Zola & Nicholas - Ne vous demandez pas pourquoi les gens deviennent fous. Demandez-vous pourquoi ils ne le deviennent pas.

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« Kevin, ne mange pas la colle, combien de fois je te l'ai dit ? » Franchement, parfois je me demandais bien ce qui pouvait se passer dans la tête de ces gamins. Manger de la colle, j'aurais tout vu. « Lili, ne tire pas les cheveux de Benjamin ! » Ils pouvaient être de vrais petits anges et parfois de vrais petits démons mais, je ne pouvais jamais leur en vouloir bien longtemps. « Allez montrer moi ce que vous avez fait ? » La journée me paressait longue, je ne savais pas ce qu'ils avaient mais ils étaient énervés. Ils m'avaient drainé toute mon énergie mais je savais comment la récupéré, un saut chez mon glacier préféré, une bonne glace à la vanille et le tour était joué. Le fait de voir Nicholas m'avait un peu revitalisé mais la surprise qui m'attendait à la sortie de l'école me fit encore plus plaisir. Arakiel était venu me chercher, je lui avais pourtant dit que je pouvais maintenant me débrouiller toute seule pour rentrer mais cela me fit plaisir qu'il soit venu aujourd'hui. Tout en lui parlant je fis un signe de main à Nicholas et traversa la rue pour le rejoindre. Maintenant que j'y pensais, je n'avais jamais abordé le sujet de mon frère à Nicholas, je me doutais même qu'il sache que j'en avais un. Il est vrai qu'avec tout ce que j'avais vécu, j'évitais d'en parler à tous les coins de rues, seule Juno était parfaitement au courant de la situation et l'acceptait. Nicholas était devenu un bon ami, je le trouvais sympa. Je devais être sa seule cliente, c'est vrai qu'en hiver, il ne vendait pas beaucoup de glace mais moi, qui pleuve ou qu'il vente, qu'il fasse chaud ou froid, les glaces je les bénissais, je pourrais en manger tous les jours mais bon il fallait bien faire attention à la ligne. « Bonjour » Je jetta discrètement des regards à mon frère, est-ce que je devais lui en parler, tout d'un coup un excès de timidité me pris, j'avais peur de sa réaction, qu'elle ne me blesse. Combien de fois j'avais dû tirer un trait sur une amitié naissante parce qu'ils me prenaient pour une folle. Au fil du temps j'avais construit une carapace autour de mon coeur pour ne plus être blessé, je devrais m'y attendre mais à chaque fois je suis choqué et cela me peine. Je ne voulais pas qu'il se passe la même chose avec Nicholas, je l'aimais vraiment beaucoup et je ne voulais pas dire adieu à notre amitié. « Comme d'hab s'il te plait ! » « Tu en veux une Arakiel ? » Avant même que je m'en aperçoive, j'avais fait une boulette, non mais quel gourde. J'essaya de faire comme si rien n'était, avec un peu de chance Nicholas ne m'aurait pas entendu. « Il fait froid hein ? » Phrase inutile bonjour, je regarda Nicholas qui me regardait bizarrement, je lui fis un sourire timide. Il avait entendu c'est sûr, j'essaya de me cacher derrière mes cheveux mais je ne pouvais pas disparaitre, alors je releva la tête. Un jour ou l'autre de toute façon il l'aurait découvert alors aujourd'hui ou demain autant être fixé.

