J'avais faim. Enfin pas étonnant puisqu'on m'appelle toujours 'ventre sur pattes' mais cette fois-ci, j'avais vraiment faim. Faim comme si on avait envie d'engloutir une tablette entière de chocolat sans retirer l'aluminium. Faim comme... comme quand le frigo est vide, ce qui était mon cas. La chose la plus horrible que je me refusais à faire c'était les courses. Je pouvais crever de faim, je demandais à Louisa, ma femme de ménage, de les faire à ma place. Mais cette fois-ci j'étais quelque peu... coincée, elle avait pris sa journée de congé et j'étais terriblement affamée. Il ne restait même pas un sachet de pâtes ou du jambon, non, on aurait dit que tout avait été prévu pour que je me lève et aille au supermarché. De toute façon je n'avais pas bien le choix. Je décidai donc de m'habiller rapidement pour me rendre au supermarché de la ville. L'hiver approchait, on sentait bien le froid arriver. Etant une grande frileuse, j'avais bien pris le soin d'enfiler deux couches de sous-pulls et une écharpes tricotées par ma grand-mère. Mes bottes fourrées me faisaient incroyablement du bien et je sentais un peu de chaleur réchauffer mes pieds congelés. Le supermarché était assez grand et on voyait déjà dans les vitrines des décorations de noël à acheter pour préparer les fêtes de fin d'années.
Je pris un chariot et me dirigea nonchalamment vers l'entrée, un brouhaha se faisait entendre et la queue était assez grande pour entrer dans le magasin. J'avais du mal à me frayer un chemin parmi les personnes qui faisaient leurs achats. Je commençai ma longue traversée par aller acheter du chocolat, j'en avais pratiquement rêvé, certes, c'est un peu exagéré, mais ma faim ne se contrôlait pas. J'achetai donc deux tablettes et me dirigeai vers les fruits et légumes, ça faisait longtemps que je n'en avais pas mangé. Je choisis donc consciencieusement mes aliments. Mon chariot se remplissait petit à petit, rien qu'à sentir l'odeur, mon ventre faisait de même.

j'avais deja quelques sachets charges de légumes frais et de fruits, je pense que j'allais me faire une bonne salade de fruit le soir venu car je j'allais surement pas tout manger en une semaine. Et puis d'ailleurs ce n'était pas mon boulot de faire les courses, Louisa etait payée pour s'en occuper. Je vérifiais donc une quinzième fois ma liste, pour me diriger vers un autre rayon. Je fus soudainement interpelée par un jeune homme, il avait un regard perçant et je vis qu'il me dévisageait quand je me retournai. Il faisait également ses courses et avait un panier a moitié rempli avec des légumes et fruits entre autres. Je trouvai bizarre que l'on m'interpelle pendant que je fasse mes courses, d'autant plus que je n'avais jamais cet homme la auparavant, je vérifiais si je n'avais rien laisse tomber puis en fin de compte je lui répondit avec la plus gracieuse des voix « oui ? Je peux vous aider ? » notre conversation allait surement bientôt se terminer car il l'aurait peut être confondu avec quelqu'un ou voudrait trouver son chemin. J'avais un timing assez restreint alors je voulais vite en finir. Je lorgnais deja le rayon suivant mais impossible de détacher mon regard de celui du jeune homme, j'étais comme sous l'emprise de quelque chose. J'avais envie de partir et de fuir ce regard pénétrant qui devenait assez gênant dans le fond. Je ne pouvais pas, d'une manière polie mais également d'une manière physiologique.

J'avais deja rempli la moitié de mon panier, je me sentais fière car je savais que tout cela allait finir dans mon frigo dans quelques minutes. Dans quelques minutes ? A vrai je ne pense pas, le jeune homme qui m'avait interpeler me dévisageais, j'avais l'impression d'être une extraterrestre. Il etait vraiment jeune et avait l'air assez ambarrasse. Apparemment il s'était trompe de personne, chose qui est forte courante dans les supermarchés. Je comprenais qu'il ait fait une erreur, cependant il ne partait pas. Il me fixait avec curiosité. J'étais assez gênée de la situation mais je n'osais pas me défaire de ce regard inquisiteur. Il prononça quelques paroles en bégayant, je trouvais ça vraiment mignon mais un peu ose de sa part alors qu'il pourrai continuer son chemin, pareil pour moi. Il me tendit une main quelques secondes plus tard pour de présenter. Je ne savais pas trop comment réagir. Je lui la serra a mon tour, car c'était la moindre des politesses puis me retourna vivement en étant décidée a partir. Je regardai par dessus mon épaule et je le voyais. Fixe et immobile, continuant de me fixer. Ce garçon etait vraiment pertubant mais a la fois intriguant. Je ne voulais pas le laisser seul comme ça. Je pris don la parole a mon tour. « hum, et bien je suis Daisy. Mais pourquoi me regardes-tu depuis un moment, j'ai quelque chose sur le front ? Écoute je suis désolée de ne pas être la personne que tu cherchais mais je dois aller a la caisse maintenant, si tu permet. » je voulais partir. Je le jure. Mais je n'en avait pas la force. En fait je ne savais absolument pas ce qui me retenais a rester la, sans parler a un inconnu. Je lui souris. Je pense que quelque chose se passait. Mais quoi ? Je ne savais pas.