sawyer attendait, coude sur table, le regard baladeur. la pauvre, se disait les autres, son petit-ami lui a sûrement fait faux bon. encore une fois, peut-être. sawyer, elle ne faisait que rire au nez de ces affirmations trop hâtives.elle scrutait les alentours, ses yeux ne voulant qu'apercevoir darcy, son ami de toujours. darcy darcy darcy. qu'aurait-elle fait, sans ses petites prunelles sombres et ses joyeux mots ? darcy, c'était comme le marionnettiste qui lui permet de rester debout, l'artiste qui lui avait forgé cette âme, le poète qui lui avait appris à s'exprimer avec ses douces paroles, mais surtout l'ami qui a sculpté de ses propres mains ce sourire d'enfant sur ses lèvres roses. elle lui devait tout, en fin de compte, devait se donner corps et âme pour lui. sawyer, elle était prête voulait, plus que tout au monde, remuer ciel et terre, saisir la lune à pleines mains, croquer le soleil ardent, tout. le jour où tout s'effondrera, elle rebâtira à mains nues l'édifice, parce que désormais, elle est différente, la poupée, elle a changé, s'est renforcé, a ouvert son coeur au monde, ça y'est, elle est elle-même, et peu lui importait le prix à payer. alors pour l'instant, elle attendait sagement son mentor, assise à cette table, adressant un sourire aimable, à quelques personnes qui admiraient sa personne en silence.

Il prenait son temps. Peut-être était-il un peu en retard, mais c'était un de ses traits, il lui était impossible d'arriver à un endroit à l'heure prévue. Même si la personne qui l'attendait au lieu de la destination était très charmante et lui apportait souvent un grand sourire aux lèvres. Il ne partait pas avec dans le cœur l'envie de la réprimander, optimiste, il était persuadé que cet entretien serait aussi parfait que .. la plupart. Darcy ne s'en inquiétait pas. Sa vie n'était pas emprunte de drames, en tout cas pas ces temps-ci. Et même s'il était un peu compliqué d'avoir Candide vivant chez lui, il s'en accommodait comme il pouvait, cela avait même quelques avantages .. Il ne pouvait pas dire que voir son joli visage tous les jours était un inconvénient. Il arriva bientôt au café et chercha du regard Sawyer, qu'il trouva assise toute seule, le regard perdu, des pensées sûrement plus incongrues les unes que les autres traversant son esprit. Avec un sourire, il s'assit rapidement devant elle et claqua des doigts devant son regard. « Je suis là ! » Il leva la main pour appeler un serveur et leur commanda deux cafés. Il n'y avait bien qu'avec elle qu'il en buvait, son niveau d'énergie était d'habitude bien trop élevé. Cela ne rendrait leur conversation que bien plus intéressante. « Allez, dis moi tout. Qui as-tu tué ces derniers jours et surtout, as-tu bien masqué toutes les preuves ? »

toute seule face au monde. dans cet espace rempli d'inconnus qui la percent du regard plus ou moins intensément. ça lui rappelle son passé, ses chagrins, ses douleurs, la plaie se rouvre un peu, beaucoup, passionément. elle voudrait qu'on arrête de la regarder, elle aimerait se cacher dans un trou et y rester jusqu'à ce que la terre emplisse ses poumons, une fois pour toute. elle préfèrerait peut-être privilégier une vie plus calme, douce, chaleureuse à ce tsunami dévastateur de coeur qu'elle est en train de devenir. sawyer gigotait vivement de la tête, de gauche à droite, et, à défaut d'avoir un café sous la main, elle attrapait rapidement la bouteille d'eau qu'elle garde toujours dans son sac. et la petite but au goulot, elle avalait bruyamment, sans s'arrêter, noyant toutes ses pensées dans le liquide magique, les yeux fermés, inaccessibles, pour que personne ne la regarde. ou du moins, simplement penser que personne ne la scrute. elle battait des paupières, furtivement, ça lui faisait mal d'ouvrir les yeux, après avoir forcé si violemment. l'eau allait presque lui en couler des yeux tellement ça piquotait. puis, y'avait cette voix masculine, mais douce, qui l'interpella. elle faillit sursauter, mais elle était habituée à être prise par derrière. c'était pas toujours de très jolies surprises, certes, mais c'en étaient quand même. et pour cacher cette nostalgie à darcy - parce que, oui c'était lui, ça n'pouvait être que lui après tout, elle sourit, sawyer. vous savez, ce putain de sourire qui, si on l'gomme un peu avec l'bout des doigts, vous révèle le visage véritable du désespoir. ce putain de sourire qui a l'air si vrai au fond, si réaliste, après tout, quand ses yeux crient "je suis heureuse, crois-moi", on ne peut que se perdre dans ce piège. mais elle souriait, un peu sincèrement, au fond sawyer, parce qu'elle était contente qu'un ami veuille bien lui tenir compagnie. aaah bah enfin, t'es là, j'ai failli t'attendre. fini de se forcer à être ou ne pas être à présent, maintenant que darcy est là, elle pouvait enfin penser à autre chose maintenant. tourner la page, durant une heure ou deux, r'venir à la case départ en se re-rendant compte que son passé la rattrape. darcy appelle le serveur, et commande deux cafés pour eux. sawyer, t'aurais pas envie d'un petit croissant par hasard ? elle  se mordit la lèvre, signe d'hésitatiin puis finit par compléter la commande. et un croissant s'il vous plaît! l'ami s'intalla au côté de la belle, se débarassant de sawyer, puis lui posa une question pleines de sous-entendus, comme à son habitude. elle était habituée à force, elle s'passait de s'énerver, après tout y'a aucune raison. elle prenait mêle ça avec beaucoup d'humour. haha, tu m'connais, j'suis aussi discrète qu'un panda, j'ai mis ma cagoule mickey, pour l'occasion. elle marqua une courte pause, pour passer la main dans ses cheveux. et si j'te dis qui j'ai tué, tu vas encore me faire la morale, et encore me dire que c'est mal. la brune marquait ses paroles par des mouvements quelques peu exagérés des mains, en ouvrant grands ses yeux clairs, tout en surveillant du coin de l'oeil le serveur qui s'occupait bien plus d'une collègue que des cafés (et du croissant) mais tuer mon doudou quand j'étais petite reste quand même la plus grosse erreur de ma vie, j'te l'accorde. voyant le serveur arriver avec deux cafés, sawyer fouilla ses poches, toutes ses poches, et se mit à rougir. comme ça, en à peine une seconde, bam. j'espère que tu as ton porte-monnaie, sinon je vais devoir commettre un autre crime, et cette fois crois-moi, tu seras mon complice. alors, elle sourit, à la manière d'un ange, espérant amadouer de ses prunelles brillantes d'espoir son ami. 