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« T’as pas d’argent ? » Il fait des grands yeux tristes. Le pauvre, ses parents ne lui ont pas donné d’argent de poche aujourd’hui. Je comprends bien ce qu’il ressent, je n’avais presque jamais d’argent moi à son âge. « Non mais si je te donne mon stylo, c’est bon ? » A vrai dire, j’aurais sûrement accepté sans qu’il ne me donne rien. Enfin à condition qu’il n’aille pas raconter que je donne des glaces gratuitement. Sinon tout le monde va en vouloir et je ne pourrais pas leur dire non. Mais j’ai besoin d’un minimum d’argent pour faire fonctionner mon commerce. « Il s’allume pendant qu’on écrit en plus. » Il le vend son stylo, sans savoir que j’ai déjà pris ma décision. Comment refuser de toute façon ? « Puisqu’il fait de la lumière, j’ajoute un petit parasol sur ta glace ! » Parce qu’il n’y a rien de plus classe qu’un parasol sur une glace. Même si techniquement, ça ne sert à rien, c’est joli. Ça fait exotique alors qu’on est en décembre. « Ça sera notre petit secret. » dis-je en lui tendant la glace. Il sourit, me remercie une dizaine de fois avant d’aller rejoindre ses copains. Ce sera sûrement un de mes seuls clients ce soir. Normal, on est en hiver et je crois même qu’il neige un peu. Alors les glaces ne font pas partie des envies des habitants quand il fait froid. Mais quand je vois une de mes clientes les plus fidèles arriver, je souris. Même si c’est ma dernière cliente aujourd’hui, je serais content. Elle me salue mais semble ailleurs. Elle ne me regarde que de temps en temps, tournant souvent la tête sur le côté. Je me demande ce qu’il y a. Peut-être qu’elle regarde juste ses élèves au loin. Alors j’oublie de lui répondre, trop pensif. Mais elle ne semble pas s’en rendre compte, son regard perdu au loin. « Comme d'hab s'il te plait ! Tu en veux une Arakiel ? » Je fronce les sourcils en l’entendant murmurer sa deuxième phrase. Personne ne lui répond, étrange. Je prépare sa glace en silence, me demandant ce qui lui prend. Et puis elle parle encore. Mais je n’écoute pas vraiment. Je suis autant ailleurs qu’elle. « C’est qui Arakiel ? Ton chat ? » Je me penche par-dessus le comptoir de mon camion mais je ne vois rien ni personne au sol. Je n’y comprends rien. « Ou bien c’est ta façon de me dire que tu veux deux glaces au lieu d’une ? » Si c’est ça, elle pouvait le dire. Je ne la pensais pas si gourmande, c’est tout. Mais tout le monde a le droit d’aimer les glaces, d’avoir un pêché mignon et de ne pas pouvoir s’en passer. C’est peut-être pour ça qu’elle vient tous les jours à peu près. « Si t’as froid, tu peux monter dans mon camion, y’a du chauffage. Et même un siège si t’es gentille. Par contre, pas de chien ou de chat à l’intérieur, j’suis un peu allergique. » Surtout si c'est un animal fantôme mais ça, je ne le précise pas.

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Zola & Nicholas - Ne vous demandez pas pourquoi les gens deviennent fous. Demandez-vous pourquoi ils ne le deviennent pas. Tumblr_m9abtqnPpF1reynz6o1_250

Je regarda silencieusement autour de moi pendant que Nicholas préparait ma glace, la rue était déserte, il n'y avait pas âme qui vive, c'est vrai que par ce temps, les gens préféraient rentrer chez eux pour se réchauffer au coin d'un bon feu de bois. Je n'étais plus vraiment presser de rentrer puisque mon frère était avec moi, on irait surement se promener vers la plage après mais, je n'osais pas lui demander avec Nicholas qui me regardait étrangement. « C'est qui Arakiel ? Ton chat ? » Je sursauta à cette question, qu'est-ce que j'allais bien pouvoir lui répondre, il m'avait donc entendu, je le regarda pensive, il me donnait l'occasion de lui mentir, de m'échapper de cette situation, j'étais tentée de lui répondre que oui, c'était mon chat mais une petite voix dans ma tête me disait que c'était mal. J'étais comme ça, incapable de mentir, je devais toujours dire la vérité. Il se penche pour voir s'il n'apercevrait quelque chose, bien curieux de savoir à qui je parlais. C'était toujours comme ça au début, les gens étaient curieux puis il devenait distant, prenant peur. « Ou bien c'est ta façon de me dire que tu veux deux glaces au lieu d'une ? » Deux ? Pourquoi pas, j'étais assez gourmande pour les manger, j'étais soulagée, la tournure de la