Depuis que j’étais de retour à Montsimpa, j’avais pris l’habitude de faire un détour pour regagner mon appartement chaque soir : je passais sous les fenêtres de l’appartement de Marlow, la fille à cause de qui j’avais divorcé de ma femme Beth, la femme dont je suis tombé amoureux, celle pour qui j’avais abandonné une place dans l’une des plus prestigieuses agences immobilières à New York pour une moins glorieuse dans une petite agence campagnarde. Juste pour elle. Et pourtant, rien ne me garantissait qu’elle accepterait de me revoir, de me parler, de me faire entrer chez elle. Je lui avais avoir que j’étais marié alors que je sortais avec elle, je voulais être honnête avec elle, et elle avait tous les droits de m’en vouloir. Maintenant, j’espérais qu’elle me pardonnerait.
Chaque soir, je guettais les fenêtres de son appartement, priant pour que la lumière soit éclairée, signe qu’elle était chez elle. Pour l’instant, la lumière était restée désespérément éteinte chaque soir. Sauf aujourd’hui. Je me garais à une place de parking libre juste devant chez elle. Et restait dix minutes derrière le volant à contempler la lumière, et l’ombre de Marlow bouger derrière la fenêtre. Je coupais le contact et décidait de jouer le tout pour le tout. Par chance, le code de la porte d’entrée de son immeuble n’avait pas changé en cinq mois. 50620. J’avais mis des semaines à le retenir à l’époque. Je montais les trois étages d’escaliers à pieds, comme je l’avais toujours fait. J’avançais dans le couloir en direction de sa porte, la numéro 5. Aucun bruit de passait à travers la lourde porte en chêne. J’appuyais sur la sonnette, et attendit, les mains dans mes poches, tête baissée, qu’elle décide de m’ouvrir ou pas.