Mary Christie, voilà les noms que mes parents auraient pu me donner quand je suis venue au monde, le 1er décembre 1987, dans une petite ville située dans le Massachusetts. Je dis bien auraient pu, car, à mon grand bonheur, ils m'ont épargné cet affreux supplice. Ce sont des grands religieux. Petits, tout comme moi, ils ont reçu un enseignement scolastique, c'est-à-dire, un enseignement ayant pour but d'instruire et d'inculquer aux élèves, la religion. C'est pour cela que je fus dans une école privée. Toute petite, je l'ai plutôt bien vécu. Je n'étais pas passionnée par les religions, mais au moins, pendant les messes, il y avait toujours quelque chose à manger pour mon plus grand plaisir.
A 6 ans, ma mère a mis au monde ma petite soeur. Vous savez, dans tous ces films hollywoodiens, toutes les grandes soeurs ont une sorte de blocage et renie le nouvel arrivant de la famille, en disant "mes parents m'abandonnent, me délaissent pour quelqu'un d'autre...". Moi c'était tout le contraire, j'étais contente que les gens me lâchent enfin et n'ai d'yeux que pour Maya. Je déteste être sous les feux des projecteurs. C'est comme ça, je n'aime pas attirer l'attention, je trouve cela pitoyable....

16 ans, l'âge où j'ai pris conscience que tout ce que mes parents m'avaient appris ne me servirait pas à grand chose. Tout ce qu'ils m'avaient défendu de faire, était quelque chose que je me devais de faire au moins une fois dans ma vie. "Ne parle pas à des inconnus", "ne sois jamais en retard", "fais tes devoirs", "sois gentille", "ne dis pas de gros mots"... Toutes ces petites règles fondamentales, j'aimais les entraver. J'étais dans ma période "je suis mon propre guide, je suis ma propre raison." Toutes ces choses interdites que je raffolais faire me faisaient me sentir moi-même. J'avais enfin l'impression que je vivais pour quelque chose. Ma petite rébellion peut vous paraître peut-être futile, mais sans cela, jamais je n'aurais appris à vivre comme bon me semble. Mes parents avaient vraiment eu peur de mon comportement, de "ma crise d' adolescence". C'est pour cela qu'ils m'envoyèrent voir un psy. Ma "petite cure" a duré à peine 1 mois et tout ce que la psychologue avaient dir à mes parents c'était que me changer de lycée me ferait le plus grand bien. En même temps j'avais tout fais pour qu'elle arrive à la conclusion qu'il fallait que j'aille dans un lycée privé. Je n'en pouvais plus de ces cours sur la religion, des prières tous les soirs. Je pouvais alors dire adieu les curés, adieu les fous, adieu l'ordre, adieu Dieu. J'en avais enfin finie de ce lycée d'ecclésiastiques, et je pouvais enfin intégrer un lycée pour les gens "normaux".
Le premier jour, dans mon nouveau lycée, fut un véritable changement. Je pouvais m'habiller comme je le souhaitai, je pouvais mâcher des chewing gums à longueur de journée, je n'avais pas d'étude obligatoire et surtout, je n'avais pas à participer au catéchisme. La belle vie quoi. En plus de ça, le fait d'être nouvelle dans ce lycée qui ne comptait même pas plus de 200 élèves, me rendait la petite chouchoute de tout le monde. Ayant marre de trainer qu'avec les mêmes personnes depuis l'école primaire, les gens venaient vers moi pour apprendre à me connaître. C'était très drôle, puisqu'à chaque fois j'inventais une nouvelle version de ma vie. A certain je racontais que je venais de New York, à d'autre je disais que j'avais été en prison, ... Bref, j'étais adulée par les élèves du lycée, et surtout par les garçons. Je ne sais pas pourquoi, mais la majorité d'entre eux voulaient absolument trainer avec moi. Peut-être était-ce simplement car j'étais naturelle et ouverte par rapport à ces filles superficielles qui rembarrent les garçons sans arrêt?
17 ans. 17 ans, c'était ma dernière année de lycée. L'année, où tout le monde commence à faire de réelles fêtes, à boire de vrais alcools, à fumer toutes sortes de substance illicites, et surtout à faire n'importe quoi. C'est aussi lors de mes 17 ans que je connus Neal. Il était dans ma classe de chimie orga et on se voyait donc 2 fois par semaine. Il était nouveau dans le lycée, et n'avait pas du tout eu du mal à s'intégrer. Au contraire, même... C'était le genre de mecs à draguer toutes les filles qui lui passent sous le nez, à coucher dans les salles des profs juste pour assouvir ces fantasmes, et à traiter les filles comme des objets. Bon, en même temps avec le physique qu'il avait, aucune fille ne refusait jamais ses avances. Mais ce gars était juste répugnant. Je détestais ce genre de mec qui croit qu'il est tout pour toi, alors t'en as rien à faire.