conversation faisait que je n'avais pas besoin de parler de mon frère et ça ne serait pas lui mentir. « Non non, une seule merci. » Je savais que quand je l'aurais terminé, j'en voudrais une deuxième mais je ne voulais pas paraitre aussi gourmande devant lui. Je frissonna, on était en hiver mais le vent n'avait jamais été aussi glaciale. Peut être qu'avec un peu de chance il allait neiger cette nuit. Nicholas dut remarquer que j'avais froid car il me proposa de monter dans son camion. « C'est vrai ? » Je lui fis un grand sourire, ce n'était pas tellement parce que j'avais froid mais plutôt par l'idée de monter dans un camion à glace. « Et promis je n'ai pas de chat ni de chien » Je grimpa dans son camion et m'installa près du chauffage, il me tendit ma glace et sans attendre je commença à la déguster, hum que c'était bon. Pendait que je la mangeai je commença à discuter avec Nicholas de tout et de rien comme à notre habitude mais, je n'étais pas vraiment à l'aise. Arakiel m'attendait à l'extérieur du camion lui, et il devait avoir froid, Nicholas remarqua rapidement les regards en coin que je jetais à mon frère. A son visage, je vis qu'il commençait à paniquer, il ne devait rien comprendre comme je ne comprenais pas pourquoi personne ne voyait Arakiel.Je mis étais habitué mais, pour Nicholas, je devais être seulement une fille qui parlait dans le vide et qui voyait des choses qui n'existaient pas. Pourtant, je n'étais pas folle, il était bel et bien là, juste devant moi, je pouvais le toucher, je pouvais lui parler, il était là mais, personne ne le voyait. Mon coeur se serra de tristesse. Je pris un visage sérieux et me jeta à l'eau « Dit Nicholas... » Comment lui annoncer ça ? Comment lui dire que mon frère était là mais qu'il ne pouvait pas le voir ? « Tu me croyais si je te disais que là, dehors, devant ton camion, il y avait quelqu'un mais, que tu ne peux pas le voir ? » Je n'avais pas osé lui dire en le regardant dans les yeux, je ne voulais pas croiser son regard, je ne voulais pas savoir ce qu'il pensait de moi, j'avais peur de sa réaction, j'étais terrifié. Je me risqua à lever les yeux car il ne disait toujours rien, il était comme figé. C'est sûr, je lui avais fait peur. « Nicholas ? »

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Elle est bizarre aujourd’hui je trouve. Pourtant, c’est rare que ça soit moi qui trouve les gens bizarres. D’habitude, c’est toujours moi le bizarre. Enfin je ne parle pas à un arbre ou je ne sais quoi moi. Elle m’inquiète. Peut-être que si je n’avais pas peur d’être enfermé aussi, je lui montrerais un asile. Enfin non, personne n’est réellement fou. Tout le monde a le droit de parler tout seul après tout. Quoique, ça doit être cool les asiles quand même. Que des gens fous. Mais si ça se trouve, c’est pas si cool alors j’veux pas prendre le risque. Je vais rester dehors, ça vaut mieux. Et ils n’ont pas de glaces dans les asiles j’suis sûr. « Non non, une seule merci. » Une seule glace. Pas grave, j’en prendrais une aussi. Je l’invite à monter dans mon camion. Un peu parce que j’ai peur qu’elle attrape un rhume. Beaucoup parce que j’ai très envie de comprendre à qui elle parlait. « Et promis je n'ai pas de chat ni de chien » Alors j’avais tort, elle ne parlait pas à un animal. Pourtant, ce serait joli Arakiel pour un chat. Ou un oiseau tiens. Enfin peut-être qu’Arakiel, c’est son deuxième prénom et elle se parle toute seule. Ça pourrait marcher tiens. Une fois qu’elle est montée, je lui donne sa glace. J’aime bien me faire des amis grâce à mes glaces. Parce que les gens qui aiment les glaces sont toujours gentils. C’est un principe de base. Je la regarde manger pendant que je prépare la mienne. Zola a l’air bizarre. Mais je le suis sûrement aussi. Faut dire que je meurs d’envie de lui demander ce qu’il y avait dehors. Je regarde encore une fois mais toujours rien. Elle doit sûrement savoir à quoi je pense. Je ne le cache pas vraiment en même temps. « Tu me croyais si je te disais que là, dehors, devant ton camion, il y avait quelqu'un mais, que tu ne peux pas le voir ? » Heeeeeein ? what is the fuck ? J’ai une très bonne vue moi. S’il y avait quelqu’un, je le verrais. Sauf si… « C’est un fantôme ?!! » Ni une ni deux, je me lève, laissant tomber ma délicieuse glace sur le sol. Et je