Maloé avait passé une bonne soirée. Elle était sortie avec des amies mais était rentrée tout de même assez tôt. Aucune folie, aucun verre d’alcool rien. Non pas qu’elle soit une alcoolique mais en général elle profite plus pour faire la fête. Là elle était rentrée de bonne heure. Il faut dire qu’elle était totalement crevée. Elle avait eu une longue journée de boulot aujourd’hui et du coup, elle n’attendait qu’une seule chose, retrouver son lit pour rejoindre les bras de Morphée. En rentrant dans l’appartement, elle avait vu que Faith était déjà au lit et ce depuis elle ne savait pas combien de temps. Faith est la fille de son cher colocataire qui est arrivé il y a même pas une semaine. Autant dire qu’elle avait été surprise d’apprendre qu’il avait une fille. Au début, elle avait pensé à déménager mais Alexis lui avait dit qu’elle était très bien ici. Puisque ce n’était pas pour les fuir qu’elle voulait partir mais plus pour ne pas déranger, elle était restée. Enfin bref, elle était venue dire bonne nuit à Alexis et s’était empressée d’aller rejoindre son lit, sans même se démaquiller tellement elle était crevée.


Elle les voit, ils la voient et c’est la fin. Oui, c’est ce qu’elle voit toute les nuits, elle voit son frère allongés sur le sol, sans vie, elle voit aussi les assassins de celui-ci venir s’occuper d’elle. Ses regrets, ses peurs, ses angoisses, elle revit ça toute ses nuits. Elle cri à l’aide, personne ne l’entend, ne se rendant pas compte que c’est seulement un mauvais rêve. En réalité cela ne s’est pas passé comme cela. Après la mort de son frère, ils se sont enfuient, ils n’ont même pas vu qu’elle était témoins. Mais la peur qu’ils la retrouvent – même s’ils sont en prison -  était présente tous les jours. Elle avait un faux passé, une fausse identité pour sa sécurité et le simple fait de le savoir lui faisait peur. Toutes les nuits pourtant, elle rêve qu’ils la tuent comme ils l’ont fait avec son frère et toutes les nuits c’est pareil, elle se réveille alors qu’ils s’approchent d’elle et elle est en pleur…

Un cauchemar, elle venait de faire un putain de cauchemar comme souvent. En fait, c'est rare les fois où elle fait des nuits complètes. Limites, elle est comme Faith, elle ne fait pas ses nuits. Bon, blague à part mais à chaque fois c’était pareil, elle se réveillait en sursaut et en pleure. Ce n’est pas des plus agréables. Essayant de se calmer en tentant de vider son esprit, elle sursauta en entendant la porte de sa chambre s’ouvrir et elle comprit qu’elle n’était pas seule malgré qu’elle n’en était pas certaine puisqu’il faisait nuit noir. « C’est… » Elle paniquait. Elle qui dans la vie fait celle qui n’a peur de rien, qui passe son temps à sourire, c’est un tout autre aspect qu’elle montrait à la personne dont elle ignorait encore l’identité. Prête à lui balancer n’importe quoi à la figure afin de se défendre. Allumant toutefois la lumière pur savoir qui était l’intrus dans cette chambre, elle lâcha un soupire de soulageant en ne voyant que c’était qu’Alexis. Pas d’intrus donc dans leur appartement. « Alexis… Tu m’as fait peur ! » Comme s’il ne l’avait pas deviné tout seul ça. Maloé ne s’était pas rendue compte qu’avant de se réveiller, elle avait crié. Pas assez fort pour réveiller Faith mais assez pour réveiller Alexis en tout cas. Se redressait pour s’asseoir en tailleur sur son lit, essuyant ses joues baignées de larmes, elle ne prit même pas la peine de lui demander ce qu’il faisait là, vu la manière dont il la regardait, il avait sans doute entendu quelque chose, elle le devinait. Maloé n’a pas l’habitude le voir la regarder de cette manière. Au début Alexis avait tendance à la regarder avec envie, maintenant c’était moins le cas même si elle avait déjà vu la déshabiller du regard. Enfin bref, jamais il ne la regardait de cette manière et elle n’aimait pas cela, pas du tout même. « C’était juste un cauchemar, ne t’inquiète pas ! » La belle blondinette essayait qu’il ne se pose pas de question mais c’était trop tard pour cela. Avec un peu de chance il repartirait dans sa chambre et c’était un sujet clos, ils n’en reparleraient plus. Mais comment lui faire croire que ça va alors qu’elle pleure encore sans même s’en rendre compte ?