Aujourd'hui, tout partait de travers. Le traiteur faisait des siennes dans l'élaboration de son menu et le temps de livraison pour le gala de demain soir. Et le budget d'un couple prochainement marié ne couvrait pas totalement leurs dépenses malgré les multiples avertissements de Pacific. Il y avait des jours avec, et des jours sans. Manifestement, aujourd'hui était un jour sans. Après avoir passer des centaines de coup de fil, arpenté le siège de l'entreprise une vingtaine de fois et traversé la ville à deux reprises, la grande blonde était épuisée et ne voulait plus entendre un mot sur son travail avant le lendemain. Et pour retrouver le moral elle ne connaissait qu'un seul remède, diablement efficace : dévaliser les magasins. Seulement voilà, il était tard et plus aucune boutique n'était ouverte. Aucune, sauf une seule : la pâtisserie de Montsimpa, qui faisait de succulents gâteaux et par dessus tout de délicieux macarons. Il n'en fallut pas plus à Pacific pour plier devant l'appel de la gourmandise et elle s'engouffra dans la confiserie.

« Bonjour mademoiselle, vous désirez ? » Sortit de nul part, à peine la carillon de la porte avait-il retentit que déjà une serveuse s'activait derrière la comptoir aux merveilles. Elle était plutôt jeune, avec un air semi-blasé mais souriante face à la clientèle. Pacific lui renvoya un sourire et longea la vitrine, visiblement hésitante. Au même moment, le carillon de la porte retentissait à nouveau et un jeune homme à peine plus âgé qu'elle s'avança dans la boutique. Pacific se décida finalement : « Je vais vous prendre une petite boîte de chocolats au lait pralinés et... le dernier macaron au chocolat, s'il vous plait. » Ils étaient partis tellement vite que la jeune femme voyait ça comme une aubaine, peut-être même un signe qu'il n'en resta qu'un seul et unique à cette heure tardive. Et alors que la serveuse agitait une petit sac en plastique transparent pour y placer délicatement le macaron, une voix s'éleva et obligea Pacific à se retourner. Au début, Pacific y voyait là un certain culot de se manifester de cette manière et sans que personne n'ait demandé son avis. Puis elle eut comme une illumination, un éclair de génie. il pensait vraiment pouvoir la rouler, lui faire lâcher son macaron pour mieux s'en saisir ensuite ? Elle esquissa un faible rire et s'arma de répartie pour répondre. « Je pense que vous connaissez assez cette boutique pour savoir quels en sont les vrais classiques. Légèrement craquelant sur les bords et fondant à l'intérieur... ça, c'est merveilleux. » Elle se tourna vers la serveuse et lui fit signe de continuer sa manœuvre, stoppée auparavant par l'intervention du brun. « Je suis sûre que vous voyez de quoi je veux parler. » Elle accompagna sa dernière phrase d'un petit clin d'oeil, qui visait à le narguer sympathiquement tout en s'amusant.