ferme le store, de peur que le fantôme n’entre. « Cache-toi sous… sous la table ! » J’ai beau être paniqué, Zola n’a pas l’air de l’être le moins du monde. Elle n’a pas peur des fantômes ? Elle doit être vraiment folle alors. Le store enfin totalement fermé, je respire. Avant de penser à quelque chose. « Crotte d’éléphant, ça peut traverser les murs les fantômes non ? » Et maintenant, on sera coincés en plus si le fantôme veut entrer. Enfin comme je ne le vois pas, je ne pourrais même pas me défendre. La vie est cruelle. Je vais mourir sans voir la mort venir. « Il est là ? » Autant demander à celle qui réussit à le voir. Même si elle n’a pas l’air d’avoir peur. Alors que j’ai des gouttes de sueur sur le front tellement je panique.

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Je suis sûr qu'il avait remarqué que je n'étais pas comme d'habitude, même moi je le reconnaissais, le fait que mon frère soit venu me chercher m'avais remplie de bonheur, plus qu'il ne l'aurait imaginé. Quoique si, il me connaissait aussi bien que je le connaissais, je savais comment lui faire plaisir comme il savait me faire plaisir. Comme frère et soeur on était super proche, il était l'épaule sur laquelle je pouvais me reposer, il était celui qui savait m'écouter, il était tout simplement mon double, mon meilleur ami. Mais le fait qu'il soit venu et sa rencontre avec Nicholas, ça je ne m'étais pas préparée psychologiquement. J'avais moi-même mis un certain temps avant de comprendre ce qui nous arrivait, la première difficulté avait été d'entendre par nos propres parents qu'il était mort, il ne m'avait pas cru et avait pensé que j'étais devenu folle comme je pensais que c'était eux qui étaient tombés dans la folie. La folie, un mot dont encore aujourd'hui je cherchais un sens. J'avais passé des mois à me demander si je l'étais réellement, si vraiment toutes ces personnes qui me l'affirmaient avait raison, encore aujourd'hui je n'avais pas trouvé de réponse à ma question et puis à quoi bon ? Si j'étais folle, ou était le problème ? Je n'en voyais aucun, la seule chose dont j'étais sûr, c'est que mon frère était bel et bien en vie et qu'il était près de moi. « C'est un fantôme ?!! » Nicholas sortie de sa torpeur laissant tomber la glace qui s'était préparé, quel gâchis. « Non non ce n'est pas un fantôme ». J'attendais une réaction de sa part et je n'étais pas déçu, il ferma son store, je me demandais bien pourquoi, si c'était vraiment un fantôme cela ne le retiendrait pas, il devait vraiment en avoir peur. « Cache-toi sous... sous la table ! » Il était complètement paniqué alors que j'étais toujours assise, calme, en train de le regarder nager dans la peur. Je n'aimais pas voir mon ami comme ça mais je le comprenais, il ne devait rien comprendre, c'est comme si je l'avais entrainé dans l'inconnu sans le prévenir. « Il n'y a rien à craindre, c'est juste mon frère. » C'est juste mon frère mais tu ne peux pas le voir, personne ne le peux à part moi. Paniqué comme il l'était je n'étais même pas sur qu'il m'entendait. « Crotte d'éléphant, ça peut traverser les murs les fantômes non ? » Il venait juste de le remarquer ? Je ne pus m'empêcher de rire en voyant la tête de Nicholas, ça ne devait pas vraiment l'aider et ça ne devait pas non plus m'aider à me faire croire saine d'esprit. « Promis, je n'ai vu aucun fantôme dans les parages ... » Je laissa sortir un très long soupir, j'espérais qu'il allait me comprendre. « Il est là ? » Il jetait des regards horrifier autour de lui, il me faisait de la peine, je ne voulais pas lui faire peur. Je me leva pour lui passer mes bras autour de son cou et lui fit un câlin que je voulais réconfortant. Je le libéra de mon empreinte mais garda ses mains dans les miennes. «C'est quelque chose que je ne peux pas expliquer...c'est mon frère, il est là... comme toi et moi, en chair et en os, je peux lui parler, je peux le toucher mais personne d'autre que moi ne peux le voir. » Rien que d'en parler, de le dire à voix haute, cela me rendait triste, je sentais mes yeux s'humidifier, non je ne voulais pas pleurer, j'en avais finis de pleurer sur mon sort. Je regarda Nicholas dans les yeux me demandant si je lui avais fait encore plus peur qu'autre chose en m'expliquant ou bien si cela l'avait rassuré à propos des fantômes.

