Assise face au lac, le soleil cognait, irradiant sa peau diaphane et gracile, de rares brises soufflaient contrebalançant le pouvoir ardent, limite cuisant du soleil. Pourtant, elle avait besoin de ca, de cette chaleur pour réchauffer la solitude qui la fait crever de froid à l’intérieur, il semble pouvoir solidifier la moindre parcelle fragile de son cœur, il veut la panser de ses maux, et semble y parvenir en faisant naitre sur ses douces lèvres un sourire innocent, il souffle sur sa peau un peu de cette chaleur qui la rendra couleur caramel, l’entoure de la douceur de ses rayons et l’emmène rêver, rêver d’une nouvelle vie, rêver d’une autre existence, rêver d’un autre monde…un monde surement meilleur…La brune soupira légèrement avant de s’allonger dans l‘herbe. Une journée digne d‘un mois de aout qui s‘était perdue en avril, trainant ici et là, à rêvasser tranquillement sans que rien ne puisse venir l’arracher ces seuls instants de bonheur. Pas même les souvenirs de sa mère, de son meilleur ami…Un bonheur pourtant impur, malsain, et abstrait.. Car, oui, le bonheur est une illusion d’optique: deux miroirs qui se renvoient la même image à l’infini et n’essayez surtout pas de remonter à l’image d’origine, il n'y en a pas. Et n’allez pas dire que le bonheur est éphémère car non le bonheur ne l’est pas. Le sentiment ressenti est pris pour tel mais ce n’est que le sursis avant de comprendre l’erreur. Cela ne rend pas malheureux, mais conscient. Le bonheur ne se finit pas, oh non, il se rectifie voilà tout. Passons. Les quelques personnes qui occupaient les étendues de verdure partirent, mais elle, Tallulah, non. La jeune femme demeura là et allait attendre d’être seule afin d’aller s’asseoir en tailleur, près du vide où elle pourra alors respirer cette douce, fraiche, odeur qui embaumera son corps frêle et la fera se sentir bien comme bercée, transportée, par la fausse délicatesse de ce monde. Puis, en tout inconscience ce moment de rêverie s‘interrompit brusquement, et elle reprit contact avec la réalité d’un mouvement de tête alors que ses pensées s‘étaient aventurées un peu trop loin dans sa mémoire. « Je dois y aller » souffla-t-elle alors décidée, en se redressant, assise. La jeune femme se leva alors, épousseta ses affaires et s’élança vers chez elle.
(…)Valise bouclée et en main, lunette de soleil sur le nez, Tallulah attrapa son sac, griffonna un mot très court, très simple, à l’égard de son père, lui promettant de l’appeler dès son arrivée et, évidement, de ne pas s’inquiéter.
C'était précipité, ca ne lui ressemblait pas et pourtant elle était confiante. Elle savait ce qu'elle faisait, ou du moins, avait à faire.