Blake, on se voit à 4heures dans la chaufferie, hein ma belle? Je préfèrerai encore lécher les fesses d'un cochon plutôt que de sentir ta langue dans ma glotte. Lorsque j'étais avec lui, je parlais toujours en finesse, je m'étonnai moi même... Oh mais voyons bébé, je sais que tu ne veux qu'une choe c'est d'être dans mes bras et de voir mon corps de rêve Putain, mais Neal, fermes là. Tu vois pas que je bosses? . Il n'y a que la vérité qui fâche, mon ange... [/color] Mais qu'est-ce que je peux faire pour que tu te taises une fois pour toute? C'est facile Blake, rejoins moi à 4 heures et je me tairais à jamais. Tu crois vraiment que je vais m'abaisser au niveau de toutes les filles qui te sucent ? Tu te trompes Neal, je suis pas une fille qu'on prend et qu'on jette après l'avoir bien fais jouir. Wahou, plus je parlais, et plus je me rendais compte à quel point j'étais vulgaire... Mais bon avec lui, il ne fallait pas perdre son temps à parler comme un gamine. Il avait besoin de mots crus pour qu'il comprennent ce qui lui arrivait. Madame est une princesse à ce que je vois. Très bien, tu veux un vrai rancard? Et bien tu l'auras. Donne moi toutes tes conditions et je ferais tout ce qu'il te sera nécessaire. 8 heures, en bas de chez moi, avec ta voiture. N'oublies pas ta carte bleue, tu vas banquer ce soir. Vos volontés sont des ordres mademoiselle.
Chose promise chose due, le soir même, il était devant chez moi, en costard en tenant un bouquet de fleurs dans ces mains. T'es ridicule, mon gars. Je suis pas ta copine, fallait pas en faire tant.

Le soir où il m'avait pris dans sa voiture, nous étions allé au restaurant. Me voyant manger comme 2, il me souffla à la fin du repas Ah oui, effectivement, tout mon argent vas y passer. Mais au moins, j'aurais passé une soirée extraordinaire avec toi. Oh non, épargnes-moi ta drague pathétique Neal. Tu dois sortir ça avec toutes les filles que t'as envie de baiser. Je te l'ai dis, j'ai pas envie que tu me traites comme ça. C'est comme tu voudras Blake, mais si je te dis que ce n'est pas des belles paroles, tu me crois? Et voilà qu'il me montrait vraiment comment il était. Et en l'espace d'une seconde j'étais prête à me jeter sous ses pieds. C'est vrai, il était tellement beau et au fond si gentil et intelligent. N'importe quelle fille censée aurait cessé de jouer et aurait voulu l'embrasser. Mais justement, je ne voulais pas ressembler à toutes ces filles. Et s'il m'aimait vraiment je voulais qu'il me traite différemment... Oh arrêtes-toi tu vas me faire pleurer. T'es con ou quoi? Tu es Neal je suis Blake. Tu sais très bien que tout ce que tu me diras ne me toucheras jamais
On sortit du restaurant et on remonta dans la voiture. Sérieusement Blake, c'était vraiment cool ce soir, jamais j'aurais pensé que... Juste tais-toi Neal. Garde tout ça pour toi lui dis-je en lui mettant mon doigt sur sa bouche. On était alors face à face et j'approchai mes lèvres des siennes. Au contact des miennes, Neal frissonna. C'était comme s'il avait attendu ça toute sa vie. Sans ouvrir une fois notre bouche, nous continuâmes tout cela en silence. Comme dans tous les films, la voiture se remplit de buée, et vous devez vous doutez de la suite...
Cette nuit fut fantastique, comme dans les rêves que j'avais fais de lui... Le lendemain, on se revoyait en cours. Il ne s'était pas assis à côté de moi et m'avait envoyé ce texto en cours

Code:

 Ne crois pas que tu es comme toutes les autre filles. Tu es extraordinaire et la nuit que j'ai passé avec toi était la plus parfaite que je n'avais jamais eu. Si tu veux toujours de moi, je passe te chercher à 20 heures chez toi. 

