« Même si je suis malade.. » Alors là, Rafaelle avait prit des risques en disant ces cinq petits mots, de cet air si innocent. Depuis trois jours, je m'occupais d'elle comme un père à son bébé, lui amenait des tisanes et la recouvrait d'une couverture quand elle s'endormait sur le canapé. Et croyez moi, en cette semaine d'avant Noël, je savais très bien quand elle jouait la comédie. Mauvaise actrice ? Pire. Pittoresque ! L'air le plus sérieux possible, je la fusille du regard en fronçant les sourcils et pars en direction de la cuisine, d'un pas décidé. Hors de question de montrer un signe de faiblesse en laissant passer un sourire ou un rire. « Tu sais, à force de me fusiller du regard, je vais finir par mourir. » J'ouvre le frigo, les larmes aux yeux. Ne pas rire, ne pas rire. Non mais sérieusement, comment Rafaelle faisait-elle a sortir des blagues aussi nulles ? Je me retiens tellement d'exploser de rire qu'un bruit étrange sort de ma bouche. Tremblant, rouge pivoine, je menace d'exploser sous peu. Ma main attrape la bière et je retourne vers le canapé. « T’avais pas envie de me prendre un truc à boire, non ? » J'ai essayé. De toute mes forces mais en voyant le petit air fâché de la blondinette, tout le rire que je contiens depuis le début ne peut s'empêcher de sortir d'un coup. Un gros rire me secoue et j'attrape ma colocataire pour l'inviter à faire le sapin.

« Je monte sur l’escabelle, tu me passes les guirlandes ? » Motivée ? Rafaelle serait-elle motivée a faire le sapin ? Malgré ma totale confiance en elle, cet air enjoué qu'elle avait affiché en montant les quelques échelons m'avait fait subitement douté de sa sincérité. Cette fille cachait parfaitement son jeu et depuis le temps je le savais parfaitement. C'était comme ça. On se connaissait depuis de longues années et je n'étais même pas encore sûr du boulot qu'elle faisait. D'un air suspect, je lui passe les guirlandes dorées qu'elle s'empresse d'attraper. Je cligne des yeux, et quand je les ré-ouvre, une magnifique pair de fesses se trémoussent devant moi. Je laisse échapper un rire. J'ai compris ! Mademoiselle est vexée que je ne lui aies pas apporter à boire et a décidé de se venger. Non, non, pas assez profond comme raison. En tout cas, je la connais assez sur ce point là pour savoir qu'elle a une folle envie de me faire baver. Le pire dans tout ça, c'est qu'elle y arrive très bien. Mes mains empoignent ses hanches et je la soulève pour la faire descendre. Rafaelle et son poids plume, j'ai presque l'impression d'être musclor quand je la porte. « tu veux qu'on le finisse ce sapin ou pas ? si tu commences comme ça, il risque pas de se finir rapidement » que je dis, lourd de sous-entendus. Puis je rajoute, le tout accompagné d'une petite tête boudeuse. « et moi j'veux le finir. » Un sourire commence à la commissure de mes lèvres et je dépose un baiser sur son front avant de la faire se tourner pour qu'elle monte une nouvelle fois sur l'escabeau. D'un geste presque naturel, je lui passe la bière et la laisse boire une gorgée. Une boule de noël à la main, je m'apprête à faire l'échange, boule – bière en souriant. Tout compte fait, c'est plutôt fun de faire le sapin !

Rafaelle, elle m'est tombée dessus par surprise. Alors que je m'y attendais pas, que mon esprit était ailleurs. Elle est arrivée dans ma vie comme un pétale de rose sur l'eau, doucement, créant de petites vagues de bonheur à sa façon. Le bonheur, il n'est pas toujours là où on l'attend. Rafaelle en est la putain de preuve vivante. Quand je l'ai vue pour la première fois, personne dans ce monde aurait pu prédire que son sourire illuminerait ma journée, que son rire déclencherait le mien. Elle est complètement dingue d'une façon qui me fait sourire, vraiment disjonctée et cela demande qu'on s'occupe d'elle en permanence. Elle est complètement décalée, n'a pas du tout sa place dans ma vie, mais elle y est entrée en défonçant la porte, me permettant de voir la vie sous un autre angle. Et j'aime ça, parce que à ses côtés je me sens vivre comme je n'ai jamais vécu de toute ma courte vie. Je me sens profiter de chaque seconde comme si c'était la dernière. Avec elle, je profite de chaque bouffée d'air, de chaque sensation de chaud ou de froid, chaque picotement, chaque baiser, chaque caresse, chaque bouffe. Elle me rend différent à sa manière. Et cet homme différent que je suis avec elle, je l'aime. Parce que je le suis pour elle, et elle seule.