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Je ne me rappelle plus la dernière fois où j’ai eu aussi peur. En fait, si, c’était quand j’ai cru que Marley était un fantôme et qu’elle m’attaquait. Les fantômes, c’est vraiment pas mon truc. Sauf que là, ç’en est un différent puisque je ne le vois pas. Mais il est encore plus terrifiant du coup. Parce que je ne sais pas par où il va m’attaquer. C’est injuste comme avantage. Genre je veux bien être invisible moi aussi. « Non non ce n'est pas un fantôme » Elle essaye de me convaincre mais ça ne marche pas. Je ne vois pas ce que ça pourrait être d’autre. Même si c’est bizarre qu’il n’y ait qu’elle qui puisse le voir. Genre pourquoi elle et pas moi ? Et pourquoi pas aucun de nous deux ? Enfin bref, c’est trop d’interrogations là. Alors dans le doute, je préfère nous enfermer quand même. Moi complètement flippé et Zola qui reste assise sans bouger. Elle me regarde faire. Mais n’a ni peur ni ne se fiche de moi. Etrange. Elle doit vraiment être bizarre. « Il n'y a rien à craindre, c'est juste mon frère. » Son frère ? Ce qui veut dire que le fantôme qui est dehors est son frère ? Ce qui explique qu’elle n’en ait pas peur. Mais pas que je ne le vois pas. J’vous jure, faudrait vraiment que je lise un livre sur les fantômes. Savoir ce qu’ils font de leur vie, tout ça. Si je peux les voir, les combattre et tout le bazar. Là, je me retrouve encore une fois vulnérable. « Je pense que j’aurais même peur de mon frère à moi si c’était un fantôme alors ça me rassure pas ! » Non, les fantômes c’est vraiment pas cool. S’ils étaient gentils, ils seraient au Paradis. Ils ne seraient pas sur Terre à nous hanter. Alors voilà, il faut en avoir peur. C’est de la pure logique. « Promis, je n'ai vu aucun fantôme dans les parages ... » Une fois que tout est fermé, je suis un peu plus calme. Enfin pas trop puisque je réalise que les fantômes peuvent traverser les murs. Dans les films en tout cas, ils peuvent. Zola essaye de me rassurer. Et comme elle n’arrête pas de répéter que ce n’est pas un fantôme, je devrais peut-être la croire. A moins qu’elle soit de mèche avec le fantôme mais ça m’étonnerait d’elle. Elle me serre dans ses bras et je me calme un peu. Je ne comprends toujours rien mais au moins, elle me soutient. Finalement, elle se sépare et prends mes mains dans les siennes. «C'est quelque chose que je ne peux pas expliquer...c'est mon frère, il est là... comme toi et moi, en chair et en os, je peux lui parler, je peux le toucher mais personne d'autre que moi ne peux le voir. » Ses explications sont confuses. Mais d’après ce qu’elle dit, c’est comme un ami imaginaire ? J’en avais un quand j’étais gamin. J’étais aussi le seul à pouvoir le voir. Il me manque parfois d’ailleurs. « Et genre si je passe mon bras là où tu le vois, ça lui fait mal ou ça le traverse ? » Question technique très important à mes yeux. Quand j’étais gamin, personne n’avait voulu faire l’expérience avec le mien. Peut-être que Zola rêve qu’on le fasse pour essayer. « Mais ton frère, il est vivant ? Ou bien il a jamais été réel ? Ou bien il est mort ? Ou t’as trop sniffé les feutres pour écrire au tableau ? » On n’en sait rien après tout. Ça arrive à tout le monde de sentir les odeurs des feutres et d’être un peu stone après ça. Bon tout le monde n’imagine pas un frère invisible mais chacun son truc.

