien. C'est comme ça que tu te retrouvas à courir dans l'autre direction, ressortir pour prendre l'autre entrée, non, tu avais préféré faire ainsi plutôt que sauter et traverser les voix du métro. Tu étais fou, timbré, téméraire, mais tu tenais un tant soit peu à la vie quand même. Finissant pas te jeter, gravir les escaliers et arriver de l'autre côté, tu la cherches à nouveau. Facilement reconnaissable avec sa chevelure de braise, tu fonces vers elle, sans même réfléchir. Tu ne sais pas ce que tu vas lui dire, si elle va te reconnaitre, si il va se passer quelque chose ou non, tu fonces, tête baissée, toi, d'habitude calme et réfléchi, là, tu as oublié tous tes principes. Arrivé non loin d'elle, tu te stoppes, elle te tourne le dos, tu tentes une approche, tu poses une mains sur son épaule, laissant tes lèvres former son prénom. « Jessie ? » Ca y est, la bombe était lancée, elle n'avait plus qu'à se retourner pour te voir, si elle se retournait. En tout cas, tu as cette drôle de sensation en toi, et tu ne sais absolument pas quoi en faire. Elle est en train de te bouffer.

Tes lèvres se referment après que t'ai prononcé son prénom. Un effet étrange s'empare de toi, comme si ... en fait, t'en savait strictement rien, tu ne comprenais pas pourquoi tu te sentais si nerveux et si excité à la fois. « Jay.. Jayden. » Sa voix à l'effet d'un électrochoc sur ta peau, tu restes pourtant muet, attendant qu'elle se retourne, tu veux qu'elle se retourne, tu veux pouvoir l'observer, l'admirer, retrouver ses traits qui t'avaient tant manqué. Et elle le fait, enfin, elle se retourne. Malgré tout, tes yeux restent ancrés dans les pupilles de la belle. « Je ... Je rêve hein ?! Dis-moi que ce n’est pas possible, ce n’est pas toi... » Comme l'effet d'une nouvelle bombe, tu avais carrément l'impression qu'elle préférait que tu disparaisses immédiatement. Malgré tout ça te fit un mal fou, tel un couteau planté en plein corps, l'air prit un temps fou pour s'infiltrer dans tes poumons et l'excitation ressentit c'était totalement évaporée. Tu avais d'un seul coup l'impression d'être de trop. Totalement. Entièrement. Malheureusement, ce ne fut que le début, la suite fut pire puisque sa main se leva pour atterrir sur ta joue. Ta propre main vint se poser sur ta joue, te la massant légèrement alors que tu reprenais conscience de ton environnement. Si tu avais des doutes, tu n'en avais plus, elle n'était vraiment mais alors vraiment pas ravie de te voir. Ca te faisait un mal fou, énorme, toi, trop sensible, tu étais en train de te maudir de ressentir autant de choses. Très vite, pourtant, tu te repris pour afficher ton air de bad boy insensible, mais tu savais très bien qu'elle lirait au dessus de ça, vu tout ce que vous aviez vécu tous les deux. Ensemble. « Pourquoi tu m'as abandonné hein ?! Pourquoi ?! » Expliquer quoi ? Tu étais perdu, enfin, légèrement, car tu savais au fond de toi ce qu'elle voulait dire. « Je ne t'ai pas abandonné Jessie, je n'avais pas le choix, tu l'sais, je n'pouvais pas faire autrement que partir mais ... je ne m'attendais pas à un tel accueil. » Enfin, presque pas, tu n'avais pas donné de nouvelles en même temps. Tu t'en voulais, mais tu n'avais pas pu en donner. « J'aurai voulu te contacter mais ... C'était bien trop dur d'entendre ta voix sans te voir, et le pire était certainement quand on raccrochait, je me sentais vidé, alors j'ai arrêté de t'appeler. C'est inexcusable, mais voilà, je suis là maintenant, et je suis venu pour savoir ce que tu étais devenu, alors oui, j'ai surement mérité cette gifle. » tu tentais un peu d'humour, mais ce n'était pas gagné.