« Plutôt que de me laisser faire tout toute seule, tu n’auras pas envie de me rejoindre ? » Je la regarde, puis l'escabeau. Si il y a de la place pour deux, c'est le grand maximum. Sachant que je prend deux places pour moi tout seul, nous risquons d'être serré. Ce n'est pas franchement un problème. Être serré, ça nous connait mais si elle continue de gesticuler de cette manière alors que nous sommes tous les deux sur l'escabeau, le sapin ne risque pas d'être fini avant le vingt-quatre décembre. Je laisse échapper un sourire. «  pas sûr qu'il y ait de la place pour deux .. » d'un geste rapide, je reprend ma bière que je finis d'une traite. Tranquillement je la pose par terre et la fait rouler jusqu'à la porte d'entrée. Une de plus dans le cagot ! D'ailleurs mademoiselle me le rappelle. Je ronchonne, grogne et fronce les sourcils. Pas question de rentrer dans ses taquineries de mauvais goût. J'aurais tout le temps de me rattraper par la suite. En essayant de pas craquer devant les avances totalement explicites de ma colocataire, par exemple. Je fais de mon possible pour me concentrer sur la guirlande qu'elle est entrain de placer plutôt que sur ses fesses qui bougent en rythme, de gauche à droite sur un air de « petit papa noël descend du ciel. ». J'ai pas le temps de lui tendre la prochaine guirlande que je me retrouve, étalé sur le sol, le visage de la blondinette à quelques centimètres du mien. « Merci. » Son souffle chaud me recouvre et je laisse échapper un sourire. Ma main vient replacer quelques mèches derrière son oreille et je reste quelques minutes à la contempler. Je finis par bouger pour me remettre debout. J'attrape sa main, et la relève à son tour. D'un geste brusque, je l'amène contre moi et dépose un baiser le long de son cou. « je t'en prie ! Mais j'ai encore plus mal au dos maintenant, c'est malin ! » Je lui souris et monte à mon tour sur l'escabeau, une guirlande à la main.

« A la condition que ça soit toi qui m’enlève ce fichu déguisement après ? » Elle était décidément décidée à finir ce sapin en beauté et à rajouter à Noël ce petit côté magique sous la couette. Je ne suis pas quelqu'un de difficile, au contraire et après une longe heure de résistance, un rien aurait pu me faire craquer. Le coup de l'épaule en faisait clairement parti. Raah. Elle savait très bien que ses épaules étaient bien trop sensuelle pour que je les laisse se dénuder de la sorte. Je laisse échapper un sourire et me penche sur sa peau nue pour y déposer un baiser. « Si t'insites .. » Je me relève en lui lançant un clin d'œil et attrape une boule pour la déposer sur le sapin, en profitant pour remuer des fesses, preuve que moi aussi, je pouvais être sexy. Effet réussi, j'ai le droit à une petite remarque sur mes fesses moulées dans mon jean Diesel – le seul d'ailleurs - . Je laisse échapper une grimace sous ses ongles acérés et attrape une nouvelle décoration que je pose sur une branche. Le sapin commence doucement a être remplis et il ne reste bientôt plus qu'à mettre l'étoile finale. « Et tu fais quoi maintenant si c’est moi qui craque ? » Je frissonne au contacte de ses lèvres et me retourne pour l'attraper par les hanches. Je l'approche de moi et replace une mèche de ses cheveux, mes yeux se plongent dans les siens et je pose mes lèvres sur les siennes, profitant du baiser. Voilà, c'était ma réponse à moi. Pas besoin de paroles entre nous, non. Je descend mes mains pour attraper les dernière boules et prend congé de ses délicieuses lèvres pour poser les deux dernières décoration. Je me retourne vers elle, un sourire ravis au lèvres, on va enfin pouvoir s'amuser un peu. Je souris à ses quelques mots déposés au creux de mon oreille et attrape ses mains pour l'approcher un peu plus de moi. J'hausse les épaules d'un air mystérieux pour répondre à sa question et la fait venir se coller à moi sur la même marche. Je la retourne d'un coup sec pour la coller au sapin plutôt instable et dévore ses lèvres. Ma main attrape son chapeau de mère Noël et je le lance sur le sol avant de déposer des baisers le long de son cou, remontant à son oreille. « j'avais dans l'intention de t'enlever ce gênant costume qui te met bien trop à ton avantage pour les voisins .. » Un rapide sourire défigure mon visage et je la soulève pour qu'elle entoure ses jambes autours de mes hanches. Nous sommes clairement dans un équilibre précaire qui risque facilement de se casser la gueule sur le parquet. Heureusement que j'ai eu la bonne idée de poser le sapin contre un mur. Je fais abstraction du balancement dangereux de celui-ci et pose mes lèvres sur les siennes une nouvelle fois. Mes mains descendent le long de ses cuisses que je caresse doucement et j'essaye tant bien que mal d'enlever les collants blancs. Je suis devenu pro' dans le déshabillage de Rafaëlle mais les collants, elle ne me l'avait fait que rarement et en équilibre sur un escabelle, la chose devenait difficile. Je l'appuie encore un peu sur le sapin, pose mes lèvres le long de son décolleté et tire sur ses collants encore un peu. « Non mais c'est quoi cette invention qui retarde le plaisir .. » Je ronchonne, tire un peu plus sur ce foutu truc avant de tirer d'un coup sec pour le déchirer. Mouvement bien trop brusque au goût de notre jolie décoration qui se met doucement à basculer. J'écarquille les yeux, essaye de reprendre l'équilibre tout en lançant un regard désolé à ma colocataire. Oups.