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« Je pense que j'aurais même peur de mon frère à moi si c'était un fantôme alors ça me rassure pas ! » Je lui avais fait peur pour de bon, il était terrifié, je n'avais jamais vu quelqu'un autant effrayer par les fantômes que Nicholas. Je ne voyais vraiment pas ce que je pouvais faire de plus pour qu'il n'ait plus peur. J'aurais dû me taire tout compte fait, j'aurais dû prétendre que je parlais toute seule, qu'il n'y avait personne, je n'aurais jamais du parler de mon frère. J'essaye tout de même de le rassurer, de lui faire retrouver son calme, il semble être plus en sécurité enfermé mais il se rend compte que cela ne sert à rien, alors je le serre dans mes bras et il a l'air de se calmer, enfin il était moins agité. J'essaye alors de lui expliquer que mon frère n'est pas un fantôme, il m'écoute mais je ne sais pas s'il me croit. Au moins, il ne m'a pas rejeté, ni rigoler au nez, cela me rassure de ma propre peur. Parce que si Nicholas avait peur des fantômes, moi j'avais peur de perdre mon ami. « Et genre si je passe mon bras là où tu le vois, ça lui fait mal ou ça le traverse ? » Je le regarde surprise, je n'avais jamais fait attention à ce détail et j'étais maintenant curieuse de savoir mais demander ça à Nicholas alors qu'il avait une peur bleue des fantômes n'était pas une si bonne idée. Bien que je ne considère pas Arakiel comme un fantôme, je devais bien me faire à l'idée qu'il se rapprochait de ces créatures, pourtant à ce que je connaissais des fantômes, ils sont transparents et ils font peur, mon frère n'était pas du tout comme ça et les fantômes on pouvait les apercevoir, mon frère non. « Mais ton frère, il est vivant ? Ou bien il a jamais été réel ? Ou bien il est mort ? Ou t'as trop sniffé les feutres pour écrire au tableau ? » Mon coeur se pince quand je l'entends me demander s'il est mort mais je refoule ce sentiment au plus profond de moi, je ne voulais pas y penser. Sniffé trop de feutres, peut-être mais ça n'avait rien avoir avec tout ça. « Non, je te rassure, je n'ai pas sniffé les feutres pour écrire au tableau et mon frère et bien réel et vivant. » Je me faisais peut-être des idées mais il semblait que Nicholas était moins effrayé qu'avant et je repense alors à ce qu'il venait de me demander un peu plus tôt, j'avais vraiment envie de tenter l'expérience. Lorsque je touchais mon frère, je pouvais le sentir, je pouvais sentir son odeur, sentir la chaleur de sa peau mais est-ce que les autres le pouvaient ? Est-ce qu'Arakiel sentirait quelque chose ? Je savais que je lui en demandais beaucoup mais j'avais vraiment envie de savoir alors je me lança. « Tu le ferais pour moi ? Passer un bras, là où se trouve mon frère pour savoir ce que ça fait ? » Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête de Nicholas en ce moment mais l'expression de son visage n'est pas vraiment bonne alors je me dépêche de le rassurer sur un fait. « Promis, après ça, je ne te demanderais plus rien, on n'en parlera plus jamais si tu veux ... » Je savais que je pouvais tenir cette promesse pour lui et je savais aussi que s'il refusait je serais extrêmement déçut mais je ne lui en voudrais pas, pas à Nicholas surtout après les sueurs froides que je venais de lui faire subir. J'espérais juste qu'il ne voyait pas mes yeux pétiller d'excitation à l'idée de réaliser cette expérience.