Et comme vous pouvez bien vous douter, je passai de nouveau la nuit avec lui, mais cette fois-ci nous avions remis ça au cinéma. Avec lui, j'avais vraiment l'impression de faire toutes les choses interdites que je n'avais jamais osé faire. Les semaines et les mois suivirent et on continua cette relation secrète. Il avait arrêté tout rapport avec les autres filles certains prétendaient qu'il était devenu gay. C'est vrai, voir Neal ne pas sauter sur tout ce qui bouge, c'est assez incroyable.

Mais un jour, un 3 mars, j'appris la pire des nouvelles. Neal m'avait fais un enfant. Je ne pouvais pas lui dire, et je ne pouvais en parler à personne. Ma soeur était bien trop jeune pour entendre ça et Neal me tuerait s'il l'apprenait. Mais un jour, je fus bien obligé de l'avouer à mes parents. Je pensais qu'ils me soutiendraient et quand je leur dis, ils étaient comme aliénés. Jamais je ne les avais vu dans cet état. Catho comme ils sont, ils ne voulaient pas que j'avorte, ils voulaient que je le garde et que j'aille dans un couvent.
Ce fut la dernière fois que je leur adressai la parole. Le soir même, je partis de la maison, mais je ne pouvais pas laisser ma soeur toute seule. Cela me brisait le coeur mais je devais vraiment partir, je ne supportai plus mes parents. C'est pour cela qu'avant de partir, j'allai voir ma petite soeur qui dormait a poings fermés dans son lit. Je me mis alors à lui écrire un mot :

Code:

Je suis vraiment désolée Maya, je ne voulais pas partir, mais j'étais obligée. J'espère que tu trouveras la force de me pardonner un jour. Je t'expliquerai pourquoi j'ai du te laisser seule ici. Mais ne t'inquiète pas, je trouverai le moyen de venir de chercher. Comptes sur moi. Ta soeur qui t'aime.

Et ne voulant pas prévenir Neal, je disparu sans laisser de trace...


J'étais partie de ma ville natale et je m'étais rendue ici. Personne n'avait jamais su où j'avais bien pu partir. J'avais bientôt 18 ans, je m'étais coupée les cheveux et j'avais falsifié ma carte d'identité afin de changer de vie. J'avais également réussi à avorter, et j'avais changé de numéro pour redémarrer une nouvelle vie.
Tout se passa extrêmement bien de mes 18 ans à mes 23 ans. J'avais eu le bac avec mention, et j'avais intégrée l'école que je voulais. J'entrepris les études qui me plaisait, c'est-à-dire le journalisme, la politique, l'économie, la mode et la photographie. Je pouvais être fière de moi car j'étais major dans toutes mes promotions. Moi qui n'avais jamais eu de très bonnes notes, j'excellais enfin dans ce qui me plaisait. En ayant fais un job à côté, j'avais pu loué une chambre de bonne dans le centre ville. Coté sentimental, j'avais le coeur brisé à toujours. J'enchaînai les relations d'un soir, sans jamais rien ressentir d'aussi extraordinaire que les moments que j'avais passé avec Neal. Toute cette histoire m'avais tué... littéralement. Je savais très bien que je ne pouvais rien changer et pourtant je me serais tué pour que tout redevienne comme avant...

Alors que je vivais la belle vie à montsimpa, Maya débarqua ici même. Jamais je ne pensais la revoir. Je ne sais même pas comment elle a su que j'étais ici. Alors que je pensais qu'elle me traiterait comme une moins que rien, elle ne m'en a jamais voulu. Elle m'a également dis, qu'elle avait appris pour ce qui m'était arrivé, et qu'elle souhaité être là pour moi, comme j'ai pu l'être pour elle, quand elle en avais besoin. Et les nouvelles n'arrivant jamais seule, j'ai appris récemmen, par l'intermédiaire de Maya, que Neal s'était installée à Montsimpa avec sa future femme... Cette nouvelle me fit affreusement mal. Je ne pouvais pas lui reprocher d'avoir reconstruit sa vie, mais comment est-il possible qu'il vive aussi bien avec toute la peine que je lui ai donné? Je n'ai jamais pu, en plus de 5 ans, avoir de nouveau une vie sentimentale. Comment pouvait-il, lui, y arrivé?...