spécial casse-dédi à ma Marine préférée à qui je dédie ce millième message je t'aime bolosse ! :rafou:

Depuis tout petit, je m'étais juré d'un jour avoir une colocataire. Non pas seulement pour l'argent mais parce que c'était fun et que dans les films, elles étaient toutes des bombes nucléaires . Et croyez moi, j'avais beau être le petit garçon le plus imaginatif de mon école , en avoir une comme Rafaelle ne m'étais jamais passé par l'esprit. La jeune blonde était un mélange de tous mes rêves les plus fous, en mieux. C'était définitivement trop classe et ce, même à mesure que les jours passaient. Se surprendre était devenu un jeu qui devenait notre routine et ni elle ni moi n'arrivions à nous en lasser. Ce qui, croyez moi, était bien étonnant pour des gens qui étaient la plupart de leur temps fourré ensemble à décider quoi manger et quel papier toilette acheter. « Parce que tu as peur que l’un de nos voisins ne viennent me saute dessus avant que tu n’en ai l’occasion ? » Je ris. Elle n'a pas totalement tord. Ce serait mentir que de dire qu'elle est passée inaperçue dans cet immeuble. J'avais bien remarqué les coups d'œil totalement déplacés du célibataire du troisième et du louchage en règle du pervers du cinquième. Et puis je ne parle pas des rares fois où elle sort les poubelles. Les hommes se mettent soudainement à faire les vitres. C'est sûrement pour cette raison que je ne suis pas autant apprécié que ça dans le coin. Parce que les yeux de Rafaelle ils louchent sur moi et pas sur eux. Et que ça les fait baver encore plus que les fesses de la blonde. Son clin d'œil me tire un frisson et je viens caresser le bas de son ventre, déposant un baiser le long de son cou. « Peut-être bien .. Mais bon, le pervers du cinquième est pas mal dans son genre ! » Un sourire déchire mon visage et je m'esclaffe ramenant la blonde un peu plus vers moi. La partie traditionnelle terminée par la pose des dernières boules, nous pouvons désormais s'occuper de notre tradition. Et rien que cette pensée m'arrache un soupire satisfait . Mes mains glissent sous la robe rouge de la jeune femme et mes mains empoignent l'arrière de ses cuisses pour lui permettre de s'accrocher autours de ma taille. Je dépose des baisers le long de son décolleté et m'attelle au déshabillage le plus seximent -cet adjectif n'existe pas - et romantiquement possible. Bien essayé. Ces collants ne veulent pas lâcher la peau lisse de la belle blonde et je commence péniblement à perdre patience. « Si tu n’y arrives pas, fais un trou » je ronchonne, voilà que j'ai besoin de conseils pour déshabiller une fille. Je me décide quand même à suivre ses conseils et tire d'un coup sec. Le reste défile à la vitesse de l'éclaire. Rafaelle qui perd l'équilibre, m'emmenant avec elle et le sapin avec. Je ferme les yeux. La chute semble durer des heures et quand mon dos arrive sur le sol , une douleur vive ne foudroie. Je grimace et me tourne vers ma colocataire. Non seulement le sapin est complètement fichu mais mon mal de dos a empiré. Nos visages sont désormais à quelques centimètres à peine et je peux sentir son souffle chaud le long de ma nuque. Mon regard brunâtre se plonge dans l'azure de ses yeux et je replace une mèche derrière son oreille. « non seulement je veux un massage, mais t'as intérêt à trouver rapidement un moyen de refaire le sapin » Je lui balance ma tête de boudeur et fronce les sourcils. J'y tiens tellement a cette tradition que je n'ose pas me lever pour voir le désastre. Et mon dos me fait tellement souffrir que je me demande si je pourrais un jour revenir à la verticale. Chacun son tour de garder l'autre. Rafaelle à été malade une semaine et maintenant c'est à moi. Je ris intérieurement et m'approche des lèvres de la blonde pour y déposer un court baiser. « et toi, pas trop cassée ? parce que je veux pas imaginer l'état des boules .. » je lève les yeux au ciel et un nouveau ronchonnement s'échappe. Je voudrais bien reprendre où nous nous sommes arrêtés mais un massage risque d'être nécessaire pour me remettre d'aplomb et ça ne me dérange pas tant que ça .