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C’est vrai que son histoire est bizarre. Quelqu’un que seulement elle peut voir. Elle a l’air sûre de le voir en plus. C’est étrange ça, je n’avais jamais entendu parler de quelque chose dans le genre. Mais bon, il parait que tout peut exister. Je suis plutôt ouvert d’esprit moi comme garçon. S’il y a des preuves. Ou bien même pas de preuves, juste des témoignages. Comme les extra-terrestres. Ou l’abominable homme des neiges. Ou le montre du Loch Ness. Pourquoi on en parler si c’était faux ? L’imagination des êtres humains vient toujours de quelque chose. Alors pourquoi son frère n’existerait-il pas ? J’en avais bien un d’ami imaginaire quand j’étais petit. Zola peut bien être pareille après tout. Même si un frère, c’est quand même différent. Enfin si tout le monde était pareil, ça se saurait. « Non, je te rassure, je n'ai pas sniffé les feutres pour écrire au tableau et mon frère et bien réel et vivant. » Vivant mais invisible. Il devrait peut-être se couvrir de bandelettes comme l’homme invisible, les gens pourraient le voir comme ça. Ça doit être dur quand personne ne vous voit. Genre tu bouges tes bras et personne ne te remarque. J’aimerais pas moi. Enfin peut-être qu’il est né comme ça son frère et donc c’est pas bizarre. J’ai trop de questions que j’aimerais poser à Zola mais je n’ose pas. Parce que ses réponses pourraient me faire peur. Mais je compte bien trouver le courage quelque part. Juste pas tout de suite. « Tu le ferais pour moi ? Passer un bras, là où se trouve mon frère pour savoir ce que ça fait ? Promis, après ça, je ne te demanderais plus rien, on n'en parlera plus jamais si tu veux ... » Je savais bien que je n’étais pas le seul à me poser la question. Et c’est normal comme question après tout. Pour savoir si c’est juste une hallucination ou s’il est vraiment là. Juste invisible aux yeux des autres. En fait, j’ai un peu peur de le sentir. Mais aussi de passer au travers. Enfin je vais le faire pour Zola, ça lui fera plaisir. Et elle saura la vérité du coup. J’aimerais bien lui faire plaisir. Surtout après avoir paniqué pour rien. « Je veux bien le faire mais si je traverse un truc gluant, tu m’aideras à retirer ma main hein ? Jure-le ! » Je préfère m’assurer qu’elle m’aidera s’il y a un problème. Même si je prie pour qu’il n’y en ait pas. Alors j’ouvre la porte doucement. Personne dehors. Pas un bruit ni rien. C’est presque trop calme. Genre comme quand il va se passer un truc super grave dans un film. Mais même quand je pose les pieds sur le goudron, il ne se passe rien. Je me tourne vers mon amie et lui sourit. Pour la rassurer. Enfin non, pour me rassurer moi. « Il est où en fait ? » C’est vrai que si je veux le toucher, il va falloir qu’elle m’aiguille. Et peut-être qu’elle veut le prévenir de ce qu’on va faire. Après tout, ça peut lui faire bizarre à lui aussi de se faire toucher ou traverser. « Et du coup, il est né comme ça ? Genre comme l’homme invisible ? Ou un extra-terrestre ? Enfin toi, t’es une humaine normale, c’est bizarre tout ça. T’es bien une humaine hein ? » Ce serait le moment où jamais de m’avouer qu’elle n’est pas un être humain. Je l’imagine déjà tirer sur son visage et dévoiler un visage tout vert et gluant. Et je pense que je vais m’évanouir si elle fait ça. Je crois les doigts discrètement, priant pour qu’elle soit normale. Et que tout se passe bien avec son frère.

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» Si vous pouvez l'imaginer, vous pouvez y arriver ; si vous pouvez y rêver, vous pouvez le devenir. [William Arthur Ward]
» vous n’avez pas les os en verre, vous pouvez vous cogner à la vie - téo

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