Spoiler:

Darcy regardait Sawyer en se rappelant de l'époque où tous deux étaient encore en couches. Bon, ils ne se connaissaient peut-être pas depuis qu'ils étaient bébés, mais presque. Darcy ne se rappelait pas lui même du moment où il avait rencontré la jeune femme, pour lui, elle avait toujours été là. Seulement, il n'y avait aucune similitude entre petite Sawyer et grande Sawyer, elle avait pris un virage à 90°. à l'époque, il avait pensé que c'était peut-être une bonne idée de l'amener à faire des choses un peu fofolles, de la sortir de sa zone de confort, mais il en venait presque à regretter ce qu'il l'avait poussé à faire. Ce n'était pas vraiment de sa faute, mais la jeune femme semblait vraiment avoir pris ses conseils et les avoir amplifié pour les faire siens. Elle abusait, et souvent. Avec n'importe qui, cela ne l'aurait pas vraiment dérangé, il n'était pas du genre à juger ceux qui étaient autour de lui puisque ce n'était pas ses affaires. Mais avec elle, c'était différent, il se sentait un peu responsable par rapport à elle, comme une petite sœur. Elle le voyait un peu comme son mentor et il le savait, ce qui lui mettait un nouveau poids sur les épaules. Il ne pouvait pas la laisser faire n'importe quoi sans lui faire comprendre que chaque action amenait conséquences. Le sujet viendrait sûrement sur le tapis aujourd'hui mais il ne voulait pas l'agresser tout de suite, Darcy laisserait les choses suivre son cours. Il ne put s'empêcher de sourire en entendant Sawyer ajouter un croissant, si elle voulait se faire plaisir, c'était tant mieux. Elle n'allait pas se faire arrêter parce qu'elle avait abusé de pâte feuilletée. La jeune femme répondit sur le même ton humoristique que lui ce qui était tant mieux, il espérait bien que ce n'était pas à cause d'une petite blague qu'ils allaient commencer à crier et à faire se retourner tous les autres clients. Il y avait du monde aujourd'hui, ce qui voulait dire que chacun de leurs gestes serait scrupuleusement observé. Ou Darcy était juste parano. « tu me la prêteras ta cagoule, dis ? Moi aussi j'ai quelques affaires à régler qui nécessitent une anonymat total. Quoi que, des gens avec une cagoule mickey dans les alentours y en a pas trois cent mille .. » Il jeta un coup d’œil au serveur qui ne semblait pas prêt à leur amener ce qu'ils avaient demandé. Au bout d'un moment il arriva et Sawyer parut toute confuse. Bon, il s'en fichait bien de payer, d'ailleurs il l'aurait proposé de toute façon. Si il n'était pas riche comme crésus, Darcy était quand même confortable au niveau de l'argent. Elle était adorable avec ses joues toutes roses et il prit son temps pour profiter de la situation. Regardant dans une poche, dans l'autre .. « Mince, je crois que .. » Il se tourna vers le serveur « Elle peut rester à la plonge pour payer les cafés, dites ? » Le serveur ne semblait pas avoir envie de rire, vu la tronche qu'il leur afficha. Darcy fit un petit sifflement et prit son portefeuille avant d'en tirer un billet. « Je peux avoir un verre d'eau s'il vous plaît ? Et pas de bouteille, l'eau du robinet ira très bien .. » Il prit l'argent et s'en alla chercher ce qu'il venait de demander. Il revint avec la monnaie et Darcy s'étira en poussant un soupir. « Tu sais que si je te fais la morale c'est pour ton bien quand même ? » dit-il, rebondissant sur ce qu'elle lui avait dit un peu plus tôt. En vérité, il était assez vexé. Il ne pensait pas être un rabat-joie. Il ne fallait pas quand même confondre trapèze et triangle équilatéral. « Tu abuses parfois, c'est tout .. » Il prit une gorgée et tira une grimace. « Beuh, je sais pas où ils l'ont puisée leur eau mais je crois que celle de mes toilettes aurait un meilleur goût. » Après quelques gorgées, il entreprit de commencer son café. Là aussi, le goût n'y était pas vraiment. « T'as rien à me raconter de beau, un truc intéressant hein, pas ton aventure à la laverie et comment tes petites culottes se sont perdues dans la machine du voisin ? »